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poteaux et lignes électriques

 

 

Contribution de noemie grandjean, "éoliennes", 05 Sep 2003

Voici quelques indications sur le problème éoliennes/oiseaux Tout d'abord vous pouvez visiter le site suivant:
http://www.eoliennes.net/modules.php?op=modload&name=News&file=index
Ensuite lisez cet article de Mark Duchamp:

En tous les cas, cela veut dire une chose: on s'inquiète dans les couloirs du lobby éolien au sujet des révélations que j'ai publiées sur Internet:
http://www.iberica2000.org/Articulo.asp?CodArt=da1784
genocidio (en Español)
http://www.iberica2000.org/Articulo.asp?CodArt=da0804 bird
genocide (in English)
Le coup a porté, puisqu'ils s'inquiètent au point d'envoyer des "specialistes" enquêter aux USA et en Espagne, afin de publier de longs rapports tendencieux pour rassurer l'opinion et noyer le poisson.

Cela veut dire qu'il faut insister sur la mortalité des aigles ( a.royal, a.de Bonelli et circaète en particulier), des vautours, et de pratiquement tous les rapaces; et sur le danger pour les cigognes, les grues, les outardes (il y en a beaucoup en Espagne - je ne sais pas pour la France).

Les passereaux migrateurs, dont beaucoup voyagent de nuit, meurent aussi en grand nombre - les Anglais les appellent "migrating songbirds" c'est à dire les oiseaux chanteurs. C'est un sujet brûlant.

C'est peut-être la meilleure chance que nous ayions d'ameuter l'opinion publique. Souvenez-vous: il y a 7 ans environ, les progrès de l'éolien furent arrêtés net par deux rapports sur la mortalité des oiseaux en Californie (Altamont Pass) et en Andalousie (Tarifa). Ils ont surmonté l'obstacle, mais cela leur a coûté. Je n'ai pas encore contacté les organisations Françaises de protection de la nature, des oiseaux etc. Je ne sais pas si j'aurai le temps de le faire avant un ou deux mois. Si vous avez une minute, n'hésitez donc pas à les avertir vous-mêmes, leur donnant les deux URL's ci-dessus.
Courage et persévérance!
Saludos
Mark Duchamp
Porteparole, A.C.E.C.
Asociación Cultural y Ecologista de Calpe

Enfin pour en savoir plus vous pouvez rejoindre gratuitement le groupe de discussion euraptors.
Pour s'inscrire:euraptors-subscribe_A_yahoogroups.com et pour poster un message:euraptors_A_yahoogroups.com
Ce groupe a également mis en place le projet CORD pour rassembler des données sur la mortalité des oiseaux de proies en particulier concernant les éoliennes.N'hésitez pas à leur transmettre toutes vos données à ce sujet.
Bonne journée
Noémie

 

Contribution de Yves Gross, "Chevêche d'Athena", 6 Apr 2003

J'ai eu connaissance de chouettes chevêches, effraies et récemment étourneaux, tombés dans un conduit de cheminée.
Personnellement, j'ai mis un grillage à grosses mailles sur mes cheminées. Je vous signale aussi plusieurs noyades de chevêches et de moyen ducs dans des abreuvoirs (vieux bidons et autres ustensiles de fortune) dans les champs. NB Dans mon secteur la chevêche a disparu.
Autrefois commune, je n'en ai pas vu depuis une dizaine d'années.

