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Programme STOC

Suivi Temporel des Oiseaux Communs

 

Contribution de weltz, "Re : Durée des IPA", 05 May 2003

Je me permet d'intervenir quant a la durée des points d'écoute, en tant que coordinateur national du programme STOC EPS (et président de rien du tout).

Le choix d'une durée de 5 minutes pour le protocole EPS n'a effectivement pas été fait a la légère. Quand on met en place un suivi, d'oiseaux par exemple, la méthode choisie doit permettre de répondre au mieux aux questions posées. Si l'on intéresse aux variations d'effectifs dans le temps, il s'agit d'obtenir des indices dont les variations seront proportionnelles aux variations d'effectifs, et dont l'erreur d'estimation sera minimale. Dans ce cas, faire beaucoup de points courts apporte de meilleurs résultats que de faire moins de points longs. Il vaut donc mieux faire 4 points de 5 minutes dans un carré que 1 seul de 20 minutes, car on aura 4 informations au lieu d'une seule pour les espèces communes. Et je dis bien pour les espèces communes, ce qui peut ne pas être le cas pour des espèces rares, pour lesquelles on peut vouloir savoir absolument si elle est présente sur un site. La il faudra faire des points d'écoute plus longs, mais on ne s'intéresse alors plus aux variations temporelles d'effectifs, la question de départ n'est pas la même et la meilleure méthode pour y répondre n'est pas la même.
Il n'y a donc pas de méthode universelle qui puisse répondre a toutes les questions de manière optimale. Le choix de faire des points d'écoute courts pour le STOC EPS découle donc des objectifs du suivi (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), et rend le protocole simple, léger et attractif pour un plus grand nombre d'observateurs, ce qui fait que le réseau comprend aujourd'hui quelques 800 bénévoles faisant depuis début avril quelques 8500 points d'écoute partout en France.

Il faut donc, quand on cite des sources qui montrent quelle est la durée optimale d'un point d'écoute, dire quel objectif devait etre atteint par la méthode. Une étude publiée par des américains, visant a déterminer la durée optimale des points d'écoute pour étudier des variations spatiales ou temporelles d'effectifs, a montré que la durée est de 3 minutes pour les variations temporelles, 5 minutes pour les variations spatiales, pour un lot d'especes sélectionnées.
Toutes les especes n'ayant pas la meme détectabilité, la durée optimale ne sera pas forcément la meme pour différentes especes. Et quelque soit la méthode choisie, il ne faut pas oublier que l'on recense une partie des populations réellement présentes (30%, 50%, 80%), jamais la totalité. Et que l'on étudie les variations dans le temps (STOC) de la proportion recensée, censée etre similaire d'année en année sur le meme site a la meme date quand c'est le meme observateur qui fait les relevés dans les memes conditions météo. Sans oublier non plus que lors d'un point d'écoute long, les risques de double comptage sont accrus pour certaines especes, les probabilités de contact sont accrues pour d'autres especes. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients.

Derniere précision : l'IPA sensu stricto traduit le nombre d'individus contactés en nombre de couples, c'est donc peut-etre plus un Indice Ponctuel de Comportement Reproducteur qu'un indice ponctuel d'Abondance, puisque cette abondance (nombre d'individus) est interprétée en terme de couples. Mais la c'est un autre débat. Un IPA dure toujours 20 minutes, les IPA de 10 minutes n'existent pas, tout comme les EPS de 10 minutes. On doit alors parler de point d'écoute de 10 minutes.

En espérant que l'année prochaine encore vous serez nombreux a rejoindre le réseau STOC EPS qui permettra de suivre l'état de santé de plus de 120 especes communes en France de maniere annuelle a l'avenir, je vous souhaite a tous de magnifiques observations et de belles hirondelles.
Frédéric Jiguet

 

Contribution de Jean-Marie Frenoux, "Re : Durée des IPA", 25 Apr 2003

L'envoi du mail en privé était une "erreur" de manip informatique involontaire.
En bref pour ceux qui n'ont pas eu le mail je disais que la méthode originale des IPA préconise des points d'écoute de 20 min. Et que cette méthode a été "redécouverte" récemment (2-3 ans) par des américains et qu'ils sont tombés sur la même durée idéale de 20 min !!

