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ornithologie en Jordanie

 

Contribution de Charly FARINELLE , "Jordanie" , 15 Apr 2002

Après une longue absence sur la liste de discussion AVES, je trouve intéressant de vous faire part du voyage que je viens d'effectuer en Jordanie du 01/04/2002 au 11/04/2002.
Ce mail est long puisqu'il reprend une liste commentée d'oiseaux. Aussi, que ceux et celles qui ne trouvent pas d'intérêt dans les voyages, la découverte de pays lointains, de leurs habitants et de l'avifaune qui y réside (ou qui y passe en migration) ; que ceux qui estiment qu'observer des espèces nouvelles qui se trouvent dans les guides ornithos (=cocher) est un passe-temps peu estimable ...que ceux là passent au message suivant...

La Jordanie, c'est d'abord ...les jordaniens c'est-à-dire 50 à 60% de palestiniens. Ce sont des gens charmants, doux, aimables, gais (on chante dans les rues), serviables, accueillants et ...pacifiques. Pas de remue-ménage dans les rues ni de manifestation quelconque malgré la proximité des "territoires" du côté de la mer Morte et de Eilat en face d'Aqaba et la gravité des évènements aux dates où nous y sommes passés... La Jordanie, ce sont aussi les grands sites archéologiques (Pétra est une splendeur) ou naturels...le reste du pays n'est pas exceptionellement beau mais le réseau routier permet de passer d'un site prestigieux à l'autre tres rapidement...
La Jordanie, c'est aussi une avifaune exceptionnelle (surtout pour qui n'a jamais visité les pays du Moyen-Orient) et un lieu privilégié pour les oiseaux migrateurs....

Si vous voulez plus de renseignements que ces quelques lignes d'introduction à ma longue liste d'observations, envoyez-moi un mail, je me ferai un plaisir de vous répondre.

Itinéraire : Amman - Suwayma - Azraq - Aqaba - Wadi Rum - Petra - Wadi Dana - Madaba - Amman.

 

Contribution de Thierry BARA, thierrybara@noos.fr, "Re: du soleil et des oiseaux : Jordanie du 25 mars au 1er avril 2001", 8 Apr 2001

Très belle série d'observations, qui rappelle à ma mémoire les ambiances si extraordinaires de Petra ou du Wadi Rum...
J'ai vérifié dans le livre de Ian ANDREWS : The Birds of the Hashemite Kingdom of Jordan, 1995. Le Ganga de Lichtenstein n'avait jamais été observé avec certitude en Jordanie. Il fallait s'attendre à ce qu'il y soit noté un jour, car il est rare, mais régulier en Israel, pas loin de la frontière jordanienne. C'est donc chose faite et ça vaudrait le coup de le publier, par exemple dans Sandgrouse, la revue de l'OSME (Ornithological Society of the Middle East). Leurs coordonnées : www.osme.org
Je ne connaissais pas l'appelation Dromoïque vif-argent (pour Dromoïque du désert). Mais ça lui va bien, car il est aussi instable qu'une goutte de mercure !

 

Contribution de Didier Godreau, didier.godreau@free.fr, "du soleil et des oiseaux : Jordanie du 25 mars au 1er avril 2001", 8 Apr 2001

Jordanie : du 25 mars au 1er avril.


Un voyage en Jordanie d'une semaine permet facilement de combiner à la fois l'intérêt ornithologique et touristique, avec les très beaux sites de Petra et du Wadi Rum, mais aussi de piquer une tête dans la mer Rouge à Aqaba. attention aux oursins ! ! )
Et puis l'accueil des jordaniens vis à vis des français est chaleureux ! Pour cela, nous sommes restés trois nuits près du site de Petra, village de Wadi Moussa, pour visiter le site des tombeaux Nabatéens, le Wadi Dana et ses environs, puis trois nuits à Aqaba, station balnéaire en bordure du golfe du même nom, juste en face d'Eilat, en Israël, avec la visite d'une station de lagunage, la visite du milieu désertique vers Jafr, puis le site du Wadi Rum, lieu de tournage du film « Lawrence d'Arabie ».

Nous arrivons en fin de journée le dimanche 25 mars à Amman, la capitale, prenons livraison de notre mini-van, et filons par l'autoroute du désert vers le village de Wadi Moussa, qui héberge tous les touristes qui veulent visiter le prestigieux site de Petra, la ville rose. Après une arrivée tardive, nous emménageons dans des chambres bien accueillantes.

