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la Camargue en hiver

 

Contribution de Didier Godreau, "Camargue, Crau et Alpilles ( du 18 au 25janvier 2003 )", 26 Jan 2003

Camargue, Crau et Alpilles ( du 18 au 25janvier 2003 )
Nous arrivons en Camargue le samedi après-midi et le temps est magnifique !
Nous posons rapidement nos affaires au gîte, et profitons du coucher de
soleil pour faire notre première séance d'observation. Nous décidons d'aller
à la plate-forme du Rousty.
Nous posons nos lunettes sur le promontoire, parmi d'autres ornithos.

L'attente n'est pas longue : une buse variable décolle d'un tamaris,
houspillée par une corneille noire, et . suivie elle-même de près d'un autre
rapace. Celui-ci vire de bord et nous montre une belle coloration rousse sur
la queue : c'est la buse féroce ! Nous la suivons du regard et elle s'
éloigne tranquillement dans les marais.
Un diner amical avec des corifiens ( Bruno, Richard et Fabrice ) nous permet
d'en savoir plus sur les coins à visiter, ce qui nous sera bien utile.

Dimanche matin, nous sommes un peu dépités par le temps maussade, qui se
transformera dans l'après-midi en pluie très tenace.
Nous passons quand même à l'étang du Grenouillet, qui est couvert de canards
: ce sont de nombreux chipeaux, souchets, des fuligules morillons, et
quelques milouins et pilets.

Malgré le temps humide, la bouscarle de Cetti chante, tout comme les
fauvettes mélanocéphales.
Nous passons à la Capelière où nous nous abritons dans les observatoires, d'
où nous voyons de près de nombreuses sarcelles d'hiver, des fuligules
morillons, des colverts et une nette rousse.

Le lundi matin, nous passons près du mas Lauricet pour voir où se trouve le
dortoir de fringilles, où viennent en soirée de nombreux bruants des
roseaux, des proyers, des pipits farlouses et pinsons des arbres.
Nous quittons l'endroit et nous dirigeons vers le phare de la Gacholle :
nous y voyons un faucon émerillon qui se pose dans un arbuste, quelques
pouillots véloces rassemblés près du phare, de nouveau de nombreux bruants
des roseaux, et quelques facétieux troglodytes mignons.

Le mardi, le temps est humide en matinée et nous décidons d'aller en Crau :
nous passons en premier à l'étang des Aulnes, où nous voyons peu de canards.
Puis nous allons vers le mas Chauvet, et le temps se met au beau.
Après une bonne heure de balade, nous fixons un oiseau qui se pose sur un
petit buisson, puis se pose au sol, dans une posture hautaine : nous ouvrons
nos guides pour confirmer que c'est bien un pipit de Richard !
Comme la décharge d'Entressen est proche, nous voyons de nombreux milans
royaux qui patrouillent dans le ciel, ou qui sont posés à plusieurs dans les
branches des peupliers.

En fin d'après-midi, nous passons près d'un aérodrome pour y surprendre un
vol compact d'une centaine d'outardes canepetières et de onze gangas catas.
A la tombée de la nuit, nous sommes dans les contreforts des Alpilles, près
du Destet, et nous entendons passer le hibou grand-duc, sans réussir à l'
apercevoir.

Le mercredi, le temps est magnifique et nous retournons dans les Alpilles,
aux Baux de Provence où nous faisons une magnifique observation des
accenteurs alpins ( nous en compterons onze ) qui picorent l'herbe autour
des engins médiévaux de la forteresse.

Les rougequeues noirs sont nombreux autour des tables de pique-nique.
Un serin cini fait entendre sa trille entêtante.
Sur les parois nous cherchons en vain le tichodrome échelette, mais par
contre admirons sept merles bleus, mâles et femelles, qui occupent les
différents massifs rocheux des environs.
Un couple d'hirondelles de rochers rase les parois verticales en quête de
quelque nourriture.
Deux rapaces passent très rapidement vers la vallée, un faucon crécerelle et
un busard Saint-Martin.

Dans les buissons épais, nombreuses fauvettes à tête noire, et
mélanocéphales chantent ou  alertent sur leur territoire.
Le jeudi, le mistral fait son apparition : nous commençons par les Baisses,
mais le vent est vraiment fort.
Nous battons en retraite, et passons à la Capelière, où nous faisons la
chemin à l'envers : bien nous en prend, puisque au bout de quelques mètres,
le cri des rémiz pendulines attire notre attention.
Nous montons sur une des plate-forme, et fixons avec nos lunettes les
délicats oiseaux qui nous font une démonstration magistrale d'acrobatie, sur
les phragmites : elles décortiquent habilement les tiges pour en extraire
une substance blanche qui semble les régaler : nous sommes emballés par
cette plus belle observation de la semaine.

Ensuite nous allons de nouveau dans les Alpilles, à la Caume, où le vent
souffle fort.
En attendant de voir les aigles de Bonelli, nous voyons arrivons une bande d
'oiseaux colorés, dans la pinède proche : ce sont des venturons montagnards,
et ils se posent ensemble pour décortiquer des plantes garnies de petites
graines : quel bon moment !
Vers 15h30, le couple d'aigles de Bonelli arrive discrètement et se pose
rapidement sur un arbuste au-dessus du vide : ce sont deux adultes.
Nous tentons ensuite le grand-duc mais sans succès, mais le coucher de
soleil rosé
sur toutes les Alpilles valent le détour !

Le vendredi, le mistral est au plus fort, et les oiseaux se mettent à l'abri
du vent, à Roquemaure, où nous voyons un groupe d'une cinquantaine de grèbes
à cou noir en pleine activité halieutique.
Nous décidons d'aller faire un tour au marais du Viguierat, qui est fermé,
mais nous longeons le canal à l'extérieur du domaine.
L'observation n'est pas facile, mais nous voyons quand même au loin une
cigogne blanche, posée au milieu des taureaux camarguais.
Après trois bons kilomètres de marche, nous faisons demi-tour, et surprenons
au bord du canal l'élanion blanc, qui s'élève rapidement dans les airs, et
part faire un tour au-dessus des champs.
En fin de journée, nous tentons, en vain, de trouver les bruants à calotte
blanche près du mas Lauricet : seuls quelques pinsons des arbres, pipits
farlouses, et bruants des roseaux arrivent à braver le fort
zéphyr pour venir s'abriter dans les quelques buissons épais. Un bruant
jaune est quand même vu sur ce site.

Une très belle région que je conseille à tous et toutes en hiver ! ;-)


espèces vues/entendues cette semaine : ( par Bruno, Didier, Jean et Sylvain )
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( pas de pygargue, ni d'aigle criard ! )

 

Contribution de michèle corsange, "nouvelles fraîches", 13 Jan 2003

Arles le 13-01-2003.
En Camargue jusqu'à 15 heures.

Toutes les roubines sont gelées, nous avons pu sauter à pieds joints sur les marais du Mas d'Agon sans prendre de bain forcé ! Le Vaccarès lui-même est gelé et l'on peut marcher dessus sans se prendre pour un nouveau prophète, ça tient ! même si la glace n'est pas la même que dans les marais d'eau douce. A la Capelière tout est gelé. A Fiélouse tout est gelé aussi. En allant à la digue à la mer tout est gelé sauf l'étang du Fangassier alimenté par de l'eau de mer.

Epaisseur de la couche de glace ? plus de 5 cm.
Que croyez-vous qu'il advint ? Des oiseaux transis, Milouins et Morillons blottis les uns contre les autres par milliers - je ne dirai surtout pas où ! - des Bécassines des marais vues de très près, l'une d'elles à 1 mètre (ma plus belle obs), des Grandes aigrettes, des Aigrettes garzettes, des Hérons cendrés étonnés, en rang devant une butée de terre pour se mettre à l'abri, etc.

Les oiseaux souffrent, aucun doute là-dessus !
Et la suite me direz-vous ? Allez, on lance les paris ?
28 voitures de n'importe-quoi, des postes de tir bien remplis, des coups de feu, des envols et atterrissages de Canards souchets sur la Baisse salée (domaine de la Tour du Vallat), ouf ! sauvés !
Arrivés à feu l'observatoire du Grenouillet, tout est gelé, glacé. Arrivée de 5 chasseurs, un seul trouve anormal que la chasse n'ait pas été interdite. "Ferme ta... ! " lui crie un autre chasseur qui a failli lui casser la figure. Il a pourtant reconnu que le marais était complètement glacé, moi j'ai compris qu'il était complètement givré (pas le marais bien sûr).

Ah ! j'ai oublié un argument qui nous a été présenté pour motiver la chasse dans ce paysage qui a pris des allures de Sibérie : "Nous nous sommes des petits, c'est pas nous, c'est les riches !"
Comprenne qui pourra, il y a là une puissante casuistique qui m'échappe totalement.

Dommage que la chasse aux voix rende si lâches ceux qui sont élus pour prendre des responsabilités d'hommes libres.
La dignité était pourtant un joli mot, il a disparu ici.

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de michèle corsange, "La Gacholle en hiver", 23 Dec 2002

La Gacholle les 21 & 22-12-2002.

Absence de vent.
Brouillard épais pendant toute la matinée du 21 = Visibilité nulle.
Beau temps ensuite.
Bonne visibilité.

A peu près les mêmes oiseaux que le 30-11-2002, mais ce second séjour a surtout été celui qui m'a permis de faire des observations de passereaux uniques (pour moi...) !
J'ai enfin pu observer de très près, à l'oeil nu, à peine à 1m, des passereaux auxquels je n'avais jamais pu "faire un fond de l'oeil" ;-) que grâce à ma lunette.
La Bouscarle de Cetti notamment posée sur un buisson juste sous la fenêtre de l'observatoire ! Enfin ! Cette peste qui me nargue chaque fois que je vais à la Capelière, j'ai pu la surprendre, l'observer attentivement, presque longuement. C'est ce même buisson au pied duquel gisent de vieilles souches couvertes de lichens qui m'a permis de faire mes plus belles observations de Fauvette mélanocéphale, de Pouillot véloce et de Troglodyte mignon qui trouvent sans doute là une bonne quantité d'insectes !
Sur les Salicornes, les Bruants des roseaux sont toujours très affairés à picorer pour attraper des graines, sur le sable au pied des Saliciornes des Pipits farlouses courent et se cachent.

Les Macreuses brunes et noires ont élu domicile à 2-3km du phare, en mer, vers le sentiers des Douanes.

Au phare de la Gacholle, (1km à pieds après le parking de la Digue de la Comtesse) tout est prévu pour accueillir les ornitho, les promeneurs, les curieux intelligents dans les meilleures conditions. Accueil ouvert de 11h à 17h, c'est gratuit, ce qui ne vous interdit pas de laisser une obole à la SNPN qui a réalisé là tout ce qui peut vous permettre de vraiment connaître la Camargue. Notre ami Philippe, le goupil-ornitho, y a réalisé une splendide maquette, très appréciée du public car elle permet de connaître aisément le biotope de chaque espèce.

Liste des oiseaux observés :

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de Benjamin Vollot, "Camargue", 20 Dec 2002

Le Vaccarés est desesperement vide, il y a bien l'erismature de la Capelière, et quelques milouinans mais à part ca peu de canards.

petit tour sur le Fangassier, vers la Gacholle, il y a de nbreux siffleurs, queqlues courlis, des pluvier argentés.
Et en mer, le régal, mer calme, pas de vent, belle lumière, et des oiseaux :

C'etait vraiment fantastique.

de retour on a essayé le criard et la feroce sur la Bomborinette sans grand resultat, une prochaine fois on peut pas tout voir......