J'ajoutais que, personnellement, la durée de 5 min me parait trop courte et, je pense qu'il aurait été préférable de faire moins de points mais des points plus long. Dernière nuance, le principe même d'un suivi scientifique sur une longue durée est d'utiliser un protocole (et un seul) facilement reproductible. Les erreurs étant les même pour tout le monde, elles s'annulent. Donc, même si la technique choisie pour le STOC-EPS a ses faiblesses (comme toute autre technique d'ailleur !) il est trop tard pour en changer.

Enfin, pour ceux que ça intéresse, voici la référence de l'article décrivant la méthode.
1) Blondel, Ferry, Frochot; 1970. Méthode des Indices Ponctuels d'Abondance (IPA) ou des relevés d'avifaune par stations d'écoute. Alauda, vol 38 pp. 55-70.

Jean-Marie Frenoux

PS: le lien ci-dessous renvoie à un document présentant les différentes méthodes de dénombrement des oiseaux. C'est très intéressant.
http://www.cepflorac.org/publication/papier/oiseaux-web.pdf

 

Contribution de David et Françoise Beaudoin, "Durrée des IPA", 23 Apr 2003

Je suppose que le pour et le contre a été bien pesé pour choisir une durée de 5 minutes par point d'écoute dans le protocole des STOC EPS.
Il ne faut pas oublier qu'il y a 10 points à faire donc 50 minutes d'écoute. Passer à 10 minutes représente 1 h 40 d'écoute et donc de concentration, plus les trajets entre les points. Sur certains carrés, les obstacles naturels peuvent entraîner des délais non négligeables. Alors si l'on ne veut pas finir trop tard (par rapport à l'activité des oiseaux)...
Bien sûr, on n'est jamais à l'abri d'un chant atypique sans parler des espèces que l'on a du mal à discerner (je parle pour moi notamment), mais rien ne dit que l'oiseau se montrera si l'on reste 5 minutes de plus ni même 10.

Dans votre cas, si cela avait été un point d'écoute de 10 minutes, vous auriez peut-être déjà tourné les talons pour vous rendre au point suivant quand la fauvette a fait son apparition.
Il ne faut pas oublier le principe de base de l'IPA Indice Ponctuel d'Abondance. Ponctuel, il l'est géographiquement mais aussi dans le temps. Quand vous faites un point d'écoute de 7h42 à 7h47, rien ne vous dit que si vous l'aviez fait de 7h46 à 7h51, le nombre d'espèces contactées aurait été identique. Il vous est peut-être arrivé de contacter une espèce juste avant ou après le point d'écoute, mais pas pendant et donc de ne pas pouvoir le comptabiliser. Mais voilà, cela fait parti des principes de base de cette méthode.

David Beaudoin
Le Mée-sur-Seine (77)

 

Contribution de Stéphane Gaillard , "Gare aux imitations", 17 Apr 2003

Ce mercedi, au bord d'un étang, j'ai bien cru entendre une Rousserolle verderolle, au bout de 10 minutes d'écoute, j'ai enfin vu l'oiseau qui s'est avéré être une Fauvette à tête noire, chant excité avec en prime des imitations d'alarme de merle, le tout avec une intonation de Sylviidés, c'était troublant surtout qu'à aucun moment (pendant une demi-heure) elle n'a daigné faire sont chant typique fait de notes terminales flûtées.
Cela me fait penser au protocole STOC-EPS auquel je participe dont les points d'écoute ne dure que 5 minutes et peut donc générer ce genre d'erreurs. Pour ma part, je pense que 10 minutes est un minimum pour un point d'écoute du genre IPA.Qu'en pensez-vous ?
Stéphane Gaillard (La Villeneuve-10)
Garde-animateur Réserve Naturelle de la Forêt d'Orient

