archives du forum de discussion « Ornithologie »

la chasse 2

 

contribution de "François BOCA",>, "Au voleur ...d'oeufs!!!", 8 mai 1999

Je vous fais part d'une "observation" comme on voudrait en faire moins souvent.

Suite aux fortes précipitations de cet hiver, 2 zones à Vermelles (Pas de Calais) sont inondées. C'est un des meilleurs sites à limis du Bassin minier. J'essaye de suivre le site le plus souvent possible.

Il y a 15 jours, 2 personnes entrent dans la pature innodée et commencent à se servir dans les nids de foulques. Je retourne à la voiture, planque la longue vue et les jumelles pour effacer l'étiquette "escrologiste" et accoste ces gens.

"C'est pour mettre sous couveuse 28 jours et reimplanter des foulques dans mon étang" qu'il me dit. Je crois plutôt qu'il voulait faire des oeufs durs avec 28 jours d'incubation!!! En plus chapeau si il arrive à elever les jeunes.

Aprés quelques minutes de "conversation" je part...en relevant la plaque d'immatriculation.

Tout ça pour vous dire de ne pas hésiter à contacter les gardes ONC si vous constatez des infractions. "Le mien" était trés sympathique, trés compétent en ornitho, et trés respectueux de la loi. (Il est meme passé à l'AG du GON pour les Nordistes et va même m'envoyer ses données de Vermelles). Les gardes ne sont plus sous les ordres des présidents de fédération de chasse mais sont rattachés au ministère de l'environnement.

D'ailleurs ils voudraient changer leur nom en garde de l'environnement car ils ne s'occupent pas que de chasse : dépots d'ordures, peche, flore....enfin tout ce qui touche à l'environnement.

 

contribution de esnault <esnault@epi.roazhon.inra.fr>, "Chasse et migrateurs", 5 mai 1999

Je viens de lire, dans le magazine Combat Nature du mois de mai, une nouvelle qui fait plaisir. En effet, la Grèce a avancé la fermeture de la chasse aux oiseaux migrateurs aux 31 janvier (information qui aurait été fournie au ROC par son homologue grec).

La France va être bien seule pour défendre une position de plus en plus inconfortable au sein de l'UE...

A+

Maxime

contribution de "Francis Desjardins" <fdesjard@club-internet.fr>, "Et de 16 ...", 2 février 1999

Le tribunal administratif de Châlons en Champagne a cassé l'arrêté fixant la date de clôture de la chasse aux oiseaux d'eau au 28 février en Haute Marne (Champagne Ardenne). C'est à ma connaissance le 16eme département ...  Francis Desjardins

contribution de domdupont@nordnet.fr à ecologie-l@ras.eu.org, retransmise par vannier@apro.fr sur la liste ornithologie, "Communiqué de presse", 25 janvier 1999

Ce vendredi 22 janvier 1999 à 14 heures 30, une délégation d'une centaine de chasseurs a fait irruption dans les locaux de la Maison de la Nature et de l'Environnement à Lille, pour "visiter" les lieux.

Visiblement cette grosse délégation était venue chercher l'affrontement.

Nous avons demandé aux forces de l'ordre qui suivaient le cortège de manifestants de faire évacuer les locaux.

La MNE est un réseau régional de 81 associations agissant autour de l'Environnement Naturel et Social.

http://asso.nordnet.fr/mnelille

Des associations de ce réseau, Nord Nature, Groupe Ornithologique du Nord, ODAS, pour ne citer qu'elles, sont fortement impliquées dans un combat pour faire respecter les directives européennes quand à la chasse, notamment sur la réserve du Platier d‚Oye.

Cette réserve naturelle a été créée par le décret N°87-533 du 9 juillet 1987 dont l'article 8 précise : "l'exercice de la chasse est interdit". Les chasseurs continuent de pratiquer néanmoins la chasse à la hutte plus de 7 mois par an, tuant illégalement plusieurs centaines d‚oiseaux chaque année dans la réserve.

Cette affaire pourrait bientôt coûter à la France une condamnation de la Cour de Justice des Communautés Européennes. Pour dénoncer ce scandale et mettre publiquement les autorités devant leurs responsabilités, de nombreuses associations ont décidé d'organiser de nouveau une manifestation dans la Réserve Naturelle du Platier d'Oye. Elles demandent l'arrêt des pratiques de chasse illégale (Rassemblement le dimanche 24 janvier à 1 0 heures devant l'observatoire principal).

Nous nous étonnons des méthodes antidémocratiques des chasseurs qui viennent une nouvelle fois de s'illustrer avec cette opération coup de poing. Nous ne pouvons que déplorer l'agressivité déployée dans nos locaux et les menaces proférées à l'encontre de leur intégrité.

La démocratie ne peut tolérer de tels agissements.

Danielle POLIAUTRE
Présidente de la MNE - Lille

contribution de "Philippe Dumas" <phdumas@club-internet.fr>, "c'est la guerre", 23 janvier 1999

Ce matin, faisant un tour dans mon jardin, j'ai découvert un Gingko Biloba (âgé de 4 ou 5 ans, le tronc fait à cet endroit 3 cm de diamètre) coupé en deux.

Après avoir observé la cassure, il semble que celle-ci ait été faite par une décharge de plombs quasiment à bout portant.

Il faut savoir, en plus que notre terrain est, en plus, réserve de chasse (refuge LPO, jardin d'oiseaux), tout ayant été fait en règle, société de chasse, mairie, etc prévenus, parution dans le journal local.

Je vais de ce pas à la Gendarmerie.

C'EST LA GUERRE.

A bientôt
Philippe
http://perso.club-internet.fr/phdumas/
phdumas@club-internet.fr

 

réponse de Le Huitouze Serge <lehuitouze@thmulti.com>, "RE: Question", 4 janvier 1999

Ouïe, ouïe, on commence l'année avec un sacré problème...

Je me souviens d'avoir fait signé une pétition il y a plusieurs années concernant justement les problèmes de propriétés privées et de chasse. Plus précisément, il s'agissait de pouvoir interdire sa propriété aux chasseurs, ce que la loi Verdeille ne permettait pas.

L'argument juridique (important pour le témoignage ci-dessous) était le droit à la propriété privée que niait (et nie toujours) la loi Verdeille.

En général, les gens signaient ladite pétition, mais une personne, par ailleurs randonneur et impliqué dans des associations de randonnée, refusa de la signer.

J'étais un peu surpris, et son explication m'a laissé un sale goût dans la bouche, que j'ai gardé depuis.

En substance, il disait qu'il était tout à fait d'accord sur la possibilité d'interdire son terrain aux chasseurs, mais était plus que réticent à une attaque des textes existants selon l'angle du droit de la propriété privée : en tant qu'actif dans une assoc de randonneurs, il pouvait constater la dérive de plus en plus prononcée vers la fermeture du domaine privé aux chemins de randonnée.

Pour lui, les arguments avancées pouvaient très bien être utilisés pour entraver encore plus l'exercice de la randonnée.

Pour revenir à ta question, on ne peut que constater que seuls les chasseurs peuvent effectivement se déplacer sur des propriétés privées.

Et j'ai bien peur que le jour où ces privilèges discutables seront supprimés, l'on assistera à encore plus de clôturage de propriétés avec encore moins de liberté de mouvement pour les utilisateurs "pacifiques" de la nature.

Je crois que l'on se dirige de plus en plus vers une organisation des territoires à l'américaine (voir ci-dessous). Je ne fréquente pas beaucoup les côtes méditerranéennes françaises, mais d'après ce que j'en ai entendu, l'accès à la nature ordinaire est assez difficile.

Pour finir, quelques impressions personnelles sur les US.

J'ai passé un peu de temps aux Etats-Unis et au Canada (ouest), où l'on ne rigole pas (mais alors pas du tout) avec la propriété privée.

La conséquence en est que les activités de nature, comme celle qui nous réunit ici, ne peuvent plus se faire qu'à certains endroits : des domaines privés spécialement faits pour cela, les zones protégées (parcs nationaux, provinciaux, ...), et surtout les ... bords des routes.

C'est vraiment super bucolique de s'arrêter au bord d'une route, de sortir sa longue-vue et d'observer la vie sauvage avec les pick-up à moteur de 2l ou 3l qui passent en trombe à 3 mètres de vous...

Après cette note (plutôt) pessimiste, est-ce que quelqu'un a des idées sur comment on pourrait éviter que ça n'arrive dans nos contrées ?

--Serge

 

complément de Sylvain Henaff <henaff@tonton.univ-angers.fr>, "Re: La France et ses chasseurs condamnée une 2ème fois ?", 18 décembre 1998

Attention, cette fois il s'agit de la Cour européenne des Droits de l'Homme et non de la cour de justice européenne. Voir à

http://www.dhcour.coe.fr/default.htm

Puis faire une recherche en cochant toute les possibilités avec comme mot de recherche :

Chassagnou

 

message de Frederic MALHER <FredMalher@compuserve.com>, "La France et ses chasseurs condamnés une 2ème fois ?", 17 décembre 1998

D'après "Libération" de ce matin (17/12), la France risque d'être condamnée une 2ème fois pour une loi sur la chasse par la Cour Européenne : la "loi Verdeille" est dans le collimateur( c'est la loi qui oblige tout propriétaire de terrain de moins de 20 ha d'adhérer à l'ACCA et à laisser chasser les "glorieux nemrods" sur leur terrain .

Deux obligations qui seraient contraires aux droits de l'homme (vous savez, il y a 50 ans . . . . )

Que pensent nos glorieux chasseurs(dont l'amateur d'oie des neiges ! ) de cette (mauvaise ?) nouvelle et de mon idée de faire payer aux fédérations de chasse les amendes auxquelles la France sera condamnée pour avoir fait plaisir à 90 présidents de Fédé. departementales de chasseurs et leurs membres dévoués ?

 

contribution de Jean-Yves PIEL <75064.3651@compuserve.com>, "Le poids demographique", 12 décembre 1998

UNE ESPECE DEPENDANTE DE SON POIDS DEMOGRAPHIQUE ?