Je confirme également le danger que représentent les abreuvoirs, où il arrive souvent que de jeunes chouettes chevêche se noient, n'ayant pas d'appui pour sortir du piège. Avec l'accord des propriétaires, il m'est arrivé de poser une simple planche en travers de l'abreuvoir (lorsqu'il s'agit par exemple d'une vieille baignoire...) ou de caler un bout de bois où l'oiseau peut s'agripper...
Tu nous signales que l'oiseau d'Athena a disparu de ta région depuis une dizaine d'années . Mais où se situe-t-elle dans l'hexagone ?
Ici, en Alsace, l'espèce était encore commune dans les années 80 (entre 1500 et 2000 couples) ; aujourd'hui, elle a quasiment disparu abattage des arbres creux, retournement des prairies, disparition des vergers, pesticides qui déciment les gros insectes, etc... la litanie est longue), mais une action tri-nationale, initiée au Kaiserstuhl (en Allemagne toute proche), prolongée dans le canton de Bâle en Suisse puis ici en Alsace "du sud" (France!) est en train de porter ses fruits. L'installation dans des lieux favorables de nombreux nichoirs type cylindre, financés en partie par le Conseil Général, semble stabiliser la population restante ; chez nos voisins d'Outre-Rhin, le nombre de nicheurs grimpe d'année en année (mais cela fait 15 ans qu'ils ont débuté leur action) et nous espérons attirer par ici les jeunes issus du noyau du Kaiserstuhl à la recherche d'un secteur favorable pour nicher. Mais c'est un travail de longue haleine, tandis que vergers et haies se réduisent à peau de chagrin....

 

contribution de Olivier Poisson, olivier.poisson@voila.fr, "poteaux télécom, pièges à chevèches...", 16 Jun 2000

At 22:57 15/06/00 +0200, "daniel VENTARD" "daniel.ventard@libertysurf.fr" wrote:
Quand je circule en voiture, je fais attention à ces poteaux et je n'en vois guère qui soient bouchés.
L'heureuse initiative des quelques ornithologues bourguignons serait- elle restée lettre morte auprès de l'administration des Télécoms ?
Qu'en est-il à l'heure actuelle ? Quelqu'un a-t-il des infos sur le sujet ?

Pour les poteaux Télécom, c'est souvent l'initiative des association de protection de la nature que les "bouchages" ont lieu. Je me souviens notamment pour la LPO Vienne qu'une personne en était chargé (avec sans doute une indemnité à la clef mais je ne sais plus versé par qui).
Il me semble également que France Télécom est maintenant largement sensibilisé au problème. Donc, en toute logique, il n'y a plus de poteaux creux. Encore un commentaire : les premier bouchon était en plastique et collés mais n'offrait d'une faible résistance dans le temps.
Je crois savoir que la technique s'est améliorée et que maintenant les bouchons sont en métal (et plus stable). Néanmoins tous les poteaux Télécom dangereux ne sont pas neutralisés mais il semble raisonnable de penser que leur nombre diminue.

EDF équiperait-il seulement les poteaux qui se voient de l'autoroute ?
Aurais-je bien vu ? Qui sait avec précision ?
daniel.ventard@libertysurf.fr
St-VALLIER, Saône et Loire

Bonne question. Pourquoi tous les pylônes EDF ne sont pas neutralisés et équipés d'effaroucheurs (puisque c'est de cela qu'il s'agit lorsque l'on parle de silhouette d'oiseaux) ?
Je vais tenter d'apporter une réponse à la question.

En premier lieu, la neutralisation coûte assez cher (sans parler seulement du matériel, il y a les moyens humains). Aussi pour être efficaces, les associations (LPO et CEEP notamment) ont déterminé avec EDF des zones prioritaires pour ce type d'intervention. Or, il est possible qu'une ligne électrique traverse un marais où nichent des cigognes avant de poursuivre vers des champs (par exemple). Dans ce cas, il est judicieux de neutraliser les pylônes de la zone concernée (le marais mais pas les champs) puisque c'est la qu'on prévoit une mesure de conservation pour cette espèce. C'est le cas de l'Aigle de Bonnelli en Provence.

Autre cas de figure, on neutralise en priorité certains types de pylônes plus dangereux que d'autres. Même si à première vue un pylône électrique est un "poteau" avec des fils, ils ne sont pas tous équivalents quant au danger qu'ils représentent pour les oiseaux.
Or, on peut retrouver dans une même ligne plusieurs types de poteaux (ou pylônes).

Enfin dernier point, certaines parties de lignes sont équipées parce qu'elles sont effectivement dangereuses, c'est-à-dire qu'on a retrouvé à proximité bon nombre de cadavres d'oiseaux électrocutés. Et c'est donc par petits bouts que l'on neutralise ces lignes comme cela est suggéré plus haut.