 

Contribution de Marjorie WELTZ , "Etat de santé des populations d'oiseaux communs" , 24 May 2002

Nous vous avions informés sur cette liste, il y a quelques temps, que le CRBPO allait analyser les données collectées dans le cadre du programme STOC, de 1989 à 2001 et que nous profitions de cette occasion pour proposer à ceux qui le souhaitaient de valoriser au niveau national leurs données de suivis, collectées sur la même période et par une méthode compatible, en les adjoignant à cette analyse.
Les résultats des analyses préliminaires su STOC ont été communiquées à la presse qui en a fait l'écho (Libération, Le Figaro, Le Monde, Ouest-France..) et vous pouvez les consulter sur notre site: http://www.mnhn.fr/mnhn/meo/crbpo à la rubrique Observatoire. Le calcul définitif et «officiel» des tendances pour chaque espèce tiendra compte du maximum de données pour affiner la pertinence et la précision des estimations.
Il est encore temps de participer : si vous avez des données de suivi d'oiseaux entre 1989 et 2001, elles peuvent contribuer à ces analyses (voir détails sur le site).
Nous vous rappelons que la date limite de réception des données a été fixée au 30 juin.

L'équipe du CRBPO.
PS: N'hésitez pas à diffuser largement cet appel SVP!

 

contribution de Romain Julliard, julliard@cimrs1.mnhn.fr, "S.T.O.C. - Circulaire IV", 30 Nov 1999

Voilà presque deux mois que le C.R.B.P.O. a lancé une initiative pour la relance d'un réseau national de suivi des populations d'oiseaux nicheurs inspiré du STOC-EPS. Les trois circulaires successives ont suscité un certain nombre de réactions. Il nous semble intéressant d'en faire aujourd'hui la synthèse, et de réévaluer les objectifs et le calendrier de la relance du réseau.

Le principal enseignement pour nous fut la découverte que le réseau STOC-EPS fonctionne toujours, parfois de manière tout à fait satisfaisante dans certaines régions bénéficiant de la présence d'un coordinateur, souvent de façon plus désordonnée ailleurs. Nous notons la volonté d'une continuité entre le réseau existant et le réseau que nous souhaitons mettre en place. Nous adhérons pleinement à ce principe tout en remarquant que cela n'exclue pas de modifier le protocole.
Nous avons été surpris par la profondeur du traumatisme laissé par l'échec (au niveau national) du premier réseau STOC-EPS. Ce traumatisme ne semble que partiellement compensé par l'enthousiasme des ornithologues n'ayant pas connu le STOC-EPS.
Le point le plus encourageant de ce débat est la volonté réitérée des associations locales de coordonner le réseau STOC.

Nous avons émis quelques suggestions pour faire évoluer le protocole STOC-EPS. Si les réactions ont été nombreuses, elles sont difficilement exploitables, si bien que notre objectif initial de définir un protocole à travers un forum de discussion semble compromis.

Fort de ces constatations, nous proposons une autre démarche pour la relance du réseau STOC au niveau national. Il s'agirait cette fois de s'adresser directement aux associations locales, en tant que telles. Un copie de cette circulaire a été adressée (par courrier) à toutes les associations ornithos listées sur le site WEB d'Alain Fossé (cf. liste en fin de message).

Pour information, nous demandons dans cette circulaire :

- Etes vous, en tant qu'association, prêt à coordonner localement le futur réseau national, qui reste à définir mais qui s'inspirera fortement du STOC-EPS ?

Si oui, il faudrait faire :
- une estimation des moyens humains potentiels (nombre d'observateurs).
- désigner un représentant pour une réunion nationale afin de définir un protocole.