Le lundi vers 05heures nous prenons contact avec le village de Wadi Moussa, où nous faisons nos premières observations : un traquet à tête blanche chante perché sur un panneau indicateur, pendant que les tourterelles maillées roucoulent dans les rares arbres.
Les bulbuls d'Arabie sont occupés à des aller et retours vers leurs nids, cachés dans les buissons épais.
L'éclatant souimanga de Palestine fréquente aussi les buissons épais, sans doute pour y nicher.
Un mâle de bruant cendrillard chante fièrement sur la cime d'un arbre nu. Côté fauvettes, ce sont des têtes noires et des babillardes. Les pouillots véloces et fitis sont aussi nombreux dans les quelques buissons épais.

Après un premier petit déjeuner agréable, nous nous présentons à l'entrée du site de Petra, où nous acquittons la taxe de 20 dinars ( quelques 250 francs ! quand même ! !)
La ballade commence par un wadi, c.a.d. une rivière à sec, qui serpente entre des parois rocheuses, qui se transforment en défilé au bout de 2 km. C'est le roselin du Sinaï dont le mâle est rosâtre qui nous accueille à l' entrée du défile.
Nous en verrons à plusieurs reprises le long du parcours, y compris aux endroits les plus étroits du défilé. Des traquets à tête blanche sont aussi présents sur les rochers . Dans les gorges ce sont plutôt les hirondelles des rochers et isabellines qui se jouent des courants d'air chaud.

C'est à la sortie d'un défilé très étroit que nous tombons sur le premier et peut-être le plus beau des temples, le Khazneh, ou le trésor, qui est en fait un tombeau construit par les Nabatéens vers 100 avant JC : vision saisissante ! et séance photo obligatoire pour la plupart des touristes en extase. Des martinets pâles frôlent les tombants des falaises rocheuses.

Nous déjeunons sur le site de quelques kebabs, pendant qu'un crécerelle fait le Saint-Esprit non loin de là. La chaleur monte lentement et les rapaces profitent des thermiques pour survoler la vallée rocheuse : ce sont quelques buses de Russie et une buse féroce.
Puis aussi des corbeaux à queue courte, qui se chamaillent avec un corbeau brun solitaire, au dessus des tombes royales.
Retour à l'hôtel en fin de journée après cette belle journée bien remplie.

Le mardi de bonne heure (4h30) nous partons de nuit pour visiter le Wadi Dana : nous arrivons 1h30 plus tard non loin de l'endroit, et nous faisons une pause pour observer les espèces de steppes arides : beaucoup d'alouettes calandre, calandrelle et pispolette, qui chantent avec les lueurs rasantes du soleil prometteur.
Cinq crécerellettes en maraude chassent déjà les insectes dans la plaine.
Nous nous approchons des tombants du site, et nous arrêtons au visitor center pour une pause : la lunette est en batterie et les rapaces profitent de l'aérologie favorable : quelques vautours fauves longent la falaise, un circaète Jean le blanc chasse les reptiles au dessus d'une colline, des nuées de rapaces s'appuient sur les courants chauds d'une pompe pour atteindre les couches supérieures du ciel : ce sont surtout des buses féroces, et de Russie, et aussi quelques milans noirs. Un immature d'aigle des steppes se mêle au mouvement.
En contrebas du surplomb, nous voyons passer une troupe de rufipennes de Tristram, et sur un rocher, une perdrix choukar se chauffe au soleil et joue la carte du mimétisme.

Près d'une aire boisée de genévriers, nous rencontrons un coucou gris chanteur, et par la même occasion, dans les arbustes quelques serins syriaques.
Après un pique-nique agréable, nous sortons du site et repassons dans la steppe : nous stoppons le véhicule pour un sièste réparatrice : un peu d' ombre et le tour est joué !
Mais ... c'est aussi là que les oiseaux se rassemblent, et nous pouvons voir du véhicule : une huppé fasciée qui remue la poussière, quelques traquets motteux . Nous regardons de longues minutes une fauvette que nous déterminons être de Rüppel après moult discussions.

Le mercredi matin nous quittons de nuit Wadi Moussa, en direction d'Aqaba : en chemin nous avons l'intention de visiter un milieu désertique, près de Jafr. C'est l'occasion de voir quelques espèces intéressantes : ce sont les alouettes bilophes avec leur plumes noires qui se dressent comme des cornes avec le vent sec.
Puis nous avons de la chance avec le sirli du désert, que nous repérons grâce à son chant, et qui vient près de nous.
Près d'une borne qui prodigue un peu d'eau, nous repérons un couple de roselins de Lichtenchtein, ainsi que quelques ammomanes isabellines.

Vers midi, nous quittons le site et rejoignons la route vers Aqaba, qui est aussi un très important port de commerce pour la Jordanie et les pays proches. En soirée, nous reconnaissons les lieux et sur le front de mer nous repérons nos premiers goèlands à iris blanc, un immature et un adulte, perchés sur des piquets près de la mer.

