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Île d'Ouessant et réserve des Sept-Îles

 

Contribution de Andreas , "Ouessant c'est aussi cela..!" , 06 Nov 2005

Revoir

Je retournerai à Ouessant
Sur un bateau bleu de mer
Je veux revoir l'océan
Avec ses rochers de Pern
Je veux revoir les tempêtes
Venant droit des Amériques
Rapides comme des vols de mouettes
Transportant les flocons d'écume
Sur des bouquets d'amaryllis
Aux couleurs de soleil couchant.

Sentir

Je retournerai à Ouessant
Sur des flots de bruit de mer
Je veux sentir la lande
Toute humide noyée de sel
Je veux sentir les embruns
Dans la solitude de l'hiver
Quand se posent les goélands
Se réfugiant des au-delà
Blottis à l'envers des murets
Comme nos moutons dans l'hiver.

Entendre

Je retournerai à Ouessant
Sur des ailes d'oiseaux de mer
Je veux entendre les vents
Violents et glacés du Gwarlarn
Je veux entendre le frémissement
Du Mervent des mers du sud
De ceux qui portent les passereaux
Du kornog aux allures de bison
Faisant frémir les sentinelles
Dans les feux de solitude.

Andréas Guyot
décembre 1994.

 

Contribution de Andreas , "Ouessant" , 30 Oct 2005

je suis un nouveau membre venu très tard à l'informatique, bien qu'ornitho depuis l'Amoco, mais prenant des notes depuis 1984.

j'ai découvert Ouessant en Aout 1985, Yvon Guermeur que je connaissais depuis l'amaco, venais d'ouvrir le centre ornitho grace au leg de Michel Hervé Julien: sa maison,son terrain.

Aujourd'hui j'ai 20 ans de terrain sur Ouessant. entre Oct 1985 et 2005, J'ai observé 275 espèces d'oiseau sur l'ile dont 14 néarctiques, plus de 100 PGS "c'est un challenge suite à un pari au cours d'une soirée au centre".

Je vous avoue que j'ai connu de grand moment au centre ornitho, c'est là qu'est née toute l'ornithologie française que nous connaissons anjourd'hui. la liste,(le cochoir).la bird line, ornithos, et j'en oublie. j'ai un regret, un peu de nostal aussi de cette ornitho des années ou un grand nombre d'entre nous qui avons les cheveux blancs ont débutés ensemble.

Il ni avait pas de portable et que le temps était long d'attendre la dernière équipe le midi pour aller peut être cocher. Le portable pour moi il faut faire avec, mais il est comme une échographie (sans surprise et sans attente)j'en ai un et faire sans, "c'est jouer à la pétanque sans cochonnet". j'ai 57 ans, je n'arrive plus à suivre les jeunes en vélo, avec le portable, la photo numérique,l'ordi, bref je suis un peu à la traine, mais je nai pas envie de faire couler le navire.

l'ornitho sur l'ile est en en train de changer, elle souffre d'un manque d'air, elle fait de l'asthme, certain lui donne un peu de ventoline, mais cela suffira t'il, je le souhaite vivement. A tous ceux qui malgré les écorchures des années et les plaies mal fermées, sauvée l'ornitho sur Ouessant

c'est aussi ne pas donner raison à ceux qui n'ont jamais cru que Ouessant à permis de faire évoluer l'ornitho en France. Car tous les bon ornitho le doivent aussi à Ouessant.

Chercher des espèces, se remettre en cause, être en groupe devant un piaf rare, et l'observer sous toutes ses formes, il n'y a que l'école Ouessantine pour cela. j'ai connu tous les mois d'octobre et vu comment les ornithos ont évolués, j'en ai connu qui avait 10 ANS? aujourd'hui ils sont toujours là, naturellement l'age fait aussi l'évolution naturelle, mais Ouessant doit rester pour ceux qui le souhaite, l'école de l'ornithologie Française. Sauvons tous Ouessant, que le centre reste ce dont son légataire la voulu.
merci à vous tous

Andreas,
un peu long pour un premier envoi, certes je vous l'avoue

 

Contribution de Yves Gross , "Enez Eussa" , 27 Jul 2002

Quelques mots...de mer, après une escale à Ouessant, du 13 au 25 juillet,

En allemand, la mer, das Meer, l'océan, der Ozean. En dialecte alsacien, on a juste un vocable, s'Meer. Pour une chose tellement éloignée et où on ne va jamais, un mot suffit largement.