Mais je souhaite ajouter sur ce point une hypothèse plus personnelle.
J'ai également constaté (depuis plusieurs années) que certaines lignes étaient neutralisées très localement et à proximité des routes et pas ailleurs. Dans ces cas là, il n'est peut-être pas impossible que l'on ai retrouvé beaucoup d'oiseaux morts à cause :
- de la facilité d'accès sous les lignes,
- mais surtout des oiseaux victimes de la route (et de voitures) !

Je n'ai pas eu connaissance de la vérification de cette hypothèse. Pour s'en convaincre, il suffit de compter le nombre d'oiseaux morts sur certaines routes (parfois c'est une véritable hécatombe, 5-6 au kilomètre !). Il est donc possible que ces "fausses victimes" des réseaux puissent tromper les gens d'EDF ou de la protection de la nature.
Et ceci d'autant plus qu'il y rarement des médecins légistes dans leurs rangs, ni des spécialistes des électrocutions (déterminer la cause de la mort sur des cadavres grouillants de vermines en repousse plus d'un).

Olivier POISSON
LPO Vienne

 

contribution de daniel VENTARD, daniel.ventard@libertysurf.fr, "poteaux télécom, pièges à chevèches...", 15 Jun 2000

Il y a quelques années, l'AOMSL (association ornithologique et mammalogique de Saône et Loire) avait fait une action pour boucher les poteaux de téléphone métalliques qui étaient (sont) un piège mortel pour nombre d'espèces nichant dans les cavités (chouette chevêche Athene noctua en particulier).
Quand je circule en voiture, je fais attention à ces poteaux et je n'en vois guère qui soient bouchés.
L'heureuse initiative des quelques ornithologues bourguignons serait-elle restée lettre morte auprès de l'administration des Télécoms ?
Qu'en est-il à l'heure actuelle ? Quelqu'un a-t-il des infos sur le sujet ?

Autre histoire de poteaux: sur l'autoroute A80 entre Pouilly en Auxois et Dijon, une ligne à haute tension longe l'autoroute sur quelques kilomètres. Le sommet des pylones est équipé d'une silhouette de rapaces en tôle, protection pour les oiseaux d'une éventuelle électrocution. Mais si on suit des yeux la ligne dans le lointain, il semblerait que cet équipement ne soit pas systématique. EDF équiperait-il seulement les poteaux qui se voient de l'autoroute ? Aurais-je bien vu ? Qui sait avec précision ?
daniel.ventard@libertysurf.fr
St-VALLIER, Saône et Loire

 

contribution de Olivier Poisson, olivier.poisson@voila.fr, "Poteaux EDF", 14 Jun 2000

Voici, en compléments d'information d'un mail que je vous ai parvenir il y a un an, un lien sans doute intéressant dans le domaine :
1 - La Crau : Vers un projet de Réserve Naturelle...
2 - Etude de la mortalité avienne contre le réseau électrique moyenne tension en Crau

http://members.aol.com/ceep/crau.htm

La dernière partie dit quelques mots sur une action menée en provence du fait d'une collaboration entre le CEEP et EDF. Sur place, j'ai pu constater de nombreuses mesures en faveur des oiseaux (sans aucun doute pour la protection des espèces très fragiles de la région).

 

contribution de Olivier POISSON, olivier.poisson@voila.fr, "Pylones électriques", 26 Aug 1999

Les accidents imputables aux poteaux (et lignes) EDF (et électriques d'une manière générale) peuvent être classés en deux catégories : les collisions et les électrocutions. Les collisions se produisent en vol et n'impliquent pas nécessairement l'électrocution de l'oiseau. Réciproquement les électrocutions peuvent se produire lorsque l'oiseau est posé sur un poteau ou une ligne. L'existence, d'accident combinant les deux cas, est envisageable, et laisse encore moins de chance aux oiseaux.