 

Contribution de michèle corsange, "Erismature rousse et Elanion blanc", 16 Dec 2002

Arles le 16-12-2002

A la Capelière, les Fuligules milouins sont enfin arrivés, ils sont là une vingtaine parmi les morillons à nager, plonger, dormir la tête sous l'aile un peu à l'écart des Canards colverts qui préfèrent en ce moment rester près des roseaux. Il y a bon nombre de Sarcelles d'hiver mais, le niveau de l'eau est si haut que l'on ne voit pas une seule Bécassine des marais.
En fait, l'oiseau que je cherche est une Erismature rousse, je sais qu'elle est là. Pas facile à trouver ! Je passe tous les canards en revue, aucun ne me semble très différent de ceux que j'ai l'habitude de voir.
Une heure à ce petit jeu, cela finit par donner faim. J'ai tout prévu car je sais que je ne partirai pas avant d'avoir vu ce nouveau venu.
En mangeant, j'en profite pour admirer les Sarcelles, m'amuser d'un Grand cormoran qui ressemble à un crucifié sur l'îlot où il se fait sécher les ailes, observer le jeu d'un Busard des roseraux qui plane, se pose sur une canne qu'il fait plier sous son poids, s'envole à nouveau, revient se poser dans les roseaux et finalement part ailleurs, bredouille. Un coup d'oil dans la lunette et, parmi les morillons, le canard que je cherchais est là. Pas en plumage d'été évidemment, pas vu de bec bleu , un bec plutôt gris mais on ne peut se méprendre, il a le nez grec ! bec parfaitement dans le prolongement du front, une belle tache blanche sur la joue, le corps est dans les tons marrons, plus gris sombre sur la tête, queue relevée quand il se toilette, il laisse voir des dessous d'ailes blancs.
Je sais, c'est de la triche, j'ai vu cette Erismature parce qu'on me l'avait signalée mais cela fait bien plaisir de rencontrer un oiseau rare !

Direction : Marais du Vigueyrat.
Munie de mon laissez-passer me voici partie.
Première rencontre : Maître Goupil ! Il traverse le chemin, s'arrête au bord, juste à ma droite à même pas deux mètres, je n'en crois pas mes yeux ! Il est là immobile et me regarde de ses beaux yeux jaunes un peu en amande. Je tente le tout pour le tout, je sors de la voiture (côté gauche), évite de claquer la portière, il est toujours là, je vois la pointe sombre de ses oreilles, son pelage roux épais et sa queue énorme, striée de noir qu'il tient à l'horizontale. J'essaie de tenter l'impossible, je contourne la voiture et suis presque à côté de lui. Hésitation. Il s'enfile dans le fourré, resurgit deux mètres plus loin, tranquille et continue sa marche posée dans les herbes jusqu'à une sorte de tunnel où il disparaît. Retour à la voiture, je laisse Goupil maître des lieux, enfile le chemin et me retrouve bientôt parmi les vachettes et les torillons qui en hiver sont en liberté, partout chez eux sur le domaine. Bon, allons y doucement, ne rien brusquer, de toute façon j'ai vite compris que quand ils sont sur la gauche, ils veulent aller à droite et inversement, il suffit d'attendre. C' est doux comme des agneaux ces bestiaux ! Pas la peine de faire tant de cinéma.

Au deuxième passage canadien, je fais halte. Deux Cigognes blanches sont perchées dans les arbres. A peine sortie de la voiture, un oiseau blanc aux ailes pointues et noires traverse l'espace d'un beau vol battu. Pas un Goéland, pas une Mouette, Greg me dira que j'ai eu de la chance : l'Elanion blanc qui a élu domicile au Vigueirat depuis quelques temps !
Plus loin, ce sont des milliers de Vanneaux huppés en vol qui font presque des nuages noirs et blancs lorsque les avions en exercice passent au-dessus d'eux. Les Pipits farlouses habitent littéralement les tamaris, les Foulques naviguent indolentes comme à l'accoutumée et derrière une ligne de Canards souchets, les Oies cendrées sont là, certaines endormies, d'autres haussent le col, très dignes et je me dis que j'aurai de la peine pour manger l'oie de Noël en famille cette année !
Mais je ne peux m'empêcher de penser... que j'ai vraiment la Baraka ! Ouallah !

Liste des oiseaux observés à la Capelière :

Liste des oiseaux observés aux Marais du Vigueyrat :

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de michèle corsange, "Mangeo fango !", 15 Dec 2002

Arles le 14-12-2002.

"Pense à prendre tes bottes !" me dit Paul avec son bon accent arlésien. Cher Paul, quel bon conseil !
Arrivé à la Tour du Valat tout est flaques, boue, un vrai marécage sous les platanes. Ce n'est rien à côté de ce qui nous attend.
Nous voici partis, lunettes sur l'épaule, jumelles au cou. J'aime la Camargue en hiver parce qu'elle redevient elle-même, sauvage et libre. Eh ! bien ! je suis comblée ! Paysage désolé sous un magnifique ciel gris, la sansouire s'étend devant nous à l'infini, n'étaient les pylônes de la ligne EDF à THS qui traverse cette immense étendue, nous pourrions nous croire sur une terre vierge. Le sol est étrange, à la surface, sous l'eau, la terre craquelée, par fines plaques comme racornie se soulève sur les bords, vestiges d'un été, ailleurs, les bottes glissent sur l'argile limoneuse jaune et grise qui parfois aspire un talon. Nous surfons presque sur la boue ! Les enganes nous permettent d'assurer un peu d'équilibre mais j'imagine la chute, c'est parfois "moins une" comme l'on dit. Un Pipit farlouse part littéralement comme une flèche de la touffe de salicornes sur laquelle j' allais poser le pied. Une Alouette des champs s'envole en criant. Un Héron cendré passe au-dessus d'un bosquet de tamaris en ramant de ses grandes ailes. Un Busard Saint-Martin chasse pas très loin d'un, Busard des roseaux..

Arrivés à l'observatoire, comme toujours, une Bouscarle de Cetti donne l'alarme, déception, pas une seule Oie cendrée ! Que sont donc devenues celles que j'avais vues mardi ? Seuls des Grands cormorans nous narguent. En revanche, sur le Saint Seren, il y a des Canards souchets par milliers, c' est la plus grande concentration de souchets que j'aie jamais vue. Pas de morillons semble-t-il, j'en avais pourtant vu une vingtaine à La Capelière avant de venir.

A force de regarder derrière les souchets, je distingue quelques Canards chipeaux. Quelqu'un me signale des Nettes rousses au fond à gauche, elles sont une bonne centaine à jouer à cache-cache dans les branches basses des tamaris. Alors que je contemple ces canards que j'aime beaucoup pour leur douce beauté, sur ciel, juste au-dessus de la frondaison des arbres, je vois un vol d'Oies cendrées, elles ne sont que sept et vont s'abattre sur l'étang un peu plus à droite, derrière les chipeaux.

Une petite meurtrière sur la droite permet de récupérer une bonne bouffée de vent glacé en pleine figure mais cela en vaut la peine : deux couples de morillons nagent et plongent près de deux couples de chipeaux tout près de nous. Je crois bien que c'est la première fois que je vois des Canards chipeaux d'aussi près. La femelle est splendide, son plumage n'est pas terne du tout, au contraire ! ce que j'appelle les "écailles" du plumage éclate par la vivacité des bruns bordés de noir faisant ainsi valoir le beau jaune-orangé du bec. Le mâle a revêtu son plus bel habit : plastron gris, culotte d'un beau noir de suie, bec noir bien astiqué. Pas de doute, tenue de noces, laissons nos tourtereaux.

Restent quelques Flamants roses, un beau radeau de Foulques sur la gauche, il doit bien y avoir des Canards colverts. Un Grèbe huppé esseulé navigue et plonge au centre de l'étang, col blanc et casquette noire de voyou au sommet du crâne. Il nous faut bien repartir car la nuit va vite tomber et faire le chemin du retour dans l'obscurité relèverait d'un parcours de commando. Un vol de choucas criaillants sur notre droite, ils rejoignent leur dortoir dans les grands arbres. Des chevaux de Camargue en liberté nous regardent passer, l' étalon tente bien de ramener, loin de ces intrus, son harem dans un superbe galop et un hennissement farouche qui fait vibrer l'air, cela nous laisse de marbre, il faut regarder où l'on pose les pieds.

Il faut bien pourtant lever les yeux au ciel de temps en temps, et... c'est la grâce ! Cinq Grues cendrées traversent le ciel de Camargue. Cela valait bien la boue, le froid, le vent et la petite pluie fine qui se met à tomber.

Liste des oiseaux observés :

P.S. "Mangeo fango", nom que l'on donne à un vent du Sud-Est qui amène la pluie et... la boue. Littéralement : mange la boue, la fange.

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
"La Camargue vaut plus que mille écus." Alain Tamisier

 

Contribution de CORSANGE, "La Gachole", 30-11-2002.

Fort mistral, la digue à la mer est devenue, comme je m'y attendais, une succession de baquets remplis d'eau, la voiture escalade les trous, monte, descend, zigzague mais, ni ne flotte ni ne cale. Ouf !... De part et d'autre de la digue, tout est sous l'eau ou peu s'en faut, quelque îlot de sable, un caillou ici et là, seules les sansouires plus au fond dans le lointain semblent offrir un peu de sol, je ne m'y fierais pourtant pas, on doit joliment s'y enfoncer ! de toutes façons, il est interdit de s'y aventurer puisque ces lieux appartiennent à la Réserve.

Au phare, à l'observatoire qui donne sur la Gaze du Marteau, les oiseaux ne manquent pas, ils sont venus se mettre à l'abri du vent glacial qui agite les tamaris et fait se coucher les salicornes.

Des Flamants roses bien sûr, des Mouettes rieuses, des Goélands leucophées, des Grands cormorans, les hôtes habituels en ces lieux. Des Canards colverts aussi, mais juste en face de moi, soixante quatre Cygnes tuberculés, dont deux immatures tout gris encore, naviguent ; parmi eux, une vingtaine de Canards siffleurs et deux Grèbes huppés. Sur ma gauche, une Sterne caugek en vol houspille un Goéland leucophée et, ça castagne dur, comme l'on dit ici !

Je balaie la sansouire avec la lunette et là, à peine à une vingtaine de mètres, un Courlis cendré déambule de son pas de sénateur, pique du bec dans la vase, l'en ressort, je vois l'eau couler le long de son bec courbe, rose et noir. Un second Courlis, quelques mètres plus loin. Un Faucon crécerelle en chasse fait du sur place comme suspendu par un fil, fébrile puis disparaît derrière le phare.

Un Busard des roseaux femelle, surgi de la droite survole l'eau et tout un nuage ondoyant de blanc tacheté de noir s'élève au-dessus de l'eau tout au fond de l'étang à la limite terre eau, ce sont des Avocettes élégantes, j'en compte environ 500 ! Un peu plus près des Canards souchets, plus de 500, barbotent, les mâles sont resplendissants dans leur plumage tout neuf, n'était leur grand nez épaté, je finirais par les trouver beaux... Une Grande aigrette les survole, un petit Grèbe à cou noir tourne juste la tête pour me permettre de confirmer l'observation, l'oeil est bien rouge, ce ne peut être un Grèbe castagneux.

