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ornithologie en Islande

 

Contribution de aj-boussard , "Dossier 4-ARLEQUIN PLONGEUR-ISLANDE" , 16 Jun 2005

ARLEQUIN PLONGEUR - Histrionicus histrionicus - Harlequin duck (GB) - Straumönd (IS)

En Europe, l'Arlequin plongeur ne niche qu'en Islande. Sa population est estimée à 2000/3000 couples.Durant l'hiver, l'Arlequin reste en mer.En avril les adultes se rassemblent dans les fjords et les baies à l'embouchure des rivières.De fin avril à fin mai,ils remontent nonchalamment les rivières dégelées tantôt nageant tantôt volant au ras des flots.

Cette remontée correspond à celle des saumons (Salmo salar). Les lieux de reproduction du saumon et de l'arlequin coïncident ce qui laisse à penser que canetons et alevins consomment la même nourriture.Il est curieux de constater que ces oiseaux suivent toujours les cours d'eau pour gagner les lieux de reproduction au lieu de couper au plus court par l'intérieur des terres.

(D'après "Les oiseaux d'Islande" de Michel Breuil et des sources islandaises -Photo CP 4500 + Leica Televid Apo 20/60 )

Arlequin plongeur

 

Contribution de aj-boussard , "Dossier 3 -MACAREUX MOINE -ISLANDE" , 16 Jun 2005

MACAREUX MOINE
(Fratercula arctica)-"Puffin" en anglais-"Lundi" en islandais.

Le plus abondant en Islande .Effectif estimé à 8/10 millions dont 2 millions pour les seules îles Vestmann (au sud).Trois millions de couples sont nicheurs.
Cet oiseau s'établit en de très grandes colonies dans les zones où il peut creuser son terrier : sommet des falaises et zones d'éboulis rocheux colonisées par la végétation.Après une pente juste après l'entrée, le terrier,profond d'un à deux mètres, est horizontal.

En mer huit mois de l'année, les macareux commencent à retourner sur les lieux de reproduction dès la seconde quinzaine d'avril.Ponte à partir de fin mai.Un seul oeuf.Premières éclosions fin juin.Couvaison assurée par les deux parents pendant cinq/six semaines.Le jeune est nourri avec du frai de hareng,du lançon,du caplan que les parents transportent dans leur bec (ils peuvent stocker une quinzaine de poissons qui pendent de chaque coté du bec). Les adultes vont s'approvisionner en mer de 5 à 10 fois par jour. Ils plongent en moyenne à 10 mètres, le maximum connu étant 60 mètres.

De leurs lieux de pêche, ils reviennent par la voie la plus courte afin d'éviter les prédateurs aériens que sont Grand labbes, Labbes parasites et Goélands. Dès début août, les jeunes sont moins nourris et progressivement gagnent leur autonomie. .Départ entre début août et mi septembre.
Un macareux vit en moyenne 25 ans, exceptionnellement 30 à 35 ans. Haut de 20 cm, il pèse 500 gr. Mâle et femelle sont identiques. Ils volent à 80 km/heure.

Les macareux sont matures vers 5 ans, quelquefois à partir de 3 ans. Les couples sont fidèles sauf élimination d'un plus faible. Les jeunes ne reviennent pas à la colonie avant leur deuxième année; ils restent en général groupés en mer au pied de la falaise de leur lieu de naissance, mais peuvent aussi visiter d'autres colonies. Les lieux d'hivernage sont mal connus.On en a retrouvé à Terre Neuve, et quelques individus isolés ont été recapturés au Groenland, en Norvège, en France, et aux Açores.
Les macareux du nord de l'Islande sont nettement plus grands que ceux du sud.

(D'après "Les oiseaux d'Islande" de Michel Breuil et des sources islandaises -Photo CP 4500 + Leica Televid Apo 20/60 )

Macareux moine

 

Contribution de aj-boussard , "Dossier 2- PLONGEONS- ISLANDE" , 16 Jun 2005

PLONGEON CATMARIN - Gavia stellata -
Red throated diver (GB) - Lömur (IS)

- PLONGEON IMBRIN - Gavia immer -
Great northern diver (GB) - Himbrimi (IS)

Ce sont les deux seuls plongeons présents en Islande,car

PLONGEON CATMARIN ( L =55/67 - E = 91/110 cm)

Un corps hydrodynamique avec les pattes repoussées à extrémité du corps,en font un oiseau efficace sur l'eau et dans l'eau.En revanche, à terre, il se déplace avec difficulté, son centre de gravité se trouvant en avant de son polygone de sustentation. De ce fait, le nid est construit directement au bord de l'eau, de telle manière que le Plongeon n'ait qu'à se laisser glisser dedans.

Il privilégie les zones marécageuses, côtières, les petits lacs et les mares,avec un végétation aquatique ou littorale.Il niche en couple isolé mais on peut trouver aussi dans des zones favorables (tel le Breidamerkursandur) jusqu'à vingt couples dans le même étang.

Le Plongeon catmarin est un pêcheur redoutable qui apprécie dans les eaux douces, truites, ombles chevaliers et épinoches.En mer ont sa préférence morues, harengs ou capelans.

S'il niche, hors l'Islande, au nord de l'Ecosse, dans les pays scandinaves et la Russie, l'hiver, on le trouve sur les côtes françaises, espagnoles, anglaises, tout le littoral de la Mer du Nord, de la Baltique, de la Mer Noire, de l'Adriatique et de la Caspienne.Des intrusions à l'intérieur des terres sont possibles sur des plans d'eau.

PLONGEON IMBRIN ( L =73/91 - E = 122/148 cm)

En Islande, il n'est pas très abondant (environ 300 couples - pour trois fois plus de plongeons catmarins).
Le plongeon imbrin construit son nid au bord des grands lacs profonds où truites et ombles chevaliers abondent.Il n'aime pas les lacs riches en végétation aquatique et où les oiseaux sont nombreux.Il préfère les lacs de montagne sans végétation marginale qu'il partage avec Cygne chanteur et Harelde de Miquelon.

Quel que soit son lieu de nidification,le plongeon imbrin est une espèce solitaire.On ne trouve très rarement plus d'un couple par plan d'eau.

Nicheur également au Groenland,on le trouve en hiver sur les côtes du portour de l'Islande,des îles britanniques,de Belgique et de France (jusqu'en Bretagne),sur les côtes occidentales d'Espagne et des pays scandinaves.

(D'après "Les oiseaux d'Islande" de Michel Breuil et des sources islandaises -Photos CP 4500 + Leica Televid Apo 20/60 )

Plongeon catmarin

Plongeon imbrin

 

Contribution de aj-boussard , "Dossier 1- STERNE ARCTIQUE-ISLANDE" , 16 Jun 2005

STERNE ARCTIQUE - Sterna paradisaea

Arctic tern (GB) - Kria (IS)

La Sterne Arctique est la seule Sterne se reproduisant régulièrement en Islande où elle est très abondante (250.000 à 500.000 couples).

Elle niche en grand nombre sur tout le littoral mais se reproduit également à l'intérieur des terres au bord des lacs et des marais (Myvatn - Thjorsarver) Les colonies sont de tailles variables allant de 10.000 couples sur l'Ile de Grimsey à quelques dizaines d'individus dont curieusement celles installées sur un îlot du lac Tjörnin en plein centre de Reykjavik.

Les Sternes nichent souvent au milieu des colonies d'Eiders à duvet. Une telle situation est appréciée par les éleveurs car les moeurs particulièrement agressives des Sternes mettent souvent en déroute les prédateurs des Eiders tels Goélands (Bourgmestre ou Marin) et Grand Labbe qui, sinon, prélèvent un nombre important de poussins et d'oeufs.

Dans une colonie, les nids ne sont distants que d'un ou deux mètres. Le gros des pontes se déroule dans la deuxième ou troisième semaine de juin. De nombreux oeufs sont perdus ou ramassés par les Islandais, ce qui entraîne une ponte de remplacement qu'il est interdit de collecter. Ceci se traduit par la présence au nid d'un oeuf frais à côté d'un jeune récemment éclos.
La nourriture de la Sterne arctique est principalement constituée de petits poissons, de crustacés, d'insectes et de leurs laves, ainsi que de vers de terre.

La Sterne ne visite l'Islande que l'été. Elle arrive au mois de mai, fin août la quasi totalité des Sternes a quitté l'île. Aucune Sterne baguée en Islande n'a été redécouverte dans une période de un à deux ans, ce qui signifie que la maturité sexuelle n'est atteinte que vers l'âge de trois ans et qu'avant l'âge adulte, elle mène une vie océanique.

La Sterne arctique est l'un des plus grands migrateurs connus. La population islandaise hivernerait, en compagnie de la population groenlandaise, sur la côte orientale de l'Afrique du sud mais une partie resterait sur la côte ouest africaine et une autre dans les zones antarctiques. Chaque année, les Sternes arctiques adultes parcourent quelques 30.000 km.

(D'après "Les oiseaux d'Islande" de Michel Breuil et des sources islandaises -Photo CP 4500 + Leica Televid Apo 20/60 )

Sterne arctique

 

Contribution de André Boussard, " ISLANDE-Le Grand corbeau (Corvus corax varius)", 14 Oct 2003

----- Original Message -----
From: "Frederic MALHER" , October 13, 2003 8:28 PM
Subject:ISLANDE ORNITHO 2003 -
Juste une question sur votre C-R qui fait envie :
les habitants (quelques dizaines) ont exterminé totalement les surmulots et tuent systématiquement les Grands corbeaux (Corvus corax varius)
Existe-t-il encore des Grands Corbeaux et cette ssp a-t-elle encore une raison d'être ?
J'ai lu - dans mes recherches sur les Corneilles "bigarrées"- que cette ssp islandaise se caractérisait, dans la première moitié du 20ème s., par des mouchetures blanches. Cependant cette forme aurait disparu......
Frédéric Malher

La destruction systématique des Grands corbeaux (Corvus corax varius) est limitée à île de Flatey.
Au cours de notre périple, nous en avons vu fréquemment par groupes de 2 à 8.

L'estimation sur un document islandais récent fait état de 2500 couples pour l'ile.Résident en Islande, cet oiseau est l'un des treize endémiques. Il se différencie de la forme néarctique (C.c. principalis) et de la forme paléarctique (C.c.corax) par une coloration plus terne: le dessus n'est pas violacé et le ventre est plus verdâtre. La base du cou est blanche ou blanchâtre , elle n'est pas aussi grise que chez les deux autres sous espèces.

 

Réponse de André Boussard , "ISLANDE -Les routes/Les ferries", 14 Oct 2003

Les ferries prennent des camions et semi-remorques donc aucun problème pour les camping-cars.

En ce qui concerne les routes -sur l'itinéraire que tu trouveras dans le dossier-
il n'y a aucune difficulté qui pénaliserait plutôt un camping-car qu'une voiture. Et comme indiqué dans le compte rendu, si ton camping-car n'est pas 4x4, tu n'as pas le droit d'emprunter des routes à numéro précédé de la lettre "F"

Pour les deux, il y aura un ralentissement éventuel pour les portions de route non asphaltées lorsqu'il pleut.Il faut savoir que même sur ces portions, l'entretien est bien fait et qu'il y a généralement peu de nids de poules.

La seule difficulté rencontrée trois ou quatre fois est un roulage sur des distances de 10/15 kms sur des gravillons répandus en épaisseur importante et non encore stabilisés (en Islande il y a peu de possibilités de faire des déviations, les chantiers arrêtent donc pas la circulation).

Le dossier te sera envoyé sous une quinzaine de jours, je pars pour la migration à Aiguillon s/ Mer.

 

question de Jacques MICHEL , "Re: ISLANDE ORNITHO 2003 -", October 14, 2003

Merci de me faire passer le compte rendu total sur la ballade islandaise. Est il plausible de faire passer par ferry un camping car pour effectuer un séjour d'un moi est demi? Les routes sont elles compatibles avec un tel véhicule?

 

Contribution de André Boussard, "ISLANDE ORNITHO 2003", 13 Oct 2003


[Note de l'archiviste : La carte de l'itinéraire est archivée : Islande]

Ce texte souhaite rendre compte de ce qu'ont vécu en Islande du 11 juin au 2 juillet 2003 Michèle Corsange - Corinne Eichler - Amilcar Baltazar -et André Boussard.

Un dossier pourra vous être adressé par courriel comprenant :

En raison d'une absence,à demander à partir du 27/10/03

ISLANDE ORNITHO

11 juin - 2 juillet 2003

Nous étions prévenus.
Trois éléments conditionnaient le plaisir et la réussite d'un voyage en
Islande.

L'un tient au pays lui-même. Cette île dont la surface est égale au
cinquième de la France est « l'image du monde à sa naissance » (J.P. Biard).
Jeune, elle est née géologiquement il y a  60 millions d'années au début du
tertiaire.

Ses décors, sans cesse en renouvellement font considérer l'Islande comme
le pays au monde, après le Népal, qui offre le plus de variétés dans ses
paysages, ses couleurs, ses ambiances  plaines alluviales, cours d'eau
tumultueux, falaises escarpées, zones volcaniques actives, avec failles,
géothermie et la plus grande calotte glaciaire d'Europe, le « Vatnajökull »,
8300 km² de glace opaque et bleutée.