Alors, à Ouessant, c'est la mer d'Iroise, la Manche ou l'Océan Atlantique ? Mr Berthelé, dernier gardien du phare du Créac'h, me dit que ça dépend où on se trouve.... La mer est un problème d'arithmétique à baignoires variables.

Mi-juillet : trop tard pour les Macareux, trop tôt pour les Limicoles.
Pourtant,

Fascinants à force d'être réels, les Goélands argentés, bruns, marins se baignent parfois dans les derniers rayons de lumière et là, ils sont magnifiques, moi qui en temps ordinaire, les considérerait plutôt comme un tantinet stupides, allez savoir pourquoi.

Tout autour de l'île, on entend régulièrement les trilles sonores du " récolteur d'huîtres aux pieds de sang ",Haematopus ostralegus , 23 couples nicheurs recensés sur l'île en .1996 - plus d'annales par la suite, dommage, trop de boulot au CEMO ? - Ceux qu'on n'entend pas mais qui habitent encore les lieux en petites colonies (Keller) sont les Fulmar boréaux, qui, malgré leur appartenance à un groupe très ancien, donc paléontologiquement vieux, semblent continuer à manifester une expansion habituellement réservée aux espèces génétiquement jeunes. Cette histoire intéresse-t-elle encore les biologistes ?

Les trois Courlis cendrés aperçus à Yuzin doivent être parmi les premiers à faire le chemin du retour.

Pipits farlouse et maritime occupent les pages 56 à 61 d'Identifier les Oiseaux, comment éviter les confusions chez Dx et Né. Mais le Farlouse qui pose à 5 mètres de l'objectif ne pose aucun problème d'identification : l'ongle postérieur est long, courbe et les pattes claires, couleur chair.

Les jardins en friche des maisons en ruines ou abandonnées sont colonisés par un nombre qui m'a semblé bien supérieur à la moyenne de Linottes mélodieuses, souvent en compagnie de Chardonnerets élégants, bien représentés eux aussi.

Pour trouver la Fauvette pitchou, il vaut mieux scruter la mer de Fougères aigle, d'Ajoncs de Le Gall ou de Tamaris, vers Kadoran par exemple, où l'on verra à coup sûr l'un des trente Busard des roseaux, omniprésent dans les " terres ".

Seul, peut-être, mais peinard, comme dit la chanson, 1 Bouvreuil pivoine à Keranchas.

Rouge sang de l'Huîtrier, carmin du Chardonneret, cramoisi de la Linotte ; comment qualifier le rouge du bec des Craves, jusqu'à 6 ensemble à plonger vertigineusement du bord des falaises jusqu'aux cavernes sombres , " éclaboussées d'embruns ".

Il faudrait mettre les Alsaciens en bouteille et les jeter à la mer pour leur donner le goût de l'aventure.

 

Contribution de yves tuloup , "Sept-Iles" , 4 juillet 2002

>Ainsi par exemple, on y découvre que pour la visite des Sept-Iles en
>Bretagne, il existe deux circuits et deux compagnies de bateaux dont l'une
>ne vaut pas tripette aux dires des visiteurs passés.

Tout d'abord, ce ne sont pas 2 mais 3 compagnies qui se partagent le monopole des 7 iles, sans compter les visites ( payantes ) organisée en bateau à voile.
Ayant pratiqué les 3 compagnies, et les differents circuits, il n'y a pas de differences notables entre les 3, ce qui change c'est la durée des circuits, avec ou sans escales.
La consultation des archives ( à partir des liens fournis ) ne m'a pas permis de voir d'où tu tiens ça.
De toute façon, on est obligé d'en passé par eux, mais quoiqu'il arrive le spectacle reste fabuleux ( surtout en juin)

 

Contribution de michele.corsange , "Petites obs à Ouessant - Port de Lampaul " , 14 Oct 2001

Petites obs en Bretagne le 13 Septembre 2001.
Pluie, vent... Sortie en mer impossible. Un peu dépitées, nous retournons voir le port. Même sous la pluie il réussit encore à nous charmer.