Jeudi matin, juste en face de notre hôtel, entre la route du front de mer et la plage, nous visitons avec un grand intérêt les petits jardins, qui accueillent bon nombre de migrateurs : nous y voyons pêle-mêle, des rossignols philomèles, un agrobate roux, un merle de roche, un torcol fourmilier et une pie-grièche masquée.

Deux populations férales de corbeaux familiers et de perruches à collier, faciles à voir dans les palmiers de bord de mer.

Vers 8h00 nous sommes à pied d'oeuvre, sur un site de station de lagunage, pour laquelle nous avons obtenu une autorisation. Elle fait la frontière avec Israël et nous voyons les soldats de part de d'autre dans leurs miradors.
Peu importe ! nous sommes là pour les oiseaux, et l'endroit est très riche : des canards tout d'abord, avec sarcelles d'été, d'hiver, pilets, souchets, colvert, quelques morillons et siffleurs.
Les laridés sont tranquillement posés sur une digue : un immature de goéland ichthyaète, des goélands railleurs, d'Arménie, bruns heuglini et fuscus. Et de magnifiques sternes caspiennes au gros bec rouge, des caugeks,quelques pierregarins, et des hansels au bec noir.
Puis des bassins peu profonds accueillent des limicoles : bécasseaux variables et Temminck, chevaliers aboyeur, gambette, stagnatile.
Un martin-pêcheur pie survole la longueur d'un bassin à la recherche de quelque proie, et un couple de tourterelles masquées passe rapidement. Au dessus du site passe un faucon de barbarie, qui rate son piqué sur une tourterelle turque.

Vendredi ; nous optons pour une ballade vers des zones de cultures au nord d 'Aqaba : en route nous stoppons le mini van pour admirer un immature d'aigle de Bonelli qui monte rapidement dans le ciel avec la chaleur. Tout près c' est une cigogne noire, qui s'appuie sur une pompe avec de nombreuses buses de Russie et un vautour percnoptère !

Dans la partie cultivée, nous sommes invités à boire le thé par les paysans jordaniens, et nous profitons de l'endroit pour apercevoir brièvement une bande de cratérope écaillés.
Nous entendons haut dans le ciel les notes roulées des guêpiers d'Europe en migration. Plus bas, ce sont des guêpiers d'Orient, au plumage bleu et vert.

Nous faisons une longue halte pour explorer les acacias, et découvrir de nouvelles choses : une très belle surprise nous attend, car nous levons un couple de gangas de Lichtenchtein, qui décolle et se pose un peu plus loin : la lunette est en action et j'ai tout loisir de distinguer le plumage bariolé et foncé du mâle avec son bec jaune-orangé ( une première observation pour la Jordanie !)
Plus loin, nous passons du temps à scruter une fauvette arabe qui se faufile dans l'entrelacs dense des branches d'un acacia.

Nous faisons demi tour vers Aqaba, pour y terminer la journée à la station de lagunage : nous y retrouvons nos canards et les ardéidés semblent plus nombreux : en plus des hérons cendrés de la veille, nous pouvons observer l' aigrette des récifs, le héron garde-boeufs et un groupe d'une trentaine de bihoreaux qui finissent par se poser sur un des bassins.
En haut d'un roseau chante une prinia gracile, et dans la phragmitaie nous entendons les rousserolles effarvattes et la phragmite des joncs.
Et puis l'apparition d'une bergeronnette citrine nous remplit de bonheur ! toute jaune sauf le dos et la nuque ! C'est aussi un festival de bergeronnettes : grise, des ruisseaux et les sous espèces de printanières : beema, flava, cinereocapilla, feldegg (très nombreuses !) Une glaréole à collier vient se poser sur une berge pour boire.

Au crépuscule la vision fugitive d'une probable marouette poussin me laisse quelque peu perplexe !

Samedi matin, départ matinal pour le site du Wadi Rum, grande vallée sableuse et rocailleuse, encadrée d'une rangée d'impressionnantes formations rocheuses.
Avant l'entrée du site, nous faisons un stop pour voir quelques spécialités du coin : un perdrix de Hey grimpe mimétiquement, le long d'un versant rocheux et croise une perdrix choukar.
Dans les buissons rabougris, nous repérons la dromoïque du désert, qui justifie son nom 'inquieta' par un comportement très agité !
Nous passons du temps sur le site, mais n'avons pas la chance de voir l' aigle de Verreaux, sédentaire du site ( un couple )
Nous voyons par contre à nouveau des rufipennes de Tristram, quelques traquets oreillards et à tête blanche .

Retour en fin de journée sur Amman, pour une nuit à hôtel, et décollage le dimanche matin vers Paris CDG.

Les espèces que j'ai pu voir et entendre lors de ce séjour :

 

contribution de MARC ALMECIJA, almecija@cyberia.net.lb, " Jordanie 10-17 mars 2000", 24 Mar 2000

Avec un peu de retard je suis preneur pour parler et aussi voir du piafs en Syrie. La seule contrainte : me prévenir assez tôt pour un rendez-vous pour que je puisse faire les formalités de passage de frontière.
Tripoli, n'est si loin que ça de la Syrie où je ne suis pas encore allé.