Seul 1% de sa surface est cultivé, 20% couverts d'herbages, 2% de lacs,
12% de glaciers, 40% de sables, le reste n'étant que zones désertiques de
volcans, champs de laves et cendres.

Ce pays rude doit au mélange des courants froids du Groënland et des
courants chauds du Gulf Stream un climat doux en hiver et frais en été.

Ne vous est-il pas déjà arrivé, à la fin d'une journée harassante, peu
fructueuse, de rêver d'un endroit où les oiseaux seraient si nombreux que
vous ne sauriez plus où donner de la lunette ? Un rêve ? Non, l'Islande est
cet endroit.

Imaginez ! Pour les seules falaises du pourtour de l'Ile se retrouvent
environ 8 millions de couples d'alcidés (Macareux moine - Guillemot de
Troïl - de Brünnik - à Miroir - pingouin Torda) de Fulmars boréals et de
Mouettes tridactyles.

A Latrabjarg (Nord-Ouest) les falaises hautes de 20 à 30 mètres abritent
sur 14 kilomètres (!) des centaines de milliers de ces oiseaux, merveilleux
champ d'expérience pour la digiscopie, voire la photo proche, tellement ils
craignent peu notre présence. Un chemin qui serpente sur la crête vous
offrira un spectacle total . Au bruit lancinant des coups de butoir des
flots contre la roche se mêlent les piaillements, cris, invectives de cette
multitude. De plus, mêlée aux odeurs du large, celle de la fiente partout
présente, chauffée par le soleil, vous donne la troisième sensation.

L'Islande n'a que 124 oiseaux réguliers et seulement 71 sont nicheurs. Faute
de niches écologiques favorables, en raison de l'absence de vraies forêts et
d'une pauvreté en insectes, seuls 7 passereaux sont représentés dans les
nicheurs.

Il faut signaler l'existence de 13 sous espèces endémiques, conséquence de
l'isolement de l'Islande; leurs caractéristiques spécifiques concernent
taille, coloration ou détails morphologiques.


Autre élément important pour l'observation des oiseaux : le temps qu'il
fait. L'année 2003, nous a-t-on dit, n'a pas été tellement différente des
autres …  nous n'avons pas été vraiment gênés et avons plutôt été gratifiés
d'un soleil généreux.

De toute façon, il se vérifie que les Islandais ont raison quand ils vous
disent «Le temps ne te plaît pas ? Attend un quart d'heure. Il va changer».


Troisième élément essentiel : l'intendance. Pour bien profiter de ce pays
exceptionnel, un voyage en Islande ne s'improvise pas sur place.
La saison de visite possible concerne juin - juillet pour les ornithos, la
saison touristique se prolongeant jusqu'à fin août malgré l'augmentation
des précipitations. En septembre, l'hiver commence à s'installer.


Les conséquences en sont :

- la difficulté de se loger (il faut réserver)

- l'impossibilité de disposer de place sur les ferries ou les avions des
lignes intérieures (pour l'Ile de Grimsey - cercle arctique - le « Twin
Oter » ne prend que 16 passagers et pas tous les jours) Il faut donc
réserver

Réservations : dès janvier pour juin - juillet (eh oui !)

-          un coût de la vie élevé

            Il faut louer la voiture de France (Nouvelles Frontières est l'
agence la mieux placée.)

Dans les petites surfaces (il y a en partout) on trouve beaucoup de choses
mais chères. Les légumes et les fruits sont islandais, cultivés sous serres,
grâce à l'utilisation de la géothermie.

Les restaurants ne sont pas abordables pour la plupart d'entre nous, il faut
donc s'organiser en conséquence.

Les dates : L'idéal me paraît être du 20 juin au 15 juillet, au delà la
saison de nidification a pris fin pour beaucoup d'espèces et les colonies
risquent d'être désertées.



 Pour nous, il y avait deux façons de découvrir l'Islande :

1 - Partir avec Pierre Boutonnet (Yuhina)  ornithologiste de haut niveau
avec qui nous sommes allés en Turquie (2001), en Roumanie (2002).
Compte rendu de ces voyages sur http://ornithologie.free.fr/
Yuhina a trois ans d'expérience de l'Islande et Pierre par des prospections
renouvelées a une connaissance fine des lieux d'observation des oiseaux de
ce pays.

Ceux qui sont partis avec lui en juin 2003 ont vu tout ce que l'on peut voir
(à l'exception du  phalarope à bec large très rare) et ce dans des
conditions royales :
-  deux fois un faucon gerfaut au nid
-  plongeons catmarin et imbrin
   - garrot d'Islande - grèbe esclavon - arlequin plongeur - les trois
guillemots et
   - le pingouin torda
- deux renards polaires et… … …  suprêmes plaisirs
     - deux fois le pygargue à queue blanche et un groupe d'orques
épaulards,       depuis la grève, pendant plus d'une heure.

Le circuit de Pierre est de quinze jours. Il privilégie les hauts lieux
ornithos dans SO - Ouest - NO - Nord de l'île, entre autres Reykjanes,
Thinjvellir, Flatey , Latrabjarg, Myvatn en profitant de tout ce qui
présente de l'intérêt.
Pierre assure toute l'intendance avec des fermes auberges et conduit son
minibus (groupe de huit). Quand on sait ce que sont beaucoup de routes
d'Islande, non asphaltées, ne pas conduire peut être perçu pour certains
comme
un privilège, de vraies vacances …  et n'avoir qu'à mettre les pieds sous la
table .


2 - Autre solution

Nous organiser nous mêmes dans la mesure où nous souhaitions découvrir la
totalité de l'île dans ses variétés d'intérêt et tous les principaux sites
ornithos . Sans rentrer dans le détail des justifications, nous avons décidé
:

-          de partir à quatre en louant un véhicule catégorie D grand volume
(un 4x4 n'est pas nécessaire)

-          de consacrer trois semaines à ce périple

-          d'inclure la visite de
·        l'île Heimaey (Vestmann Islands au sud) par ferry
·        l'île de Grimsey au nord en avion
·        l'île de  Flatey  par ferry

-          d'utiliser le réseau des « Auberges de Jeunesse » qui permettait
pour un prix raisonnable de dormir confortablement dans du dur et de
préparer dîner / petit déjeuner

-          de prévoir des plats lyophilisés (Vieux Campeur - Décathlon) pour
les repas de midi dans la nature


          LES GRANDS MOMENTS DE NOTRE PERIPLE :


- Les dernières minutes avant d'atteindre l'aéroport de Keflavik … sensation
d'atterrir sur la lune. Partout au dessous de nous, une fois la mer quittée,
des convulsions de basalte noires hérissent le sol qui va nous recevoir ; on
ne voit aucune maison, aucune vie, seulement quelques tapis de fleurs mauves
ici ou là … .

Nous survolons la faille (Rift) de la presqu'île de Reykjanes, rectiligne
effondrement à perte de vue, piste étroite aux bords relevés, espace marqué
entre les plaques tectoniques américaine et eurasienne. Plus loin, énorme,
la calotte glacière du
Vatnajökul. IMPRESSIONNANT !

- La rencontre avec les premiers oiseaux.

Dans Reykyavik, perchées sur les pignons des maisons de nombreuses grives
mauvis (Turdus iliacus coburni) chantent …  « jour et jour » (en juin il n'y
a pas de nuit, le soleil luit 24 heures sur 24).

Le Pipit farlouse (Anthus pratensis) dès que l'on est sorti des villages
partage les piquets du bord des routes avec le Chevalier gambette (Tringa
totanus robusta) le plus bruyant de tous. Il vient même de loin pour dire
son hostilité à notre présence, virevoltant et se posant devant la voiture.

Nous croiserons ces trois espèces en grand nombre tout au long du voyage.

Seront très présentes aussi, la Bécassine des Marais (Gallinago gallinago
faeroeensis) qui, dans ses vols nuptiaux en piquée  émet avec ses rectrices
étalées un bêlement de chèvre surprenant, et surtout la Sterne arctique
(Sterna paradisaea).


Il y en a environ 100.000 couples sur l'île. Elles nichent sur tout le
littoral  mais aussi à l'intérieur des terres au bord des lacs et des marais
(Myvatn - Thjorsarver) dans une grande diversité de sites tels mottes
gazonneuses,  marais, sols plats sableux, plages de galets avec algues … 

Amilcar, celui qui de loin est le plus grand de nous quatre, a été tout de
suite  notre « para-sternes ». Il avait leur préférence. Si la Sterne
arctique prévient d'abord par une piquée de menace avec un cri strident,
il faut savoir qu'à la seconde piquée elle va lâcher (avec adresse) une
fiente
chaude et gluante …  ensuite c'est à coups de bec sur le crâne, protégé ou
non d'un bonnet, qu'elle entend défendre son territoire.

- La traversée sur l' « Herjalfur » vers les îles Vestmann (il faut le
lendemain de votre arrivée, commencer par cette destination) qui nous a
permis de voir en vol et sur l'eau : Océanite tempête (Hydrobates
pelagicus), Puffin des Anglais (Puffinus puffinus), Puffin fuligineux
(Puffinus griseus), et en approchant de la terre Fulmar boréal (Fulmarus
glacialis), Macareux moine (Fratercula  arctica).

-L'arrivée au port de Heimaey et notre premier contact avec les Alcidés, en
contournant avec le bateau, de très près, des falaises verticales, hautes d'
une dizaine d'étages.

Sur toutes les corniches importantes des centaines de Guillemots de Troil -
bridés ou non - (Uria aalge). Ils sont alignés debout face à la paroi nous
tournant le dos pour  beaucoup ; c'est comme cela qu'ils couvent l'unique
œ uf en forme de poire (pour l'empêcher de rouler) coincé entre leurs pattes.

Parmi eux, des Guillemots de Brünnich (Uria Lamvia) qui pour la plupart
couvent allongés sur l'œ uf.

Présent en petit nombre, le Pingouin torda (Alca torda) qui la plupart du
temps préfère aussi les éboulis mais occupe surtout,  le « troisième étage »
à partir du sommet, en dessous du Macareux moine (qui creuse des terriers
dans la partie herbeuse au sommet de la falaise) et du Fulmar boréal au
deuxième étage.

Seul absent, le Guillemot à miroir (Cepphus grille islandicus) qui ne niche
pas en colonies sur les parois verticales mais dépose ses deux œ ufs dans des
éboulis rocheux, des  fissures à la base des falaises ou de piles de bois
échoués, venus d'Amérique ou de la Baltique.

D'abondantes traces de fiente signalent sur de plus petites corniches de
très nombreuses présences de Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla) ou de
Fulmar boréal.
Le bruit du moteur du ferry qui glisse vers le port, maintenant au ralenti,
est largement couvert par les piaillements de tous les hôtes de ces
nombreuses colonies si proches.
Nous sommes tous les quatre subjugués ! Première immersion saisissante dans
l'univers fascinant des oiseaux d'Islande.


- La découverte de l'île d'Heimaey (5 km x 8 km), célèbre par l'éruption de
l'Helgafell en 1973 et la proximité de Surtsey, nouvelle île surgie des eaux
en 1963,  aujourd'hui éprouvette d'étude pour la flore et l'avifaune,
colonisée par 23 espèces d'oiseaux  (pas d'accès humain possible).

L'île d'Heimaey par ses falaises tourmentées et ses grottes largement
ouvertes dans lesquelles s'installent les oiseaux, mérite qu'arrivé le jour
J2 vers 16heures, vous prévoyez de coucher sur place pour repartir en J3 à
15H30. Vous allez pouvoir partir à la découverte des colonies de Macareux
moines (2 millions d'individus), de Mouettes tridactyles et de Fulmars
boréals. Avec un peu de précaution vous pourrez aisément surplomber les
falaises et prendre plaisir à être environné d'oiseaux volant à quelques
mètres de vous.

A Heimaey, nous avons rencontré nos premiers Bruants des neiges
(Plectrophenax nivalis insulae), de tout proches Pluviers dorés (Pluvialis
apricaria), apprécié les grèves de sable noir garnies d'Eiders à duvet
(Somateria  mollissima), aperçu furtivement, très près, un Huîtrier pie et
son poussin.(Haematopus ostralegus)

Nous avons admiré - ils posaient volontiers sur les hauteurs des pierriers ,
des Traquets motteux (oenanthe oenanthe leucorhoa) arrivés d'Afrique
de l'Ouest en mai, certains après un transit en Grande Bretagne. Les Courlis
corlieu (numenius phaepus) complétaient, ici et là, de leurs vociférations
une ambiance sonore déjà de bon niveau.

En plus de la falaise d'Ingolfschödi près de Skaftafell (S.E de l'Islande),
la peninsule de Yetiklettur, au nord de l'île d'Heimaey, est le seul endroit
d'Islande où nichent Pétrels tempête, Pétrels culblanc (Oceanodroma
leucorhoa) et Puffins des Anglais. Le temps nous a manqué pour y aller mais
les mœ urs nocturnes de ces oiseaux ne nous auraient pas facilité leur
repérage.