Les mauvais élèves du fond, ceux qui s'épanouissent près du radiateur, peuvent-ils timidement lever le doigt après être prudemment restés dans leur coin pour ne pas essuyer les tirs croisés de ces derniers jours, provenant des plus actifs de la classe des « tenants de l'environnement » ?

Je vais me permettre de revenir un peu en arrière, à l'époque où il s'est agi de se manifester auprès de nos chers élus pour leur demander, une fois n'est pas coutume, de sortir de leur torpeur et de leur long hivernage pour enfin prendre une position responsable sur la chasse aux oiseaux migrateurs et regarder en face le monde que nous préparons à notre descendance. Nous avions fait à cette occasion, Patricia et moi, un réquisitoire sans doute un peu dur à digérer pour les adeptes de la chasse ; sans renier ce texte le moins du monde, nous avions cependant réalisé que « des chasseurs étaient parmi nous ». Il nous semble maintenant, avec un peu de recul, que même ces chasseurs là, ces « chasseurs-proches-de-l'environnement » ne peuvent et ne doivent pas être tous mis dans le même sac ; cette confusion risquerait de nous coûter cher si nous ne savons pas distinguer « l'ennemi principal », pour plagier un théoricien de l'histoire et socio-économiste bien connu.

Plus concrètement, notre texte a provoqué une seule réaction, celle de nos cousins québecquois Gérard et Lucette, chasseurs-pêcheurs-cueilleurs de leur état et amoureux de la « nature ». Nous n'avions d'abord pas réagi à leur émoi, nous avions laissé décanter nos propres réactions primaires, et une fois les remous calmés, nous les avons contactés pour essayer, le plus honnêtement possible, d'en savoir un peu plus sur leurs motivations et leur vision du monde. Nous avons pu constater de part et d'autre que nous avions en gros les mêmes objectifs (la sauvegarde de l'environnement dit « naturel ») mais que nous n'étions pas d'accord sur certains moyens d'y parvenir et sur la place qui doit être accordée au genre humain (comme certains d'entre nous l'ont justement souligné, nous évoluons dans un milieu aux contraintes différentes et nous avons de ce fait des préoccupations et des priorités dissemblables des deux côtés de l'Atlantique).

Est-ce une raison suffisante pour ne pas échanger nos points de vue et surtout confronter notre expérience, nos échecs et nos succès en la matière ?

Pour notre part, nous aimerions continuer à correspondre avec eux, tout en sachant pertinemment que si le jour idéal arrive, celui où il ne restera plus que des chasseurs de leur trempe (il nous aura fallu éliminer auparavant les 98 ou 99% des maniaques de la gâchette), il faudra forcément admettre alors que nos divergences devront être mises sur la sellette et que notre joli front commun d'aujourd'hui contre l'obscurantisme et l'irresponsabilité de nos contemporains écervelés (et il ne s'agit pas seulement du chasseur moyen qui sait tout) devra être à nouveau négocié à partir de bases nouvelles.

Justement à propos de ceux qui savent tout ! Désolé amis miroiseurs, mais votre grande expérience en matière d'observations de nos amis emplumés m'a laissé un peu perplexe parce qu'elle cache quelquefois, me semble t-il, des faiblesses ou des oublis importants sur des secteurs connexes ; certaines de ces faiblesses pourraient devenir l'arbre qui cache la forêt, aboutir à des positions aussi peu défendables que celles des chasseurs et en tous cas nous amener à mal gérer notre lutte contre la chasse. Aussi laissez-moi vous dire que le seul qui m'ait semblé s'en tenir à une position juste dans tout ce tintamarre est DAVID LALOY, même si ses courts propos par ailleurs autorisés, avaient un petit air musclé.

Pourrait-on justement se pencher un peu plus et travailler sur nos connaissances (ou méconnaissances) communes du comportement et de la dynamique des populations dites « naturelles » (vous vous en êtes aperçus, je n'aime pas ce qualificatif souvent utilisé, car il me semble biaiser la réalité) ? Cela nous permettrait sans doute de faire face de manière plus solide à l'argumentation du parti chasseur, muni de ses clichés et de son comportement totalitariste. Faut-il par exemple laisser faire le massacre des Laridés dont les effectifs sont jugés indésirables par certains acteurs socio-économiques des côtes françaises, ou faut-il se poser des questions sur la cause de ces débordements démographiques et peut-être aboutir à une meilleure gestion de nos poubelles et de nos déchets, sans pour autant utiliser des moyens de camps d'extermination. Je vais sans doute semer le scandale et l'opprobre, mais ne peut-on pas dire aussi que les Indiens d'Amérique ont été exterminés pour que les nouveaux arrivants européens puissent vaquer à leur occupations économiques en toute quiétude ? Ne peut-on pas dire d'une manière plus générale que l'homme n'a plus qu'une solution en tête dès qu'il est un tant soit peu gêné dans ses activités l'ERADICATION.

« A partir du moment où une espèce devient dépendante de son poids démographique, elle exerce une action structurante sur les milieux qu'elle fréquente et sur leur biodiversité » est une réflexion qui m'a été fournie par Gérard et Lucette dans un article écrit par le biologiste Marcel Laperle reflétant une inquiétude toute humaine sur la prolifération de la Grande oie des neiges. Elle pourrait être le point de départ d'une réflexion de nous tous, non seulement sur la meilleure manière de défendre nos oiseaux, mais aussi sur le comportement de la population humaine.

Vous pensiez que c'était ma conclusion ? Eh bien! non, je vais encore vous casser les pieds avec mon bavardage. Les fora Avimonde et Ornithologie ont été le théâtre de débats sanglants sur des sujets que, pour ma part, je considérerais comme majeurs ; certains d'entre nous ont essayé de calmer le jeu, d'autres se sont sentis agressés au plus profond d'eux-mêmes, d'autres encore ont voulu strictement en revenir à des activités moins déstabilisantes comme l'observation d'un oiseau intéressant; je pense quant à moi que tout cela n'est rien que de plus normal, et qu'il faut accepter la manifestation d'une agressivité contenue en chacun de nous, surtout quand il s'agit d'un sujet pour lequel beaucoup d'entre nous ont laissé des plumes, sans vouloir faire de mauvais jeu de mots.

Dommage que l'on n'ait pas les moyens de faire une synthèse succincte de tout cela, d'en extirper des thèmes porteurs, qui permettent une réflexion approfondie à tous niveaux. Je trouve déjà formidable que des bonnes volontés parmi nous, nous permettent de bénéficier de ce forum de discussions et que d'autres encore aient créé des sites Internet utiles, comme celui sur les hybrides.

Encourageons-les en ne retenant que les points positifs des aventures de ces derniers jours pour ne pas prêter le flanc à la majorité des chasseurs qui sont des ennemis imbéciles certes, mais pas assez pour ne pas profiter de l'aubaine que nous pourrions leur offrir.

La conclusion cette fois, c'est sûr ! ! ! Allons-y, offrons nous le luxe de sourire un peu de la grande sagacité des chasseurs (encore une fois, je ne parle évidemment pas des rares exceptions qui confirment la règle) ; cette fois-ci, ce sera au dépens des chasseurs égyptiens, pas forcément plus mauvais que les autres. Savez-vous qu'à cause des tempêtes de sable et de poussière du printemps en Egypte, « la Bergeronnette arrive printanière (flava) en automne et perd ses belles couleurs au printemps pour repartir grise (alba) vers l'Europe ». Même les Pharaons n'y auraient pas pensé ! ! !

Amitiés à tous et ne vous gênez surtout pas pour argumenter, même méchamment ! Pas de problème, on peut absorber !

Patricia et Jean-Yves Piel
Le Caire - Egypte

réponse de Sylvain Henaff <henaff@tonton.univ-angers.fr>, "Re: Chasse, nature et....", 8 décembre 1998

> cultivateurs. La chasse n'est sans dote pas le seul moyen de
> régulation, mais il est faut de prétendre que l'auto-régulation règle
> tous les problèmes. On ne peut certainement pas parler d'évidence
> écologique simple.

Tu cites là un exemple où les préoccupations des agriculteurs et les intérèts des chasseurs se rejoignent. Il s'agit d'un problème de conservation d'une activité économique tout à fait légitime mais pas d'un problème de conservation de la nature. De plus, une mauvaise gestion de la chasse peut etre catastrophique pour certaines exploitations agricoles. L'explosion des dégats de grand gibier en France est directement lié au monopole de décision qu'ont les chasseurs dans le domaine de la faune sauvage. A lire à ce sujet :

http://www.inra.fr/dpenv/spitzc33.htm

 

réponse de Dominique Py <Dominique.Py@irisa.fr>, "Re: Chasse, nature et....", 8 décembre 1998

> From: "Jean Laporte" <jlaporte@mediom.qc.ca>

> Au Québec, les terres agricoles occupent à peine 5% du territoire ...

Ce qui me gêne, c'est l'hypocrisie du discours tenu par *certains* chasseurs/pêcheurs : on part d'un problème recevable en soi (comment limiter les dommages causés aux activités humaines par les espèces sauvages), qui mérite d'être étudié sérieusement et de recevoir des réponses au cas par cas (prévention, indemnisations, destructions en dernier recours), et on arrive à un discours du type "on chasse les oies sauvages, mais c'est pour leur bien".

Le détournement de la loi sur les nuisibles en France est un autre exemple flagrant de ce type de glissement pervers.

Les choses gagneraient à être dites clairement dès le départ.

 

réponse de "Jean Laporte" <jlaporte@mediom.qc.ca>, "Re: Chasse, nature et....", 8 décembre 1998

Au Québec, les terres agricoles occupent à peine 5% du territoire et sont pour l'essentiel concentrées dans les plaines basses du Saint-Laurent, qui accueillent aussi 80% de la population humaine.

L'explosion des populations d'oies des neiges se répercute sur les champs cultivés autour, avec des résultats désastreux pour les cultivateurs. La chasse n'est sans dote pas le seul moyen de régulation, mais il est faut de prétendre que l'auto-régulation règle tous les problèmes. On ne peut certainement pas parler d'évidence écologique simple.