 

contribution de malem carlos, malem@club-internet.fr, "Re: Jordanie 10-17 mars 2000", 19 Mar 2000

Je sais que la Jordanie a bcp change depuis quelques annees... En tout cas les jordaniens ont une vision assez "progressiste" de l'environement... par rapport a d' autres pays du Moyen Orient. Bien entendu je n'accepte pas -alors pas du tout- que la bouffe soit meilleure qu'au Liban !!!
Meme si de ce cote la j'ai une nette preference pour le "kebbe" syrien.
Il faut dire que ds la montagne libanaise on mange pas mal d'oiseaux !!!
Enfin; je ne sais pas si tout ceci est compatible avec la liste... J'en profite pour vous dire que si quelq'un peut me parler des oiseaux en Syrie je serais ravis, vraiment.

 

contribution de MARC ALMECIJA, almecija@cyberia.net.lb, " Jordanie 10-17 mars 2000", 18 Mar 2000

J'ai profité de quelques jours de congés pour faire un petit tour en Jordanie.

Atterissage à Amman, location d'une voiture après une longue discussion sur le modèle loué par mon agence de voyage (attention l'agence AVIS de l'aéroport n'est pas honnête) , enfin le départ.

Le parcours long de presque 1500 km s'est très bien passé, les gens sont respectueux du code de la route et les nombreuses forces de police font que les gens roulent comme en France (rien à voir avec la folie du Liban).

Circuit:
aéroport d'Amman, Mer Morte, Aqaba par la vallée du Jourdain, Aqaba et ses environs (obs et baignades), Wadi Rum (pensez à Laurence d'Arabie), Pétra, Al Karak, Mer Morte (obs et baignade), Wadi ash sir, Irâq al Amir, Madaba, Amman, Al Amiriyya, aéroport d'Amman.

Livres :

Météo :
Déjà du soleil et une température estivale env. 20-24°, par contre à l'ombre un vent frais obligeait à se couvrir.

Les paysages magnifiques; une nature pas trop mal respectée pour la région; des gens sympas, polis qui disent bonjour en plein milieux du désert à un inconnu qu'il croise en voiture, ça fait tout drôle; la bouffe pas trop mauvaise (meilleure qu'au Liban), tout ça fait que je retournerai en Jordanie, en plus, je n'ai pas tout vu. Un seul problème le Dinard Jordanien (JD) vaut environ 10 FF.
Pour une personne, budget pour 8 jours : vol Beyrouth -Amman A-R, belle voiture de location, de bons à très bons hotels, bonne bouffe : 11 000 FF. En réduisant le confort de la voiture et en dormant plus simplement il faut compter 7-8 000 FF.

J'ai rencontré un groupe d'ornithos anglais à Aqaba et 2 jeunes femmes allemandes ornithos (longue vue et tout le matériel en plein soleil, sans voiture venu là en car)à Irâq al Amir.

La quasi totalité des obs s'est faite dans des bonnes conditions : visibilité et durée.
Seule exception le sirli du désert qui a traversé devant la voiture. Les oiseaux ne subissent apparemment pas de pression de la part des hommes, je n'ai vu que 2 chasseurs au nord de la Mer Morte - zone agricole.

Les supers obs :

* la Fauvette de Chypre au sud-est d'Aqaba ça a duré plus de 5 mn et je n'étais qu'à 5 m des oiseaux, parce que dans mes jumelles il y avait aussi une fauvette d'Arabie, un pouillot véloce et sur le mur touchant l'arbuste deux guêpiers d'Orient.

* Sioumanga de Palestine femelle, légèrement au sud d'Irâq al Amir, j'étais à la recherche des martins pêcheurs, des gamins m'ont confirmé leurs présence à Irâq al Amir, mais je ne les ai pas vu. Sur un sentier menant au ruisseau j'aperçois une silouhette. Le sioumanga de Palestine, la vision n'a duré qu'une seconde, je continue un peu déçu et quelques minutes plus tard je vois un piaf tranquille dans un arbre à 3-4 m de moi, c'était le sioumanga de Palestine femelle qui faisait tranquillement sa toilette. Là encore, l'obs a duré plusieurs minutes.

* 2 Corbeaux familiers sur la retenue d'eau du Wadi Shu'ayb, vers la ville de Ash Shuna. Normalement ces oiseaux ne sont visibles qu'à Aqaba.

Si certains veulent des infos pour un séjour en Jordanie, je répondrai dans la mesure de mes moyens à leurs questions.
Marc ALMECIJA

Ce que j'ai vu :

 

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