Un autre Busard des roseaux, le mâle cette fois-ci, semble jouer avec le vent, se balance d'une aile sur l'autre et ce sont cinq Pipits farlouses qui s'enfuient à tire d'ailes. Le Busard se pose dans la sansouire sur ma droite et crée aussitôt une grande agitation, ce sont de grands mouvements d'ailes mais j'en compte quatre ! C'est ainsi que je découvre un oiseau assez gros, gris aux rectrices plus sombre. Je pense d'abord à un Busard Saint Martin mais le dessus de la tête est presque noir. Le Busard finit pas s'en aller et l'oiseau dont je ne sais qui il est tourne la tête : face blanche, belle moustache noire, poitrine très claire, presque blanche, plus de doute, c'est un Faucon pèlerin que le vent a dû obliger à se poser, vu sa taille assez imposante, ce doit être une femelle.

Je suis comblée lorsqu'un vol très étiré, presque au ras de l'eau, survole les Avocettes blanches massées les unes contre les autres en une ligne compacte, ailes grises, corps allongés, ce sont deux cents à deux cent cinquante Pluviers argentés qui vont dans un sens puis dans un autre avant de se poser, loin derrière les avocettes et les souchets dans les terres.
Vraiment, ça, c'est le cadeau du jour !

Liste des oiseaux observés :

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"
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"La Camargue vaut plus que mille écus." Alain Tamisier

 

Contribution de Xavier Vandevyvre , "Camargue du 27.12 au 29.12"

Génial, c'est le mot pour résumer le séjour que j'ai effectué en compagnie de Jacques Leclercq, Thibaud Daumal, David Monticelli et Ronald Wysebrant en Camargue du 27.12 au 29.12!!!

Au total, ce sont 117 espèces qui ont été observées avec, pour les plus remarquables:

+ quelques espèces sympas comme Fuligule nyroca, Cigognes noire et blanche, 30 Ganga cata, 50 Outardes canepetière, Cisticole, Merle bleu, Harle piette, Bruant fou, zizi, Mésange Rémiz.....
Et tout ça sous un soleil radieux....

Un tout grand merci encore à Jean-Philippe Siblet pour les spots pour certaines espèces! Avis aux amateurs qui souhaitent s'y rendre!! Si vous voulez des infis, n'hésitez pas à me contacter,

@+ et bonnes obs,
Xavier Vandevyvre
Gembloux

 

Contribution de Xavier Vandevyvre , "Camargue du 27.12 au 29.12" , 30 Dec 2001

Génial, c'est le mot pour résumer le séjour que j'ai effectué en compagnie de Jacques Leclercq, Thibaud Daumal, David Monticelli et Ronald Wysebrant en Camargue du 27.12 au 29.12!!!

Au total, ce sont 117 espèces qui ont été observées avec, pour les plus remarquables:

Et tout ça sous un soleil radieux....

Un tout grand merci encore à Jean-Philippe Siblet pour les spots pour certaines espèces!
Avis aux amateurs qui souhaitent s'y rendre!! Si vous voulez des infis, n'hésitez pas à me contacter, @+ et bonnes obs,
Xavier Vandevyvre
Gembloux

+ quelques espèces sympas comme Fuligule nyroca, Cigognes noire et blanche, 30 Ganga cata, 50 Outardes canepetière, Cisticole, Merle bleu, Harle piette, Bruant fou, zizi, Mésange Rémiz.....

 

Contribution de michele.corsange , "Cygnes de Bewick" , 7 Jan 2002

Mas d'Agon, le 07 - 01 - 2002.
Ceci n'est pas une histoire de fous. Enfin, je peux toujours le penser...
J'ose à peine indiquer l'heure.

A 4h 30 ce matin, j'étais réveillée, bien réveillée. A quoi bon rester au lit ? Et puis, je suis toujours sous le coup de mon émotion d'hier, si les Cygnes de Bewick dormaient sur le marais ? Voir le soleil se lever sur la Camargue - sans moustique - c'est également très tentant.
5h 15. Bien, ça suffit, le monde appartient aux gens qui se lèvent tôt paraît-il - je sais on peut faire plusieurs lectures de ce docte enseignement, mais j'aime bien le prendre au pied de la lettre. Toilette, petit déjeuner, faire son lit, s'équiper chaudement, mettre la lunette dans la voiture, tout cela est bâclé en peu de temps.
Direction Camargue. Nuit noire encore. La route n'est pas encombrée, c'est un avantage.

6h 15. Arrivée au bord de mon marais préféré. Il fait toujours nuit, un beau croissant de lune éclaire timidement les arbres et la route, des étoiles scintillent. Dommage, Fred n'est pas là pour me déchiffrer le grand livre du ciel. Je reste blottie dans la voiture à me geler, j'ai l'onglée aux pieds. La prochaine fois, je prendrai le soin de vérifier à quelle heure se lève le jour, le pifomètre, ça ne marche pas toujours, la preuve... 7h 15. J'ai toujours aussi froid, à l'Est le ciel bleuit légèrement au-dessus des arbres en face de moi. J'entends des appels, des cancannements, des cris plus sifflés, comme roulés, de quel oiseau ? J'entends aussi les premiers chants des oiseaux plus petits. Je vais jeter un coup d'oeil sur le marais. Aux jumelles je devine des formes arrondies, des canards certainement, mais lesquels ? Des souchets, il y en a plein ! En contre-nuit, il est facile de les reconnaître à la forme de leur nez, cela ne peut être qu'eux !
7h 45. Il fait enfin jour ! Cette fois-ci, je sors la lunette. Zoom sur les canards. En plein dans le mille ! Une bonne cinquantaine de Canards souchets sont là qui fouillent du bec au fond de la vase, il y a également des Canards colverts, deux Aigrettes garzettes, deux Hérons cendrés et un cygne immobile au milieu du marais, le cou dressé, droit comme un "i", l'un de mes Cygnes de Bewick d'hier ? Mais il est seul aujourd'hui. Il reste un moment sans bouger puis opère une légère rotation sur la droite et glisse sur l'eau pour s'enfoncer derrière une bande de roseaux.
Que demander de plus ? Je me suis gelée pour pas grand chose ? Question de goût...

En repartant - je ne suis rentrée chez moi qu'à 12h 30 - je verrai encore 11 Grands cormorans, 2 Flamants roses, 8 Buses variables, 1 Busard des roseaux femelle, des volées de Bruants des roseaux, des quantités de Corneilles noires perchées dans les arbres ou à terre dans les champs labourés, moult Pies bavardes, 7 Gallinules poules d'eau, 1 Mésange charbonnière, d'autres Hérons cendrés, 3 Faucons crécerelles dont un vu de dos, perché sur un piquet de l'autre côté de la route et je peux admirer à loisir ce manteau roux, tacheté de noir-bleuté, c'est un mâle car la tête est grise. Au bord du Vaccarès, des Foulques macroules par centaines, mais pas de Fuligules milouins ou morillons à la grande remise, 20 Canards colverts, 4 Grèbes huppés, des Goélands leucophées en pagaille car les pêcheurs relevaient leurs filets, des Mouettes rieuses, des Aigrettes garzettes encore endormies perchées dans les branches des arbres dénudés.

Ce n'est qu'à La Capelière que je verrai une vingtaine de Fuligules morillons et une bonne centaine de Sarcelles d'hiver, 3 Rougegorges, c'est là aussi que je vérifierai qu'il faut toujours avoir un guide d'ornithologie avec soi sur le terrain, je suis restée très bête devant ... un Merle noir mâle de 1er hiver, son gros bec noir qui lui faisait un nez à la d'Artagnan m'a laissée perplexe un bon moment, jusqu'à ce que j'aie le réflexe d'aller chercher la réponse où elle se trouvait !

Après, je suis allée dans une Bibliothèque pour consulter le Cramp et un livre splendide sur les Vautours d'Afrique. Maintenant, je vais me faire un bon feu dans la cheminée et un thé à rendre jaloux mes amis anglais !

Liste des oiseaux observés :

Cordialement,
Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE
Lat : 43 41 N Long : 004 38 E

 

Contribution de michele.corsange , "Re: Gel des étangs de Camargue" , 19 Dec 2001

Tout est en effet bien gelé en Camargue, la croûte de glace est toujours très épaisse !
Un tour au bord du Vaccarès, hier après-midi, m'a permis de m'en rendre compte. Les espaces où l'eau est libre sont très rares. Dans ces conditions, arrêter la chasse est la moindre des choses, la nature est suffisamment dure en ce moment pour le monde ailé ! J'ai assisté, impuissante, à l'agonie d'une Aigrette garzette qui s'était cassé une patte et était prise dans la glace qui se refermait sur elle. Elle n'était sans doute pas la seule... Qui oserait parler de chasse - sport de gentlemen - dans ces conditions ? Même pas les chasseurs !
J'ai rencontré l'un d'eux à l'observatoire du marais du Grenouillet (restauré), il respectait l'arrêté préfectoral. Nous avons pu parler, échanger nos points de vue et avons découvert que nous pouvions dialoguer. C'est peut-être ce qui manque parfois et cela est bien regrettable... pour les oiseaux !

J'ai vu :

Cordialement,
Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE
Lat : 43 41 N Long : 004 38 E

 

Contribution de Benjamin Vollot , "Camargue et association" , 9 Dec 2001

Aujourd'hui, petit tour dans la Camargue que j'aime. Le temps était de mise...
Au commencement, sur le route de cacharel vers les Stes Maries, il y a une petite piste qui part sur la gauche et qui donne vue sur les Impériaux. Et bien là, vers 9 h du matin, sur une cloture en bord de roselière, j'ai pu admirer mon premier gorge bleu. Et le prendre en photo gros plan avec mon nouvel objectif 600/4. Le rêve !

Toujours sur cette même piste, enore un petit peu plus loin, 3 pluviers argentés se nourrissaient sur la berge.
Par contre, je ne sais pour quelle raison (météo, chasse, prédateur,....), nous avons rencontré en plein milieu du chemin, une avocette épuisée. Elle ne bougeait pas à notre approche et nous l'avons donc contourné. Gorge bleu, avocette, drôles de rencontres pour la saison ???
Pour finir sur cette piste, au niveau du pont des 5 gorges, l'étang sur la gauche était couvert de souchets (100-200) ; et l'espace de sansouire plus loin cachait 45 pluviers dorés.
Pour le reste de la journée, ça a été plus calme, vanneaux huppés vers la digue à la mer, grandes aigrettes en dortoirs (9), buses variables en plus grande quantité que d'habitude, et un faucon pélerin sur la Crau.
Voilà.

Ca fait du bien de se retrouver dans la nature, sentir cette tranquilité, ce calme, et toute cette beauté.

D'ailleurs cela m'ammène à la deuxième partie du sujet : association.
Je viens de monter mon association et toute aide est la bien venue.
Cette association a pour but l'éducation à l'environnement (je suis BTS GPN spé A.N.). Donc toutes informations sur la vie associative (contacts, dossiers de sub, aides diverses et variées, création d'un poste sur l'association, création du journal, du site internet, PAE (puisqu'il y a des personnes de l'Education Nationale en ligne :-)) m'intéresse, MERCI. De plus si vous avez l'intention de vous débarrasser de choses qui pourraient servir comme outils d'éducation (tubes, loupes, bottes, bois, vieux nichoirs,classeurs,....enfin tout et n'importe quoi), je suis preneur contre le franc symbolique si vous voulez. ENCORE MERCI
Ce message ne correspond peut etre pas trop à l'objet de la liste mais l'ornithologie est un des sujets phares de mon association alors S'IL VOUS PLAIT.....