Le calendrier dépendra du succès de cette démarche auprès de chacune des associations. Un quorum de 10 associations minimum nous semble nécessaire pour se réunir utilement. Si on veut se donner les moyens raisonnables de commencer au printemps 2000, il faudrait se réunir en février au plus tard. Chaque association est donc encouragée à répondre au plus vite à ce courrier pour confirmer ou décliner sa participation.

Par ailleurs, dans la perspective d'une analyse centralisée des données collectées entre 1989 et 1999, il serait souhaitable que chaque association fasse un inventaire de ce qui a été fait, avec un état des données (centralisation, informatisation, etc.).

Nous esperons que cette démarche aboutira.

Je reste à l'écoute de toutes suggestions ou commentaires sur la relance du programme STOC-EPS. N'hesitez pas à ma contacter.

Sincères salutations,

Romain Julliard
CRBPO
55 rue Buffon
75005 Paris

Tel : 01 40 79 30 81
Fax : 01 40 79 38 35
Courriel : julliard@mnhn.fr

Les principaux éléments du débat, ainsi que les premières circulaires peuvent être consultés le site Internet du C.R.B.P.O. :
http://www.mnhn.fr/mnhn/meo/crbpo
Sur ce site, également, les premiers résultats de l'analyse des données du STOC-capture (suivi par les bagueurs du C.R.B.P.O.)

Cette circulaire a été envoyée aux associations listées ci-dessous. Si nous avions oublié quelqu'un, pourriez vous, SVP, nous en avertir. Allier Nature ; Association des bagueurs de Loire-Atlantique (ABLA) ; Association des naturalistes aveyronnais ; Association des naturalistes d'Ariège ; Association des naturalistes de la vallée du Loing et du massif de Fontainebleau (ANVL) ; Association des naturalistes orléanais et de la Loire moyenne ; Association lozérienne pour l'étude et la protection de l'environnement (ALEPE) ; Association Marquenterre Nature ; Association ornithologique et mammalogique de Saône-et-Loire ; Association régionale ornithologique du Midi et des Pyrénées (AROMP) ; Bretagne Vivante - SEPNB ; Centrale ornithologique picarde/Picardie Nature ; Centre de recherches ornithologiques de Provence (CROP) ; Centre ornithologique d'Ouessant ; Centre ornithologique Ile-de-France (CORIF) ; Centre ornithologique du Gard ; Centre ornithologique Rhône-Alpes (CORA) ; Charente-Nature ; Conservatoire-Études des écosystèmes de Provence (CEEP) ; CORA Ain ; CORA Ardèche ; CORA Drôme ; CORA Drôme provençale ; CORA Grenoble ; CORA Haute-Savoie ; CORA Loire ; CORA Rhône ; CORA Savoie ; Eure-et-Loir Nature ; Fonds régional d'intervention Rapaces (FRIR) ; Groupe d'études ornithologiques béarnais ; Groupe d'études ornithologiques de l'Oise (GEOR 60) ; Groupe d'études ornithologiques des Côtes-d'Armor (GEOCA) ; Groupe de recherche et d'information sur les vertébrés et leur environnement (GRIVE) ; Groupe naturaliste de Franche-Comté ; Groupe naturaliste de la vallée du Rhône ; Groupe ornithologique Aunis-Saintonge (GOAS) ; Groupe ornithologique breton (GOB) ; Groupe ornithologique des Deux-Sèvres (GODS) ; Groupe ornithologique du Jura (GOJ) ; Groupe ornithologique du Roussillon ; Groupe ornithologique et naturaliste du Nord - Pas-de-Calais (GON) ; Groupe ornithologique normand (GONm) ; Groupe ornithologique savoyard (GOS) ; Groupe ornithologique 35 ; Groupe sarthois ornithologique (GSO) ; Indre Nature ; La Huppe ; L'Aile brisée ; Les Corbeaux Gâtinais-Nature ; LPO Alsace ; LPO Anjou ; LPO Aquitaine ; LPO Aude ; LPO Auvergne ; LPO Brenne ; LPO Champagne-Ardenne ; LPO Charente-Maritime ; LPO Cher ; LPO Finistère ; LPO Grands Causses/FIR ; LPO Haute-Savoie ; LPO Ile-de-France ; LPO Ille-et-Vilaine ; LPO Loire ; LPO Loire-Atlantique ; LPO Lorraine ; LPO Morbihan ; LPO 54 ; LPO Sarthe ; LPO PACA ; LPO 64 ; LPO Tarn ; LPO Toulouse ; LPO Touraine ; LPO Vendée ; LPO Vienne ; LPO Yonne ; Mauges-Nature ; Mayenne Nature Environnement (MNE) ; Oiseaux Nature 88 ; Organbidexka col libre (OCL) ; Perche Nature ; Picardie Nature/Centrale ornithologique picarde ; Puy-de-Dôme Nature Environnement ; Skua ; SOBA Nature Nièvre ; Société charentaise de protection de la nature et de l'environnement ; Société d'étude et de protection de la nature en Loir-et-Cher (SEPN) ; Société ornithologique salvetaine ; Société pour l'étude et la protection des oiseaux en Limousin (SEPOL) ; Sologne Nature Environnement (SNE) ; Station ornithologique de l'Île-Grande.