- Le plaisir d'observer de très près, au lac de Tjörnin, en plein centre de
Reykjavik, (il faut y aller) une colonie d'une vingtaine de Sternes
arctiques nicheuses, des Eiders à duvet en famille, des Cygnes chanteurs
(Cygnus cygnus) en parade, de nombreuses Oies cendrées, plusieurs couples
de Harles huppés (Mergus serrator) rasant l'eau, des Fuligules milinouinans
(Aythya marita) et Morillons (Aythia fuligula) ainsi qu'un mâle  de Sizerin
flammé (Acanthis flammea islandica) au plastron rose mauve  repéré dans
les bosquets alentour .

- La découverte dans la zone de failles de Thingvellir (tout près du premier
parlement islandais, l'Althing) de trois couples d'Arlequins plongeurs
(Histrionicus histrionicus) nageant à contre courant dans un cours d'eau
rapide, en fond de faille. Son nom islandais « Stroumond », qui signifie
«canard des torrents » dit bien qu'il faut le chercher dans les rivières
claires et tumultueuses.

«  L'hiver, l'Arlequin reste en mer et au printemps on peut observer des
rassemblements de cet oiseau dans les fjords, les baies à l'embouchure des
rivières. En avril et mai, il va remonter les rivières dégelées. Ce
mouvement est identique à celui fait par les saumons (salmo salar) qui
montrent le même comportement. Leurs lieux de reproduction sont les mêmes,
ce qui laisse à penser que les canetons et les alevins consomment la même
nourriture.
Il est curieux de constater que les Arlequins suivent toujours les cours
d'eau pour gagner les lieux de reproduction au lieu de couper, en volant au
plus court par l'intérieur des terres «    (Michel Breuil).  Plus tard, au
Nord de l'ïle sur l'Oxnadasa, près d'Akureyri, nous en avons compté 76
regroupés !

- A peine venions nous de quitter la faille des Arlequins que s'offraient à
nous dans la prairie irriguée proche de Thingevillir, une dizaine de
familles d'Oies cendrées composées d'oisons de différents âges, au duvet
plus ou moins fourni. A notre approche, lentement les parents passaient
derrière leur progéniture pour éventuellement pouvoir s'interposer.

- Le tour du lac de Thingvallavatn (83 km² de superficie) d'où émerge un
volcan post-glacière formé de deux cratères, lieu riche en canards mais qui
restera dans nos mémoires en raison de l'observation des premiers Plongeons
imbrin (Gavia immer) en superbe livrée noir et blanc. Nous en verrons
d'autres dans la région de Myvatn au nord et y entendrons deux mâles pousser
leur chant lugubre en se répondant d'un étang à l'autre.

- Non loin de là, la surprenante rencontre d'un vison d'Amérique (mustela
vison), qui longeait la rive d'un petit cours d'eau alors qu'à environ 15
mètres nous étions sur l'autre rive. Il ne nous a pas vu, aussi avons nous
pu assister pendant une quinzaine de minutes à ses va et vient, ses
recherches de proies dans différents terriers au bord de la rivière.

- Au détour d'un chemin, nous surprenons sur la petite retenue d'eau d'une
mini usine électrique plusieurs mâles de Garrots d'Islande (Bucephala
islandica) placidement posés sur le rebord du bassin. Notre arrivée ne les a
nullement dérangés. Cette région de Thingvellir est la seule à héberger
quelques Garrots d'Islande en dehors de la zone du lac de Myvatn ou de la
rivière Laxa, au nord de l'île, où vit la quasi totalité de la population
islandaise estimée à 800 couples. A cet endroit,en effet, nous avons vu des
rassemblements de plusieurs dizaines de Garrots avec des poussins qui
accompagnaient les adultes.


- La surprise d'un  couple de Faucons émerillon (Falco colombarius
subaesalon) posé près d'une petite rivière avec en toile de fond le glacier
volcan du Shaefellness ; Vous vous en souvenez, c'est de cet endroit
mythique que Jules Verne a fait démarrer son « Voyage au centre de la
terre ».

Il est conseillé de ralentir au niveau des très nombreux ponts rencontrés -
ils sont souvent étroits et on ne peut se croiser - mais surtout parce que
nombreuses sont les occasions de voir des oiseaux dans le cours d'eau, en
amont ou en aval, sur le tapis des berges où perchés sur les rochers.

- En nous rendant à Gullfoss (la cascade d'or) et à Geysir (les fameux
geysers) dans le fond de vallée du Laugarvatns-hellir parsemé d'une dizaine
des grands panaches de fumée blanche, signes d'activité géothermique, un
groupe de Cygnes chanteurs semblait se plaire dans cette eau chaude d'où
montait de la vapeur qui estompait les contours des oiseaux et des rives.
Féerique vision !

- On nous l'avait dit. Plutôt que de rejoindre le Nord Ouest par route, il
fallait privilégier la traversée du Breidafjördur par ferry. Parmi les
quelques 3000 îlots, l'île de Flatey (0.5 km²) est une étape obligée pour
les ornithos, d'autant qu'à l'occasion de la traversée on peut avoir la
chance d'apercevoir des mammifères marins outre les phoques gris (Halicoetus
grypus) et veaux marins (Phoca vitulina) nombreux autour de l'île.

Embarquez à 9h a Stykkisholmur, vous atteindrez Flatey vers 11h. Laissez
votre voiture sur le bateau, les clefs sur le contact (ça ne risque rien),
elle sera débarquée à Brjanslaekur sans vous. Vous prendrez le second ferry
à 17h45 pour arriver à destination une heure plus tard. Le chef de quai vous
remettra les clefs de votre voiture qu'il aura bien pris soin de fermer.

Vous verrez  une densité d'oiseaux exceptionnelle ; c'est là que nous ont
été offertes nos plus fortes concentrations de Bruants des neiges, de Pipits
farlouses, de Bergeronnettes grises (Motacilla alba) à l'intérieur des
terres et de Bécasseaux violets (Calidris maritima) sur les rochers du
pourtour. Il ne faut pas oublier les nombreuses femelles de Phalaropes à bec
étroit (Phalaropus lobatus) peu craintives, la plus colorée du couple ..le
mâle est plus rare car une fois les œ ufs pondus, c'est lui seul qui couve.

Cette abondance s'explique par le fait que les habitants (quelques dizaines)
ont exterminé totalement les surmulots et tuent systématiquement les Grands
corbeaux (Corvus corax varius) et les Goélands marins (Larus marinus)
espèces non protégées, prédatrices des nids.

Attention ! Evitez de trop vous approchez des nids, le dérangement est
certain, les oiseaux étant peu farouches.

- L'ambiance fascinante des falaises de Latrabjarg, déjà évoquée,  avec des
centaines de milliers d'oiseaux sur 14 km à l'extrême Ouest islandais. C'est
ici dans le Breidafjördur que nous avons rencontré nos premiers Goélands
bourgmestre (Larus hyperboreus). Ils nichent sur les falaises en concurrence
avec le Goéland marin dont l'extension est favorisée par le réchauffement
climatique. La population des Goélands bourgmestre est d'environ 800 couples
cantonnée dans cette zone de l'Est/Nord-est pendant la saison de
reproduction.


- La rencontre, instant fort, avec le Faucon gerfaut (Falco rusticolus
islandus) vu au dessus d'un champ de lave aux formes hérissées dans le
Snaefellsnes au pied de l'Helgrindur. Nous en reverrons furtivement un
second dans le canyon de Dettifoss (au Nord)

- Dans toute cette région, par la route conduisant à Isafjordur vous
traverserez la zone de montagne où niche le Pygargue à queue blanche
(Heliatus albicilla).

Il a failli être exterminé sous l'action des hommes à la fin du XIXème
siècle ; ces derniers souhaitaient préserver les Eiders à duvet, proies
favorites des Pygargues, dont la récolte du duvet et des œ ufs était une
activité lucrative. Pourtant, que pouvait faire une centaine de couples
d'aigles sur une population d'environ 150.000 couples d'Eiders ? Il est
aujourd'hui protégé …  Ouvrez grands vos yeux sur les cimes et les vires.

- C'est également sur cette route que Michèle, dont l'intuition était en
éveil depuis un oiseau manqué près de Thingvillir, a trouvé dans la joie un
Lagopède alpin (Lagopus mutus islandorum) à moins de dix mètres de la route.
Son plumage de printemps est blanc tacheté de brun, confondu avec le rocher
sur lequel il était posé. Notre présence ne l'inquiétera pas et il ne fera
pas un mouvement, acceptant la mise en place (avec précaution) du matériel
de prise de vue.

- Sur la route vers Akureyri (la capitale du Nord) un groupe de fermes du
XVIIIème siècle à Glaumbaer, construites avec des blocs de tourbe mérite
votre visite. Non loin de là, des nids en colonie de Barges à queue noire
(Limosa limosa islandica) sont opiniâtres à défendre leur territoire (une
quarantaine de mètres autour du nid).

L'aire de répartition, à l'origine en périphérie des marais, de la lande
mamelonnée partiellement inondée a évolué vers des milieux plus ouverts,
moins humides crées  par les pratiques agricoles (Michel Breuil)

La variété islandaise, au bec  et aux pattes plus courtes présente un
plumage nuptial brun orangé plus intense et qui s'étend plus bas sur la
poitrine que sur les barges du reste de l'Europe (limosa).

- Depuis le petit port d'Isafjördur en direction de l'Est pour rejoindre
Akurery et Myvatn, les routes longent les fjords, les falaises abruptes les
dominent et le regard ne peut se porter que vers la gauche - la mer - . Quel
spectacle ! Des milliers d'Eiders à duvet en groupes de plusieurs centaines,
mâles et femelles, se balancent au gré de la vague.

Leur population sur toute l'île est estimée à 300.000 couples, répartie
uniquement en bord de mer sur environ 250 colonies de 1000 à 1200 individus,
pour plus de la moitié dans l'Ouest. Les Eiders à duvet sont protégés par
les islandais, sa chasse est interdite depuis 1847. Chaque cane tapisse son
nid de 18/19 grs de duvet qu'elle s'arrache de la poitrine. Sans que cela
nuise au développement de l'espèce, l'homme prélève chaque année de 2,5 à 4
tonnes de duvet essentiellement exporté.


- Nous avons apprécié l'Auberge de jeunesse d'Akureyri, deuxième ville de
 l'Islande, digne d'un hôtel trois étoiles avec moquette, chambres
spacieuses, grandes cuisines pourvues de tout le confort, avec machine 
à laver le linge, séchoir en machine comme dans la plupart des A.J. islandaises. 
Et tout cela pour moins de 20 euros la nuit par personne. En Islande, à la saison,
une chambre pour deux personnes dans un hôtel simple coûte plus de 100 euros.

- Notre escapade à l'île de Grimsey (cercle arctique 66°33' Nord) dans un
petit avion à hélices, s'est révélée une aventure fabuleuse : notre arrivée
s'est faite à 22 heures sous un soleil radieux sans un nuage … le coucher de
soleil photographié à 0 heures était suivi à 0 heures 1 minute par le lever
du même soleil tout de suite haut dans le ciel !! Quel souvenir que les
Macareux moine sous la lumière orangée du soleil de minuit !

A Grimsey vous attendent des falaises habitées par des milliers de Laridés,
des Mouettes tridactyles, des Fulmars boréals et au sol  plusieurs centaines
de Sternes arctiques  se manifesteront brutalement à votre passage. Comme
vous repartirez le lendemain à 21H30 vous aurez toute une journée pour
découvrir l'avifaune de cette île de 4km x 2km. Soixante espèces sont
répertoriées dont 36 s'y reproduisent régulièrement.

A noter l'accueil tellement chaleureux de Hulda Signy GYLFADOTTIR, la jeune
femme responsable du Guest House 'Basar' tout près de la piste
d'atterrissage (elle parle un peu le français).

- Les remarquables régions   du lac Myvatn et de la rivière Laxa
  du canyon de la Jökulsa à Fjöllum dans lequel se précipitent les 
  eaux de fonte du glacier du Vatnajökull.

Trois ou quatre jours sont nécessaires et l'achat de la carte « Husavik -
Myvatn » au 100.000ème est indispensable.

Attention ! En Islande les routes sont très bien repérées par un numéro ;
celles dont le numéro est précédé de la lettre F nécessitent l'utilisation
de 4x4. Si vous les empruntez vous risquez, hors les difficultés propres à
ces routes plus ou moins carrossables, avec des gués à la profondeur
inconnue etc... , d'être déchu de la protection d'assurance en cas
d'accident et d'avoir des problèmes avec la société de location car la garde
au sol de votre véhicule est généralement insuffisante.

En particulier, il est tentant de descendre le canyon de la Jökulsa à
Fjölumm par la route de la rive droite (la 864) et de souhaiter revenir par
la rive gauche, or rive gauche, il n'y a que la F862 que vous ne pouvez
emprunter sans risque. Il vous est conseillé de revenir par la même 864.


Ceci posé, la carte vous permettra de chercher les oiseaux dans tous les
coins où ils se trouvent. Comme nous, dans la moindre petite rivière, le
moindre petit étang vous surprendrez plusieurs dizaines de Garrots d'Islande
avec les poussins, ailleurs des couples de Grèbes esclavons (Podiceps
Auritus) les petits juchés sur le dos, dans tel autre étang des couples de
Plongeons catmarin (Gavia stellata). C'est dans cette région que nous avons
vu nos premiers couples d'Hareldes de Miquelon (Clangula hyemalis) à la
silhouette élancée. Les rivières étant peu larges et les plans d'eau de
petites dimensions, les oiseaux s'observent de relativement près sans qu'il
soit nécessaire de sortir des chemins.