 

Contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Camargue- marais du Vigueirat", 26 Feb 2001

Marais du Vigueirat - 24 - 25 Mars 2001.
Les marais du Vigueirat sont situés sur la commune d'Arles. Pour y parvenir, il faut aller à Mas Thibert, dans le village (très petit) vous ne pourrez pas manquer de trouver les panneaux qui indiquent la direction à prendre pour rejoindre l'Accueil.
La piste que vous êtes amené à prendre interdit toute vitesse et c'est une chance car vous pourrez ainsi voir des vanneaux huppés parmi les taureaux de Camargue, des aigrettes, des hérons cendrés, etc.
Les visites sont accompagnées, des postes d'observations très bien conçus permettent de voir plus de 80 espèces différentes sur le site, plus de 250 espèces sont de passage.
Ma découverte des marais du Vigueirat s'est faite dans un cadre un peu différent (monter des palissades sur les digues pour protéger les oiseaux). Cela n'empêche pas d'ouvrir les yeux ni de faire des observations, surtout lorsque l'on a la chance d'avoir avec soi un bon nombre d'ornitho confirmés!

Oiseaux observés - désolée, je n'ai pas pu prendre le temps de toujours les compter. Français, Latin, Anglais toujours pour mes amis Grands Bretons...

Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE

 

contribution de Jean-Marie ESPUCHE, Jean-Marie.ESPUCHE@wanadoo.fr, "qq obs en Camargue", 25 Feb 2001

Aujourd' hui, sur les étangs de la tortue, à Sylvéréal (30), entre autres:

Jean Marie ESPUCHE
Camargue

 

contribution de André Blasco, andre.blasco@freesbee.fr, "Il fait beau en Crau", 19 Feb 2001

Beau temps avec léger Mistral en Crau aujourd'hui.
Les Alouettes des champs (Alauda arvensis) commencent à chanter, on en observe d'importants vols
Vu notamment :
Alouette calandre (Melanocorypha calandra) : 20, sur une future colonie de nidification.
Milan royal (Milvus milvus) : 2, pas encore partis.
Faucon émerillon (Falco columbarius) : 1 femelle.
Grive draine (Turdus viscivorue) : Observation étonnante : 4 se nourrissant au sol en plein coussou ; je n'avais encore jamais vu celà. Il faut dire qu'en Crau on peut voir n'importe quoi, c'est ce qui fait son charme et son attrait.
André BLASCO
Provence

 

Contribution de Jean-Philippe PAUL, paul_jph@hotmail.com, "Re: Marais de Beauchamp", 14 Feb 2001

M. Corsange a écrit :
Des cormorans juchés sur un tronc d'arbre, plus loin deux autres sur un ilot d'herbes, l'un d'eux visiblement couve et se contorsionne le cou pour suivre les...

Une nidification de Grand Cormoran me paraît être un évènement régional !!!??? Si je ne me trompe pas, ce serait le deuxième site seulement ?
J-Ph PAUL
Aix-en-Provence (13)

 

Contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Marais de Beauchamp", 14 Feb 2001

Marais de Beauchamp - Mardi 14-02-2001 -15 heures - beau temps - vent nul. Les marais de Beauchamp sont situés à la sortie d'Arles en allant sur Pont-de-Crau. Il y a beaucoup d'eau en ce moment mais le chemin du parcours de santé est sec.

Simple balade pour se dégourdir les jambes et profiter de la beauté du ciel, des canards dans les roseaux, du soleil pas encore trop vif.
Première rencontre, les canards présisément, des colverts dont les couples sont bien formés, certaines canes semblent en train de couver. Des cormorans juchés sur un tronc d'arbre, plus loin deux autres sur un ilot d'herbes, l'un d'eux visiblement couve et se contorsionne le cou pour suivre les navigations suspectes (?) d'un goéland un peu trop proche. Des foulques glissent sur l'eau paisible du marais. Une aigrette garzette fait sa toilette au bord de l'eau. Un héron cendré s'envole, un autre dont je ne vois que la tête au-dessus d'une ligne d'herbes sèches. D'autres aigrettes s'envolent juste lorsque je pointe la lunette sur elles.

Sur le chemin, un petit coup d'oeil aux arbres, j'ai ainsi découvert cinq loges de pic mais je n'ai pas vu les pics... qu'à cela ne tienne, je reviendrai et je les verrai bien un jour ! Des choucas, une pie. Banal ici.
D'autres oiseaux aussi que je n'ai pas eu le temps d'identifier car une buse tournoie au-dessus de l'arbre où ils s'étaient réfugiés, panique générale, tout ce petit monde s'envole. Un rouge-queue noir et, mais c'est seulement le chant qui m'a permis de savoir qui chantait ainsi, une bouscarle de Cetti. Le long du canal une mésange bleue malicieuse dont le bleu me rappelle toujours le bleu merveilleux des glaciers, nous avons joué à cache-cache un long moment.

Sur le chemin du retour, sur ma gauche à nouveau les cormorans, une carpe saute et étincelle de tout son vif argent dans le soleil, elle s'en donne à coeur joie, quatre bonds, le ventre en l'air, de vrais sauts périlleux ! Et en balayant les roseaux avec la lunette une drôle de surprise ! Incroyable, ahurissant, j'en reste bête : une cigogne blanche à quelques mètres des cormorans, elle semble nicher. Pas d'erreur, ce n'est ni une grande aigrette ni un quelconque autre échassier, le bec est bien rouge, le corps est blanc, les rémiges sont bien noires, la taille est bien celle d'une cigogne. Je ne rêve pas, je ne fume pas et ni la cortisone ni les anti-paludéens n'ont jamais donné d'hallucination. J'ai déjà vu des cigognes, j'ai la chance d'avoir des neveux et nièces nés les uns en Alsace, les autres en Corse, je sais faire la différence entre une cigogne et une sitelle (corse bien sûr!).
C'est tout.

Observations :
par ordre alphabétique (Français, Latin, Anglais) :

Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE
Lat : 43 41 N Long : 004 38 E
michele.corsange@wanadoo.fr

 

contribution de Jean-Marie ESPUCHE, Jean-Marie.ESPUCHE@wanadoo.fr, "en vrac de Camargue", 09 Feb 2001

- Mardi 6 / 02: 5 chevaliers aboyeurs à Sylvéréal
- Jeudi 7 / 02; 1 lusciniole à moustaches chanteuse au Pont de Gau (Stes Maries)
- Sylvéréal: durant l' hiver, une buse a plusieurs fois attaqué des poules
en liberté, sous les yeux du propriétaire qui travaillait à une trentaine de mètres. Qq poules déchiquetées notamment au niveau du cou et du gésier pendant l' absence du proprio!? Un autre son de cloche apparamment! Je ne sais qu' en penser.
Jean Marie ESPUCHE
Camargue

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Marais de Grand Remoule", 3 Feb 2001

Arles, 3 Février 2001, 16 heures, direction Camargue. Route des Saintes, aux Plaines de Meyran, je prends la première route à gauche. Route paisible, après un virage, la manade du Mas de la Chassagne, de beaux taureaux espagnols, quelques hérons garde boeufs cohabitent comme d'habitude.

La route déroule son ruban d'asphalte insolite entre les rizières et les champs. Les roselières dans le soleil dressent leurs tiges dorées, se reflètent dans l'eau bleue des marais à perte de vue. De chaque côté de la route, les roubines sont pleines à ras bord, une poule d'eau file et se coule entre les hautes herbes. Un vol de 10 cormorans. Plus loin, un faucon crécerelle chasse, je plante la lunette et peux l'observer longuement, visiblement il a faim. Quelle patience ! Long vol stationnaire en saint-esprit, ailes frémissantes, queue largement étalée, tête inclinée à presque 90°, oeil étincelant de vivacité et hop ! il pique dans les chaumes de la rizière, part se poser sur le talus, grignotte quelque chose que je ne vois pas mais ça n'a pas l'air gros car le repas est bref. Le faucon recommence sa chasse, longuement et comme je suis toujours là, il finit par s'éloigner un peu, j'en fais autant et il revient aussitôt sur ce qui doit bien être son territoire.

J'ai déjà fait des observations à cet endroit. Je laisse la voiture à sa place sur le bord de la route et je prends mes pieds et mon barda.
Un petit chemin permet de mieux pénétrer le monde des oiseaux qui peuplent le marais sur ma gauche. Pas déçue. En face de moi, une aigrette garzette, trois goélands juchés sur un vieux tonneau à moitié englouti dans l'eau du marais, quatre flamants roses adultes et vingt immatures aux ailes encore charbonnées fouillent la vase du bec et des pattes. Sur ma gauche, une grande aigrette attend patiemment, quoi ? Je ne le saurai jamais. Un héron cendré la tête dans les épaules a gonflé ses plumes, un autre à-demi caché dans les roseaux semble endormi. Avec la lunette, je balaie au ras de l'eau le pied des roseaux, une bonne trentaine de canards colverts, peut être plus car les femelles se confondent presque avec la couleur des cannes et je les distingue avec peine. Un petit radeau de foulques en eau libre, une vingtaine.

Et un oiseau dans les buissons derrière moi chante à tue-tête, il me nargue, je ne connais pas grand chose aux chants d'oiseaux... De l'autre côté de la route, un autre marais où se prélasse un couple de cygnes tuberculés amoureux, toilettage, patte relevée, on dirait du satin noir, parade, flanc à flanc ils glissent sur l'eau, cou renversé, tête dissimulée, ils ne font plus que deux nuages blancs posés sur l'eau, intimité. Ne pas être voyeur. Je repars.

Je verrai encore deux buses variables, un autre faucon crécerelle, deux cormorans, quatre hérons cendrés et une famille de ragondin qui se lisse les moustaches.
Pour aujourd'hui, je suis comblée, cela suffit à mon bonheur cette vie frémissante, libre.
Et dans ma tête, des mots empoisonnés : Torey canyon, Amoco cadix, Erika, Ievolison, (orthographe pas garantie...) et puis, l'autre là-bas, au large des Galapagos, ça aussi ça fait une belle litanie. A pleurer.
Fan des pieds les .... ! comme l'on dit ici.

Oiseaux observés :
par ordre alphabétique (Français, Latin, Anglais)

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Marais de l'Ilon", 29 Jan 2001

Samedi 27 Janvier 2001 - 14 heures - Temps splendide, presque printanier déjà. Vent nul.
Marais de l'Ilon (propriété privée) au-dessous de Barbegal, entre Camargue et Alpilles.

Sur la droite, une falaise ocre et sienne, à son pied des chênes verts, un chemin ; sur la gauche les marais avec à l'arrière plan, dans le lointain, les bois de Fontvieille, les Alpilles.
Rien d'extraordinaire mais tout cela est tellement beau : des hérons cendrés dorment immobiles sur un pied, des aigrettes garzettes s'effarouchent aux premiers coups de fusils des grocs, des grandes aigrettes pêchent, des foulques farfouillent la vase, des cormorans en vol ou posés sur une touffe d'herbe. Un épervier d'Europe s'est fait prendre en chasse par un chouca qui lui mène la vie dure et... cela dure ! Un véritable combat aérien.