 

contribution de Romain Julliard, julliard@cimrs1.mnhn.fr, "Re: STOC", 29 Nov 1999

Daniel Haubreux, du Nord-Pas-de-Calais, dans une contribution au débat autour de la relance d'un réseau national de suivi des populations nicheuses, interpelle directement le CRBPO sur sa légitimité à coordonner ce type de réseau. Nous proposons ci-dessous une réponse point par point aux diverses questions très pertinentes posées par M Haubreux.

" Pourquoi relancer le STOC national maintenant ? " demande M Haubreux.
Jusqu'à cette année, ce n'était tout simplement pas possible faute de moyen humain. Un nouveau directeur a été recruté en 1998 et un chercheur en stage post doctoral a rejoint l'équipe grâce à des crédits du Ministère de l'Environnement pour le programme STOC, en 1999. Le programme STOC se compose de deux volets, le STOC-capture et le STOC-EPS. Le premier objectif a été d'évaluer les données du programme STOC-capture, directement accessibles. Cette évaluation a révélé la valeur incontestable de ces données pour déterminer entre autre les fluctuations d'effectif des oiseaux communs. Ces données restent cependant quantitativement limitées, à la fois par le nombre d'espèces concernées, par la couverture géographique possible et par les types d'habitats échantillonnés.
Par ailleurs, le Ministère de l'Environnement nous encourageait fortement à relancer un réseau de suivi national par les ornithologues amateurs en complément du réseau des bagueurs. Même si nous n'avons toujours pas l'assurance que les crédits STOC seront renouvelés en 2000, nous pensons qu'ils le seront. Fort de ces considérations à la fois sur le plan scientifique et politique, nous avons pris l'initiative de relancer un réseau national de suivi des populations d'oiseaux nicheurs communs selon un calendrier ambitieux (cf. circulaire I), en commençant par un débat autour du protocole.

" Pourquoi, en 1995, aucun ornitho "de base" n'a été prévenu du départ de Christian Vansteenwegen ? ".
Ils nous est difficile de répondre à cette question n'étant pas encore au CRBPO à cette époque. Une chose est claire cependant, M Vansteenwegen était responsable du programme STOC et lui seul avait la possibilité de prévenir les observateurs de son départ puisqu'il maîtrisait le fichier d'adresse des collaborateurs du réseau STOC. Les données que M Vansteenwegen a laissées au CRBPO sont malheureusement difficilement exploitables sans son aide, et nous n'avons pas réussi à ce qu'il prenne contact avec nous jusqu'à maintenant.