Port de Lampaul :

Départ l'après-midi pour le continent où nous reprendrons la voiture pour aller à Roscoff.

Ce séjour fut assez pauvre en observations, je ne le regrette pas cependant. La fin Septembre eût certainement été plus favorable mais ce premier voyage ne visait qu'à découvrir les lieux. Je reviendrai à Ouessant au printemps, je saurai où aller, comment. J'opterai sans doute pour le moyen de locomotion favori sur l'île : le vélo que l'on peut louer sans difficulté. "Qui voit Molène voit sa peine, qui voit Ouessant voit son sang" dit-on. Je n'ai connu que le bonheur à Ouessant. L'île est belle avec ses maisons aux volets bleus, ses habitants sont accueillants. Pour moi, Ouessant est un havre de Paix, loin des rumeurs, des bruits, des folies. Tout est encore vrai sur cette île.
Un univers où vivre...

Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE

 

Contribution de michele.corsange , "Petites obs à Ouessant - Penn ar Roc'h" , 13 Oct 2001

Petites obs en Bretagne le 12 Septembre 2001.
Départ de Stan ar Glann à 9h30 à pieds. Direction Porsguen, Baie de Penn ar Roc'h.

Penn ar Roc'h :

Porz an Ejen :

Pointe de Roc'h Hir :

Le soir, en allant au Centre ornithologique de Creac'h :

Demain, objectif : Lampaul tour de l'archipel de Molène en bateau.
Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE

 

Contribution de michele corsange , "Petites obs à Ouessant - Pen ar Lan" , 12 Oct 2001

Petites obs en Bretagne le 11 Septembre 2001.
Départ de Stan ar Glann à 9h30. Comme la veille, nous prenons la navette jusqu'au Stiff, puis nos pieds et les sentiers des douaniers.

Pen ar Lan :

Ile de Ledenez :

Men ar Lan :

Pointe de Veilgoz :

Roc'h Haro :

Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE

 

Contribution de michele.corsange , "Petites obs à Ouessant - Penn ar Viller" , 29 Sep 2001

Petites obs en Bretagne le 9 Septembre 2001.

Pointe de Penn ar Viller.
Pointe de douceur face au Nouveau Monde. Contraste très fort avec la pointe de Pern. De belles plages, une herbe fine.
Sur la droite, le phare de Nividic, sur la gauche, le phare de la Jument, solitaire en pleine mer, imposant.
Toujours par le sentier des douaniers. Même moyen de locomotion, le meilleur : ses pieds !

Demain, objectif : le Stiff , côte Nord-Ouest.
Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE

 

contribution de Jean-Philippe Paris, jpparis@mageos.com, "Re: Oiseaux americains en Europe", 28 Oct 2000

En complément, pour les oiseaux venant de l'Est, des conditions météo permettent dans certains cas d'expliquer également les 'invasions'. Je tire mon inspiration du livre :
"les oiseaux et la météo. L'influence du temps sur leur comportement" de Norman Elkins aux éditions Delachaux et Niestlé. Livre très intéressant au demeurrant.

"En 1975,1981, 1982 et 1985, on relava à chaque fois les arrivées de plus d'une trentaine d'individus", Roitelets, Pouillots Grives et Bruants sibériens. "Leur apparition a été corrélée avec la position et l'intensité de la zone de hautes pressions qui, au début de l'automne commence à se former sur la Sibérie. Cette anticyclone fluctue, et quand il est à son maximum, il créé un flux d'Est très vaste sur son coté Sud."

C'est conditions de vent peuvent donc emporter des oiseaux inexpérimentés. De plus on remarque également en Amérique du nord tout comme en Europe, un phénomène de désorientation de certains individus qui, par exemple, au lieu de partir vers le Sud Est vont vers le Sud Ouest. D'où un phénomène très similaire entre Ouessant et Point Reyes en Californie par exemple. Vu sous cet angle les conditions météos sont des amplificateurs.