L'impact des ouvrages électriques sur certaines espèces dépend de l'espèce (taille, comportement,...) et de la nature de l'ouvrage électrique. Les grands oiseaux (rapaces et cigognes) notamment migrateurs sont souvent victimes de collisions avec les lignes (c'est pas nouveau). Il est à penser que la nature quasi horizontale des lignes ne leur permet pas de les distinguer du paysage, mais aussi que leur nature quasi unique de prédateur ne les incite pas à être méfiants. De plus, du fait de leur taille, ils sont plus facilement que les autres oiseaux susceptibles de mettre plusieurs parties de leur corps en contact avec des potentiels différents (entre deux lignes, entre une ligne et le poteau). Il faut ajouter pour les rapaces que leur statut de prédateur les incite à rechercher les positions les plus élevées que représentent souvent les pylônes. Ils sont donc plus exposés aux risques électriques.

Pour les ouvrages électriques, les données sont presque inexistantes quant à leur impact sur l'avifaune. Les électriciens sont rarement des ornithologues, et les ornithologues pas souvent des électriciens ! Mais, certains ouvrages sont réputés pour être très meurtriers en ce qui concerne la majeur partie du réseau électrique français : les structures "rigides", (lorsque les lignes sont physiquement au-dessus des isolateurs, on rencontre ce type de structure en moyenne tension), les éclateurs moyenne tension (système permettant d'éliminer le courant de foudroiement), les interrupteurs aériens moyennes tension (qui ressemblent à un enchevêtrement de tiges métalliques), une structure suspendue (lorsque que l'espace, entre le haut du poteau moyenne tension, centré à quelques dizaines de centimètres sous la ligne est trop petit, ce qui n'est pas systématique), et le transformateur haut de poteau (qui ressemble à un caisson accroché en haut des poteaux moyenne tension et dont trois lignes électriques le relient aux lignes passant au-dessus). Je suis désolé pour cette avalanche de terme un peu technique, mais c'est le prix à payer pour savoir de quoi l'on parle. Aussi pour remédier aux collisions et électrocutions, des systèmes avifaunes peuvent être mis en place :

1-Les effaroucheurs sont des effigies de rapaces installées sur les pylônes pour convaincre certains oiseaux de s'éloigner. L'efficacité ne semble garantie qu'auprès des proies naturelles des rapaces que représente la silhouette en question. Il risque d'y avoir quelques difficultés avec un Faucon pèlerin ou une cigogne !

2-Les balises sont destinées à signaler aux oiseaux la présence des lignes (comme les sphères destinées aux pilotes que l'on peut voir sur les lignes électriques à proximité des aéroports). Les systèmes de dissuasion ont pour but de convaincre les oiseaux de se poser ailleurs que sur la structure en question. Il existe des tiges verticales et des spirales. Des perchoirs permettent d'augmenter la distance entre la structure électrique et l'oiseau.

3-Des dispositifs d'isolations isolent certaines parties d'un pylône, et évitent ainsi que l'oiseau soit en contact avec deux potentiels différents. Des structures étudiées spécialement pour rendre inconfortable la pose de l'oiseau sur la structure (pente trop forte).

Toutes ces informations datent de 1993, et sont extraites de l'étude financée par EDF GDF Service Vienne et Sèvres, intitulée "Zones sensibles avifaune" et menée en collaboration avec les régies d'électricité de la Vienne et des Deux-Sèvres, la LPO Vienne et le groupe ornithologique des Deux-Sèvres. Les éléments concernant les systèmes avifaunes ont sans doute besoin d'être mis à jour. Le rapport doit être disponible auprès de la LPO Vienne (à Poitiers) sinon j'en possède un exemplaire.

Il faut savoir que la politique d'EDF en matière de neutralisation des lignes dépend de la structure à laquelle elles appartiennent. Visiblement, EDF s'est engagée à neutraliser 722 points meurtriers d'ici un an (ce qui fait l'objet entre autre d'une campagne de publicité). Toutefois, il faut bien savoir que les lignes électriques ne sont pas faites pour électrocuter les oiseaux. Et si les ornithologues semblent penser que ces accidents semblent passer presque inaperçus aux yeux des d'EDF, il est prouvé que ce type d'incident détériore la qualité de fourniture (absence de tension pendant quelques instants qui se répercutent sur tout le réseau aval) et éventuellement nécessite l'intervention d'une équipe de dépannage : dans les deux cas ce n'est pas gratuit !

Olivier POISSON
LPO Vienne

 

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