" Qui peut prétendre avoir hérité du STOC hormis ceux qui ont continué à y croire ?
Qui peut prétendre avoir la paternité du STOC hormis Christian Vansteenwegen ? ".
Les données collectées par des ornithologues amateurs sont, bien entendu, leurs propriétés, ou celles de l'organisme à qui ils confieraient ces données en vue de leur exploitation. Nous sommes tout à fait d'accord pour reconnaître le mérite de M Vansteenwegen lors de la mise en place du programme STOC et pendant les années durant lesquelles il en était responsable. Il faut néanmoins garder en mémoire qu'il était alors employé du CRBPO, payé par la collectivité, et que la responsabilité du programme STOC formait l'essentiel de son travail. La paternité du programme STOC est donc pour le moins partagée entre M Vansteenwegen et son employeur d'alors.
La seule chose que revendique aujourd'hui le CRBPO, c'est son devoir de relancer un réseau national de suivi des populations d'oiseaux nicheurs en France.

" Au CRBPO de nous montrer qu'il a une réelle volonté de relancer et surtout de faire durer le STOC " écrit M Haubreux.
Notre bonne volonté, que nous pouvons vous garantir, ne suffit malheureusement pas. Les crédits de fonctionnement du CRBPO, en particulier ceux attribués au programme STOC sont renouvelés chaque année et proviennent du Ministère de l'Environnement. Le passé a montré que ces crédits étaient assez imprévisibles. La reconduction des crédits dépend néanmoins de l'assurance qu'ils ont été et seront bien utilisés. Plus le réseau offre des garanties de bon fonctionnement, meilleurs sont les chances de financement par le Ministère.
C'est parce que nous somme conscients de ne pas offrir de garanties absolues de pérennité de la coordination nationale du réseau que nous insistons sur la nécessité de coordinations intermédiaires entre les observateurs et le CRBPO. Cette proposition fait d'ailleurs l'unanimité des réactions que nous avons suscitées.

Il reste une question implicite : pourquoi vouloir changer le protocole ?
Il ne s'agit pas nécessairement de changer le protocole. L'important à nos yeux est que le projet qui émerge de ces discussions résulte d'un consensus. Le protocole STOC-EPS a vieilli ; la communauté d'ornithologues s'est renouvelée depuis 10 ans ; il est important que le nouveau réseau se construise sur des bases saines.

 

contribution de Daniel Haubreux, "relancer le STOC national", 29/10/99

Je viens de prendre connaissance des dernières réactions sur "le forum STOC".

J'aurai aimé qu'en 1995 les réactions soient aussi vives. Même si à l'époque, l'Internet n'offrait pas les possibilités qu'il offre aujourd'hui […] Il existait d'autres moyens de communiquer son exaspération.

Je ne vais pas revenir sur tout ce qui a été "dit". J'ai informé mes collègues "stoceur" de la volonté qu'avait le CRBPO de relancer le STOC EPS (version 2000). Comme en 1995, leur réaction a été la surprise ; et globalement, nous nous demandons pourquoi ce renouveau de l'intérêt porté au STOC !!!

Mais soyons sérieux deux minutes. Personnellement, j'ai toujours été persuadé qu'un système de monitoring tel que le STOC était indispensable. Chaque pays d'Europe qui pratique une ornithologie "moderne" possède le sien.

Mais la question n'est pas là. Pourquoi relancer le STOC national maintenant ?
Pourquoi, en 1995, aucun ornitho "de base" n'a été prévenu du départ de Christian?
Naïvement, nous avons posé la question , et cette question est restée sans réponse. Nous avons donc décidé de continuer et de traiter les données en interne. A part l'Auvergne, nous sommes les seuls, à ma connaissance, a avoir poursuivi le STOC en allant jusqu'au calcul des index. Le STOC Nord-Pas-de-Calais représente à lui seul près de 700 points ; et l'effort est constant depuis près de 10 ans. La couverture régionale est bonne, et nous sommes même parvenus à gagner de nouvelles routes dans des zones sous-prospectées.