Même phénomène avec les cormorans à aigrettes dont la fiente est en train de détruire tout l'écosystème des îlots du Bas St-Laurent, au détriment d'espèce menacées come le Râle jaune, entre autres..

J'aimerais que les réponses soient aussi simples que vous semblez le croire, mais la réalité est plus complexe.

Ceci n'est pas une apologie de la chasse. La problématique de la chasse est tout à fait différente en Europe et en Amérique du Nord.

Jean Laporte

 

réponse de Sylvain Henaff <henaff@tonton.univ-angers.fr>, "Re: Chasse, nature et....", 8 décembre 1998

Il existe des phénomènes naturels : prédation, baisse du taux de reproduction qui permettent de limiter l'expansion (démesurée (sic): quelle est l'unité de mesure ?) d'une espèce sans conduire à son "autodestruction". L'homme n'est pas indispensable à la survie des espèces animales, la nature non-humaine se débrouille très bien toute seule.

Pourquoi essayer de justifier le plaisir que procure l'acte (et cela n'est pas a priori pour moi péjoratif) de chasse par un quelconque devoir écologiste ? Je ne connais pas un seul chasseur qui dise le Samedi soir :

"C'est pas de chance, demain matin j'vais pas pouvoir faire la grasse mat avec ma bourgeoise, faut qu'j'aille gérer la nature !"

Sylvain

P.S.: Un conseil de lecture : "l'éventail du vivant" de Stephen Jay Gould.

 

réponse de David Laloi <laloi@jouy.inra.fr>, "Re: Chasse, nature et....", 8 décembre 1998

Quand la nourriture devient limitante, sur les lieux de reproduction ou ailleurs, les populations s'auto-regulent tres rapidement. Il s'agit d'une EVIDENCE ECOLOGIQUE SIMPLE, je dirai meme volontier primaire si je ne preferai garder ce terme pour qualifier ceux qui ne comprennent pas cette regle

Qu'on se rassure la nature est bien faite (mieux en tout cas que l'esprit de certains individus se pretendant 'responsabilises') : l'accroissement naturel d'une espece naturelle n'a jamais conduit a une auto-destruction

Quand un facteur devient limitant (que ce soit la nourriture ou autre chose, comme par exemple le nombre de sites de reproduction) l'accroissement naturel diminue de lui-meme par des effets naturels tels que la diminution de la fecondite, l'augmentation de la mortalite naturelle, etc...

Alors retournez faire un peu d'ecologie avant de pretendre que la chasse doit etre maintenue pour des raisons ecologiques (il y a sans doute des arguments moins ridicules pour proner une chasse qui serait vraiment responsable, mais je constate une fois de plus qu'on en est tres tres loin)

 

dépêche AFP relayée par Dominique Py <Dominique.Py@irisa.fr>, "Date clôture chasse oiseaux migrateurs", 3 décembre 1998

Date de clôture de la chasse aux oiseaux migrateurs: annulation requise devant le tribunal administratif de Grenoble

GRENOBLE, 2 déc 98 (AFP) - Le commissaire du gouvernement, qui s'exprimait, mercredi, devant le tribunal administratif de Grenoble, a conclu à l'illégalité d'un arrêté du préfet de l'Isère, fixant la date de clôture de la chasse aux oiseaux migrateurs au 28 février.

Le préfet a appliqué la loi du 3 juillet 1998, qui allonge la période de chasse aux oiseaux sauvages.

Le commissaire du gouvernement a estimé que "la loi est incompatible avec les directives européennes". Il a conclu à l'annulation de l'arrêté pris le 21 juillet 1998 et demandé au tribunal qu'il ramène la date de clôture au 31 janvier pour le gibier d'eau et les oiseaux migrateurs.

Le tribunal administratif a mis son jugement en délibéré sans fixer de date.

 

dcontribution de Sylvain Henaff <henaff@tonton.univ-angers.fr>, "MIDDAY EXPRESS", 2 décembre 1998

02 / 12 / 98

La Commission décide de saisir la Cour de justice de deux recours contre la France pour manquement à la Directive "Oiseaux sauvages"

La Commission européenne a décidé d'introduire devant la Cour de justice européenne deux recours contre la France en application de l'article 169 du traité de l'Union européenne pour manquement à certaines dispositions de la Directive communautaire "Oiseaux sauvages" (directive 79/409/CEE du Conseil du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages).

Les décisions prises à l'encontre de la France relèvent de deux procédures d'infraction distinctes.

La première a trait aux dates d'ouverture et de clôture de la chasse régies par la loi française de 1994. La Commission considère en effet que la législation française ne permet pas de garantir l'entière protection de certaines espèces d'oiseaux sauvages pendant leur trajet de retour vers leur lieu de nidification ainsi que pendant les périodes de reproduction et de nidification.

La seconde procédure découle du fait que, pour quatre espèces d'oiseaux sauvages particulières, la France n'a pas repris dans sa législation la série de prescriptions prévues par la Directive pour toutes les espèces d'oiseaux sauvages.

dépêche AFP relayée par Sylvain Henaff <henaff@tonton.univ-angers.fr>, "Ardèche", 12 novembre 1998

"Guerre" du pigeon ramier en Ardèche:

recours d'associations contre l'Etat

LYON, 12 nov (AFP) - Des associations écologistes qui s'opposent depuis plusieurs années aux chasseurs de pigeons ramiers en Ardèche, ont déposé un recours devant le tribunal administratif, réclamant plus de 800.000 francs à l'Etat en raison de son inaction...

Le Centre ornithologique Rhône-Alpes (CORA) et la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA) sont propriétaires, depuis 1987, d'un terrain de trois hectares au col de l'Escrinet, lieu d'affrontements périodiques entre écologistes et chasseurs.

Le col de l'Escrinet, situé entre Aubenas et Privas, est l'un des lieux les plus importants d'Europe pour l'étude de la migration de certaines espèces d'oiseaux, et en particulier, de la mi-février à la mi-avril, des pigeons ramiers, connus sous le nom de palombes dans le sud et le sud-ouest de la France.

 

réponse de Frederic MALHER <FredMalher@compuserve.com>, "PACS et oiseaux migrateurs", 9 octobre 1998

Excusez moi, le rapport n'est pas évident mais je viens d'apprendre la nouvelle de la glorieuse attitude de nos députés cet après-midi et je suis écoeuré, comme je l'étais il y a qq mois après le vote de la loi sur les oiseaux migrateurs.

Le rapport ? Les députés se dégonflent devant la réaction supposée de leurs électeurs (alors que la majorité des électeurs pense le contraire dans les 2 cas ) et l'application du "Courage, fuyons ! " Ceux qui prétendent avoir eu la volonté de voter dans le bon sens étaient. . . .dans leur circonscription au moment du vote !

SVP engueulez vos députés (de gauche, ceux de droite ont fait leur boulot, malheureusement ! ) et expliquez leur qu'ils auront du mal à faire comprendre qu'il ne faut pas s'abstenir aux élections si eux s'abstiennent lors des votes au Parlement !

 

réponse de luge@CAM.ORG, "Chasse", 3 octobre 1998

<J'ai bien l'impression que si... Je pense en connaître un qui s'est
<senti attaqué. Débusqué !

Attaqué, debusqué. Non pas du tout.

Effectivement je suis chasseur mais aussi écolo.

Actuellement je suis à la retraite, mais j'ai travaillé pendant 25ans comme conseiller en recherche scientifique. Biologie aquatique et terrestre.

Je suis pour la chasse mais d'une façon écologique. Quand il y a surpopulation d'une espèce qui met en danger sa propre survie et nuit à la biodiversité pourquoi ne pas en RÉCOLTER une partie?

Actuellement, nous avons ce phénomène avec le caribou, le cerf de Virginie, l'oie des neiges, le colvert, la bernache du Canada non migratrice, etc..

De plus, nous avons des espèces animales, comme le lièvre d'Amérique, la gelinotte huppée, qui présentent des cycles favorables pour une récolte. Ainsi, le lièvre au maximum de son cycle peut avoir plusieurs milliers d'individus au mille carré. Puis c'est le crash, il n'en reste qu'un ou deux pour la même superficie.

 

réponse de luge@CAM.ORG, "Re: Cigognes et al.: Erreurs d'identification", 3 octobre 1998

Vous etes chanceux, notre ami jacques propose, pour le Quebec, 250 km des lieux habites ;-)).

treve de plaisanterie, au Quebec il n'est pas rare de trouver des miroiseurs chasseurs, ce qui deplait a certaines personnes. De plus, la plupart de ces miroiseurs-chasseurs sont des scientifiques specialises dans le milieu naturel.

Gerard

 

réponse d'Emmanuel Chabot <echabot@worldnet.fr>, "Cigognes et al.: Erreurs d'identification", 3 octobre 1998

Jacques P. Beaugrand wrote:

> De plus, je souhaiterais que les amants de la nature se regroupent au
> niveau international pour faire du lobbying contre la chasse afin que
> les gens qui veulent pratiquer des loisirs comme la marche en forêt,
> l'observation de la nature etc, etc, puissent le faire dans les zones
> urbaines sans avoir constamment peur de recevoir une balle perdue.
> Par ex. que toute chasse soit interdite dans un rayon de e.g., 50-100
> kilomètres de toute ville suffisamment importante, et que les boisés/
> marais/lacs/rivières/fleuves/.. qui s'y trouvent soient relativement
> protégés contre la chasse sportive.

Idées éminemment sympathiques, mais... nous n'en sommes pas là en France !

Mettez un rayon inchassable de 50 km autour des villes grandes ou moyennes qui cumulent, mettons, la moitié de la population, et c'est l'ensemble de notre territoire (pourtant géant européen) qui se voit soustrait à l'art cynégétique !

Les "amants de la nature", comme vous les nommez si joliment, cherchent plutôt à s'éloigner le plus possible des zones urbaines et des villes

- c'est-à-dire d'au moins 10 km, voire plus le week-end (tout en restant en général dans des zones assez peuplées, comme le littoral ou le bocage...). L'exotisme avant tout !