Sur la gauche traversant le ciel au dessus des marais, un vol d'étourneaux comme un nuage bondissant. Dans un bosquet d'arbres des fauvettes à tête noire, plus loin des chardonnerets très élégants, queue de pie et masque rouge et noir.
Brusquement un bruit sourd, j'écoute, je me penche et là, à 5 ou 6 mètres, une laie et ses marcassins, trois ou quatre grosses boules brunes sous le couvert des chênes. Je les suis pendant quelques mètres, les perds, les retrouve et les perds à nouveau, définitivement cette fois. Ouf ! les chasseurs tirent, on les entend mais au loin.

Au-dessus de la falaise, le plateau du Mas de l'Esclade, des chênes se découpent sur le ciel bleu, un busard Saint-Martin semble escalader le ciel, les ailes en V, plane et disparaît derrière la falaise. Des corneilles, un busard des roseaux, d'autres choucas, des pies bavardes.
Sur le chemin du retour en fin d'après-midi, juché au sommet d'un piquet, un martin pêcheur pêche. Sa tactique est au point : immobile, il offre au soleil son poitrail de feu et semble prolonger le piquet, le vert moiré de son dos soudain s'irise. Plus rien. Et soudain, le même martin pêcheur sur le même piquet reprend son attente attentive, plonge à nouveau pour reprendre bientôt sa place au même endroit sur le même piquet. Bonne pêche à n'en pas douter !

Un groupe de petites mésanges huppées dans un arbre à 3 mètres. La falaise est truffée de trous au sommet, beaucoup de ces trous sont remplis de grosses branches entassées de façon assez sommaire, du gros appareil, des nids à n'en pas douter mais d'une taille assez impressionnante. Grands ducs ou corneilles ?

Et le soir arrive, le froid se fait maintenant sentir, la lumière baisse. Il ne reste plus qu'à aller boire un bon chocolat chaud avec Allan et Eva mes amis Anglais avec lesquels j'aime arpenter les collines parce qu'ils savent se taire et regarder, s'émerveiller et observer jusqu'à en oublier le temps qui passe.
Aux marais de l'Ilon, l'espace d'un après-midi, c'était le paradis retrouvé.

Oiseaux observés :
par ordre alphabétique (Français, Latin, Anglais)

Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "comptage des oiseaux d'eau en Camargue", 25 Jan 2001

Avec l'autorisation de Grégoire Massez, Garde des Marais du Vigueirat, qui m'a permis de participer à ce comptage et que je remercie vivement. Résultats des comptages des oiseaux d'eau en Camargue effectués les 16 et 22 Janvier.
Observateurs :
Marais du Vigueirat : Grégoire Massez, Jean-Baptiste Noguès, Hocine Boualam.
LPO : Philippe Pilard, Laurent Zimmermann, Michèle Corsange.
Station Biologique de la Tour du Valat : Yves Kayser.
10 secteurs :

S1: Marais de Meyranne et des Chanoines . 16/1
27 Grands Cormorans, 19 Hérons cendrés, 24 Grandes Aigrettes, 88 Hérons garde boeufs, 18 Aigrettes garzettes, 2 Cigognes blanches, 70 Flamants roses, 18 Canards colverts, 9 Sarcelles d'hiver, 25 Poules d'eau, 390 Foulques macroules, 380 Vanneaux huppés, 110 Bécassine des marais, 31 Mouettes rieuses, 29 Mouettes mélanocéphales.

S2 : Marais de Crau et Marais du Vigueirat.
Marais de Crau. 16/1
1 Héron cendré, 7 Aigrettes garzettes, 2 Foulques macroules, 35 Vanneaux huppés, 35 Mouettes rieuses.
Marais du Vigueirat. 22/1
2 Grèbes huppés, 3 Grèbes castagneux, 50 Grands Cormorans, 6 Hérons cendrés, 5 Grandes Aigrettes, 14 Aigrettes garzettes, 1 Butor étoilé, 2 Cigognes blanches, 298 Flamants roses, 12 Cygnes tuberculés, 192 Oies cendrées, 1 Oie rieuse, 28 Tadorne de Belon, 5627 Canards colverts, 669 Canards chipeaux, 8 Canard pilet, 110 Canards siffleurs, 13160 Sarcelles d'hiver, 2402 Canards souchets, 371 Nettes rousses, 501 Fuligules milouins, 30 Fuligules morillons, 9 Poules d'eau, 1759 Foulques macroules, 8 Avocettes élégantes, 8 Bécassine des marais, 40 Goélands leucophées.

S3 : Rizières du Plan du Bourg. 16/1
10 Hérons cendrés, 80 Hérons garde boeufs, 5 Aigrettes garzettes, 258 Vanneaux huppés, 30 Mouettes rieuses.

S4 : Salins de Caban, salin du Relai, petit salin du Relai.16/1
20 Grèbes huppés, 1 Grèbe castagneux, 9 Grèbes à cou noir, 29 Grands Cormorans, 2 Hérons cendrés, 9 Aigrettes garzettes, 218 Flamants roses, 2 Cygnes tuberculés, 68 Tadornes de Belon, 4 Foulques macroules, 105 Avocettes élégantes, 113 Goélands leucophées.

S5 : Marais de Sollac-Fos. 16/1 80 Goélands leucophées.

S6 : Darses. 16/1
15 Grands Cormorans, 2 Aigrettes garzettes, 15 Goélands leucophées.

S7 : Port St Louis (Mallebarge / Gloria / Carteau). 16/1
5 Grèbes huppés, 2 Grèbes à cou noir, 5 Grands Cormorans, 2 Hérons cendrés, 6 Aigrettes garzettes, 93 Flamants roses, 29 Tadornes de Belon, 3 Harles huppés, 7 Bécasseaux variables, 256 Mouettes rieuses, 80 Goélands leucophées.

S8 : They de Roustan / Le Mazet / Plage de la Gracieuse. 16/1
11 Grèbes huppés, 39 Grands Cormorans, 31 Hérons cendrés, 7 Grandes Aigrettes, 44 Aigrettes garzettes, 1 Butor étoilé, 532 Flamants roses, 73 Cygnes tuberculés, 4 Tadornes de Belon, 90 Foulques macroules, 1 Courlis cendré, 425 Mouettes rieuses, 20 Mouettes mélanocéphales, 826 Goélands leucophées, 1 Stenre caugek.

S9 : Golfe de Fos. 16/1
1 Plongeon sp., 11 Grèbes huppés, 8 Grèbes à cou noir, 232 Grands Cormorans, 1 Aigrette garzette, 34 Flamants roses, 2 Cygnes tuberculés, 46 Eider à duvet, 23 Harles huppés, 12 Bécasseaux variables, 70 Mouettes rieuses, 169 Mouettes mélanocéphales, 975 Goélands leucophées.

S10 : Littoral de l'embouchure du Grand Rhône à Fos.
Pour ce dernier secteur, pas de dénombrement possible car la mer était trop agitée.

TOTAUX :
Plongeon sp. 1, Grèbe huppé 49, Grèbe castagneux 4, Grèbe à cou noir 19, Grand cormoran 397, Héron cendré 71, Grande aigrette 36, Héron garde boeufs 168, Aigrette garzette 106, Butor étoilé 2, Cigogne blanche 4, Flamant rose 1245, Cygne tuberculé 89, Oie cendrée 192, Oie rieuse 1, Tadorne de Belon 129, Canard colvert 5645, Canard chipeau 669, Canard pilet 8, Canard siffleur 110, Sarcelle d'hiver 13169, Canard souchet 2402, Nette rousse 371, Fuligule milouin 501, Fuligule morillon 30, Eider à duvet 46, Harle huppé 26, Poule d'eau 34, Foulque macroule 2245,Avocette élégante 113, Bécasseau variable 19, Vanneau huppé 673, Courlis cendré 1, Bécassine des marais 118, Mouette rieuse 847, Mouette mélanocéphale 218, Goéland leucophée 2129, Sterne caugek 1.

Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE
Lat : 43 41 N Long : 004 38 E

 

Contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Etang du Citis et port de La Mède", 11 Jan 2001

J'explore modestement les environs... Le monde entier peut-être vu dans une flaque d'eau... (koan zen). Un peu tardif tout de même ce compte-rendu.

Dimanche 07-01-2001
Etang du Citis, au sud d'Istres :
14h30 Temps assez beau, doux, pas le plein soleil tout de même, pas de vent.
1) Tadorne de Belon [Tadorna tadorna] 5 très actifs, barbotent dans les flaques sur le bord de l'étang, cherchent je ne sais quoi dans le sel qui borde l'étang.
2) Mouette rieuse [Larus ridibundus] 400 + plutôt paresseuses les mouettes, se laissent bercer par les flots.
3) Flamant rose [Phoenicopterus ruber] 38 très roses, beaucoup plus roses que ceux que je suis habituée à voir en Camargue ! Taux de salinité plus élevé ou plus de ces petites crevettes dont ils raffolent ? Regroupés ils dorment serrés les uns contre les autres, la tête sous l'aile. Pas un ne bouge.

Lundi 08-01-2001
La Mède, le petit port sur l'étang de Berre, vu de l'autoroute, me tentait depuis longtemps. Nostalgie des vieux bateaux un peu rouillés...
15h30 Temps gris, vent.
1) Grèbe huppé [Podiceps cristatus] 6 naviguent, plongent, replongent, l'un deux prend son envol, vire sur l'aile comme un avion, revient et se pose sur l'eau.
2) Cygne tuberculé [Cygnus olor] 10 dont 2 juvéniles.
3) Grèbe castagneux [Tachybaptus ruficollis] 3 nonchalants.
4) Mouette rieuse [Larus ridibundus] 30
5) Goéland leucophée [Larus cachinnans] 42 agités et brailleurs, comme à l'accoutumée.
et ... un vrai grain qui n'a rien à envier à ceux qui s'abattent sur la Hague là-haut dans le Cotentin !
Il ne reste qu'à plier bagage.

Deux lieux qui valent la peine d'être vus, pour leur beauté, sinon pour leur richesse en oiseaux...
On ne peut tout avoir à chaque sortie, l'essentiel est de bien OBSERVER comme dirait le Grand Père Soulcie !
Cordialement,
Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Vaccares, face Nord.", 3 Jan 2001

La face Nord comme la face Sud doit être à 0 métre d'altitude... Rions un peu. Sur les conseils du Grand Père Soulcie, je suis allée explorer le nord du Vaccarès.
Mercredi, les grocs rongent leur fusil, leurs chiens rongent leur os, je ne risque pas de prendre des plombs.

Direction Pont de Rousty, je gare la voiture, sors les jumelles. Pas mal, un milouin [Aythya ferina] solitaire juste au-dessous de moi navigue sur l'eau calme du petit canal, plus loin un grèbe huppé [Podiceps cristatus] . Sur la droite, plus au Nord, 4 aigrettes [Egretta garzetta] et un héron cendré [Ardea cinerea], ça ne s'annonce pas trop mal. Je charge la lunette et traverse la route pour prendre le chemin qui longe le canal pour rejoindre le Vaccarès.