Des concentrations de 80 à 100.000 canards se constataient il y a quelques
années sur le lac Myvatn lui-même ; aujourd'hui semblent plus intéressantes
les zones humides AUTOUR du lac Myvatn.

En effet, le fond du lac est formé par un dépôt de diatomite de plusieurs
mètres d'épaisseur. Ce sédiment constitué par l'accumulation de squelettes
de certaines algues (Diatomées) à une utilisation industrielle dans les
procédures de filtrage. Dragué régulièrement et plus rapidement que la
formation des dépôts ne se fait, le lac voit sa profondeur augmenter et les
canards plongeurs qui se nourrissent sur le fond ont de plus de plus de mal
à s'alimenter, aussi délaissent-ils le lac et fréquentent ils les zones
marécageuses adjacentes non encore perturbées par les activités
industrielles qui ne respectent pas les avis des protecteurs de la nature.
(Michel Breuil)


 Il a fallu attendre de nous trouver au Nord de l'île, dans l'Öxarfjardarheidi 
 ou près d'Akureyri pour voir nos premières Oies à bec court
(Anser brachyrhynchus) présence confirmée quand nous avons rejoint
Seydisfjördur à l'Est dans le Mödrudalsfjalgardar. Nos quatre rencontres ont
concerné chaque fois des groupes importants d'une vingtaine, d'une
quarantaine, dont près du tiers seulement était des adultes.

Surtout cantonnées en grand nombre dans les déserts centraux, elles se
rencontrent dans les « oasis » de ces zones où la végétation herbeuse est
abondante le long des rivières.


- Il faut mentionner, bien que ce soit vide d'oiseaux, le passage de la
route à hauteur du glacier du Vatanajökull. Impressionnante moraine
frontale, icebergs dérivant dans l'eau bleue de lait de la lagune du
Jökulsarlon.

Voir, à l'office du tourisme de Skaftafell, le film, pris d'avion, sur le
volcan de feu qui en 1996 s'est réveillé sous la calotte glacière est un
grand moment. On imagine à peine comment un magma à 1000° a provoqué
l'effondrement de la calotte glacière épaisse à cet endroit de 450 mètres.
Une vague énorme de 5 mètres de haut, charriant de la boue et des icebergs
pesant jusqu'à 200 tonnes, a déferlé à travers les sables inhabités du
Skeidarasandur. La route fut détruite sur 10 kilomètres. Puissance colossale
d'une nature incontrôlable.


- C'est justement dans ces grandes plaines de la côte Sud (les Sandar) que
se trouve pour nidifier la majorité des effectifs de Grands labbes
(Stercorarius skua). Ont été recensés 3000 couples sur les 1.000 km² des
plaines, soit environ une densité de trois au km². Il n'est pas rare, d'un
même regard, de voir une dizaine de Grands labbes en vol veillant à la
protection des nids.
Ce sont des prédateurs redoutables qui pratiquent le kleptoparitisme. Ils
harcèlent en vol Fous de bassan (Morus bassanus) ou Goélands jusqu'à ce
que ces derniers lâchent leur proie. Ils consomment œ ufs, poussins de Grèbes
huppés, Fulmar et des différents canards. Ils attaquent volontiers de rude
façon tout humain qui se hasarde trop près du nid.

A Grimsey, nous avons pu constater leur voracité et la compétition entre
deux Grands Labbes au détriment d'une Mouette tridactyle qui a été
entièrement dévorée en peu de temps.

- Efficace technique que celle de ces deux Labbes parasites (Stercorarius
parasitus) que nous avons vu séparer une mère cane Colvert de ses petits,
pour pouvoir s'emparer d'eux. Ce prédateur est répandu sur toute l'île et
ont été recensés 8000 couples, les trois quart étant en version sombre. Il
pratique également le kleptoparasitisme mais plus agile que le Grand labbe
il peut s'attaquer aux Sternes arctiques, aux Mouettes tridactyles et aux
Macareux moines.

- Ne manquez pas le site de Vik - Dyrholaey qu'il faudra aborder de très
bonne heure pour profiter des meilleures lumières. Réputé pour ses colonies
de milliers d'oiseaux, il est constitué de majestueuses falaises de basalte
qui s'avancent dans la mer avec une arche naturelle sous laquelle un bateau
peut passer. La visite du site peut se faire de la plage ou du sommet des
falaises. Vous vivrez un spectacle inoubliable en voyant ces milliers de
Macareux moines qui quittent leur nid et plongent en mer pour en revenir
avec le bec garni de poissons.

Au large, vers l'Est, un spectaculaire rocher abrite une importante colonie
de Fous de bassan très à portée de nos lunettes.


Pour longtemps, nous aurons en mémoire les conditions exceptionnelles de
notre vécu avec les oiseaux d'Islande, dans cette nature neuve et attachante
où la présence de l'homme se voit si peu.
L'Islande se mérite, aussi ne tente-t-elle pas les grandes foules mais
plutôt des amoureux de nature prêts à accepter des conditions qui peuvent
être difficiles.
Nous sommes revenus avec un tel sentiment de plénitude reconnaissante que
nous ne regrettons même pas de n'avoir pas vu de Pygargue à queue blanche, d
'Harfang des neiges, de Mergule nain, ou de Phalarope à bec large.

Ne serait-ce pas l'occasion de souhaiter revenir ?

 

Contribution de michèle corsange, "Grand corbeau", 22 Aug 2003

Grand corbeau, Corvus corax varius.

"Même en Islande il y a des Grands corbeaux !" Effroi. Le Grand corbeau est un peu mon ennemi dans les Alpilles, un ennemi que j'aime bien par ailleurs... quand nos Vautours percnoptères sont partis en migration. Philippe, notre Goupil rusé, l'a surnommé Iznogoud, à ma plus grande joie.

Le Grand corbeau d'Islande m'est plus sympathique puisque les rapaces brillent ici par leur absence, il diffère en outre quelque peu du nôtre. "Plumage plus terne" est-il écrit dans les guides, la seule différence nettement visible réside pour moi dans la base des plumes blanches du cou et une taille sensiblement plus petite que celle de nos Grands corbeaux.

Résident en Islande, le Grand corbeau est cependant totalement absent de l' île de Flatey où il est systématiquement abattu par les habitants de l'île s 'il a des velléités d'y séjourner. Mesure de protection que l'on peut comprendre quand on connaît les talents de ce prédateur et sait que toute la partie Est de l'île est une réserve où nichent Bécassines des marais et Chevaliers gambettes, Phalaropes à bec étroit et Sternes arctiques.

n.b. En France, le Grand corbeau est une espèce protégée !

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de raoult serge, "Re: Chevalier gambette", 22 Aug 2003

Dans une carrière désafectée , j'ai pu observer une femelle chevalier Gambette protéger sa progéniture , car j'étais trés prés du nid . Elle m'a bluffé en faisant semblant d'être blessée ,je peux vous affirmer qu'elle claudiquait avec son aile gauche prise dans une patte ,en m'entrainant dans la direction opposée à la nidification . Je lui ai donc obéis et aprés mon retrait ,elle s'est empressée de rejoindre son territoire .
j'ai trouvé cette comédie tellement instructive que vous êtes les premiers à en être informés .

 

Contribution de Jean-Paul Moulin, "Re: Chevalier gambette", 22 Aug 2003

Je peux affirmer que ce comportement n'est pas spécial à l'Islande, car je l'ai observé une fois en Juillet dans les marais de l'estuaire de la Seudre en Charente Maritime (l'oiseau était perché sur la porte en bois d'un champ). J'ai vu le même comportement avec des piquets de nombreuses fois aux Orcades (archipel au nord de l'Écosse) à la même saison.
Je confirme que ce comportement est lié à la nidification : cela a toutes les chances d'être lié à la surveillance du nid par un des partenaires, d'autant plus qu'en France, comme plusieurs fois aux Orcades, l'oiseau a décollé pour "m'engueuler" bruyamment, comme vous avez observé ses congénères le faire en Islande.
Jean-Paul Moulin
Bois d'Arcy, Yvelines

 

Contribution de michèle corsange, "Chevalier gambette", 22 Aug 2003

Chevalier gambette, Tringa totanus robusta.

On ne peut pas ne pas voir de Chevaliers gambettes en Islande.

Pour moi, un Chevalier gambette ne pouvait être vu que les pattes dans l'eau d'un étang, au pire, en train de patauger dans la boue d'un marais. En Camargue, c'est ainsi que nous voyons ces beaux chevaliers aux pattes rouges.
En Islande, rien de tel ! Les Chevaliers gambettes sont partout ou presque, en tout cas, sur le littoral, ils sont omniprésents mais leur comportement est pour le moins peu banal.
Dans les prairies, sur les piquets des clôtures, sur les poteaux électriques, les lampadaires des squares, au bord des routes on peut être certain de dénombrer un gambette tous les trois ou quatre piquets, poteaux ou lampadaires. Les gambettes aiment se percher, dominer et voir venir les intrus. Simple question de stratégie élémentaire
Rien n'échappe à leur petit oeil noir ! Assez bruyants et querelleurs, si vous êtes sur leur territoire, ils savent vous faire comprendre énergiquement par leurs cris et leur façon de se pencher pour vous injurier que vous feriez bien de partir. Nous en avons fait l'expérience sur les îles Vestmann où des Chevaliers gambettes nichaient dans l'herbe d'une prairie où nous nous étions aventurés, nous n'avons eu qu'à battre en retraite sous les invectives des gambettes fort en courroux, il est vrai que nous n'avions guère envie de compromettre des couvaisons...
Je sens que je vais bien m'entendre avec ces chevaliers et vais avoir du plaisir à les retrouver en Camargue, ils ont du caractère !

Le plaisir du voyage ornitho est là dans cette possibilité de mieux connaître la vie, le comportement d'un oiseau, de le découvrir dans un autre contexte.

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de michèle corsange, "Oiseaux d'Islande absents.", 22 Aug 2003

Au cours de notre périple, parmi les oiseaux que nous espérions observer, nous n'avons pas vu :

Le Pygargue à queue blanche, Haliaetus albicilla. "Haförn" en islandais.
Il y aurait encore quelques couples dans l'Ouest. Nous n'avons pas dû lever suffisamment la tête. Tant mieux, il me restera encore à chercher ce beau rapace !

La Harfang des neiges, Nyctea scandiaca.
Ici, on l'appelle "Snaeugla", un nom qui sonne bien et fleure bon la neige. Bien que visible toute l'année sur l'île, paraît-il. nous ne l'avons jamais observée, trop tôt ou trop tard. Dommage.
L'ami Fred, l'homme-hibou qui sait tout sur les rapaces nocturnes, goguenard, m'avait prévenue : "Aucune chance !"
Evidemment, avec un tel viatique.
Nous n'avons peut-être pas assez prospecté avec ardeur.
Qu'à cela ne tienne, j'espère bien un jour voir cette oiseau qui lui aussi me fait rêver depuis longtemps !

Le Mergule nain, Alle alle.
"Haftyrdill". Nous étions allés sur l'île de Grimsey spécialement pour voir cet oiseau.
J'ai cru un jour, du haut de la falaise voir un Mergule nain raser les flots. Simple effet d'optique, cet oiseau n'était qu'un jeune Macareux qui vu la hauteur de la falaise paraissait plus petit.
Après enquête auprès d'habitants de l'île bien informés, il ne restait plus qu'un seul couple de Mergules nains sur l'île et maintenant, il n'y en a plus aucun, ils sont allés s'installer plus au Nord où il fait meilleur, moins chaud.

Le Phalarope à bec large, Phalaropus fulicarius.
"þórshani". Réchauffement climatique aidant, comme d'autres espèces arctiques, le Phalarope à bec large était absent ou nous n'avons pas su le trouver...

En ce qui me concerne, pas de regrets, ce sera juste un bon motif pour entreprendre d'autres voyages sous d'autres latitudes, plus au Nord, où le soleil est plus pâle, plus clément.
C'est aussi cela le bonheur des miroiseurs, chercher, observer, découvrir d' autres cieux, d'autres terres, d'autres êtres. Sur Grimsey, s'il n'y avait pas de Mergule nain, nous avons rencontré des gens accueillants et nous étions heureux de cette bonne chaleur humaine qui fait oublier les problèmes que posent une langue inconnue, les modifications climatiques, notre propre ignorance.
C'est cela aussi l'ornitho ! C'est cela, la vie !

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de michèle corsange, "Harelde boréale", 17 Aug 2003

Harelde boréale, Clangula hyemalis.

Elle est tellement belle que je n'ai pas encore osé l'évoquer.

Trois Hareldes boréales - d'autres l'appellent "Harelde de Miquelon" - dont une femelle en bordure de l'un des nombreux lacs de Myvatn, un autre couple sur ce qu'il conviendrait mieux d'appeler une mare se laisse dériver lentement entre les herbes aquatiques et les touffes de carex.