Actuellement, Je suis de très près la météo sur l'Europe en espérant des conditions de migration favorable pour les oiseaux marins (je suis un adepte chronique du sea-watch en particulier à Dunkerque à l'exptreme nord de la France). Au début du mois d'octobre j'avais remarqué un gros anticyclone sur la Sibérie qui bloquait le coeur des dépressions sur l'Atlantique de l'Islande à l'Irlande en fonction des dépressions qui se sont suivies.
Nous avons de ce fait eu très peu de conditions favorables pour le sea-watch, mais par contre beaucoup de "gag" sur Ouessant, mais également en Belgique d'après ce que j'ai entendu dire.
Amicalement,
Jean-Philippe Paris,
Yvelines France.

 

contribution de jean-luc saint-marc, jlsm_A_club-internet.fr, "Re: Oiseaux americains en Europe", 28 Oct 2000

Dans le "guide des oiseaux accidentels et rares en Europe"
écrit par Per Alström et Peter Colston,
illustré par Ian Lewington,
traduit et adapté au français par Michel Cuisin,
édité par Delachaux & Niestlé (ISBN 2-603-00896-X)
il est écrit:

"Les oiseaux accidentels
.../...
La plupart des oiseaux accidentels nord-américains et asiatiques qui parviennent en Europe sont bien plus nombreux en automne qu'au printemps. Cela est dû, en partie, au fait que leur population sont plus importantes en automne en raison du plus grand nombre de jeunes, moins expérimentés que les adultes et dont les facultés d'orientation semblent moins développées. .../...

Oiseaux accidentels américains

En Amérique du nord, beaucoup d'oiseaux suivent les côtes de l'Atlantique au cours de leur migration de départ vers l'Amérique du sud. On sait que plusieurs espèces couvrent la distance (3-4000 km) d'une seule traite après leur départ du sud-est du Canada ou du nord-est des Etats Unis et volent donc sans arrêt pendant trois ou quatre jours et autant de nuits. Les passages massifs se produisent juste après l'arrivée d'un front froid, car les oiseaux bénéficient souvent d'un vent de nord-ouest favorable qui leur permet d'économiser leur énergie. .../...
.../...
S'ils passent trop près du centre de la dépression, ils peuvent être entraînés vers l'Europe par de forts vents d'Ouest. Normalement , ces oiseaux doivent traverser la queue du front froid où les vents peuvent souffler de l'ouest et être très violents; là-encore ils risquent d'être emportés vers l'Europe. Il est probable que la majorité des oiseaux, qui sont ainsi détournés de leur route, s'épuisent et se noient dans l'océan. Beaucoup se posent sur des bateaux dans l'Atlantique occidental et quelques-uns survivent pour parvenir en Europe. .../...
"

Quant aux asiatiques et accidentels oiseaux observés en Europe, mise à part quelque invasion, les hypothèses avancées sont très floues (les oiseaux orientaux deviendraient "barges" !?!?...) .

Pour ce qui est du Courant du Golfe, il n'est pas improbable que sa rencontre avec un front froid soit source d'un conflit atmosphérique...
jean-luc saint-marc
Francilie
jlsm_A_club-internet.fr

 

contribution de Serge Dumont, , "Oiseaux americains en Europe", 27 Oct 2000

voici un message interessant de Nicola, un ornithologue italien ayant visite la Bretagne recemment a l'Ile d'Ouessant. Ce qui est interessant est son observation d'especes nord-americaines en Europe notamment un Tangara ecarlate et une Paruline rayee. Au Quebec, le phenomene inverse est rare. Il paraitrait que l'observation d'especes americaines en Europe est plus frequente.

Est-ce que quelqu'un aurait lu recemment sur ce sujet? Je crois me souvenir que le courant "Gulf Stream" serait implique.