Quant aux chasseurs, on a déjà du mal à leur faire respecter la distance de 150 m des maisons... Par ailleurs, ce sont de plus en plus des urbains, qui cherchent le "rendement", bien souvent le plus près possible de chez eux ! (les ruraux, eux, chassent sur "leurs" terres)

> Avistement vôtre et bonne miroise
> Jacques Beaugrand, Montréal, Québec, Canada, ...
[merci pour l'"avistement" !!]

 

réponse de laurent demongin <demongin@club-internet.fr>, "Chasse & Boycott", 3 octobre 1998

> De plus vous affirmez :
> < dans d'autres pays, il semble que les densités
> <de grands mammifères soient bien supérieures sans que cela ne pose
> <de problème...)
> Gerard

En précisant "il semble", je ne souhaitais justement pas affirmer...;-) Parce que je savais que je ne serais pas capable de retrouver l'article où j'avais lu cette remarque sauf à me contraindre à de longues recherches.

C'est la gestion des forêts qui est en cause : coupe à blanc, plantations homogènes, enrésinement, bref apauvrissement du milieu naturel. Ceci contraint les grands herbivores à se rabattre sur ce qui est disponible : les jeunes plants si chers payés et les cultures voisines des lisières. D'où le mécontentement des forestiers et des agriculteurs.

Certaines mauvaises langues disent même que certains agriculteurs plantent justement du maïs, si attractif, pour attirer les animaux, faire constater les dégâts et se faire subventionner... (vous remarquez, j'espère, les précautions que j'utilise pour formuler ma phrase)

Résultat : pour éviter ces désagréments, le massif forestier de 5000 ha qui se trouve à ma porte (près de Rouen) vient d'être entièrement clôturé ! Voila une méthode économique, rationnelle, écologique et résolvant sans doute les problèmes...

 

réponse de "Jacques P. Beaugrand" <Jacques.Beaugrand@AltaVista.Net>, "Cigognes et al.: Erreurs d'identification", 2 octobre 1998

Je trouve votre discussion fort intéressante et pertinente.

Je vous suis attentivement d'autant plus que les discussions demeurent rationelles. C'est vrai que la discussion demeure au niveau des principes et que personne ne vous attaque personnellement comme ce fut le cas sur les listes des cousins québécois (avimonde@cedep.net & ornitho-qc@endirect.qc.ca).

Sans doute n'y a-t-il pas de «vrais chasseurs» sur la présente liste.

Pour compléter mon tableau de chasse

J'aimerais bien obtenir des statistiques sur

1) le nombre de personnes humaines annuellement qui sont tuées par accident de chasse,

2) le nombre de personnes possédant une arme de chasse qui l'utilisent à chaque année pour enlever la vie à des proches, à des voisins ou pour se suicider.

De telles statistiques sont-elles disponibles à votre connaissance pour le territoire européen ?

 

De plus, je souhaiterais que les amants de la nature se regroupent au niveau international pour faire du lobbying contre la chasse afin que les gens qui veulent pratiquer des loisirs comme la marche en forêt, l'observation de la nature etc, etc, puissent le faire dans les zones urbaines sans avoir constamment peur de recevoir une balle perdue.

Par ex. que toute chasse soit interdite dans un rayon de e.g., 50-100 kilomètres de toute ville suffisamment importante, et que les boisés/marais/lacs/rivières/ fleuves/.. qui s'y trouvent soient relativement protégés contre la chasse sportive.

 

réponse d'Emmanuel Chabot <echabot@worldnet.fr>, "Chasse & Boycott : ça chauffe!", 2 octobre 1998

Enfin, ça réagit ! Super, et merci à Laurent Demongin (et autres) pour son soutien. Je pense en effet que c'est un débat important, qui peut s'étendre à tous les foyers d'hypocrisie latente.

Ne confondons pas "exigence" et "extrêmisme" : être modéré, raisonnable, c'est aussi exiger la clarté, l'honnêteté, en somme la RIGUEUR. A l'inverse, on peut être "hypocritement radical" !

Réactions à chaud :

Frederic MALHER :

> Moi je fais mon boycott tout seul, mais j'accepte que d'autres
> me rejoignent : je refuse d'acheter du Médoc (mais quand on m'en
> offre à table, je ne peux quand même pas être malpoli ! . . .).
> PS: ce n'est pas une vanne !

L'intention est louable mais... c'est un peu dommage quand même pour les 9x % de Médocains non chasseurs - et ton épanouissement oenologique !

Gerard (luge@cam.org) :

> A vous lire je me demande qui sont les plus intolerants ?
> Les écolos ou les chasseurs ?

Attention au galvaudage du mot INTOLERANCE... Polémiquer, se battre, réagir, sanctionner, ce n'est pas de l'intolérance. L'intolérance serait plutôt la tendance du plus fort (puissant ou nombreux) à exclure le plus faible.

Nous serons intolérants si, par exemple, nous voulons éliminer les paysans, sous prétexte qu'ils puent, font du bruit ou gâchent le paysage, pour garder la campagne comme parc de loisir (c'est aujourd'hui possible du fait de la nouvelle donne démographique).

Souvent, les chasseurs abusent de cet argument, en assimilant chasse et ruralité - surtout les riches céréaliers et les convertis urbains (particulièrement agressifs).

Ne pas acheter Rolls-Royce ou Décathlon n'a rien à voir avec l'intolérance : l'un est trop cher, l'autre couche avec les chasseurs. On épouse ce qu'on achète, ça devient "soi".

Dénoncer les magouilles, les injustices, les mensonges ou les gaspillages, non seulement relève de valeurs de même niveau que la tolérance, mais c'est même un DEVOIR d'homme. Dans ces cas-là, le silence lui-même serait un engagement : dans l'hypocrisie, voire la forme passive de la "collaboration".

Olivier Debre (cité pour tout ce qui suit) :

> Ce me semble un peu leger, comme raisonnement. Est-ce que le
> journal Le Monde s'affiche militant pro deforestation?
(à propos de Décathlon "complice des chasseurs")

Quasiment rien à voir entre industrie papetière et déforestation (du moins dans nos pays "civilisés").

  1. Les plus belles forêts (hors primaires) sont des forêts "de production".
  2. La part des matières recyclées est devenue énorme. Principe naturel de base : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme (+ la Nature a horreur du vide, etc.).

(Grand gibier sédentaire : "régulation" indispensable)
> D'accord encore. Donc, pour la regulation indispensable,
> est-ce qu'on propose a Decathlon de vendre son artillerie
> sous le manteau?

  1. Admettre que la régulation est indispensable n'engage en rien sur la façon dont elle doit être réalisée. Il faut une armée pour protéger un pays et ses alliés. Les militaires n'achètent pas leurs famas, obus ou blindés en hypermarché.
  2. Le matériel "grande chasse" n'a strictement rien à voir avec celui destiné au petit gibier : il s'agit de carabines et non de fusils, de balles et non de plombs, ... Décathlon pourrait fournir la répartition de son CA par type de chasse.
    Ceci dit, il est vrai qu'un même marchand vend toujours les deux, en proportions variables selon les régions.

 

(Les "chasseurs raisonnables" forment, comme les braconniers,
les flancs émincés d'une gaussienne...)
> Argument contestable et non etaye.

Certes, c'est une généralisation gratuite, qui ne s'appuie sur aucune "caution" statistique. Mais j'ai rencontré ou observé beaucoup de chasseurs sur le terrain et ailleurs.

> De plus, tout le monde sait que ceux qui arrivent en haut de
> la hierarchie sont ceux qui braillent le plus fort, en chasse
> comme ailleurs. Et c'est ainsi que les petits jeunes issus de
> la Fac avec diplome d'ecologie en poche n'arrivent jamais a se
> faire elire dans les groupes, societes de chasse, lorsqu'ils
> sont de plus chasseurs. Les nuisibles sont ces leaders
> indeboulonnables, et les moutons abrutis qui les suivent.

1) Nous sommes d'accord sur le côté "maffia".

2) Quand on voit ce qu'on peut apprendre sur le terrain (du boulot, de la vie) en 10-15 ans, on comprend quand même cette réticence naturelle à confier trop rapidement les rênes aux "petits jeunes" - surtout à ceux fraîchement issus de la Fac !!!

> De la a reserver a ces cretins de moins trois ecarts-types a
> plus trois ecarts-types (les flancs eminces, desole, je ne
> connais pas ;-)), c'est un pas que je ne franchirais pas.

Comme j'hésite, de mon côté, à abuser de jargons pédants.

(c'est la sensiblerie qui remue le plus "les foules")

> Je m'attendrais a ce qu'une personne ayant etudie le
> journalisme, s'attache a mieux lire mon propos, surtout quand
> il ne contredit pas, mais complete ce a quoi il se refere: je
> repete donc, que les scientifiques sont (selon moi) les mieux
> a meme d'influer sur les decisions des politiques friants de
> rapports en tous genres, et ce, a l'appui bien sur de la voix
> de la rue, ou la notre est pour le moment bien faible.

Soit, mais je persiste à penser que le seul et unique "rapport" qui émeuve les politiques (en l'occurrence, en tout cas), c'est le rapport de force électoral.

Par ailleurs, je n'ai pas "étudié le journalisme", mais l'exerce d'autant mieux que j'ai étudié et surtout pratiqué d'autres choses auparavant (notamment, l'écologie, en spé. d'Agro).

(La majorité des gens se contrefichent de l'écosystème et des études plus ou moins scientifiques)

> Eh bien il est encore temps de lui montrer qu'il a tort, et que
> le seul interet de la protection de l'environnement sous toutes
> ses formes, c'est bel et bien l'interet de l'etre humain lui-
> meme, et de sa survie et son bien etre a long terme.

Je ne suis absolument pas d'accord sur ce point. En tant qu'homme, certes, je place l'humain au-dessus de toute autre chose. On peut donner un prix au substrat, aux végétaux ou aux (autres) animaux, mais pas à un être humain. Une vie vaut plus que tout ce qu'on peut quantifier.