Plein Sud. Un cormoran [Phalacrocorax carbo] me passe au-dessus de la tête, très bas. De l'autre côté du canal, une cabane, une sorte d'écluse, une aigrette garzette la garde imperturbable. Je la regarde et elle me regarde, la tête légèrement tournée de mon côté, je vois son oeil vif qui étincelle, pas de doute elle surveille tous mes gestes. Je mesure tous mes mouvements, manoeuvre ma lunette au ralenti pour faire durer la rencontre, la brise soulève légèrement les belles plumes blanches du dos, le bec que j'avais toujours cru uniformément noir est d'un beau gris foncé un peu bleuté. La belle s'envole et va se poser un peu plus loin sur un pieu. Lorsque je reviendrai, elle fera le même déplacement mais en sens inverse...
Le sol ressemble de plus en plus à une savonnette un peu gluante, il faut bien regarder où je pose les pieds, tomber n'est rien mais ma lunette est sacrée !

Le chemin se rétrécit, une barrière, un passage en chicane et le chemin se fait sentier qui se faufile entre les salicornes. A gauche, des rizières à perte de vue, il n'en reste que les chaumes et les sillons laissés par les roues des tracteurs sont gorgés d'eau. Brusquement, dans les jumelles, une grande aigrette [Egretta alba], je plante la lunette. Là, à portée de main ou presque, une magnifique grande aigrette. Long bec jaune, presque vert à sa naissance, bec acéré, sûrement redoutable. Une véritable arme lorsque le cou musclé le fiche brusquement dans l'eau d'un sillon pour en extirper une grenouille qui agite les pattes désespérément, un second cou de bec et la grenouille est avalée. L'opération en quelques secondes est répétée par trois fois et je vois ainsi trois autres grenouilles disparaître, j'en suis médusée. Quel goinfre ! Ecoeurée, je regarde ailleurs, des corneilles, un vol d'étourneaux agités. Eux aussi chassent pour se nourrir, c'est la loi de la nature.

Je reprends mon barda et poursuis mon chemin, il n'y a plus que le soleil, l'eau du canal à droite, l'eau des étangs, l'eau du Vaccarès à perte de vue devant moi et une autre grande aigrette en contre-bas sur ma gauche dans les sansouires, elle m'a vue, s'envole dans un grand battement d'ailes en m'injuriant. A l'horizon sur la gauche, un radeau de foulques macroules [Fulica atra], des milliers de foulques ! je les observe avec attention et un bruit sec, presque comme une détonation ou un moteur qui pétarade et s'emballe, je sursaute, lève la tête. Un peu plus à gauche du précédent, un autre radeau de foulques s'est déplacé, il recommence son jeu et je comprends : les foulques marchent littéralement sur l'eau tous ensemble et s'envolent dans un vacarme incroyable.

Et puis le silence, ou ce que l'on appelle ainsi, car en réalité tout est bruit, bruissements, chants, appels. J'écoute et je me sens très bête, pas une seule de ces voix qui n'exprime quelque chose et je ne peux déchiffrer ces langages, je ne sais rien. Qu'est-ce que je fiche là ? Je suis vraiment une estrangère comme l'on dit ici, ailleurs j'étais une horzain...
Je rebrousse chemin. Sur ma gauche maintenant, le canal. Des grèbes huppés majestueux, quatre, un peu fiers, je peux les observer longuement car je me suis dissimulée derrière les roseaux. Ils plongent, je les vois refaire surface 15, 20 mètres en aval. Le jeu dure et les bruits deviennent plus intenses, le froid commence à se faire sentir, la couleur de l'air change. Contemplation. Un éclair vert et feu incandescent surgit du bas de la berge et zèbre de son reflet la surface du canal : un martin pêcheur [Alcedo atthis].

Retour mélancolique. Salut à l'aigrette qui garde toujours l'écluse. Des cormorans passent, les chasseurs les appellent ici les canards noirs. Je me dis qu'il faudra que je revienne, un matin, très tôt. Voir le soleil se lever sur le Vaccarès et la vie s'agitter dans les premiers rayons de l'aube. Après, même s'il n'y avait pas d'après, ce serait sans importance...
Suite, un de ces jours.
Merci encore Grand Père Soulcie !
Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Oiseau énigmatique... fin", 3 Jan 2001

Hier après-midi, petite balade en Camargue pour retrouver mon oiseau rare... pas si rare que cela !
Sur la droite de la route, après La Palissade des centaines de Bécasseaux variables et minutes [Calidris minuta, Calidris alpina] serrés les uns contre les autres sur l'un des rares bancs de sable pas encore sous l'eau, ils gonflent leur plumage, certain simmobiles tandis que d'autres courent comme des rats, ou que d'autres encore fouillent le fond dans une curieuse danse sur place d'une patte sur l'autre. Ils sont beaux, attachants, on dirait des poussins.

Un peu plus loin, je retrouve les Tadornes de Belon [Tadorna tadorna], j'en avais vu 14, ils sont aujourd'hui 64 !
Trois Cormorans |Phalacrocorax carbo] traversent le ciel d'Est en Ouest tandis que de l'Ouest arrivent, dans un beau vol puissant, 7 Cygnes tuberculés [Cygnus olor] immaculés. Chassé croisé de blanc et de noir sur fond de ciel bleu.

Dans la lunette, mon oiseau qui me tourne toujours le dos ! Je l'observe à nouveau, je zoome (pardon pour ce néologisme), pas de doute, il s'agit bien d'une Avocette élégante [Recurvirostra avosetta] et je comprends pourquoi je n'avais pu voir son bec recourbé. Pardi ! elle fouille inlassablement, d'un geste lent, toujours mesuré, identique, le fond de l'eau à la recherche d'une quelconque nourriture. Ce que j'avais pris pour un bec droit n'était que la partie du bec qui était hors de l'eau... Ses pattes gris-vert me paraissent moins sombres aujourd'hui, l'éclairage n'est pas le même que l'autre jour, il est plus tôt, le soleil brille. Décidément, je ne suis bien qu'un petit ornitho amateur. Il ne suffit pas de regarder, encore faut-il savoir observer, réfléchir aussi. Nos oiseaux ont encore beaucoup à m'apprendre ! En arrière plan, des Mouettes rieuses [Larus ridibundus] par centaines, quelques Flamants rose [Phoenicopterus ruber].

En continuant dans la direction de Piémançon, deux ou trois cents mètres plus loin, sur la gauche, au lieu des Grèbes huppés pour lesquels j'ai un petit faible, des Foulques macroules [Fulica atra] - 168 très exactement. Après, des Goélands leucophées [Larus cachinnans] criards par dizaines et de l'eau partout, la mer dont les rouleaux étaient impressionnants hier est aujourd'hui étale mais elle a envahi la plage et recouvre la route avant le poste de secours.
Mer d'huile, miroir de l'eau des étangs, une belle laque aux tons indéfinissables sur laquelle le soleil couchant s'alanguit. Beauté de la Camargue en hiver dans la solitude, le silence et les piaillements des bécasseaux.
Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE
Lat: 43 41 N Long: 004 38 E

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Camargue 2000, oiseau énigmatique...", 1 Jan 2001

Bonne Année à tous,
beaucoup d'oiseaux dans la lunette, de belles obs et beaucoup de bonheur avec un printemps bruissant du chant de nos oiseaux ! Hier après-midi, mistral mais un bon temps pour les observations. C'est en hiver que j'aime la Camargue car elle redevient elle-même, sauvage et rude, âpre et attachante comme le sont les vrais Camarguais. Départ d'Arles à 14 heures.

Au-dessus de la voie rapide 3 faucons crécerelles [Falco tinnunculus] guettent leur proie, 2 pies [Pica pica] aussi, le couple de hérons cendrés et leur petit nigaud né l'an dernier n'est pas dans le champ où je le vois habituellement. Les marais de Beauchamp sont devenus un lac, il y a beaucoup d'eau cette année ! le matin les aigrettes sont perchées dans les arbres morts, on dirait des bouquets de coton.
A Gageron, 8 corneilles [Corvus corone corone] dans un champ, 1 faucon crécerelle [Falco tinnunculus] en chasse plonge brusquement dans des chaumes de riz, bon repas ?

A Villeneuve, 2 aigrettes garzettes [Egretta garzetta]. A la cabane de Roumieu (celle qui avait servi pour le tournage d'un western, il y a longtemps...) :
1 buse variable [Buteo buteo], immobile sur sa branche, j'ai pu l'observer longuement, j'en ai déjà vu souvent mais que voulez-vous, j'ai un faible pour les rapaces (les oiseaux, pas les autres, ceux-là, je les hais !).
Bords du Vaccarès, à l'observatoire situé face à la remise où viennent se mettre à la cape les canards en hiver :

500 + foulques [Fulica atra]
20 grèbes huppés [Podiceps cristatus]
2 grandes aigrettes [Egretta alba]
1 héron cendré [Ardea cinerea]
1 aigrette garzette [Egretta garzetta]
10 grèbes à cou noir [Podiceps nigricollis]
200 fuligules milouins [Aythya ferina] et quelques fuligules morillons
[Aythya fuligula]. Où sont passés les centaines de milouins et de morillons que j'avais vus il y a 15 jours ?
16 colverts [Anas platyrhyncos]
Observatoire suivant :
12 fouques [Fulica atra]
4 aigrettes garzettes [Egretta garzetta]
1 martin pêcheur [Alcedo atthis] en plein dans la lunette de mon voisin qui,
obligeamment, m'invite à venir le voir avant qu'il ne s'envole. Sympa. les
ornitho ! On ne se connaît pas mais visiblement on parle le même langage.
Merci à lui !

Observatoire suivant, un peu plus loin en longeant le Vaccarès toujours,
comme pour aller dans la direction de la Capelière :
30 foulques [Fulica atra]
20 grèbes à cou noir [Podiceps nigricollis]
16 mouettes rieuses [Larus ridibundus] se laissent bercer par les vagues que
le mistral fait naître sur l'étang
2 grèbes huppés [Podiceps cristatus]
En poursuivant ma route, de la voiture j'ai pu voir :
6 foulques [Fulica atra]
1 busard des roseaux [Circus areruginosus] en vol
4 corbeaux de belle taille [ ?]
2 poules d'eau [Gallinula chloropus]
2 corneilles [Corvus corone corone]
6 flamants rose [Phoenicopterus ruber]

En allant dans la direction de la Digue à la mer, après avoir laissé sur ma
gauche l'embranchement qui conduit au marais du Grenouillet, je pars à la
recherche des quelques 300 vanneaux huppés que l'ornitho au martin pêcheur
m'a signalés. Dans un champ, sur ma droite, dans les pattes des taureaux qui broutent :
2 lapins en pleine forme, d'accord on n'en a encore rarement vu voler...
Vous n'avez jamais rêvé ? Moi, je les vois et je suis sûre que si l'on
regarde bien des toiles de Jérôme Bosch, il doit y avoir quelque part des
lapins volants. Ce ne sont pas Pierre-Yves Bodard ou Jean-Luc Saint-Marc qui
me contrediront. Trêve de plaisanterie.
2 corneilles [Corvus corone corone]
5 vanneaux huppés [Vanellus vanellus]... seulement ! les autres ont dû aller
se mettre à l'abri plus à l'intérieur des terres. Quand il faisait mauvais
temps, j'en voyais souvent vers le Mas de Brunelli à Paradou ou à Maussane
au Mas Blanc. C'est ce que j'appelais des champs de vanneaux tant il y en avait !