Pour sa part, Nicola s'interrogeait sur la presence d'oiseaux "Asiatiques" en Europe a cette periode-ci de l'annee.
Merci d'avance pour les infos.
Serge Dumont
Lachine, Quebec

Ciao, come vanno le cose? Spero tutto bene.Io sono appena stato 10 giorni sur l' ile d' Ouessant, sur la pointe de la Bretagne et le sejour la bas a ete magnifique comme toujours; mer, vent, le phare, beaucoup des ornithologues et des oiseaux. 8 nouvelle especes pour moi:

Vraiment beaucoup des especes rares;
a propos de la migration, est-ce que tu connais de bonnes theories sur la cause de la "dispersion" de aussi nombreuses individus, chaque annee, des oiseaux asiatiques dans l' Europe de Nord-Ouest?
Il ne peut pas etre expliquee tout simplement comme une dispersion du au cas ou provoquee par le perturbation, car le nombre des oiseaux impliqués est enorme, et il porte a penser qu'il s' agit d' une strategie precise de migration ou un phenomene du a des erreurs dans le sens de la perception magnetique et nord-sud en certain oiseaux.
Reversed migration, do you know something about that?
Et toi, nouvelles observations?Ciao ciao, Nicola.

(*) Premiere observation pour la France.

 

réponse de François Dorémus, francois.doremus@ign.fr, "Re: Ouessant...", 06 Sep 2000

Centre ornithologique 29242 île d'Ouessant tél : 02.98.48.82.65

François Dorémus
94300 Vincennes
francois.doremus@ign.fr

 

question de Marc Giroud, le_juv@yahoo.fr, "Ouessant...", 5 Sep 2000

Je cherche les coordonnées du centre ornitho d'Ouessant. En effet, j'envisage un p'tit séjours sur le site avant la fin du mois de septembre...

 

contribution de Sylvain Henaff <henaff@tonton.univ-angers.fr>, "Miroise à Ouessant", 16 Avril 1998

Voici un bref compte-rendu de 3 jours passés (en famille : 4 ad. + 7 enfants, ce qui explique que ce ne fut pas de l'ornitho intensive) à Ouessant (Ile de Bretagne, France).

Sur le bateau (le 5/4/98) :

Sur l'ile (les 5-6-7/4/98) :

Sur le bateau (le 7/4/98) :

 

contribution de david Ricol <David.Ricol@curie.fr>, 4 décembre 1997

J'ai effectué au mois de Novembre deux séjours ornithologiques avec un copain (Raphaël Jordan (CORA Hte Savoie)).

Voici le rapport du voyage à l'ILE D'OUESSANT.

ILE D'OUESSANT du 6 au 10.11.97

Conditions météorologiques : Période marquée par une série de perturbations, portées par un flux variant d'Ouest à Nord-Ouest. Vent fort surtout à partir du 7.11. Ciel très variable.

 

Nombre total d'espèces : 65.

contribution de Dominique Py <Dominique.Py@irisa.fr>, 13 Novembre 1997

La réserve naturelle des Sept-Îles,

premier site français pour les oiseaux marins

transcription d'un exposé de François Siorat*, LPO, 01/11/97

 

[Les URL indiquées correspondent à des photos du Bird Web]

[La liste ornithologie remercie M. François Siorat pour avoir autorisé cette publication]

 

L'archipel des Sept-Îles se situe dans les Côtes d'Armor (22), au large de Perros-Guirec. C'est la plus ancienne réserve ornithologique de France, créée en 1912 pour mettre fin aux hécatombes de macareux pratiquées par les chasseurs qui débarquaient sur l'île.

La taille des îlots va de quelques ares à quelques hectares (île Rouzic: 3 ha). On y trouve des populations d'oiseaux marins très concentrées, car ces oiseaux sont en général grégaires.

Le Fou de Bassan (Sula Bassana)

Ce qui frappe quand on arrive, c'est cette grande tache blanche sur Rouzic (de la neige en juillet !) qui est en fait la colonie de fous de Bassan. En France, on ne trouve ces oiseaux qu'aux Sept-Îles, c'est la seule colonie, avec 13 360 couples cette annnée. Les premiers fous se sont installés sur Rouzic en 1939, il y avait alors une trentaine de couples.

Pendant 10 ans, la population est restée stable, puis elle a explosé en 20 ans pour arriver à quelques milliers de couples. Dans les années 70-80, la croissance se ralentit, puis repart vers 86-87, actuellement la population augmente de 500 à 1000 couples tous les ans.

Le Fou de Bassan (Sula Bassana) http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/intro.html (en haut à gauche)

Il mesure 1,80m d'envergure, c'est le plus grand de nos oiseaux marins. Il est blanc avec le bout des ailes noires et du jaune sur la tête. L'oiseau n'est pas très mobile à terre mais vole et plonge très bien.