Comment traduire tant de grâce avec les seuls mots de notre langue ? Peut-être simplement en vous laissant imaginer cette longue queue effilée comme le trait de pinceau d'un calligraphe japonais sur un panneau de soie vierge. Contraste des flancs d'un blanc immaculé avec le noir de la queue, contraste entre le masque blanc de la tache faciale et le reste du plumage sépia, contraste des plumes des scapulaires bordées de roux avec la tonalité plus sombre du manteau. Cet oiseau est un objet d'art vivant.

La Harelde boréale dont les effectifs étaient importants autrefois semble se faire plus rare maintenant.

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de michèle corsange, "Des Oies", 5 Aug 2003

Les voies sont multiples pour en venir un jour à vouloir mieux connaître le monde des oiseaux.
Un ouvrage m'avait marquée dans mon enfance : "Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson" de Selma Lagerlöf. J'ai rêvé de ces belles oies qui emmenaient Nils loin, très loin au-dessus des grandes forêts de la Suède. Peut-être sont-elles à l'origine de ce petit pincement au cour qui me saisit chaque hiver lorsque les Oies cendrées reviennent en Camargue.

Les Oies cendrées (Anser anser) sont très nombreuses en Islande. Nous avons dénombré des vols de 20, 25, parfois plus de 50 oies cendrées en formation au-dessus de la côte vers Almanaskard, Höfn, au-dessus des sandar avant Vik. Sur les berges des rivières ou sur les pelouses, des familles entières se regroupent comme à þingvellir ou à Myvatn, dans les grandes plaines de l'estuaire de la Laxá, mais aussi à Reykjavik sur les bords du lac Tjörnin, à Akureyri sur les bords de la route qui conduit à l'aéroport. Comme vous pouvez le constater les Oies cendrées sont très communes en Islande où elles sont vraiment chez elles.

Ce qui nous a le plus étonnés est de voir le comportement des Islandais. A Reykjavik, nous avons vu les voitures s'arrêter pour laisser deux oies cendrées traverser une grande avenue. A Akureyri, c'est un gros poids lourd qui a pilé pour laisser une oie et ses petits traverser et tout le monde attend paisiblement Incroyable ! En Camargue, je me suis fait injurier pour avoir fait la même chose pour une cane et ses canetons, c'était sur la route qui conduit à Aigues Mortes, près du Château d'Avignon, je m'en souviens encore.
Les Islandais ne sont pas seulement "cools" comme me l'avait dit mon ami Jean-Pierre, ils sont civilisés !

Les Oies à bec court (Anser brachyrhynchus) - qui portent bien leur nom - en revanche, sont beaucoup plus rares.
C'est dans le Nord dans l'Öxarfjardarheidi que nous avons pu voir une vingtaine d'oies à bec court, parmi elles des petits. Ailleurs dans la région d'Akureyri, une quarantaine d'oies à bec court, de tous âges, pataugeaient dans ce qui n'était déjà plus tout à fait un lac et pas encore une véritable tourbière.
Elles sont également présentes dans la région de Myvatn, à l'Est, un pont enjambe la Jôkulsá et c'est là sur la route, juste après le pont que nous avons vu 10 oies à bec court accompagnées de leurs 18 petits. Plus loin, en allant sur Seydisfjördur, dans le Mödrudalsfjallgardar, un véritable désert minéral, malgré les nuages très bas, le vent violent, les tourbillons de sable qui crépitent sur les vitres de la voiture nous avons la chance de trouver 16 oies à bec court et leurs 19 petits. Ce sont les dernières oies à bec court que nous avons vues. Féerique !

Heureuse Islande où les gens savent encore respecter la vie, prendre le temps de vivre.

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Lagopède alpin protégé !", 27 Jul 2003

Le Ministre de l´Environnement d'Islande ("une très belle femme " m'écrit mon correspondant) a décidé d´interdire pour une durée de trois ans la chasse à la Perdrix blanche que l'on connaît sous le nom Lagopède alpin. Qu'on se le dise ! Il y a des pays dans lesquels l'environnement n'est pas un vain mot, dans lesquels on écoute ceux qui savent et... toutes les femmes ne se ressemblent pas.

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Grand gravelot", 23 Jul 2003

Grand gravelot, Charadrius hiaticula.

Le Grand gravelot fait partie de ces limicoles que l'on voit souvent en Camargue où il s'affaire toujours sur le sable des plages au milieu des laisses de mer. En Islande, sont biotope est le même, c'est là qu'il peut trouver sa nourriture, c'est également là qu'il peut nicher.

S'il nous a été donné d'observer à maintes reprises le Grand gravelot, il n' est cependant pas aussi fréquent que d'autres espèces. Les lieux où nous l' avons observé sont les îles Vestmann, le Snaefullsness, l'île de Flatey, le Latraberg, Isafjördur, Hrútafjördur, Olafsfjördur, l'île de Grimsey, Akureyri et l'estuaire de la Laxá. Cela ne signifie pas qu'on ne peut pas le voir ailleurs !

Sur l'île de Flatey, le premier oiseau rencontré fut précisément un Grand gravelot mais celui-ci avait adopté un autre biotope : les graviers au bord du chemin, de la route, appelez cela comme vous le voudrez, qui monte du petit port.
Le bel oiseau masqué de noir et de blanc au bec orangé comme ses pattes était un grand comédien ! Nous l'avons vu ainsi, l'aile droite pendante, nous entraîner sur quelques mètres dans la direction opposée à celle qu'il avait prise avant de nous voir. Habile gravelot qui, mimant l'oiseau blessé, mettait ainsi sa couvée à l'abri des grands prédateurs !
Sur la grève de l'île, un peu plus loin, nous avons trouvé trois oeufs beiges tachetés de brun, pas plus gros que des petits oeufs en chocolat pour enfants, les oeufs d'un autre Grand gravelot. Nous nous sommes éloignés.

 

Contribution de michèle corsange, "Bécassine des marais", 23 Jul 2003

Bécassine des marais, Gallinago gallinago.

Cet oiseau qui vient hiverner chez nous, j'ai toujours du plaisir, à Salin de Badon ou à la Capelière, à le voir fouiller avec application la vase de ses coups de bec rapides. Mais en Islande, à l'époque où nous y étions, c' est un autre oiseau, un oiseau que l'on ne peut pas oublier !

La Bécassine des marais - en fait, il s'agit de la sous-espèce Gallinago gallinago faeroeensis - est nicheuse en Islande et vous la rencontrerez presque partout, même à Reykjavik !

Sitôt qu'il y a de l'eau, un petit bois de bouleaux tortueux, une prairie humide, taisez-vous et attendez. C'est bien le diable si, dans les minutes qui suivent, vous n'entendez pas un curieux chevrotement au-dessus de vos têtes. Levez les yeux au ciel, bien à l'aplomb, scrutez attentivement et vous verrez cette "chèvre volante", ailes écartées, queue bien déployée, s' amuser à grimper dans l'azur dans un vrombissement incessant. En proie à l'ivresse du vol ? Ne vous y trompez pas, ce n'est pas un jeu, il s'agit tout simplement d'un petit mâle en parade nuptiale ! Ce bruit étrange, comme nous l'a expliqué Amilcar, est produit par le frottement de l 'air sur les rectrices externes. Une façon comme une autre d'épater sa belle. Cela doit marcher car, brusquement, la bécassine plonge et disparaît dans la végétation où elle se dissimule si bien qu'il est impossible de la voir tant le mimétisme est parfait. C'est ainsi que dans le Snaefulsness vers Hellnar, voulant éviter le coup de bec d'une Sterne arctique, j'ai malencontreusement posé le pied sur une motte herbue d'où a littéralement giclé une Bécassine des marais indignée ou, plutôt, affolée ! J'espère ne pas avoir commis de plus grands dégâts. Par la suite, j'ai essayé d'être plus prudente.
L'envol vaut néanmoins la peine d'être observé : la Bécassine, un peu comme le ferait une perdrix, vole pendant un temps au ras de la végétation avant de s'élever dans les hauteurs dans de rapides zigzags.

nota bene : aucun Islandais ne s'est jamais plaint d'être dérangé par les vrombissements des Bécassines des marais.

 

Contribution de michèle corsange, "Phalarope à bec étroit", 23 Jul 2003

Phalarope à bec étroit, Phalaropus lobatus.

Nous souhaitions voir des Phalaropes à bec large (Phalaropus fulicarius) las, réchauffement climatique aidant, nous n'avons vu que des Phalaropes à bec étroit. Les Phalaropes à bec large comme les Mergules nains (Alle alle) se sont retirés sous des latitudes plus hautes.

Le Phalarope à bec étroit que les Islandais appellent "le Coq d'Odinn" est un petit limicole aux mours assez curieuses, si bien que, à quelques exceptions près, nous n'avons vu que des femelles. Nous ne l'avons cependant pas regretté !

Alors que généralement dans le monde des oiseaux seuls les mâles se parent de belles couleurs en période nuptiale, chez les Phalaropes, c'est l' inverse.
Les femelles se laissent flotter sur l'eau paisible des marais, glissent entre les hautes herbes où leur face noire prolongée d'un long bec noir très fin, leur bavette blanche et leur col roux tranchent sur le vert de la végétation. Les mâles, plus ternes, à la poitrine grise, s'occupent pendant ce temps de la couvaison. Ne croyez pas cependant que ces dames phalaropes sont volages et des têtes sans cervelle ! Il suffit de les observer un peu longuement pour s'apercevoir qu'elles ne cessent de s'activer mais avec élégance. Un petit coup de pattes pour s'élancer sur l'eau, un coup de bec à droite, un autre à gauche pour attraper les diptères qui marchent sur l'eau. Si aucune larve, aucun insecte n'est en vue, la femelle de phalarope joue à la toupie, pirouette sur elle-même, ce qui crée un remous dans l'eau, et fait ainsi venir à la surface les proies attendues.

En Islande, à partir du moment où il y a des eaux calmes, des lacs, des marais, il est possible de voir des Phalaropes à bec étroit mais, si vous voulez observer attentivement l'un de ces oiseaux, il faut aller sur l'île de Flatey dans le Breidafjördur où ils sont particulièrement nombreux et peu farouches. Attention toutefois ! Toute une partie de l'île est une Réserve Naturelle ! Il est strictement interdit d'y déranger les oiseaux qui y niche nt en grand nombre, les habitants de Flatey ne vous le pardonneraient pas, eux qui chassent les Grands corbeaux pour protéger leurs oiseaux.

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Huîtrier pie", 19 Jul 2003

Huîtrier pie, Haematopus ostralegus.

Inutile de décrire cet oiseau, chacun a en tête son plumage noir et blanc, son beau bec rouge vif et sa démarche altière, poitrine bombée, oil rouge impérieux, étincelant dans son cercle orbitaire rouge orangé en période nuptiale.

Si ce terme n'avait quelque chose de dévalorisant, je dirais que cet oiseau est très commun en Islande. Partout où il y a de l'eau tout autour de l'île, sur la côte, dans la zone intertidale, il y a des huîtriers pie. Ces derniers ne sont pas très farouches et ont des comportements qui ne laissent pas de surprendre parfois !
C'est ainsi qu'à notre arrivée sur l'île Vestmann nous avons assisté à une scène assez cocasse. Un huîtrier pie avait élu domicile sur le toit d'une voiture garée près d'une maison. André a tout naturellement voulu photographier l'oiseau squatteur. L'huîtrier pie s'est d'abord insurgé et a accueilli l'intrus avec des cris répétés dont le sens était facile à percevoir. Puis, devant l'attitude inoffensive du photographe, son immobilité sans doute, l'oiseau s'est complaisamment laissé photographier à l'instar d'une star sur la Croisette au moment du festival de Cannes. Naturellement, l'oiseau n'a jamais cédé un pouce de terrain ! Le toit de cette voiture, comme l'espace environnant, était son domaine. Nul n'aurait songé, pas même le propriétaire de la voiture d'ailleurs, à lui en contester la propriété.
On imagine mal pareille scène en Camargue où les oiseaux ne connaissent souvent de l'espèce humaine que le bruit des détonations des "tontons flingueurs".

J'aime bien le calme des Islandais devant les choses de la vie et les oiseaux font partie de leur vie même si, parce qu'il faut bien vivre, ils prélèvent avec modération quelques oufs de guillemots pour une omelette, un macareux pour le festin du dimanche. Ne mangeons-nous pas des poulets ? Soucieux de respecter leur environnement, ils s'appliquent à respecter les règles qui, seules, permettent d'assurer l'avenir : les périodes où la chasse est interdite correspondent très exactement aux périodes de reproduction de ces espèces.

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Bruant des neiges", 19 Jul 2003

Bruant des neiges, Plectrophenax nivalis.

Nous avons vu très peu de passereaux, la saison estivale se prête mal à ces rencontres car peu de passereaux sont nicheurs en Islande . En revanche, ceux que nous avons vus, et qui sont donc résidents, sont splendides.