Arrivée au bout de la route goudronnée où commence la digue. Un peu de place
à droite, sol pas trop mou, je me gare et comme le vent souffle, qu'il fait
froid et que je viens d'être suffisamment malade, je me souviens qu'un jour
Daniel Ventard m'avait écrit qu'il installait sa lunette dans sa voiture, ce
que je fais. Plaisir de sybarite, mais quel confort ! Vitre baissée, je pointe ma lunette et je vois :
60 goélands leucophées [Larus cachinnans]
1 héron cendré [Ardea cinerea]
2 aigrettes garzettes [Egretta garzetta]
1 flamant rose [Phoenicopterus ruber], un solitaire ?
En revenant, direction route des Salins de Giraud :
3 cormorans en vol [Phalacrocorax carbo]
20 corneilles [Corvus corone corone
6 corneilles [Corvus corone corone]
1 héron cendré [Ardea cinerea]
1 poule d'eau [Gallinula chloropus]picore au bord de la route
1 héron garde boeuf [Bubulcus ibis] dans les sabots d'un camargue qui pâture
       de l'autre côté de la roubine qui longe la route.
4 pies [Pica pica]
Direction Piémançon, la route est bordée d'eau de chaque côté, je ne verrai
pas les bécasseaux minutes et variables aujourd'hui...

Première halte :
5 à 600 mouettes rieuses [[Larus ridibundus] +
2 tadornes de Belon [Tadorna tadorna]

Seconde pose :
200 mouettes rieuses [Larus ridibundus] +
4 tadornes de Belon [Tadorna tadorna]

Troisième pose :
des mouettes rieuses [Larus ridibundus] à ne plus pouvoir les compter, 1millier +?
14 tadornes de Belon [Tadorna tadorna] et...

l'OISEAU ENIGMATIQUE [ ? ], en plein au milieu des tadornes, vu de dos seulement et légèrement de profil. J'ai attendu vainement son envol, la nuit est venue et je ne sais toujours pas qui j'ai vu...
Description de l'oiseau énigmatique :
solitaire
à ranger parmi les limicoles
assez longues pattes sombres
corpulence : plus gros qu'un bécasseau, pas tout à fait de la taille d'une avocette, presque couleur : blanc immaculé sauf les ailes et le dessus de la tête
ailes : légèrement gris très pâle ; bords bas et haut : un léger trait noir bien dessiné ; bout des ailes : plutôt arrondi, un juvénil ?
tête : sombre sur le dessus presque noir, pas un capuchon mais une coiffe qui redescend sur le dos bec : noir m'a-t-il semblé, pointu (donc pas une avocette ?) et plus long que celui d'un bécasseau variable
QUI EST-CE ?
j'élimine un bécasseau car il n'en avait pas la démarche vive, il se déplaçait peu et avait plutôt un train de sénateur...
j'ai pensé un moment à une jeune avocette, mais où était le recurvirostra ?
j'ai envisagé le cas du chevalier, mais lequel ?
un phalarope de Wilson ? un pluvier ?
Je sèche !
Si je le peux et si le temps se prète aux obs je retourne en Camargue cet après-midi avec tous mes bouquins. Si les amis Laurent Zimmermann ou Frédéric Bouvet étaient là, pas de doute, eux ils sauraient !

Ah ! j'oubliais, il paraît que les cygnes de Bewick sont arrivés, dixit mon voisin ornitho au martin pêcheur. Je vais aller les chercher demain.
Long ce mél, désolée. Merci de m'aider à identifier cet oiseau de la Saint-Sylvestre.
Michèle corsange
Michèle CORSANGE - 13 Arles - CAMARGUE

 

Contribution de Benjamin Vollot, benjamin.vollot@worldonline.fr, "observations en Camargue du 20/12/00", 20 Dec 2000

Aujourd'hui petit tour en Camargue. Voici les quelques observations faites :

Le temps était légérement couvert, et les températures commencent àdescendre.

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Balade en Camargue", 11 Dec 2000

Dimanche 10-12-2000. Enfin du soleil !
14 heures au Sambuc, des membres de la LPO-PACA se retrouvent pour aller voir les canards.
Première halte à l'observatoire de l'étang de la Grenouillère, ma foi, nous ne sommes pas déçus.
Des flamants rose (une bonne centaine), des hérons cendrés (trois), des aigrettes garzettes (quatre vues), des foulques (beaucoup vous auraient dit des aborigènes parce qu'il y en avait plus de trois et que lorsqu'ils comptent c'est ainsi : 1,2, 3, beaucoup au delà de trois, évidemment ça ne va pas plaire aux scientifiques de la liste), deux grandes aigrettes et même trois grèbes à cou noir, quatre grèbes huppés, deux cigognes noires restées là on ne sait pourquoi, cela arrive parfois...

Il y a une belle variété d'anatidae, nous ne sommes pas venus pour rien :
canards pilets, souchets, chipeaux, siffleurs, et colverts bien sûr. N'ai pas fait les comptes, pas pris le temps, voulais observer, voir, graver dans ma mémoire ce qui distingue les uns des autres : le rire du siffleur, sa belle barre jaune au milieu du front et ce vieux rose à la poitrine qui rendrait jaloux un peintre ; la belle virgule blanche qui part à hauteur de l'oeil pour s'élargir en une poitrine immaculée du canard pilet qui nous a fait admirer sa longue queue effilée, l'a redressée, nous l'a fait voir de profil, de dos, une vraie star je vous dis ; le canard souchet et son nez à la Cyrano. Une bouscarle de Cetti chante pendant que des cormorans font sécher leurs ailes (il paraît que c'est faux, qui pourrait me dire ce qu'il en est exactement ?). Trois oies cendrées glissent au-dessus de nos têtes. Amis du grand Nord, oserons-nous vous le dire ? nous étions presque en bras de chemise tellement le temps était clément !

En face, de l'autre côté de la route des petits chevaux de Camargue pâturent. Plus près de nous, des roitelets jouent à se payer notre tête, chaque fois que nous les entendons chanter et tentons de braquer les lunettes sur eux pour mieux les voir, ils s'enfuient dans l'épaisseur d'une branche de tamaris. C'est cela aussi le plaisir de miroiser, découvrir que l'on ne sait plus qui regarde qui ni qui est le plus malin de l'ornitho. amateur ou de l'oiseau. Cela remet les choses un peu à leur place. On devrait envoyer sur le terrain quelques uns de nos... Flûte ! Je vais polémiquer et notre modérateur va devoir me rappeler à l'ordre.

Je breffe. Suite et pas fin.
Deuxième halte au bord du Vaccarès mais pas près de la anse qui est la remise habituelle des canards (les canards la boudent en ce moment, cela s'explique : il n'y a pas de vent, il ne fait pas froid), juste à l'observatoire qui est avant, en venant de Méjanes. Là, nous sommes comblés, nous voulions voir des canards ? Eh bien, il y en a ! Désolée, j'ai eu la flemme de les compter, il y en avait trop (allez, disons 300 - 400 environ ? à la louche !... c'est sérieux ça ? ) : des fuligules milouins et au mileu des fuligules morillons avec leur huppe derrière la tête, à croire qu'ils s'imaginent qu'ils ont une parenté avec le général du même nom (ne riez pas c'est mon truc pour les reconnaître). Des foulques toujours, des grèbes castagneux m'a-t-on dit (moi, je n'ai pas réussi à les voir donc, je ne les mettrai pas dans les observations). De l'autre côté de la route, une buse variable perchée au sommet d'un arbre, immobile nous fait admirer le U d'une blancheur immaculée qui ceint sa poitrine. Un beau V dans le ciel, des cormorans, une cinquantaine, je les ai comptés 52 exactement, ben oui, cela arrive de vieux réflexes acquis à Organbidexca, deux autres vols de cormorans, plus petits 8 et 18. Un autre V s'étire jusqu'à devenir un J, un vol de flamants, on entendrait presque le bruissement de l'air sur les ailes. Magie de la Vie, beauté de la Vie. Faire silence, savoir se taire. Il fait vraiment trop beau, il commence à se faire tard, l'atmosphère change imperceptiblement, l'air devient plus frais, le soleil descend sur le Vaccarrès, les arbres de l'île du Riège se découpent en ombre chinoise sur un ciel qui s'effiloche en larges bandes rose où le soleil décline. Des goélands et des mouettes. Bientôt il fera nuit. Maintenant, de toutes parts les cris des canards montent dans le soir et les canards, immobiles jusque là, commencent à s'éparpiller sur l'étang, la nuit remue.

Il nous faut nous en aller, nous n'avons plus notre place ici. La Nature doit reprendre ses droits.
Quand je vous dis qu'il faudrait les faire venir ici pour qu'ils redécouvrent ce qu'est la Vie, la vraie, pas celle des palaces un peu plus à l'Est, où il n'y a rien de nouveau... Chiche ! il y en a une que j'inviterais bien pour lui remettre les pieds sur terre, histoire de commémorer un sinistre anniversaire : celui de ce qui n'était pas une catastrophe écologique paraît-il. Il s'agit toujours d'oiseaux Monsieur le Modérateur.
Bien, je mets un terme à ce compte-rendu parce que les mauvais souvenirs ça ne fait du bien à personne. Mais, quand même, j'ai la rage !

Observations :

Michèle CORSANGE 13 - ARLES

 

contribution de Jean-Marie ESPUCHE, Jean-Marie.ESPUCHE@wanadoo.fr, "Colvert en parade nuptial", 03 Dec 2000

Cet après-midi, à Salin de Badon, Réserve Nationale de Camargue, un colvert très affairé auprès d' une cane.
Jean Marie ESPUCHE
Camargue

 

contribution de pottokaren etxea, pottokaren.etxea_A_wanadoo.fr, "30 décembre 99 en Camargue", 06 Jan 2000

Nous avons passé une journée agréable en Camargue la semaine dernière. Nous avons pu observer notamment des Bécassines des marais à 3 ou 4 mètres, nous nous sommes régalés à les regarder...
Voici ci dessous la liste de tous les oiseaux que nous avons vus...
--------------
30/121/99, Matin, DeSalinàSambuc:
- Plusieurs Hérons cendrés et Aigrettes garzettes en bordure de champ,
LaCapelière, observatoire des Figuiers :
- 7 Bécassines des marais,
- une centaine de Sarcelles d'hiver,
- 1 Flamant rose,
- une dizaine de Canards colverts,
- 2 Canards souchets mâles,
Observatoire des Ormes :
- 11 Foulques macroules,
- 2 couples de Canards colverts,
- 4 Chevalliers cul-blanc,
Observatoire des Aulnes :
- 4 Chevalliers cul-blanc (les mêmes)
Observatoire des Tamaris :
- 1 Grande aigrette en vol,
- une centaine de Sarcelles d'hiver,
Première plate-forme duVaccarés:
- Rien
Deuxième plate-forme du Vaccarés :
- Côté observatoire de Figuiers : 1 Grande Aigrette,
- Côté Vaccarés : des dizaines de Foulques macroules
Midi, en revenant surSambuc:
- 1 Martin pêcheur,
14 heures, Observatoire entre Sambuc et Fielouse:
Sur l'eau
- Grèbes huppés,
- Foulques macroules,
- Flamants roses,
Sur buisson :
- 1 Fauvette mélanocéphale,
Observatoire au Nord du Vaccarés:
- Des centaines de Fuligules milouin et de Fuligules morillons et quelques dizaines de Foulques macroules.
Depuis un petit pont près du Mas du Grand Romieu, sur l'eau :
- Mouettes,
- Grèbes à cou noir,
- Foulques macroules,
Sur le bord de la route, près du fossé :
- 2 Gallinules poule d'eau,
Dans un champ, le long de la route vers Albaron, près du Mas Saint Germain :
- 25 Hérons garde-boeufs,
Depuis la table d'Orientation près duMas D'Agon:
- 1 Héron cendré en vol
Retour près de la Capelière, le long de la route, près du fossé ou dans le fossé :
- 2 Gallinules poules d'eau

 

contribution de Alexis Bonnel, axesonel@club-internet.fr, "Cygne de Bewick bagué", 29 Dec 1999

J'ai eu la chance de voir un groupe de 67 cygnes de Bewick le 25/12/99 dans un marais situé au Nord de l'étang de Vaccarès (Camargue). L'un deux portait un collier jaune portant le code 043A. Il me semble que cet oiseau correspond très probablement à celui décrit dans le message daté du 11/12 et classé dans la section baguage des archives. A suivre....