Son bec puissant lui permet de capturer des poissons de 20-25 cm.

La colonie est un habitat très dense. Le nid est composé d'algues et parfois de déchets divers (filets, plastiques) et consolidé par les fientes.

Le territoire de l'oiseau couvre un rayon de 80 cm autour du nid : tout ce passe à portée de bec se fait attaquer. Le nid est occupé soit par le mâle soit par la femelle (parfois les deux) tandis que l'autre oiseau est en train de pêcher. Les fous arrivent sur la colonie en février et repartent en septembre. Un jeune unique nait fin mai-début juin, il reste 12 semaines sur le nid. Il a ses premières plumes vers la sixième semaine. Les jeunes gardent leur plumage d'immature (noir et blanc) pendant quatre ans. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel. Durant ses 12 semaines sur le nid, le jeune n'a fait aucune tentative de vol. Le jour où il quitte le nid, il descend tant bien que mal jusqu'à la mer, puis s'éloigne à la nage et essaie d'apprendre à voler. Pour cela, il dispose d'une dizaine de jours de réserves graisse (il pèse alors 1kg de plus que l'adulte). Ses parents ne s'en occupent plus du tout. La moitié des jeunes finissent par mourir d'épuisement : s'ils ne savent pas voler, ils ne peuvent pas manger puisque le fou repère sa nourriture en volant à 20-30 m de haut et plonge pour attrapper les poissons. Si le jeune passe ce cap, le taux de survie est ensuite élevé : 80% la première année, 95% la troisième année, l'oiseau peut vivre 20-25 ans.

Une remarque pour les plaisanciers : tous les ans, des gens ramènent à la station ornithologique des jeunes ramassés à l'épuisette depuis un bateau ("il ne s'envolait pas") : surtout laissez-les en mer, c'est normal.

La situation est identique pour les autres colonies (une vingtaine) au niveau européen. La population totale est d'environ 250 000 couples, en augmentation car les sites sur lesquels ils nichent sont libérés de l'atteinte de l'homme. Au début du siècle se pratiquaient le ramassage des oeufs et des jeunes, et la chasse, activités maintenant terminées.

Cependant, ces couples ne nichent que sur un petit nombre de sites : l'espèce n'est pas en danger mais elle est vulnérable, il suffirait d'une marée noire à Rouzic pour détruire toute la colonie.

 

Le Guillemot de Troil (Uria aalge)

Il niche dans des corniches ou des éboulis, parfois au milieu des fous.

Aux Sept-Iles, on en compte 15 couples. La population totale en France est de 350 couples, en déclin depuis les années 1950, de même que les macareux et les pingouins : ce sont des espèces emblématiques,surveillées de près par la LPO et la SEPNB. On pense que 15 couples, c'est trop peu pour entretenir la survie d'une colonie. Il existe une notion de seuil :

On se pose donc des questions sur l'avenir des guillemots.

On voit rarement les jeunes de guillemots, ils sont plutôt cavernicoles et les jeunes se mettent à l'eau après une semaine, il est donc difficile d'estimer le succès de reproduction (nombre d'oeufs pondus, nombre d'éclosions, nombre de jeunes à l'envol).

 

La Mouette tridactyle (Rissa tridactyla)

Elle niche plus bas que les fous, dans les falaises verticales. On compte 25-30 couples, c'est une petite colonie. Il existe de grosses colonies en Bretagne (Cap Sizun) et en Normandie. Aux Sept-Îles, il y a très peu de jeunes à l'envol (cette année, aucun jeune à l'envol). Ceci est lié probablement à des dérangements par d'autres oiseaux et à des problèmes d'alimentation.

 

Le Pétrel fulmar ou Fulmar boréal (Fulmarus glacialis)

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/fulmar2.jpg

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/3fulm.jpg

Il niche dans des petites excavations, sur les corniches. Environ 100 couples, en augmentation de 1 ou 2 couples chaque année. Ils se sont installés dans les années 50, progressent sur les côtes bretonnes. Le fulmar a la particularité, pour se défendre, de cracher un liquide nauséabond sur l'intrus (c'est très désagréable pour celui qui vient compter les oeufs).