Le Bruant des neiges, comme tout bon bruant qui se respecte, aime dominer. Du haut de son rocher, il vous toise du regard et, si vous savez rester immobile, il bombe fièrement le torse pour lancer son chant puissant et joyeux légèrement roulé.
En vol, ce bel oiseau nordique peut facilement être identifié : une croix potencée blanche dont les extrémités triangulaires sont noires. Posé, le mâle en plumage nuptial est particulièrement beau on ne voit plus que son corps et sa tête entièrement blancs, seuls son dos noir et le léger trait noir à l'aile pour souligner la blancheur des rémiges permettent de le repérer. La femelle, plus colorée, offre ses couleurs chamoisées sur le sommet du crâne, les joues et quelques touches légèrement plus claires à la naissance de l'épaule.
Sur l'île de Flatey, nous avons eu la chance de pouvoir observer des adultes en train de nourrir leurs petits dont les nids se trouvaient entre des blocs de rochers sur la côte. Parfois, un jeune, plus hardi, sortait du nid pour aller quêter plus vite une nourriture attendue avec impatience. Il n'était pas moins intéressant d'observer le manège des adultes qui ont un très net penchant pour les fleurs de pissenlits dont le jaune vif attire les moucherons. Les Bruants n'ont qu'à se servir.
Belles scènes où l'on comprend mieux le respect des Islandais pour cet oiseau qui est pour eux, un peu ce que le moineau domestique est pour nous, les allées et venues incessantes et le soin apporté à la nichée méritent en effet cette attention.

Les Bruants des neiges sont nombreux en Islande. Sur les îles Vestmann bien sûr, mais aussi sur les îles de Flatey et de Grimsey, dans les rochers de la grande faille à þingvellir, dans les fjords, dans le chaos de roches volcaniques des "Châteaux noirs" de Dimmuborgir dans la région de Myvatn. De façon un peu hâtive, je dirais qu'on les trouve partout dès qu'il y a des rochers ou des orgues de basalte où se percher et nicher mais on peut également les voir dressés sur un kern au bord de l'une des rivières surgies du Vatnajökull dans le Sud.

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Des Plongeons", 19 Jul 2003

Deux plongeons sont présents en Islande : le Plongeon catmarin [Gavia stellata] et le Plongeon imbrin [Gavia immer].

Nous avons vu le premier sur les lacs de þingvellirvatn et de Langarvatn, dans l'Altafjördur à l'Ouest, en allant sur Seydisfjördur sur la côte Est, dans le lit des rivières de la côte Sud ; le second, nous l'avons rencontré sur les îles Vestmann, à l'embouchure des rivières des fjörds de l'Ouest, à Egilsstadir dans l'Est.
Ces plongeons ne se côtoient guère, ce sont plutôt des solitaires, mais le hasard a fait que nous avons eu la chance de voir un jour deux mâles de chacune des deux espèces proches l'un de l'autre, l'effet est saisissant : le plongeon catmarin m'avait semblé un canard de belle taille, en réalité il est bien frêle à côté du plongeon imbrin qui tient plus de l'oie que du canard !

Le Plongeon catmarin n'en est pas moins un bel oiseau, plutôt distingué : tête fine, col rayé, hausse-col de soie grenat, bec délicat légèrement relevé vers le haut, petit oeil vif rouge, dos uniformément gris il se laisse dériver à la surface des eaux des rivières ou des lacs, plonge parfois brusquement, s'ébroue et guette, à l'affût. En vol, le plongeon catmarin a la tête nettement au-dessous du plan de vol, c'est un moyen pour le reconnaître.

Le Plongeon imbrin est au contraire un athlète puissant, bien charpenté, je serais tentée de dire plus lourd mais ce serait faux. Si la tête est plus massive, le front plus abrupt, le bec en poignard, épais, le cou plus court et fort, il reste... tout le reste qui fait de cet oiseau un oiseau prestigieux. Imaginez une tête d'un noir de jais, un oeil rouge vif grand ouvert, placez une cravate noire rayée de blanc qui dans une spirale part en s'élargissant de la base de la gorge pour s'enrouler autour du cou et vous comprendrez que le plongeon imbrin ne laisse pas indifférent. Ajoutez la poitrine d'un blanc immaculé, le dos en damier noir et blanc et vous comprendrez que je sois tombée sous le charme.

Pourtant, à y bien réfléchir, entre le Plongeon imbrin et le Plongeon catmarin, mon coeur balance...

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Garrot d'Islande", 19 Jul 2003

Garrot d'Islande, Bucephala islandica.

Evidemment, c'est par cet oiseau que j'aurais dû commencer ces " Petites obs d'Islande".

Les deux premiers Garrots d'Islande nous les avons vus aux abords de þingvellirvatn mais, c'est surtout dans la région de Myvatn qu'il nous a été donné de voir ces magnifiques canards.

A peu près de la même taille que les Garrots à oil d'or que je vois parfois en hiver en Camargue sur le Vaccarès ou l'Etang de Berre, ils en diffèrent pourtant notablement.
Bonne grosse tête noire moirée de violet mauve, petit oil d'or à l'avant duquel une belle tache blanche en demi-lune donne un air plutôt sympathique, poitrine blanche marquée à l'avant de l'épaule d'un trait noir, le Garrot d' Islande arbore sur l'aile une belle rangée de taches blanches qui le distinguent nettement de son cousin à la mode d'Islande...

L'Islande est pour cet oiseau le point le plus oriental de son aire de répartition. C'est en effet un oiseau venu d'Amérique comme nous l'a très bien fait comprendre un Islandais qui ne parlait ni l'anglais ni le français!

La scène se passait dans l'estuaire de la Laxa près d'une rivière où naviguaient des Garrots d'Islande avec leur nombreuse progéniture. Alors que nous observions les canards, un agriculteur en train de faire ses foins, s' arrête, descend de sa machine et vient vers nous. Un instant je redoute le pire, bien que nous soyons sur le chemin, aurions-nous enfreint une interdiction ? L'homme fait signe de l'accompagner, les Garrots ont niché là-bas au bord de son champ, ce sont des oiseaux qui viennent du Canada parvient-il à nous faire comprendre et il ouvre la main pour nous faire le plus beau des cadeaux : la coquille beige d'un ouf éclos. Son visage irradie de joie en voyant notre plaisir.

C'est cela aussi le bonheur d'un voyage, une rencontre due au hasard, le barrage des langues brusquement supprimé par ce qui devrait toujours gérer les rapports humains : une vraie fraternité d'hommes.
C'est à cet Islandais inconnu que je dédie cette « petite obs ». michèle corsange -13200

 

Contribution de Yves Gross, "Islande et Hautes-Vosges", 13 Jul 2003

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, j'imprime les messages de Michèle, qui nous relate ses pérégrinations islandaises, et je me les relis, tranquille... Cygnes chanteurs, Guillemots, Sternes, Labbes, Lagopède, je suis déjà saisi par le charme du Nord. " Þingvellir, Glaumbaer, Myvatn, Seydisfjordur, Teigarhorn, Hvalnes, les plaines des Skeidarársandur, du Medallandssandur et du Mýrdalssandur "... Musique des noms... J'imagine les fjords et les nuées de Guillemots accrochés sur les parois de basalte, rochers vivants, en un mot je m'évade, mon esprit prend l'essor du Gerfaut ! Merci à toi, Michèle, de nous faire partager ces moments...

Du coup, j'ai eu envie de passer quelques jours dans les Hautes-Vosges, sur la Grande Crête, afin d'y rechercher la fraîcheur des cirques glaciaires et des pelouses primaires. Les courbes thermales du Hohneck ( 1270 m ) et de Reykjavik sont homologues : été froid (moyenne de juillet de 11°C contre près de 20°C sur les rives du Rhin ! - je parle de moyenne parce que cette année déroge à la règle !), pluies très abondantes (2000mm/an - là encore, même remarque que précédemment !). Ici, ni Sternes ni Guillemots bien sûr, mais des espèces prestigieuses tout de même : Grand Corbeau, Faucon pèlerin, Bruant fou, Traquet motteux, Grand Tétras, j'en oublie...Et puis, en cette saison, il faut herboriser le long du Sentier des névés : Grande Gentiane jaune, Lys martagon, Arnica, Pensée des Vosges, Digitale pourpre et Aconit sont parcourus de frémissements et de poussières d'élytres qui fécondent les fleurs en les illuminant. Ici vivent longtemps les fleurs qui durent peu.

Le soir, quand le calme est revenu, il suffit de prendre place dans le cirque du Wormspel, par exemple, et d'attendre les Chamois qui monteront vers le parfum des herbes sommitales, les femelles attentives aux déplacements de leurs nouveaux-nés... Les derniers "fsit... sip.." des Pipits spioncelle résonnent dans l'air qui fraîchit. Un "tssiiip" plus long, insistant : un jeune Coucou gris, perché sur un Sorbier, dernier arbre capable de résister au climat des crêtes avec le hêtre rabougri, quémande encore de la nourriture à ses parents adoptifs, un couple de Pipits spioncelle, justement...Ceux-ci s'exécutent vaillamment, n'ayant aucun mal à récolter insectes et larves dans les pentes fleuries...

La nuit déroule ses premiers voiles. Alors, l'esprit flotte et l'oeil s'écarquille pour mieux cueillir l'infini, pour entrevoir la brise enlacer une feuille et y déposer un Papillon. Devant ce sanctuaire, où l'on vient boire aux azurs spacieux, on contemple sans ennui, on retient l'espoir qui fuit et la vie s'en trouve élargie.

Islande, Hautes-Vosges, qu'importe le lieu, il s'agit de réapprendre le simple usage du monde et du vaste univers partager la danse.

 

Contribution de michèle corsange, "Macareux moine", 12 Jul 2003

Macareux moine, Fratercula arctica.

L'oiseau emblématique de la LPO, je ne l'avais jusqu'alors vu qu'une seule fois, c'était en août dernier, un macareux égaré, perdu, seul en Méditerranée. J'avoue que j'avais été émue et en même temps déçue, où étaient les belles couleurs rouges orangées du bec ?

En Islande, j'ai été comblée ! Les Macareux sont partout sur la côte dès qu' il y a des falaises assez hautes pour plonger et voler au ras des flots, des pentes herbeuses où creuser un terrier. Les îles Vestmann sont le paradis des macareux, mais ils sont des milliers dans les falaises du Latraberg ou de la péninsule de Reykjanes, ils y établissent leurs colonies où ils se bousculent en se dandinant et ne sont nullement farouches, témoin ce macareux que j'ai pu approcher à moins d'un mètre pour lire les bagues qu'il portait à la patte droite, bague métal du Muséum de Reykjavik et bague métal numérotée : 01507.

Un macareux c'est un bijou vivant. Sur la tête, le plumage ras et noir est doux comme de la soie, les joues blanches où l'oil s'inscrit dans un carré rouge est incrusté comme une perle rare dans un beau triangle gris. Le bec énorme de l'oiseau en plumage nuptial ne dépareille pas l'ensemble et donne à cet oiseau paisible un air bonasse. Trop hélas ! car les Islandais ne dédaignent pas de faire rôtir ces oiseaux qu'ils peuvent attraper aisément en se laissant glisser sur un bout le long de la paroi . L'envol est presque comique, le macareux plonge dans le vide, ses pattes rouges bien écartées, de ses ailes courtes, à grands renforts de moulinets, il traverse l'espace qui le sépare des vagues, amerrit sur les talons de ses pattes palmées puis se laisse indolemment bercer par l'océan et, là, il est vraiment royal !

Un point m'a beaucoup intriguée au début : pourquoi les macareux arborent-ils à la commissure du bec cet étrange appendice orange qui ressemble à une fleur aux coins des lèvres d'un poète ? Je n'ai pas mis longtemps à comprendre que dans la nature toute forme de beauté à son utilité lorsque sur Grimsey j'ai vu un macareux qui ramenait à sa belle des poissons d'argent bien coincés au coin du bec.
Que ne nous inspirons-nous de la nature lorsque nous créons des objets ! Beauté et utilité, où diable avais-je déjà vu cela ? En Kabylie, il y a longtemps, les femmes portaient alors l'eau dans des jarres de terre qu' elles avaient décorées de formes géométriques ocrées, terre de Sienne et noires. Maintenant, elles n'ont plus que des bidons de plastique de récupération frappés de la bannière étoilée.
michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Eider à duvet", 12 Jul 2003

Eider à duvet, Somateria mollissima.

Il m'était déjà arrivé, en hiver, de pouvoir observer des Eiders à duvet dans les darses de Port-Saint-Louis, il m'a été aisé de reconnaître la forme si particulière de la tête de ce gros canard avec son "bec grec"- comprenez : "dans le prolongement du front"... Mais là, sur le lac Tjörnin à Reykjavik, c'est le ravissement, les Eiders sont en plumage nuptial ! Les mâles dans leur plumage noir et blanc, le vert pâle de la nuque, la calotte noire et la face blanche ont noble allure, il y a déjà des poussins qui naviguent près de leurs mères, des flottilles de six, dix petits, parfois plus.