Qui peut prétendre avoir hérité du STOC hormis ceux qui ont continué à y croire ? Qui peut prétendre en avoir la paternité hormis Christian Vansteenwegen ?

Il faudra plus d'un forum sur le web et plus d'un colloque national pour débattre sur le sujet et regagner la confiance des ornithos de terrain leurrés et désabusés. Personnellement, je ne prendrai pas le risque de perdre les fruits du travail accumulé depuis 1995. Au CRBPO de nous montrer qu'il a une réelle volonté de relancer et surtout de faire durer le STOC.

Les ornithologues amateurs ont montré qu'ils étaient capables de se prendre en charge. A vous de faire la même chose en nous garantissant la durabilité du projet. Une base de terrain plus à même d'assurer la pérennité des programmes qu'une instance nationale supposée la coordonner, c'est ou ce serait le monde à l'envers.

A tous les amateurs d'oiseaux de moins de 100 grammes.

Amitiés
Daniel.HAUBREUX.
Groupe Ornithologique et Naturaliste du Nord-Pas-de-Calais.
Groupe des Naturalistes de l'Aversnois.

 

contribution de Cyrille DELIRY, Deliryc64@aol.com, "Indice Ponctuel Saturé (IPS)", 18 Oct 1999

J'ai "mis au point" une méthode qualifiée d'Indice Ponctuel Saturé (IPS) qui consiste à réaliser un échantillonage de 10 sites non choisis alléatoirement, mais fonction des grands éléments de l'environnement (habitats et structure des habitats) d'un territoire donné qui permet à a fois d'obtenir une diversité d'espèce optimale (qualitatif) et un échantillonage quantitatif théoriquement représentatif des espèces présentes. La méthode ne nécessite qu'une demi-journée.

Ainsi quelques résultats donnent sur :

La Dombes (01) : 8/5/1995, une saturation totale de 128 minutes (IPS le plus long de 23 minutes sur un marais accompagné de plaine, étang feuillus cultures), un nombre d'espèces contacté de 73 dont 4 hors IPS (espèces repérées pendant mes déplacements hors des points choisis), un effectif total de 565 individus (comptés pendant les IPS), les espèces les plus fréquentes sont la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla, 10 sites), la Corneille noire (Corvus corone, 9), le Coucou gris (Cuculus canorus, 8), le Merle noir ( Turdus merula), le Rossignol (Luscinia megarhynchos) et le Pouillot véloce (Phylloscopus collybita, 7), l'Hirondelle de cheminée (Hirundo rustica), la Mésange charbonnière (Parus major), l'Etourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) et le Pigeon biset (Columba palumbus, 6). Les espèces les plus abondantes sont la Foulque macroule (Fulica atra, 86 individus sur 5 sites), la Mouette rieuse (Larus ridibundus, 30 sur 4), la Corneille noire (9 ind.), la Fauvette à tête noire (26), le Milouin (Aythya ferina, 23), le Chipeau (Anas strepera, 20), l'Hirondelle de cheminée (19), etc...

Le Val de Saône (69-01) : 9/5/1995, une saturation totale de 126 minutes (IPS le plus long 17 minutes sur un étang accompagné de prairies plaine et quelques feuillus), pour 65 espèces dont 3 hors IPS, un effectif total de 457 individus, les espèces les plus fréquentes sont la Corneille noire, la Fauvette à tête noire et le Merle noir (9 sites), le Martinet noir (Apus apus) et l'Etourneau sansonnet (7 sites), l'Hirondelle de cheminée et le Pouillot véloce (6 sites). Les espèces les plus abondantes sont le Martinet noir (66 individus), la Corneille noire (35), le Corbeau freux (Corvus frugilegus, 30 sur 4 sites), l'Etourneau sansonnet (23 ind.), le Chardonneret élégant (C. carduelis, 21 sur 4 sites), la Fauvette à tête noire (19) etc.