 

contribution de Gerard Joannes, g.joannes@ac-nancy-metz.fr, "Amateurs en Camargue a la mi novembre 99", 12 Dec 1999

From: pottokaren etxea December 11, 1999 6:08 AM
Subject: Amateurs en Camargue a la mi novembre 99
* 3 Goélands argentés (bec jaune),
* 2 Goélands argentés,
* 13 Goéland argenté,

On considère généralement que les goélands vus en Camargue sont des Goélands leucophées ( Larus cachinnans michaellis ), Yellow-legged Gulls. Ce goéland est à présent considéré comme une espèce à part entière et non plus comme une sous espèce du Goéland argenté ( Larus argentatus ) Herring Gull.

 

contribution de pottokaren etxea, pottokaren.etxea_A_wanadoo.fr, "Amateurs en Camargue a la mi novembre 99", 11 Dec 1999

Ci dessous les notes de nos observations pendant notre semaine passée en Camargue du 8/11 au 13/11/99(Bouches du Rhone, 13). En résumé du vent plein les cheveux et des oiseaux plein les yeux!!!
A la prochaine

Lundi 8/11/99, fort Mistral, beau temps
De Salin à Sambuc:

Entre Sambuc et Tour de Valat:

De Fielouse à la Capelière

Capelière:Observatoire des Figuiers:

Observatoire des Ormes (vent de face violent):

Observatoire des Aulnes (Beaucoup de Mistral de face!!!):

Sur le chemin, sur un piquet puis sur un arbrisseau: 1 Cisticolle des joncs(petit passereau de 10cm, avec dessus de la tête rayé), Observatoire des Tamaris (Toujours du vent de face!!!):

Première plate-forme du Vaccarés: rien à part le vent... Deuxième plate-forme :

Après midi, vers 16 heures direction de Beauduc. Tout au long de la piste, de part et d'autre:

Mardi 9/11, Mistral un peu plus faible qu'hier , beau temps Après Port Saint Louis en allant vers la mer, depuis la voiture à l'aller:

Depuis la plage, au loin un bateau de pêche entouré d'une multitude de mouettes. A l'arrêt, à travers la lunette, dans le sens du retour, sur la gauche:

Depuis la voiture, toujours: Hérons, Aigrettes, Cygnes, Mouettes, Goélands... et sur le côté droit: 1 Martin pêcheur immobile sur une petite branche!!!
En fin d'après midi, Baisse de 500F et plage de Piemançon: des Aigrettes garzettes, des Flamants roses, des Mouettes rieuses, des Grèbes huppés, des Grèbes à cou noir, des Grands cormorans , des Goélands argentés, des Bécasseaux variables et un limicole, nouveau pour nous. Il était environ 17h15. Nous l'avons vu tout seul sur une petite île de sable. Il marchait vite, s'arrêtait et plongeait son bec dans le sable pour se nourrir. Il a le ventre blanc, il ressemble à un grand bécasseau, il a le bec court et bien noir.
Nous n'avons pas eu le temps de l'identifier, un coup de feu l'a fait envoler alors que nous feuilletions notre guide ... Les Goélands qui étaient derrière nous sont partis aussi. Eh oui! Les chasseurs sont à la chasse aux canards...

Mercredi 10/11, Mistral, beau temps

De Salin à La Palissade:

La Palissade:Sur la petite boucle de 1km 5 :

Depuis l'observatoire du Marais du Clos d'Argent:

Départ de la boucle de 3 km 5:

Depuis l'observatoire de la Baisse Claire:

Fin d'après midi, baisse de 500f et plage Piemançon:
Nous avons revu le limicole d'hier, son dos gris, son ventre blanc, ses pattes noires, son bec court noir et une barre noire juste au niveau de l'oeil. Il y en avait 2 aujourd'hui, à côté de 3 Bécasseaux variables, ces derniers plus petits. Nous avons identifié ces 2 limicoles comme étant 2 Pluviers argentés.
A part cela, nous avons revu encore des Flamants roses, des Mouettes rieuses.
Et au retour, au loin, sur la Baisse de 500 francs, des Grèbes, des Foulques et des Aigrettes.
Jeudi 11/11 Frais, vent faible
Vers la plage de Piemançon:, nous avons vu les habituels Flamants roses, les Foulques macroules, les Grèbes à cou noir et les Grèbes huppés. Le vent était plus faible que les autres jours par contre la température était plus basse.
L'après-midi nous avons été faire un petit tour vers l'étang de Vaccarés. des Aigrettes garzettes, un Martin pêcheur quelques Foulques et Grèbes, un couple Canards colverts ainsi que des Fuligules milouins et des Fuligules morillons.
La température était vraiment fraîche et il a commencé à pleuvoir. Vendredi 12/11/99 Pluie, températures douces La Capelière.
Il pleuvait, la température était plus chaude qu'hier. Nous avons été aux deux premiers observatoires:

Observatoire des Figuiers:

Observatoire des Ormes:

Samedi 13/11 Pluie, T° douces Jour du départ...
Nous avons revu quelques oiseaux au long des premiers kilomètres: des Hérons garde boeufs en compagnie de chevaux, un Hérons cendré en bordure de route, un vol d'Aigrettes garzettes, une Grande Aigrette sur le bas côté près de Sambuc, quelques Pies bavardes... La Camargue s'éloigne...
...
Sur le trajet, pluie et humidité ...
Que d'eau entre Narbonne et Carcassonne: routes, vignes et champs inondés...
Nous avons vu une trentaine de Hérons Garde boeufs dans un champ en bordure d'autoroute après Toulouse et pourtant il n'y avait pas de troupeaux de vaches ni de chevaux...
Plus tard, un peu avant Tarbes, un magnifique vol en V d'une centaine de Grues cendrées est passé au-dessus de nous. Et au-dessus de Riscle un petit groupe de 20 nous a aussi survolés.

 

contribution de pottokaren etxea <pottokaren.etxea_A_wanadoo.fr> , "pottokaren etxea <pottokaren.etxea_A_wanadoo.fr>", 26 janvier 1999

Bonsoir,

Une petite question à propos de la Camargue et des Hérons garde-boeufs:

La première semaine de janvier 1998, lors de notre premier séjour en Camargue, nous avions vu beaucoup de garde-boeufs en Camargue, plus nombreux que les Aigrettes garzettes ( de même en mi-novembre 98...)

Par contre, lors de notre dernier séjour la première semaine de janvier 1999, nous n'en avons vu qu'un seul...

Alors, comment expliquer la différence entre ces 2 observations pour un même mois de janvier à un an d'écart ???

 

contribution de "sylvie-z" <sylvie-z@worldnet.fr> , "obs Camargue", 3 janvier 1999

Voici les principales especes observées en Camargue et Crau pendant 3 jours, dont 2 jours et demi de pluie !

 

En fait , on a passé la majorité du temps à chercher les bruants à calottes blanches assez chiants (mais récompensés) et un faucon sacre observé 2 jours avant en Crau mais en vain pour ce dernier .

Bonnes obs à tous et bonne année

PS : mon premier piaf de l'année a été un pipit farlouse levé en sortant de l'hotel , et vous ?

Maxime Zucca

autres observateurs : David et Christophe Laloi , Samuel Zucca , Julien Birard , + Yann Kolbeinson au bruant et JP Siblet aux calandres

 

réponse de Nicolas.Wienders@ifremer.fr , "Re: oiseaux de camargue", 03 février 1998

Hum, hum, hum.... Je vais grogner....

Tout d'abord, je ne pense point que l'on puisse résumer la Camargue au Mas D'Agon (où les chasseurs et manadiers ne se privent pas pour prélever), à Méjanes (idem) et au début de la digue à la mer, côté "gangrainé"...

Certes il n'est pas toujours facile pour le profane d'accéder aux meilleurs sites et d'obtenir les autorisations nécessaires... Mais rien qu'en parcourant en cette saison les sentiers et observatoires ouverts au public de la Capelière, de Salin de Badon, du Domaine de la Palissade, du Ligagneau et de L'Étourneau on se régale...

A tout ça on peut ajouter un lever du jour dans les salines direction Piemanson (Baisse de 500 francs) ou pénétrer même directement avec un vélo (c'est autorisé).

On peut scruter les fous, les macreuses, les pinguins, les eiders en mer à la mi journée, passer l'après midi à Beauduc et finir près des étangs. Fangassier, Rascaillan, Comtesse ou Batayoles... Les flamants paradent en ce moment... Spectaculaire aussi est " la passe aux milouins". À la tombée de la nuit, entre Vaccares et Saint Serein 10000 anatidés passent..... magique... On peut laisser la voiture dessous, ils survolent la route.... bref si vous voulez on y retourne....

Quant à la désertification.... appelez le répondeur du coin des branchés, consultez "ornithos", ou le compte rendu annuel dans "La Terre et la Vie". Je doute fort que le nombre d'espèces observées soit en diminution... Paramètre à relier à la densité d'observateurs, certes, mais quand même...

La démoustification est un sujet qui revient régulièrement... Je comprends les habitants du Salin (de Giraud), de Port Saint Louis ou des Saintes. Mais d'autres s'y opposent... Ce n'est pas fait. L'importance du moustique dans les réseaux trophiques a-t-elle d'ailleurs été établie?

Voilà, bien à vous. Nicolas.

 

contribution de Michel.Devroux@wanadoo.fr , "oiseaux de camargue", 03 février 1998

Dimanche 02 02 98

Petite matinée de miroisage:

Mas d'Agon: RIEN d'autre que quelques aigrettes garzettes et autres espèces très banales. Pratiquement pas d'anatidés.
Méjane: pas de cygne, 1 grande aigrette au loin...
Sainte Marie de la Mer, début de la digue à la mer : 1 grèbe à cou noir...

Au total, on va vers une désertification de la Camargue !!! Il y a 20 ans cela pullulait d'oiseaux avec une grande diversité d'espèces.

Bon d'accord je n'ai pas cité tout ce que j'ai vu (quelques buzards des roseaux, foulques, poules d'eau etc etc) mais la pauvreté grandissante de l'avifaune camargaise est évidente...

A part cela on parle de "démoustiquer" une partie de la Camargue... On tuera ainsi le peu qui reste pour mieux entasser 8 touristes dans 35 m2 de location saisonière à des prix exorbitants...

Peut-on encore sauver la Camargue? Qui y croit encore? Pas moi...

Réponse (optimiste?) souhaitée.

 

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