Des Eiders, nous en avons vus beaucoup, peut être des milliers. Sur les îles Vestmann où André à photographié ce qu'il appelle "la grève aux Eiders" tant ils étaient nombreux ; dans tous les fjords de l'Ouest ; sur l'île de Flatey ; dans le Nord, dans le port de Dalvik à Akureyri ; sur l'île de Grimsey où Amilcar sauve un poussin égaré sur la route et le ramène à sa mère après une belle course ; dans l'Est en allant sur Höfn mais là, curieusement, les nichées se réduisent parfois à deux poussins seulement, les prédateurs sont actifs ; dans la péninsule de Reykjanes au phare de Grindavik où, sur un îlot, d'étranges piquets colorés signalent les nids d'herbes et d'algues des Eiders. Si la chasse à l'Eider est maintenant strictement réglementée, la récolte du duvet dont les femelles garnissent leur nid est toujours active et cela représente une production annuelle de quatre tonnes ! Si vous voulez vous émerveiller, il vous suffit de voir les photos d'André qui a dû photographier des dizaines d'Eider, celles qu'il a gardées sont splendides et rapportent des scènes vécues parfois émouvantes comme cette femelle vigilante dont les deux seuls petits encore en vie se laissent dériver sur une planche à côté d'elle.

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Arlequin plongeur", 12 Jul 2003

Arlequin plongeur, Histrionicus histrionicus.

Il s'agit bien de ce beau canard plongeur que mon vieux Peterson désignait sous le nom de Garrot arlequin. L'oiseau est toujours le même. Pourquoi ce changement de nom ? S'imposait-il ? Au fond je m'en moque, fort heureusement, les noms scientifiques restent à l'abri des modes et demeurent.

Cet oiseau aussi je l'attendais avec une belle impatience ! En feuilletant mon Album Ornitho, j'ai souvent rêvé devant cet étrange canard dont le nom latin dit bien le côté clownesque. Les Islandais ont plus de respect pour ce bel Arlequin, ils l'appellent Straumönd, littéralement le canard des torrents, et c'est bien là, dans les eaux glacées et tumultueuses des torrents qu'il faut le chercher.
Notre premier Arlequin plongeur nous l'avons trouvé par surprise. Nous avions voulu aller à þingvellir, ancien site du Parlement islandais, l' Alþing. Une longue fissure parallèle à la direction du Rift orientée Sud-Ouest - Nord-Est borde la plaine où se tenaient autrefois les doctes assemblées. Imaginez une haute muraille de basalte, une chaussée pour géants, au pied de laquelle coule une rivière aux eaux claires et limpides parmi les rochers, l'Oxará.
C'est André qui dans sa rage de vouloir tout photographier a débusqué l' oiseau rare. Quand on cherche, on trouve.
Un magnifique couple d'Arlequins plongeurs se laisse aller au fil de l'eau mais curieusement à contre-courant ! "Les Arlequins plongeurs se comportent comme les Cincles plongeurs" m'explique Amilcar. Dire la beauté du plumage de ce canard est difficile mais j'ai compris le goût des Islandais pour des couleurs marron-rouge, des gris-bleu aciers, ce sont les couleurs du mâle d' Arlequin. La femelle, comme toujours chez les canards, est plus terne, brunâtre avec des taches blanches sur la joue, à l'arrière de l'oil et au-dessus des lores. Le couple navigue parmi les îlots d'herbes, plonge, disparaît et nous le revoyons un peu plus haut près d'un couple de Harles huppés.
Dans les fjords de l'Ouest nous avons vu d'autres Arlequins mais c'est dans le Nord de l'Islande sur l'Öxnadasá en allant sur Akureyri que nous en avons vu le plus, nous avons pu en dénombrer 76 !

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Contribution de michèle corsange, "Lagopède alpin", 12 Jul 2003

Lagopède alpin, Lagopus mutus.

Cet oiseau aussi je ne devais pas le voir aux dires de Fred et il s'en est fallu de peu que cela ne soit vrai. C'était sans compter sur ma bonne étoile. Nous n'en avons pas vu des centaines, deux seulement. Les autres n' avaient, je l'espère, pas tous finis dans les rôtissoires à Noël.

Le premier lagopède, c'est en allant à þingvellir le 15 juin que je l'ai vu mais, pas autant que je l'aurais souhaité !
Imaginez la scène : une petite route de montagne, étroite, tortueuse et montante, belle à ravir, des arbres assez développés, notez que les arbres sont rares en Islande et, là, à 100-150m devant nous, posé sur le bord de la chaussée, blanc sur fond noir, un lagopède immobile. Je m'écrie : "Là ! Un lagopède !"
L'oiseau est splendide, encore dans son plumage de printemps, blanc, légèrement tacheté de brun par endroits, le cou écaillé comme celui d'une femelle de Grand Tétras, une femelle sans doute. Il est tellement beau que la voiture file et Amilcar et moi n'avons que le plaisir de le voir s' envoler battant des ailes comme une poule. J'aurais dû dire : "Stop ! Un lagopède à midi !" mais que voulez-vous, l'émotion, la joie ne se commandent pas et j'ai une profonde aversion, bien chevillée au corps, pour tout ce qui se veut trop formel, on sait où cela commence, on ne sait jamais où cela s' arrête.
Donc, exit le lagopède qui nous était offert sur un plateau.

J'ai passé la suite de mon voyage à fouiller du regard les bords de chemins, les forêts de conifères et de bouleaux, les rochers pour trouver un second lagopède que j'aurais cette fois-ci le temps d'observer.
Je me plais à penser que c'est Baldur, ce dieu de paix, de douceur et de bonté qui nous a accordé cette faveur.
Le 20 juin, alors que nous étions dans les fjords de l'Ouest et nous dirigions sur Isafjördur, c'est un peu sur le même type de route que nous avons pu voir notre second lagopède. Je vois mal mais je trouve tout : des cailloux, des hélicoptères ou des oiseaux, c'est selon. Cette fois était la bonne. Sur le sommet d'un gros rocher en bordure de route quelque chose de rond, marron, à la forme et au volume, ce pouvait être l'oiseau recherché. Je crie : "Stop ! Il y a quelque chose !" Cette fois-ci, le chauffeur pile et consent à faire une marche arrière. En mon for intérieur, je prie Odinn, Thor et tous les dieux du Panthéon nordique d'être cléments, mon oiseau pourrait bien s'avérer n'être qu'une pierre.
Le lagopède ne bouge pas, il est là posé au sommet du rocher à quelques mètres. Comme un Sioux, je sors de la voiture sans faire de bruit, déplie mon tripode, braque ma lunette pour mieux l'observer, il reste immobile. Je jubile ! André sort tout son matériel de photo, le lagopède passera à la postérité, c'est sûr. La poitrine et les flancs ocellés de gris, ocrés déjà, indiquent clairement qu'il s'agit d'un mâle en plumage nuptial, la belle caroncule rouge sang qui pare le sommet de son crâne ne laisse aucun doute sur l'identification. L'oiseau se sait observé et nous observe, il ne bouge pas néanmoins et se laisse complaisamment admirer et photographier de face, de profil, en panoramique et en gros plan. C'est la gloire !

La sagesse dans un cas semblable est de s'en aller le plus discrètement possible, ce que nous faisons. La voiture démarre et dans la lunette arrière, je vois le lagopède toujours impassible sur son rocher. Nous n' étions que des passants.

michèle corsange -13200

 

Contribution de michèle corsange, "Des Labbes", 12 Jul 2003

Des Labbes.

En Islande, deux espèces sont présentes : le Grand Labbe [Stercorarius skua] et le Labbe parasite [Stercorarius parasiticus].

C'est en mer, en allant aux îles Vestmann que j'ai pu voir le premier alors qu'il poursuivait un Fulmar boréal de toute la vitesse de son vol puissant. Une belle chasse à n'en pas douter !
Sur l'île de Grimsey, dans une anse, nous avons pu voir un Grand labbe posé sur un rocher en train de déchiqueter une Mouette tridactyle aux prises avec un rival. Ailes relevées, queue étalée, croupion relevé, un Fulmar boréal fait face hardiment, il doit avoir faim ! Le repas a été chaudement défendu jusqu'à ce que tripes et boyaux aient été engouffrés goulûment par leur propriétaire légitime. Gavé ou lassé, le Grand labbe abandonne la place au nouveau venu qui est aussitôt attaqué par un second labbe, moins courageux sans doute, ce dernier abandonne la carcasse au fulmar qui se repaît à son tour des restes de ce qui fut une mouette.
C'est surtout sur la côte Sud de l'Islande, entre Höfn et Vik dans les grandes plaines alluviales des Skeidarársandur, du Medallandssandur et du Mýrdalssandur que nous avons vraiment pu observer les Grands Labbes tant ils sont nombreux.
Le Skua, comme l'appellent les Islandais, est un rapace par son envergure, la puissance du bec crochu et ses mours. De près, il est impressionnant et n 'hésite pas à attaquer un intrus qui pénètre sur son territoire en faisant des piqués redoutables qui n'ont rien à envier à ceux des Sternes arctiques mais, curieusement la défense n'est pas immédiate ! Ce n'est que grâce à ses bons réflexes qu'Amilcar près de la rivière Hóla a pu éviter quelques gifles magistrales assénées d'un coup d'aile vigoureux qui aurait eu le pouvoir de l'envoyer au tapis ! Il est vrai que voir un Grand labbe avec son poussin de près est tentant.
Le Grand labbe est un qui,posé au sol, a fière allure en dépit de son aspect assez massif. Brun roux, le plumage n'est cependant pas uniforme, strié de taches plus claires, surtout chez la femelle, il présente une tache blanche bien visible à la base de la main. Ce dernier trait est particulièrement visible lorsque le Skua indigné se met en position de défense - ou. d' attaque - car il relève alors les ailes à la verticale.

Les Labbes parasites sont plus faciles à observer. Plus nombreux sans doute, ils peuvent être vus en divers points : dans la péninsule de Reykjanes, autour de Þingvellir, Glaumbaer, Myvatn, Seydisfjordur, Teigarhorn, Hvalnes, les plaines des Skeidarársandur, du Medallandssandur et du Mýrdalssandur comme pour les Grands labbes, à cette différence près que, où se trouvent des Grands labbes, il n'y a pas de Labbes parasites ! A chacun son territoire..
Il existe deux types de Labbes parasites : une forme sombre d'un brun soutenu presque uni et une forme claire à la gorge et au ventre presque blanc. La racine du bec chez ce dernier est claire mais la pointe du bec est toujours noire comme les pattes palmées.
Plus petit que le Grand labbe, dont il diffère également par la calotte sombre, le Labbe parasite est facilement identifiable en vol par ses rectrices médianes longues et pointues. En chasse, ce parasite poursuit de son vol rapide les autres oiseaux pour leur faire régurgiter leur repas (kleptoparasitisme). Il n'hésite pas à faire des piqués vertigineux ou à voler en rase motte si besoin est. Lorsqu'il menace ou crie, on peut voir son immense cavité buccale rose.

Nota bene :
Toutes les références géographiques renvoient aux cartes avec représentation ombrée du relief établies par :
Landmaelingar Islands
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Contribution de michèle corsange, "Guillemot de Brünnich", 11 Jul 2003

Guillemot de Brünnich, Uria lomvia.

Lorsque, avant mon départ, j'avais fait part de mon espoir de trouver des Guillemots de Brünnich en Islande, l'ami Fred avait affiché le plus grand scepticisme. Cela m'avait un peu défrisée. c'était sans compter sur la chance. Sur le terrain, j'ai la baraka, cela est bien connu. Nous avons bien réussi à passer trois semaines en Islande sans une seule journée de pluie !

Le 19 juin, dans Hvalfjördur, l'un des fjords de l'Ouest, les Guillemots de Brünnich étaient bien au rendez-vous. Parmi les Pingouins torda et les autres guillemots, il n'est pourtant pas évident de les distinguer ! Même habit noir et plastron blanc immaculé...
"Ligne de flottaison un peu plus haute que le Guillemot de Troïl", mais dans les vagues, comment s'en apercevoir ?
"Pas de gros bec comme le Pingouin torda".
"Bec plus court et plus épais que celui du Guillemot de Troïl".
"Légère bordure blanche à l'aile", mais le Pingouin torda et le Guillemot de Troïl la possèdent également. Tous ces détails j'avais pris bien soin de les mémoriser car pour bien voir il faut déjà savoir.
Le bon critère, le seul qui permet à coup sûr de ne pas se tromper est le léger trait blanc qui borde le bec... en été ! Et c'était déjà l'été.
Quelques guillemots, dans les falaises verticales, couchés sur leur ouf, semblaient poser pour la photo. L'oil vissé à l'oculaire de ma lunette, moi qui ne fais pas de photo, je les observais et gravais dans ma mémoire ce cadeau du jour.

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Contribution de michèle corsange, "Guillemots à miroir", 11 Jul 2003

Guillemots à miroir, [Cepphus grylle]

Sans être un cocheur fou, quelle joie à la découverte de mon premier Guillemot à miroir sur Vestmann à Valsilluhamar, au Sud de l'île ! Un peu plus petit que le Guillemot de Troïl, ce petit alcidé que nous avons eu la chance de voir en plumage nuptial, en diffère d'abord par la belle tache blanche sur l'aile qui justifie son nom de Guillemot à miroir. Le plus étonnant pour moi a pourtant été les pattes de cet oiseau. Belles pattes palmées d'un rouge franc que l'on ne peut pas ne pas voir lorsqu'il plonge de sa falaise et s'envole ! Le guillemot à miroir est le Charlot des guillemots. En vol, il tient ses pattes bien écartées, lorsqu'il opère un virage sur l'aile, elles lui servent manifestement de stabilisateur et à l' amerrissage, côté ski nautique clownesque, on ne fait pas mieux ! Autre particularité, mais c'est dans le Sud de l'Islande à Dirhólaey, que j' ai été amenée à faire cette observation face à un Guillemot à miroir vociférant, la cavité buccale est du même rouge vif que les pattes ! André, notre photographe acharné et passionné doit bien avoir parmi ses 4000 photos un beau Guillemot à miroir à vous offrir !