Mais quand je m'intéresse à la Nature, aux oiseaux, ce n'est pas du tout pour l'Homme - sa survie, son plaisir, voire l'intérêt qu'il peut en tirer. Rien ne m'horripile plus que ces reportages parisiens rabâchant qu'il faut sauver la forêt tropicale parce qu'elle renferme une profusion de plantes éventuellement utiles à notre pharmacopée... Je considère que c'est prendre le public par ses bas instincts que de lui faire aborder ainsi l'écologie et les enjeux de la Protection.

En plus, je n'y crois pas : comme quelques espèces de cloportes, fourmis ou rats, l'Homme serait bien capable de "survivre" dans un environnement totalement dévasté (d'ailleurs, il le fait dans les ex-républiques socialistes).

> Mais, il est vrai que la science en general a besoin d'un
> serieux effort de communication, vu que notre boulot est
> rapporte avec force deformation par justement des journalistes
> qui n'y pannent pas grand chose (c'est bien normal), et
> preferent mettre en avant des sujets bien spectaculaires (apres
> la susdite deformation): plantes transgeniques, etc.

Effort de communication, certes, mais aussi de qualité. Pas facile à juger, celle d'un travail scientifique, voire d'une vie de recherche (et de trouvailles ?). On manque de points de mesure, de références, d'une méthodologie d'évaluation. Il y a bien les "publications dans des revues sérieuses" (aïe pour les Français); les Prix Nobel (c'est mieux mais ça ne concerne pas beaucoup de monde). On pourrait décortiquer sur quelles bases se font l'avancement, l'évolution de la rémunération. On pourrait mesurer le temps de travail, ou bien celui passé autour de la cafetière ou sur les listes Internet (rq : je suis free-lance !).

Il y a peut-être de la médisance, mais j'en ai vu de belles dans les milieux de l'enseignement supérieur et de la recherche (il faudrait un livre là-dessus - d'ailleurs, plusieurs l'ont fait !).

J'ai aussi vu des "pros", enlisés dans des stats vaseuses, faire la clique, essayer de déstabiliser un amateur (et quel amateur !) qui osait présenter une communication à un certain CFO...

C'est pourquoi je dis : soyons positifs, croyons y, mais ne prenons pas les vessies pour des lanternes !

Quant aux "journalistes" incriminés :

1) Dire qu'ils n'y pannent pas grand-chose relève de la naïveté. Il y a bien sûr des crétins (surtout dans les médias de très grande diffusion comme la télé ou les quotidiens), mais beaucoup ont un niveau de formation qui n'a rien à envier à celui d'un remueur de tubes ou de chiffres.

2) S'ils déforment le message et privilégient le spectaculaire, ce n'est pas tant pour mettre l'information au niveau du public (comme on le rétorque souvent), que pour fournir au public ce dont il veut se repaître. C'est le public qui compose le menu, fait la sélection. Il y a en France des milliers de journalistes, mais celui qu'on voit le plus (et sans doute le mieux payé), c'est celui dont on sait qu'il a bidouillé (ah, l'inFidel !). Quand on critique (à raison) les journalistes, on se réfère à quelques dizaines de journalistes, tous parisiens, tous show-bizés, tous "imprécis" et tous plébiscités !

 (Gardons-nous de faire des allégories sur la "science" : des "textes", des hypothèses, des stats, des bouts de papier, surtout destinés à justifier des crédits (certes maigres)...)

> Oui, c'est vrai, arretons de donner du pognon a ces gros cons
> de scientifiques qui passent leur temps a roupiller (d'ailleurs,
> ce mail m'a tire de ma letargie quotidienne).

Le ton me plaît assez, mais pas l'impression d'agression mutuelle.

Ce que je veux dire, c'est que le chercheur-fonctionnaire, c'est comme l'intellectuel : il sert le prince, il n'est pas en prise directe avec la société, ses contraintes et sa sélectivité.

Aussi, il est toujours très mal placé pour donner des leçons aux autres catégories (chasseurs, écolos amateurs, consommateurs...).

J'ai pas mal de potes chercheurs à Rennes (10+) : pas le genre à roupiller, mais grands voyageurs - aux frais de la princesse.

Et en plus, ils s'en vantent (nouveau critère de réussite ?) !

Je trouve le nombre de colloques/an à Petaouchnock plutôt inverse à la crédibilité d'un chercheur (sauf si c'est un Nobel !).

 (L'ornithologie reste avant tout un "hobby" (face à un lobby))

> Erreur. L'ornithologie est une science. Le "birdwatching" ou`
> autres denominatifs, sujet longuement evoques il y a peu, est
> un loisir. Enfin, monsieur le journaliste, faut il qu'un
> scientifique vous apprenne l'utilite du dictionnaire?

Je ne suis pas bien vieux (la preuve, c'est que je m'amuse encore à ce genre de discussion !!!), mais je "fais" quand même de la "science" depuis une 20e d'années (mettons : le Bac), et j'ai aussi appris qu'il fallait bien distinguer les définitions livresques, les titres, les statuts sur le papier, du contenu réel des choses ! Les meilleurs "scientifiques ornithologues" que je connais sont (presque) tous des amateurs (petits fonctionnaires, artisans, toubibs) doublés d'extraordinaires "birdwatcheurs". Ce sont eux qui font avancer le schmilblick et publient les références essentielles (en tout cas, depuis 15 ou 20 ans, en France). Ce sont eux aussi qui pondent les rapports utilisables pour négocier ou convaincre les collectivités - et n'hésitent pas à engager des bras de fer.

> Eh bien je vais de ce pas retourner a mon creusage abscons,
> si vous m'y autorisez.

Je polémique, je n'agresse pas ! D'abord, de quoi s'agit-il ?

(Boycott : moyen d'action aussi évident que simple)

> Mouais, alors ca va pas etre facile de choisir les cibles :
> a partir de quel pourcentage de leur chiffre d'affaire
> consacre a la chasse? pour les produits communs aux
> chasseurs et a nous (jumelles, litterature, disques peut-
> etre,...), on fait quoi?

Les chasseurs ne donnent pas un kopek (à ma connaissance) à Delachaux&Niestlé ni à Sittelle ! Les bouquinistes regorgent de gros bouquins dédiés à la Mordorée - il y a toute une littérature, bien séparée, consacrée à la chasse. D'abord, ils méconnaissent et se fichent de tout ce qui n'est pas chassable (sauf ceux qui, un jour, rangent leur fusil pour chausser les jumelles, j'ai remarqué !).

L'intersection se fait effectivement sur les optiques. C'est pourquoi j'ai fourni une première "liste noire".

 (Une liste de discussion est faite pour ça !)

> Je le pense aussi, et si mon propos peut paraitre un peu
> "piquant", il ne me fait pas pour autant me tromper d'ennemi.

Alors on se comprend - et j'espère qu'on n'ennuie pas le monde ! - et que d'autres nous relaieront dans ce débat, en le recentrant si possible sur son sujet central : donner la réplique à sa mesure, par exemple par le boycott, aux profiteurs de la chasse.

 

réponse de luge@CAM.ORG, "Re: Chasse et boycott", 1 octobre 1998

A vous lire je me demande qui sont les plus intolerants? les ecolos ou les chasseurs?

De plus vous affirmez :

< dans d'autres pays, il semble que les densités
<de grands mammifères soient bien supérieures sans que cela ne pose
<de problème...)

Precisez s'il vous plait

Gerard

réponse de laurent demongin <demongin@club-internet.fr>, "Re: Chasse et boycott", 1 octobre 1998

Le débat sur "quelles positions doivent adopter les naturalistes face au monde de la chasse ?" est lancé sur la liste suite à un article d'Emmanuel Chabot, une réponse d'Olivier Debre et une re-réponse d'Emmanuel.

Le débat sera sans doute sans fin. Il n'est cependant pas inutile.

Personnellement, je suis plutôt de l'avis d'Emmanuel dans son deuxième courrier : j'avais déjà entamé le boycott de Décathlon il y a quelques temps. Ils sont censés vendre des articles de sport : peut-on admettre que la chasse en soit un ?

Bien sûr que l'on connaît de bons chasseurs mais ils sont vraiment marginaux et on peut leur reprocher de ne pas se manifester plus contre les extrémistes qu'ils critiquent en privé. Combien sont-ils à l'ANCER ?

Quelle autre justification peut-on trouver à la chasse en France aujourd'hui que le plaisir de tuer ? Et accessoirement de manger ? (La question de la régulation du grand gibier doit d'ailleurs être mise en relation avec la gestion des forêts et l'extermination systématique des prédateurs naturels : dans d'autres pays, il semble que les densités de grands mammifères soient bien supérieures sans que cela ne pose de problème...)

Peut-on tolérer l'intolérance ?

Ceci n'engage que moi...

 

réponse d'Olivier Debre <sugartit@geocities.com>, "Re: Chasse et boycott", 1 octobre 1998

Emmanuel Chabot wrote:

> Est-ce faire preuve d'"extrêmisme anti-chasse" de noter que :
> * des magasins et fabricants d'optiques font de l'argent
> (le maximum si possible) sur le marché de la chasse ;

Ce n'est pas faire preuve d'extremisme, en effet. C'est meme a mon sens dire une evidence: le vendeur vend, si possible un maximum.

> * cela revient à s'afficher, sans réticence, comme "complice
> très actif des chasseurs - OU des braconniers" ?!

Ce me semble un peu leger, comme raisonnement. Est-ce que le journal Le Monde s'affiche militant pro deforestation?

> Je n'assimile pas chasseur à braconnier, ni rêve de voir
> "disparaitre la chasse", mais j'épingle sa récupération économique
> aussi bien que politique.

La entierement d'accord, et si humain, et si repandu dans tous les domaines.