On explique son augmentation par les changements dans les pratiques de pêche :

le poisson est maintenant préparé et découpé en mer sur les navires, et les déchets sont rejetés en mer : les fulmars s'en nourrissent et en nourrissent aussi leurs jeunes.

 

Le Goéland argenté (Larus argentatus)

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/hergull.gif

Aux Sept-Îles, 3 800 couples. Il est présent partout en Bretagne, y compris dans les villes. Après l'explosion des années 50, la population s'est stabilisée au début des années 80 sur l'ensemble de la Bretagne, et maintenant elle décroit (-20% en 5 ans aux Sept-Iles). Cette tendance va se renforcer en raison de la politique actuelle de gestion des déchets et de la fermeture des "supermarchés à goélands" que sont les décharges à ciel ouvert.

Le succès de reproduction est faible : pour 3 800 couples il y a environ 12 000 oeufs dont seulement 5% aboutiront à un jeune à l'envol. On pense que ce faible taux est dû à un problème alimentaire.

Le goéland est un compagnon de l'homme : on les retrouve dans les villes parce qu'ils ont l'habitude de se nourrir des décharges et qu'il y a moins de prédateurs, ils exploitent aussi les rejets de la pêche.

 

Le Goéland marin (Larus marinus)

Environ 100 couples. Il est dépendant du goéland argenté et du goéland brun, notamment en période de reproduction : c'est un prédateur des oeufs et des jeunes. La population semble stable, mais sera amenée à baisser au fur et à mesure que celle du goéland argenté diminuera.

 

Le Macareux moine (Fratecula arctica)

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/puffins.gif

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/puffin-2.gif

C'est la star ;-) Il occupe les pelouses où il creuse (ou réutilise) des terriers de 1-2 m de longueur.

Actuellement, 250 couples là où il y en avait autrefois plusieurs milliers : la population est en chute catastrophique depuis les années 50, surtout à la suite des marées noires (1967 Torrey Canyon, 1978 Amoco Cadiz, 1980 Tanio).

En Bretagne, 90% de la population niche sur les Sept-Îles, elle est donc très vulnérable. Le macareux se nourrit de poissons, surtout des lançons, qu'il coince dans son bec. Le nombre de couples reproducteurs est stable, mais il y a très peu de jeunes à l'envol, sans qu'on en connaisse la cause exacte : il y a peu de prédateurs ou de dérangements. Il peut s'agir d'un problème alimentaire, ou bien de captures accidentelles dans les filets de pêche.

Peut-être aussi que le nombre de couples n'est pas suffisant (problème de seuil) pour que la colonie soit attractive et dynamique, pour que les relations sociales soient entretenues. La population de macareux au niveau européen est importante; plusieurs millions d'individus, ceux qui nichent en Bretagne sont en limite sud de leur répartition (comme les guillemots et pingouins).

 

Le Pingouin torda (Alca torda)

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/razbill.gif

Sa population chute depuis les années 50 pour les mêmes causes (marées noires).

On compte 30-50 couples en Bretagne dont 10 aux Sept-Iles. En Europe, il reste 250 000 couples qui rencontrent les mêmes difficultés, c'est un oiseau sur la liste rouge. Il niche dans les éboulis.

 

Le Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis)

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/shag.gif

On compte 350 couples, en augmentation de 10-20 couples par an. C'est le seul oiseau qui reste en hiver, avec le goéland argenté, tandis que les autres partent en mer.

 

Le Puffin des anglais (Puffinus puffinus)

Il niche dans un terrier dont il ne sort ou ne rentre que la nuit. On compte 130 couples. Il a été découvert aux Sept-Iles en 78, mais comme c'est un oiseau très discret, il était peut-être déjà présent auparavant.

Il colonise de nouvelles îles, en particulier celles qui ont été dératisées.

 

L'Océanite Tempête (Hydrobates pelagicus)

http://www.abdn.ac.uk/~nhi019/birdlists/pics/stormy2.gif

Il niche dans un petit terrier dont il ne sort ou ne rentre que la nuit.