P.S. J'ai omis de mentionner que ces observations - et celles qui suivront, si elles ne vous importunent pas trop - ont été faites au cours d'un voyage de 3 semaines en Islande du 11 juin au 2 juillet 2003 en compagnie de Corinne Eichler, Amilcar Balthazar et André Boussard.

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Contribution de michèle corsange, "Guillemots de Troïl", 11 Jul 2003

Guillemots de Troïl, [Uria aalge].

Ce n'était pour moi que des petits pingouins parmi d'autres pingouins. Je les avais vus dans le Cotentin, dans les falaises de la Hague, il y a longtemps mais, à l'époque, je ne savais pas encore observer les oiseaux, je ne faisais que les voir, c'est-à-dire les entrevoir.
En Islande, nous avons eu le bonheur de pouvoir les observer à loisir.

Du pont de l'"Herjalfur", qui nous emmène sur les îles Vestmann, lorsque nous longeons les falaises de basalte sombre qui annoncent l'arrivée au port, nous les découvrons, blottis les uns contre les autres sur une corniche parmi d'autres oiseaux pélagiques eux aussi nicheurs. Certains, de dos, le bec face à la falaise, bien campés sur leurs pattes palmées noires couvent leur oeuf unique, d'autres, de face ou de profil, oeil noir très vif, bec pointu laqué de noir, habit impeccable du genre smoking de soie noire sur une chemise blanche sans un seul faux pli, attendent la venue de leur compagne. C'est Amilcar qui attire mon attention sur l'un d'eux, semblable mais différent, de forme bridée. De quels raffinements la nature n'est elle pas capable ! Un simple cercle orbital blanc, une très fine ligne courbe blanche prolonge la commissure de la paupière de l'oeil vers l'arrière de la tête. Le trait est sûr, la main de l'artiste n'a pas tremblé.
Dans les falaises du Latraberg, dans les fjords de l'Ouest, les petits Guillemots de Troïl par milliers nichent au milieu des colonies de Mouettes tridactyles, de Fulmars boréals et de Guillemots à miroir. Parfois, au bord du sentier qui conduit au sommet de la plus haute falaise d'Europe, un oeuf piriforme marron verdâtre ou vert bleuté tacheté de noir laisse voir dans sa coquille cassée une coulée jaune, un Goéland est passé par là.

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Contribution de michèle corsange, "Cygnes chanteurs", 10 Jul 2003

Reykjavik le 14-06-2003. Cinq Cygnes chanteurs, impassibles, cous dressés, un peu hautains, se laissent mollement dériver sur l'eau du lac Tjörnin, un peu à l'écart des Canards colverts, Oies cendrées et autres Fuligules. L' heure matinale, 7h 30 très exactement, peut tout aussi bien expliquer cette langueur. Une femelle d'Eider à duvet, proche, un peu trop familière sans doute se fait carrément agresser et le Cygne, le cou tendu presque à l' horizontale au-dessus de l'eau n'a pas l'air de vouloir plaisanter, les commentaires nasillards semblent peu amènes !
La sérénité revenue, l'un des cygnes gonfle le plumage de ses ailes à demi relevées, courbe le cou, se toilette et parade. Le regard est fier, l'oil noir ne sourcille pas, le bec jaune et noir rappelle celui du Cygne de Bewick puisqu'il n'a pas de tubercule mais il est plus grand, plus pointu et le triangle jaune à la base est plus important.

Des Cygnes chanteurs, nous en avons très certainement vus des centaines et des centaines au cours de notre périple, à þingvellir, sur les eaux des fjörds, sur les multiples rivières qu'enfantent les glaces des grands volcans aux entrailles de feu, dans les multiples zones humides de Myvatn, sur les prairies qui succèdent aux longues plages de sables noirs ou aux champs de laves chaotiques, dans la presqu'île de Reykjanes, etc. Partout serais-je tentée d'écrire, sauf sur l'île de Grimsey, trop nordique. Seuls ou en groupes, entourés de leurs cygnons gris encore tout duveteux, en vol, traversant le ciel par bandes de 40 cygnes chantants surgis du néant de la brume, les Cygnes chanteurs fascinent et font rêver.
Effet « Peuple migrateur » sans doute direz-vous ? Non, la réalité est toujours plus belle car il y a cette part de surprise, d'émotion que seule la rencontre sur le terrain fait naître et que rien ne remplace, parce que, c'est la vie !

michèle corsange -13200

 

Contribution de Nicolas Digard, "observations en Islande", 25 Oct 2002

Voilà donc ce que j'ai pu observer sur l'île de Flatey.je ne donnerai pas le nombre car chaque espèce y est représentée en gros effectif.

Dans les désordre:

j'ai grillé 3 pelloches de 36 poses sur cette île minuscule!

 

contribution de Nelly Boutinot , nboutinot@nordnet.fr, "Les oiseaux à défendre", 05 Mar 2001

En ISLANDE, le Directeur de la Santé animale a demandé l'abattage des cygnes revenant de migration au motif qu'ils pourraient véhiculer le virus de la fièvre aphteuse.
Le ROC a réagi vers l'Ambassade d'Islande en France:
8 avenue Kléber 75116 PARIS
Il est peu probable que le virus résiste au long périple (plusieurs centaines de km) ramenant les migrateurs vers l'Islande et tous ne viennent pas de Grande Bretagne.
L'Islande, chère aux ornithologues, est à encourager dans la voie du maintien du statut de protection qu'y ont les cygnes;
nous l'appelons à se faire entendre contre l'élevage intensif et ses néfastes conséquences:
Les voix ne seront jamais trop nombreuses à demander le respect des espèces animales, sauvages ou d'élevage, pour éviter de futures catastrophes dont certaines ruineuses pour l'économie et épouvantables pour certains éleveurs qui vont devoir abandonner l'élevage pour cause de ruine et de découragement total.

 

contribution de PELTIER Anne, anne.peltier@wanadoo.fr, "Voyage, voyage, ...", 3 Apr 2000

outre les infos ornitho, je suis particulièrement preneur de tout renseignement relatif à la location de voiture pour 5 pers. (4x4 par exemple). Les tarifs annoncés de France semble hors de prix.

En Islande tout est cher... Ne comptez pas manger des fruits ou des légumes, par exemple. De toute façon ils sont introuvables hors de Reykjavik.
Par ailleurs le 4x4 est absolument indispensable si vous comptez vous aventurer sur les pistes. D'ailleurs même sur la route n°1 ça ne sera pas du luxe, notamment dans le nord, tellement les routes sont de mauvaise qualité. La route n°1 est parfois assez chichement revêtue. Ceci dit nous avons fait le tour de l'île à 4 dans un break qui nous a menés au bout. Mais dès que l'on s'écarte de la route principale les chemins se dégradent tout de suite, même pour aller dans des coins touristiques comme Dettifoss. La voiture que nous avons louée nous a été confiée toute neuve. Je ne prétendrai pas qu'on l'a rendue dans le même état...
Si vous voulez plus d'infos, n'hésitez pas , je rechercherai plus avant dans mes prospectus.

 

question de agoubert, agoubert@magic.fr, "Voyage, voyage, ...", 3 Apr 2000

De même, je vais en Islande pendant la première quinzaine de Juillet. Là, outre les infos ornitho, je suis particulièrement preneur de tout renseignement relatif à la location de voiture pour 5 pers. (4x4 par exemple). Les tarifs annoncés de France semble hors de prix. (Il me semble qu'il y a un abonné sur la liste qui réside dans le pays, si il ou elle peut me tuyauter ca m'interesse).

 

contribution de PELTIER Anne, anne.peltier@wanadoo.fr, "Les oiseaux le retour", 7 Oct 1999

Un des thèmes récurrents de la liste semblant être les variations sur "les oiseaux" je ne peux résister ici au plaisir de vous conter la (ou plutôt les) petite histoire suivante, survenue cet été en Islande pays merveilleux où les huitiers-pie picorent dans les squares de la capitale, où les chevaliers gambette se posent devant votre fenêtre sur la rambarde du balcon, où les courlis se posent sur les clôtures en bordure des routes et où il faut faire attention dans les colonies pour ne pas écraser les macareux ! (sans compter les paysages qui à eux seuls justifient le voyage); En Islande donc sur les bords du Jokullsarlon, entendez donc cette petite pièce en 3 actes ou les mille et une façon de défendre sa progéniture quand on a 2 ailes :

Acte 1 :

Lors d'une petite promenade en solitaire et le nez au vent, je m'approche d'une colonie de sternes arctiques. Bien qu'étant animé à leur égard des meilleures intentions, j'ai été l'objet pendant toute la traversée des attaques non pas d'une mais de près d'une dizaine d'entre elles. C'est impressionnant de voir cette sterne plutôt gracieuse se transformer en une furie, battre des ailes sur place à 3 ou 4 m de haut en piaillant puis fondre sur votre crâne dégarni avec des claquements de bec imitant à la perfection les mitrailleuses d'un Stuka en piqué et redresser au dernier moment. Heureusement on comprend vite qu'elle ne vont pas jusqu'à l'acte. J'avoue que c'est avec une certaine frayeur rétrospective que j'ai lu le message de jeanpaulg.moulin qui témoignait que sa femme avait eu le cuir chevelu entamé par un coup de bec ! Je dois quand même dire que quelques jours avant, toute la famille en billebaude à la recherche du garrot arlequin avait rebroussé chemin devant une escadrille déchaînée de ces sternes. Nota : les jeunes étaient déjà grandes et commençaient même à imiter les aînées dans ces manifestations d'agressivité.

Acte 2 : je n'avais encore rien vu !

L'après-midi, en balade au bord du lagon, devant le paysage magnifique des icebergs tout juste détachés du glacier, je cheminais en tête quand je vis un labbe parasite s'envoler à quelques dizaines de mètres de moi, tourner autour puis sans prévenir fondre sur moi et au dernier moment alors que je me baissais par réflexe, redresser sa course faisant entendre le sifflement de l'air dans sa voilure. Ce petit jeu, qui en l'occurrence , n'amusait que lui, s'est répété une dizaine de fois , où il m'a fallu esquiver à chaque attaque jusqu'à ce que j'aie rebroussé chemin. Ma fille qui suivait à quelques dizaines de mètres me fit alors remarquer son jeune qui s'éloignait à une cinquantaine de mètres de là. Une tentative d'approche "pour voir" déclencha de nouveau l'envol de l'oiseau qui aurait recommencé son manège sans ma retraite définitive.

Acte 3 : changement d'ambiance

Dépités d'avoir dû rebrousser chemin à cause d'un volatile, nous nous arrêtons sur le trajet du retour pour observer le manège d'un grand gravelot, tentant d'attirer notre attention puis de nous entraîner par des allers et retours incessants. Devant notre peu de compréhension il partit une dizaine de mètres en contrebas quérir son conjoint pour venir le remplacer à ce petit jeu, ce qu'il fit mais avec plus de hardiesse. Quand finalement insensible à ces invitations, j'ai voulu lui tirer le portrait, il sortit le grand jeu en se traînant par terre, les ailes pendantes, simulant l'oiseau blessé, et ce à moins de 2 mètres de moi. Un coup d'oeil attentif alentour ne nous a pas permis de découvrir le jeune. Quand enfin nous avons quitté les lieux, le gravelot se remit à chercher sa nourriture comme si rien ne s'était passé !

Epilogue :

2 phoques à proximité de la plage et 2 baleines au large ! Moralité : l'Islande c'est loin mais c'est bien !

René Peltier, Toulouse (31, France)

 

contribution de PELTIER Anne, anne.peltier@wanadoo.fr, "observations en Islande, juillet 99", 5 Sep 1999

Voici le résumé de nos observations en Islande cet été, entre le 9 et le 29 juillet 99.

Pour ceux que cela intéresse, nous pouvons leur transmettre une liste plus détaillée indiquant les lieux d'observation. Ce premier message a pour seule vocation de vous donner envie d'aller là-bas. Sachez d'ailleurs que les espèces mentionnées ici sont les plus facilement observables, et que les oiseaux se laissent facilement approcher... quand ils ne viennent pas vous signaler de manière plus ou moins agressive que vous êtes sur leur territoire (sternes arctiques et grands labbes notamment)!

56 espèces observées sur les 108 recensées par le GUIDE TO THE BIRDS OF ICELAND (Thorsteinn Einarsson). A noter que ce guide mentionne les espèces hivernantes (si, il y en a, comme notre héron cendré...) et erratiques.
Autrement dit, nous ne sommes pas mécontents de nos découvertes, d'autant plus que nous ne sommes que des amateurs, et même si nous avons manqué la chouette de Harfang, les phalaropes à bec larges, les garrots à oeil d'or et beaucoup d'autres... mais nous y retournerons!!!
Pour nous consoler, nous nous sommes régalés à regarder les baleines, dauphins et phoques. Bref, ce fut super...

 

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