> - grand gibier sédentaire : "régulation" indispensable,
> - gibier de lacher : jeu stupide (et cruel !),
> - migrateurs (y c. Bécasses) : porte ouverte à tous les abus

D'accord encore. Donc, pour la regulation indispensable, est-ce qu'on propose a Decathlon de vendre son artillerie sous le manteau?

> Les "chasseurs raisonnables" forment, comme les braconniers, les
> flancs émincés d'une gaussienne...

Argument contestable et non etaye. De plus, tout le monde sait que ceux qui arrivent en haut de la hierarchie sont ceux qui braillent le plus fort, en chasse comme ailleurs. Et c'est ainsi que les petits jeunes issus de la Fac avec diplome d'ecologie en poche n'arrivent jamais a se faire elire dans les groupes, societes de chasse, lorsqu'ils sont de plus chasseurs. Les nuisibles sont ces leaders indeboulonnables, et les moutons abrutis qui les suivent. De la a reserver a ces cretins de moins trois ecarts-types a plus trois ecarts-types (les flancs eminces, desole, je ne connais pas ;-)), c'est un pas que je ne franchirais pas.

> Le lobby de la chasse est par essence extrêmiste parce que :
> * ses représentants mandatés le sont nécessairement,

Tout ceci va exactement dans le sens de ce que je dis, donc entierement d'accord.

> * les politiques aussi, [...] de juillet à février, c'est quand même quelque
> chose d'énorme [...]
> Des ornithologues ont longtemps cherché [...] rien n'est négociable. [...] pas le droit d'exister.

Eh oui, toujours d'accord.

> Je pense de mon côté que c'est la sensiblerie qui remue le plus
> "les foules".

Je m'attendrais a ce qu'une personne ayant etudie le journalisme, s'attache a mieux lire mon propos, surtout quand il ne contredit pas, mais complete ce a quoi il se refere: je repete donc, que les scientifiques sont (selon moi) les mieux a meme d'influer sur les decisions des politiques friants de rapports en tous genres, et ce, a l'appui bien sur de la voix de la rue, ou la notre est pour le moment bien faible.

La majorité des gens se contrefichent de l'écosystème

> et des études plus ou moins scientifiques...

Eh bien il est encore temps de lui montrer qu'il a tort, et que le seul interet de la protection de l'environnement sous toutes ses formes, c'est bel et bien l'interet de l'etre humain lui meme, et de sa survie et son bien etre a long terme. Mais, il est vrai que la science en general a besoin d'un serieux effort de communication, vu que notre boulot est rapporte avec force deformation par justement des journalistes qui n'y pannent pas grand chose (c'est bien normal), et preferent mettre en avant des sujets bien spectaculaires (apres la susdite deformation): plantes transgeniques, etc.

> Gardons-nous de prendre les vessies pour des lanternes, de faire
> des allégories sur la "science" : des "textes", des hypothèses, des
> stats, des bouts de papier, surtout destinés à justifier des
> crédits (certes maigres)..

Oui, c'est vrai, arretons de donner du pognon a ces gros cons de scientifiques qui passent leur temps a roupiller (d'ailleurs, ce mail m'a tire de ma letargie quotidienne).

> L'ornithologie reste avant tout un
> "hobby" (face à un lobby).

Erreur. L'ornithologie est une science. Le "birdwatching" ou autres denominatifs, sujet longuement evoques il y a peu, est un loisir. Enfin, monsieur le journaliste, faut il qu'un scientifique vous apprenne l'utilite du dictionnaire?

> Ce ne sont pas quelques fonctionnaires,
> emmêlés entre recherches absconses et précautions méthodologiques
> en rapport, qui en feront une science exacte, irréfutable.
> "Fondamental" rime souvent avec "creux", ou tout au moins
> investissement à très très long terme...

Eh bien je vais de ce pas retourner a mon creusage abscons, si vous m'y autorisez.

> POURQUOI ???!!! Ce moyen d'action me semble aussi évident que
> simple !

Mouais, alors ca va pas etre facile de choisir les cibles: a partir de quel pourcentage de leur chiffre d'affaire concacre a la chasse? pour les produits communs aux chasseurs et a nous (jumelles, litterature, disques peut-etre,...), on fait quoi?

>Une liste de discussion est faite pour ça !

Je le pense aussi, et si mon propos peut paraitre un peu "piquant", il ne me fait pas pour autant me tromper d'ennemi.

 

réponse d'Emmanuel Chabot <echabot@worldnet.fr>, "Re: Chasse et boycott", 1 octobre 1998

Olivier Debre wrote:

> Il me semble particulierement important de ne pas faire un
> amalgame rapide bracos/chasseurs extremistes/chasseurs
> lambda/ANCER... les arguments du style chasseurs, tous avides
> de sang, cruels, etc. sont tout simplement reducteurs,
> donc faux.

Est-ce faire preuve d'"extrêmisme anti-chasse" de noter que :

Ils ont tous des clients "écolos" : bon, ça passe. Mais ça ne passerait pas dans l'autre sens !

Je n'assimile pas chasseur à braconnier, ni rêve de voir "disparaitre la chasse", mais j'épingle sa récupération économique aussi bien que politique.

Voilà ce que je pense de la chasse elle-même :

> Nous connaissons tous des chasseurs raisonnables qui estiment
> les hurlements de leurs collegues deplaces.

Les "chasseurs raisonnables" forment, comme les braconniers, les flancs émincés d'une gaussienne... Quasiment tous les chasseurs que je connais sont prêts à se battre pour ne pas lâcher une once de leurs privilèges. Ils paient, ils ont tous les droits. Ils sont archi-minoritaires, mais ils ont le soutien des politiques. Les attaquer, c'est "s'acharner sur le monde rural..."

Par les études agro-environnementales puis le journalisme, j'ai eu la chance de rencontrer plus d'un millier d'agriculteurs. Ce sont les citoyens que je respecte le plus. J'ai découvert une campagne dynamique, compétitive et autonome, qui se développe et s'enrichit. Une autre, rétrograde, arrièrée, gavée de primes, qui se dépeuple et s'arc-boute. C'est celle-ci que le lobby de la chasse met en avant, comme les "petits blancs" des villes - qui deviennent majoritaires dans le clan !

La chasse est une "tradition" dont on devient un pilier dès qu'on achète un flingue et un permis. Ca vous donne un nom. Ca devient une façon d'exister. On n'est pas disposé à la brader.

Le lobby de la chasse est par essence extrêmiste parce que :

Des ornithologues ont longtemps cherché à négocier avec les chasseurs (et leurs suppots) au sein de commissions etc...

Ils ont renoncé : rien n'est négociable. Les chasseurs ont tous les droits, ils écrasent l'écolo de service, ne lui reconnaissent pas le droit d'exister. Méconnaître cette réalité, vouloir traiter, collaborer, c'est tout simplement manquer d'expérience.

Au sein des naturalistes, les "immatures qui planent à ((Natura ?)) 2000" (cf. Frédéric Tillier) sont plutôt des gens à qui on ne la fait plus (convergence avec les extrêmistes de salon ?).

L'ANCER existe, on l'a rencontrée, elle se fait toujours traiter de "sous-marin vert" par le lobby. On lui fait confiance, mais le lobby a marqué un point si les écolos y voient quelque chose de (potentiellement) représentatif du monde de la chasse, et que ça calme leur ardeur au combat (car on leur fait quand même un petit peu peur, ne l'oublions pas !).

> Que la mort des faisans/perdrix,.. par tir fassent mal au coeur
> a certains est une chose, esperer attirer les foules sur ce type
> d'argument est illusoire et serait par ailleurs deplorable.

OK ! Personnellement, la "sensiblerie" m'insupporte. Nous sommes des carnivores et rien n'est plus super qu'observer un prédateur en action ! J'ai seulement voulu appeler les choses par leur nom, mettre en relief le décalage entre bécanes, godasses, et panoplies de boucher (potentiel).

> Ceux dont la voix me semble devoir etre amplifiee sont les ecologistes
> SCIENTIFIQUES, qui sont a meme de juger et d'argumenter certaines
> pratiques, et de pouvoir s'adresser aux politiques...
> ... raisons fondees et argumentees...
> ... les recherches en ecologie sont relativement jeunes, et de ce
> fait pas encore bien presentes a l'esprit...

Je pense de mon côté que c'est la sensiblerie qui remue le plus "les foules". La majorité des gens se contrefichent de l'écosystème et des études plus ou moins scientifiques...

Même le public "sensibilisé écolo ou bio" exige des platebandes bien propres et rêve d'un bout de terrain avec pavillon et conifères (aussi bien sur un terrain vague que sur une dune !).

Gardons-nous de prendre les vessies pour des lanternes, de faire des allégories sur la "science" : des "textes", des hypothèses, des stats, des bouts de papier, surtout destinés à justifier des crédits (certes maigres)... L'ornithologie reste avant tout un "hobby" (face à un lobby). Ce ne sont pas quelques fonctionnaires, emmêlés entre recherches absconses et précautions méthodologiques en rapport, qui en feront une science exacte, irréfutable.

"Fondamental" rime souvent avec "creux", ou tout au moins investissement à très très long terme...

> Quant au boycott de Decathlon et consort, soyons un instant serieux,
> ca ne tient pas debout.

POURQUOI ???!!! Ce moyen d'action me semble aussi évident que simple ! Que NOUS au moins le fassions (sinon "les foules") !

Soyons un peu moins hypocrites et un peu plus réactifs, si nous voulons être plus crédibles et exigents envers les autres...

PS : ces propos libres ne reflètent que mon avis personnel. Ils ne se veulent pas "consensuels" (je déteste ça), ni conformes à une "pensée unique parisienne".

Merci à ceux qui auront tout lu (!) de réagir ou rebondir - si cela en vaut la peine. Une liste de discussion est faite pour ça !

 

réponse de Frédéric TILLIER <tillier@macon.rms.slb.com>, "Re: Chasse et boycott", 29 septembre 1998

Bonjour,

Ca y est, l'eternel débat est relancé!