On compte 15-20 couples, c'est une espèce en danger, les populations décroissent en Bretagne à cause des rats qui mangent des jeunes et même des adultes. Il diminue aussi aux niveaux européen et mondial, surtout en raison des micrommammifères tels que le rat.

 

La Sterne pierregarin (Sterna hirundo)

Nicheur irrégulier aux Sept-Iles, quelques couples une fois tous les 10 ans.

On ne sait pas pourquoi elle ne niche pas régulièrement (il y a de la nourriture, peu de dérangements). En 1997, une quinzaine de couples se sont installés en juin, il s'agit probablement d'une colonie qui s'était installée ailleurs, qui a été dérangée et qui s'est reportée sur les Sept-Îles.

Les sternes sont des espèces en danger, leur habitat naturel (les îlots) est soumis à une pression touristique très forte (en particulier, le développement du jet-ski) ce qui a entraîné la disparition des grosses colonies.

 

D'autres oiseaux qui, sans être des oiseaux marins, sont présents aux Sept-Iles

 

Les problèmes des oiseaux marins

Les tempêtes sont la première cause de mortalité. Il est difficile d'avoir des données précises sur cette mortalité.

Une autre cause, non naturelle cette fois, provient des hydrocarbures via les dégazages des bateaux qui nettoient leurs cuves en pompant de l'eau de mer et en rejetant l'eau mélangée avec les hydrocarbures.

Cette pratique entraîne de gros dégâts sur les macareux, les guillemots et les pingouins du fait de leur technique de pêche : ils nagent en alternant phases de plongée et phases en surface, si bien qu'ils risquent d'émerger au milieu d'une nappe d'hydrocarbures. En comparaison, un fou repère son poisson depuis le ciel : s'il y a une nappe d'hydrocarbures il ne verra pas le poisson et ne plongera pas. Par contre, les algues souillées, si elles sont ramassées par un fou, vont le salir.

Les marées noires sont un danger potentiel : un pétrolier qui viendrait se briser près des Sept-Iles entraînerait la disparition de 90% des oiseaux marins nicheurs.

Mais il existe des mesures de prévention : des "rails" pour les pétroliers et une surveillance du respect de ces rails.

De plus, un bateau en danger peut être remorqué sans l'accord de l'armateur (ce qui n'était pas le cas au moment de l'Amoco Cadiz, d'où l'accident).

Lorsqu'une nappe de mazout arrive sur une plage, il faut 20 ans pour que l'écosystème s'en remette. Avec les dégazages, il n'y a pas d'oiseaux englués comme avec les marées noires, mais ces dégazages ont lieu sans cesse et touchent surtout les oiseaux au large : leur plumage n'est plus imperméable, ils souffrent du froid, de l'épuisement, et meurent au bout de 15 jours mais ne s'échouent pas. S'ils sont touchés à 10-20 km des côtes, ils reviennent s'échouer, ils peuvent être ramassés par des promeneurs et amenés à la station.

La SEPNB a calculé que pour un oiseau échoué, il y a 10 oiseaux touchés, en mer, qui ne s'échouent pas. Donc, si on rapporte aux 300 à 700 oiseaux qu'on nous ramène à la station chaque année, cela fait plusieurs milliers d'oiseaux touchés en mer.

Les captures accidentelles dans les filets : il est difficile de quantifier avec précision ce phénomène, mais c'est une menace très importante, la première au niveau mondial (elle a été étudiée précisément dans le Pacifique). C'est une catastrophe en particulier pour les puffins, pétrels, albatros. Plusieurs milliers d'oiseaux disparaissent alors que le taux de renouvellement des populations est très faible. D'ici 15 ou 20 ans, il y aura certainement des espèces qui disparaitront du fait de ces techniques de pêche.

 

Le phoque gris

Pour terminer sur un animal qui n'est pas un oiseau : il y a une vingtaine de phoques gris présents aux Sept-Iles. Il n'en existe que deux colonies en France, les Sept-Iles et Molène-Ouessant (Finistère).

C'est une population stable, mais qui peut souffrir de la pollution par les hydrocarbures.


LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux

SEPNB : Société pour l'Etude et la Protection de la Nature en Bretagne

 

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