Personnellement, je trouve malheureux que notre grande passion pour les oiseaux nous egarent trop souvent de la réalité: en bref, nous passons pour des "immatures qui planent à 2000"

Certes, moi aussi, je me demande bien quel sentiment peut éprouver un chasseur lorsqu'il appuie sur la détente. Bien sûr que je désapprouve un tel geste!

Mais les faits sont là: il y a beaucoup plus de chasseurs de gibiers que d'observateurs de la faune.

En outre, il ne faut pas oublier que les sociétés de chasses gèrent une grande partie du patrimoine naturel. On se demande parfois comment (1)

Si on ajoute à cela le milieu politique qui leur est très favorable, on mesure tout de suite le poid d'une telle association.

Alors inutile de persister à lutter seul. Quand les chasseurs francais veulent quelquechose, ils l'obtiennent. Alors essayons d'attirer l'attention des plus raisonnables d'entre eux (il y en a toujours) pour profiter, un jour, de cette force afin de lutter efficacement contre la destruction de notre environnement.

Bonnes "migrations" à tous :-)

(1) Une petite anecdote qui s'est passée pas très loin de chez moi, dans le Jura. Lors de l'ouverture de la chasse, j'ai vu se précipiter tout un groupe d'individu armé autour d'une minuscule haie d'une dizaine de mètres de long. On aurait pu croire qu'il y avait là une espèce rare. Et en effet: cette haie est la seule qui a survécu au carnage du remembrement à des km à la ronde!

 

réponse de Olivier Debre <sugartit@geocities.com>, "Re: Chasse et boycott", 29 septembre 1998

Je suis membre LPO Lorraine, ancien membre CORA RHONE, et actif plutot quand je le peux (pendant une these, puis le Service National, puis un postdoc, ca s'est/se limite a peu de choses). J'aimerais simplement faire une petite remarque sur le propos d'Emmanuel CHABOT.

Il me semble particulierement important de ne pas faire un amalgame rapide bracos/chasseurs extremistes/chasseurs lambda/ANCER, de meme que certains de la premiere categorie font un amalgame ecolos integristes/ecolos scientifiques/ecolos occasionnels/promeneurs du dimanche.

Pourquoi eviter cet amalgame? Pour de multiples raisons, parmi lesquelles: se tromper d'ennemi, se leurrer sur les effets de notre "propagande" sur le public, qui se dira "un extremiste/integriste contre d'autres du meme genre", passer a juste titre pour des personnes pas plus malignes que ceux contre lesquels on se bat. Ceux dont la voix me semble devoir etre amplifiee sont les ecologistes SCIENTIFIQUES, qui sont a meme de juger et d'argumenter certaines pratiques, et de pouvoir s'adresser aux politiques.

Bien sur, quelques manifs/petitions sont particulierement souhaitables de notre part, mais gardons nous d'opposer a l'aveuglement un autre aveuglement. Ainsi, les arguments du style chasseurs, tous avides de sang, cruels, etc. sont tout simplement reducteurs, donc faux. Nous connaissons tous des chasseurs raisonnables qui estiment les hurlements de leurs collegues deplaces. Que la mort des faisans/perdrix,.. par tir fassent mal au coeur a certains est une chose, esperer attirer les foules sur ce type d'argument est illusoire et serait par ailleurs deplorable. Nous ne nous battons pas pour ca, mais pour des raisons fondees et argumentees, qui par ailleurs entrent en interaction avec d'autres problemes, peut etre meme plus importants, tels qu'atteintees aux milieux, pour faire tres court.

Quant au boycott de Decathlon et consort, soyons un instant serieux, ca ne tient pas debout.

Une derniere remarque: n'oublions pas, pour comprendre ce qu'il y a dans la tete de nos concitoyens, que la chasse francaise ne date pas d'hier, ni meme d'avant hier, alors que les recherches en ecologie sont relativement jeunes, et de ce fait pas encore bien presentes a l'esprit de Pierre, Paul ou Jacques. C'est egalement pour cela qu'il faut se garder d'esperer faire disparaitre la chasse (ce qui serait idiot), pour un monde de beatnicks broutant l'herbe.

Ceci est mon avis, sans passion, et il n'engage que moi.

Merci.

Olivier Debre

sugartit@geocities.com

US EPA, Cincinnati, OH, USA

 

réponse d'Emmanuel Chabot <echabot@worldnet.fr>, "Chasse et boycott", 29 septembre 1998

Il est vrai que l'"engagement" d'un individu (ou du "public" en général) pour une cause donnée est extrêmement difficile à mesurer de façon fiable...

Il existe certainement une très faible corrélation entre les effets vocaux d'une part, et d'autre part ce qu'on est réellement prêt à consentir en temps, argent, action ou sacrifices.

Selon des sondages déjà anciens, les 3/4 des Français auraient une mauvaise image de la chasse "telle qu'elle est pratiquée".

N'espérons pas pour autant faire défiler 45 millions de gens dans la rue. D'ailleurs, la rue n'est pas la place où doit s'exprimer la démocratie : c'est l'isoloir du bureau de vote (voire la pétition, quand elle est massive).

Les associations regroupent quelques milliers d'"adhérents".

Là encore, le terme est piégeur. Pour la LPO, il s'agit pour beaucoup de "consommateurs", abonnés à un catalogue de VPC.

Même dans les associations présentes sur le terrain, qui gèrent des fichiers de données et publient des résultats, la grande majorité des adhérents sont plutôt des "sympathisants", avec d'ailleurs un fort turn-over (1/4, 1/3 par an ?).

Il y a 15 ans, le GONm comptait environ 300 adhérents, dont la moitié fournissaient des données. Aujourd'hui, ils sont 1.100, mais le nombre d'obseurs n'a pas bougé.

Il existe un gigantesque fossé entre parler, voire envoyer un petit chèque pour se donner bonne conscience, et aller vraiment au charbon. L'époque ne s'y prête pas. Nous sommes tous devenus des contemplatifs, et des consommateurs.

Combien d'entre nous fréquentent les magasins Décathlon (et souvent pour des achats dispendieux) ?

Il faut rappeler que cette enseigne (comme d'autres) réalise un énorme chiffre d'affaires sur son rayon CHASSE.

Cette entreprise est un complice très actif des chasseurs - ou des braconniers. Elle vend des tenues qui permettront d'approcher la proie, de rester plus lontemps sur le terrain, des armes et des munitions qui n'ont pour seule finalité que d'arracher de la chair et du sang à des animaux sauvages.

Des appeaux pour les faire venir, des optiques pour ne pas les rater, des ouvrages pour mieux les piéger.

Pas très sympa... Et pourtant, nous l'abreuvons en pognon, nous l'encourageons dans cette voie. Entre le rayon vélo et la collection de godasses, nous passons dans le rayon mortel, avec parfois un regard intéressé pour un chouette pull kaki, un appeau ou un filet de camouflage. Puis nous passons à la caisse, pour financer ses catalogues et ses pubs chasse.

Je propose donc un acte simple et évident : le BOYCOTT (*).

Voilà déjà le début d'un tout petit "engagement"...

(* : beaucoup sont allés jusqu'à boycotter le boeuf Charolais quand les vaches à lait Holstein ont chopé l'ESB, c'est dire si on se mobilise facilement de cette façon...)

 

réponse de "Francis Desjardins" <fdesjard@club-internet.fr>, "Re: Loi chasse", 28 septembre 1998

Tout à fait d'accord, mais quelle association de protection de la nature est suffisamment riche pour transporter 150000 personnes à Paris comme l'ont fait les fédérations de chasse (calculez vous même le coût)?

Les associations de protection manquent de moyens mais surtout d'adhérents (plus d'adhérents = plus de moyens). Il est nécessaire que chacun en prenne conscience. A propos : un bulletin d'adhésion à la LPO est disponible sur le site de la LPO Champagne Ardenne.

De plus, cette richesse du monde de la chasse leur permet de s'attirer les bonnes grâces de nos courageux politiciens : invitations aux chasses, gueuletons en tout genre... Celà créé des liens que nous ne sommes pas capables d'obtenir. C'est une constatation, pas un regret. Certains milieux ne m'interessent guère : un élu de notre région nous a par exemple envoyé 2 courriers, l'un anti-chasse, l'autre pro-chasse. Distrait sa secrétaire non?

Francis Desjardins

Signez et faites signer la pétition contre les abus de la chasse aux oiseaux migrateurs.

Infos sur le site de la LPO Champagne Ardenne :

http://perso.club-internet.fr/fdesjard/

 

réponse d'Alain FOSSE <AlFosse@chu-angers.fr>, "Re: Loi chasse", 28 septembre 1998

Le problème est qu'il faudrait attirer des gens qui ne font pas partie d'une association de protection. La LPO/FIR - sans doute la plus fournie des associations - ne revendique qu'environ 30 000 adhérents, et ce, sans doute en comptant les cotisations familiales...

Même si beaucoup de personnes disent ne pas aimer la chasse (il suffit de voir la facilité avec laquelle je fais signer la pétition : aucune des 50 personnes contactées pour l'instant n'a refusé), combien seraient prêtes à nous soutenir physiquement ? Bien peu je le crains...

Entre des chasseurs qui défendent leur loisir menacé et des promeneurs, amoureux de la nature, ramasseurs de champignons occasionnels... les motivations ne sont pas les mêmes.

Et quand en plus, ces chasseurs ont l'appui de politicards partisans...

Car il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'enjeu électoral** mais de copinage, beaucoup d'élus sont chasseurs et cultivent leurs relations dans le milieu de la chasse. La loi du 3 juillet est presque un abus de biens sociaux ou une prise illégale d'intérêt, je ne sais exactement comment on dit.

** Quand on sait que, paraît-il, 60 % des femmes se disent hostiles à la chasse, elles représentent donc grosso modo 12 millions d'électrices (si on compte 50 % de femmes dans les 40 millions d'électeurs français), c'est autre chose, en terme de poids électoral, qu'un million et demi de chasseurs, non ?!

Allez, dormez bien quand même !

Amicalement.

 

question de Suzanne BONMARCHAND <DactyloTyping@compuserve.com>, "Loi chasse", 28 septembre 1998

Je ne comprends pas pourquoi nous (les 90% qui reprouvons les flingeurs) ne sommes pas capables de manifester comme les chasseurs. Ils ont un lobbying efficace, essayons de faire la meme chose. Je crois que si 200.000 personnes avaient descendu les Champs Elysees avant la discussion du projet de loi, cela aurait peut etre changé les choses. En tout cas je serai presente a une telle manifestation si nous avons en jour le cran de l'organiser.

Suzanne, Bruxelles

 

question de hervé michel <opus.ornitho@wanadoo.fr>, "pétition contre chasse oiseaux migrateurs", 22 septembre 1998

Bonjour à tous,

plus de 1200 signatures ont été récoltées dimanche dernier lors de la foire bio de Thaon-les-Vosges par 5 membres de la LPO Lorraine !

Où en êtes-vous dans votre région pour cette pétition qui doit, appelons-le, recueillir un million de signatures ?

Si vous appartenez à une association française autre que la LPO ou à une association étrangére représentante de BirdLife, avez-vous déjà reçu un exemplaire de cette pétition ?

à bientôt

Hervé MICHEL
Administrateur LPO France

 

réponse de"Ward" <A.Ward@wanadoo.fr>, "loi contre Nature votee par les deputes français : liste des votants", 20 septembre 1998

Tu as raison, Francis, il faut diffuser la liste des deputes qui n'ont pas hesite a s'applatir devant les braconniers faschistes français en leur accordant le droit de tuer les oiseaux pendant la periode de reproduction. Les deputes français (sauf les deputes Verts), se sont vote une loi pour que la liste des deputes qui votent pour une loi ne soient pas connus. Vive la democratie française!   Le Courrier de la Nature edite par la SNPN (9, rue Cels 75014 Paris) n° 173, donne le noms des deputes dont on peut etre certains qu'ils ont vote la loi. Elle se trouve aussi dans le fichier joint. Il faut encourager les courageux deputes qui souhaitent que notre pays reste une democratie et non un etat fasciste ou les minorites armees imposent leur loi Excuse à ceux qui reçoive se message en double (ornithodiscussion et Avimonde)   La proposition de loi a ete presentee à l'Assemblee nationale par MM. Rene Andre,  J.-Pierre Abelin, Jean Auclair, François Baroin, Pierre Cardo, Antoine Carre, Georges Colombier, Alain Cousin, Henri Cuq, Xavier Deniau, Renaud Donnedieu de Vabres, Guy Drut, J.-Michel Ferrand, Yves Fromion, Henri de Gastines, Claude Gatignol, Pierre Hellier, Christian Jacob, Marc Laffineur, J.-Claude Lemoine, Alain Marleix, Christian Martin, Patrice Martin-Lalande, Pierre Micaux, Jacques Pelissard, Didier Quentin, Gilles de Robien, Bernard Schreiner, Guy Tessier, Leon Vachet, Michel Voisin, Roland Vuillaume et Mmes Nicole Ameline, Sylvia Bassot, M.-Therese Boisseau, Christine Boutin.

Les votes

Sur les 577 deputes que compte l'Assemblee nationale, ont vraisemblablement votés pour

- 92 du groupe Socialiste (sur 252) dont Henri Siere, 4e Pyrenees-Orientales  (Ceret, Thuir), Christian Bourquin, 3c P.-O. (Prades), Catherine Genisson, 2e Pas-de-Calais (Arras nord), Alfred Recours, 2e Eure (Evreux).

- 12 membres du groupe RPR (sur 140) dont Thierry Mariani, 4e Vaucluse (Orange), Rene Andre, 2e Manche (Avranches), Philippe Auberger, 3e Yonne (Sens), Didier Quentin, 5e Charente-Maritime (Royan), Patrice Martin-Lalande, 2e Loir-et-Cher (Romorantin Lanthenay), Jean-Claude Lemoine, lere Manche (Saint-Lô).

- 18 membres du groupe UDF (sur 72) dont Ladislas Poniatowski, rapporteur du projet de loi, 3e Eure (Bernay), Maurice Leroy, 3e Loir-et-Cher (Vendôme), Claude Gatignol, 4e Manche (Valognes), Christine Boutin, 10e Yvelines (Rambouillet), Hubert Grimault, 2e Maine-et-Loire, M.-Therese Boisseau, 6e Ille-et-Vilaine (Fourgeres).

- 3 membres du groupe Democratie liberale et independants (sur 42) dont Marc Lafineur, 7e Calvados (Trouville-sur-mer), Antoine Carre, lere Loiret (Orleans).

- 5 membres du groupe Communiste (sur 36) dont François Liberti, 7e Herault (Sete), Maxime Gremetz, Are Somme (Amiens).

- 6 membres du groupe Radical, Citoyen et Vert (sur 33) : Pierre Carassus, 3e Seine-et-Marne (Melun nord), Michel Crepeau, lere Charente-Maritime (la Rochelle), J.-Pierre Defontaine, lere Pas-de-Calais, Roger Franzoni, lere Haute-Corse (Bastia), Jean Rigal, 2e Aveyron (Villefranche-du- Rouergue), Gerard Saumade, 4e Herault (Lodeve).

- 1 membre des Non-inscrits (sur 2) : Philippe de Villiers, 4e Vendee (Mortagne-sur-Sevres).  

 

Se sont abstenus 3 deputes:

Groupe Socialiste Serge Blisko, 10e Paris (13e et 14e arrdt), Pierre Bourguignon, 3e Seine-Maritime (Sotteville-les-Rouen)

Groupe Democratie liberale et independants : Laurent Dominati, lere Paris (ler, 2e, 3e et 4e arrdt).  

Non votant : groupe Socialiste, Laurent Fabius, president de lAssemblee nationale Seine-Maritime (Elbeuf).

Ont vote contre : 20 deputes

        - 11deputes du groupe Socialiste : Maurice Adevah-Poeuf, 5e Puy-de-Dôme (Thiers), J.-Pierre Blazy, 9e Val-d'Oise (Goussainville), J.-Michel Boucheron, lere Ille-et-Vilaine  (Rennes), François Colcombet, lere Allier (Moulins), J.-Claude Daniel, 2e Meurthe-et-Moselle (Vandoeuvre-les-Nancy), J.-Paul Mariot, 3e Haute-Saône (Luxeuil-les-Bains), Philippe Nauche, 2e Correze (Brive), Genevieve Perrin-Gaillard, lere Deux-Sevres (Niort), M.- Line Reynaud, 2e Charente (Cognac), Michele Rivasi, lere Drôme (Valence).

- 1 député du groupe Communiste : J.-Pierre Brard, 7e Seine-St-Denis (Montreuil).

- 8 membres du groupe Radical, Citoyen et Vert : Andre Aschieri, 9e Alpes-Maritimes  (Grasse), M.-Helene Aubert, 4c Eure-et-Loire (Châteaudun), Yves Cochet, 7e Val-d'Oise  (Sarcelles), Guy Hascoét, 7e Nord (Roubaix), Robert Honde, 2e Alpes-de-Haute-Provence,  (Manosque), Noël Mamere, 3e Gironde (Bordeaux sud), J.-Michel Marchand, 4e Mairie-et-Loire (Saumur, Thouarce), Aloyse Warhouver, 4e Moselle (Sarrebourg).

20 deputes qui voient plus loin qu'une portee de fusil et qu'il faut soutenir et encourager. Le Courrier de la Nature n°' 173 - Septembre- Octobre 1998

Alain WARD

 

réponse de Dominique Py <Dominique.Py@irisa.fr>, "Re: chasse et securite", 19 août 1998

La réponse (lumineuse) est fournie par un chasseur dans "Le Monde" d'aujourd'hui :

"Il faut comprendre qu'en payant un permis et une carte de chasse nous avons tout de même une priorité sur les promeneurs qui ont accés gratuitement à la nature ou aux champignons."

Il suffisait d'y penser!

 

réponse de Henriot Jérôme <jerome.henriot@CLERMONT.cemagref.fr>, "chasse et securite", 19 août 1998

Voilà un point de vue tout à fait intéressant et, bien que développé par certaines associations, pas assez couramment exprimé.

Les chasseurs accaparent la campagne pendant toute la période de chasse et, notamment pendant cette belle saison qu'est l'automne, si propice aux balades et cueillettes et aux observations ornithologiques des migrateurs de retour !

 

contribution de MONNIER Goulven courriel "scient1-cms@meteo.fr", "chasse et securite", 19 août 1998

Je ne suis pas qualifié pour ajouter un point de vue d'ornithologue à toutes ces belles contributions sur la chasse précoce et tardive aux oiseaux migrateurs. Je voudrais simplement m'étonner de l'indulgence générale à l'égard des chasseurs en matiére de sécurité. Je fréquente quotidiennement toute l'année le littoral breton des Côtes d'Armor, qui est trés prisé, surtout en été, par les randonneurs et les pêcheurs à pied.

C'est pour leur assurer confort et sécurité que la pratique du VTT y est presque partout interdite. Mais là-même ou l'on n'a pas le droit de faire du vélo, on trouve fréquemment des chasseurs en pleine activité, laissant au promeneur le soin de ne pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment... Le 24 Aout 1997, j'ai connu moi-même l'expérience d'entendre siffler tout prés des balles, alors que je vaquais a quelques observations non loin de plusieurs groupes de pacifiques randonneurs.

J'ai appris justement ce matin, dans un quotidien, que le bilan des accidents de chasse en 97-98 est le plus lourd depuis 20 ans, et que 40 non-chasseurs y figurent en victimes.

En ces temps un peu "sécuritaires", ou l'on s'inquiéte et s'émeut facilement de toute menace, quelle oeuvre indispensable reconnait-on aux chasseurs pour tolérer qu'ils opérent en armes à nos côtés, et désormais dés les vacances d'été ? Je pense que c'est un autre angle d'attaque contre l'extension de la période d'ouverture de la chasse, à laquelle une opinion publique peu portée sur la biodiversité, ne peut qu'être très sensible.

 

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