La Plaine de Bièvre (38) : 10/5/1995, une saturation totale de 100 minutes (IPS le plus long 17 minutes sur des cultures accompagnées de prairie plaine), 44 espèces dont 2 hors IPS, les espèces les plus fréquentes sont la Fauvette à tête noire (8 sites), la Corneille noire, le Milan noir (Milvus migrans) et le Rossignol (7 sites), le Chardonneret, le Pinson des arbres (Fri ngilla coelebs) et la Buse variable (B. buteo, 6 sites). Les plus abondantes sont : le Martinet noir (64 individus), la Corneille noire (43), le Milan noir (25), le Chardonneret (20), le Corbeau freux (20 ind. sur 2 sites), etc.

Le Bas Bugey (01) : 11/5/1995, une saturation de totale de 116 minutes (IPS le plus long de 19 minutes sur un étang à 420 m d'altitude, accompagné de marais vallons feuillus), 59 espèces dont 7 hors IPS, les espèces les plus fréquentes sont la Fauvette à tête noire (10 sites), le Merle noir (9), le Pinson des arbres et le Pouillot véloce (8), la Mésange charbonnière (7), le Coucou gris (7). Les plus abondantes sont : la Corneille noire (25 individus sur 5 sites), le Merle noir (24), le Pinson des arbres (23), l'Hirondelle de cheminée (22 ind. sur 5 sites), la Fauvette à tête noire (21), le Choucas des tours (Corvus monedula, 21 ind. sur 1 site), la Bondrée apivore en migration ce jour là (Pernis apivorus, 17 ind. sur 3 sites), etc.

Comme toute méthode, celle-ci est biaisée par la détectabilité des espèces et influencée par leur activitée (aucuns rapaces nocturnes aux heures de prospection par exemple), elle donne cependant une intéressante idée du paysage ornithologique avec un effort minimum et en la développant, je pense que l'on peut lui donner quelques applications. De plus elle présente l'avantage d'être représentative des milieux rencontrés sur le secteur échantillonné, de l'avifaune présente (sauf biais de détectabilité et activité) et évite le biais du choix de l'observateur qui va sur les sites dont il a l'habitude.

Mais qu'est-ce qu'un IPS : il s'agit d'un IPA modifié, qui tient compte de la capacité du milieu à livrer "ses secrets". Ainsi, l'observateur se poste pendant 5 minutes minimum, identifie et compte tout ce qu'il voit et entends. Si entre la 3ème et la 5ème minute une nouvelle espèce se présente sur la liste, il restera 2 minutes supplémentaires. Sinon, il arrête ici son observation et l'IPS est dit saturé à 3 minutes (le milieu n'a plus rien à livrer ; dans de très rares cas, en montagne et en hiver je n'ai eu aucun contact ornithologique pendant les 5 minutes, l'IPS était saturé à 0 minutes : ici, il n'y avait rien à voir). Le cas échéant, si pendant les 2 minutes supplémentaires, une nouvelle espèce au moins est captée, l'IPS se poursuit 2 minutes supplémentaires. Les IPS sont saturés au moment où plus rien de nouveau n'est observé pendant 2 minutes et le temps retenu est celui de la fin de l'IPS moins 2 minutes (ainsi un IPS terminé au bout de 11 minutes, c'est qu'il n'y a rien eu de nouveau qualitativement entre la 9ème et la 11ème minute : il était saturé à 9 minutes). Des avantages sont que l'on reste toujours le temps nécessaire à un "bon" inventaire.

La méthode de sélection des sites est un peu longue à expliquer ce soir... Je pense mettre le tout sur mon site Internet prochainement (d'ici un mois ou deux).

Bien ornithologiquement à tous... je me tiens à votre disposition pour qui est intéressé pour en savoir plus et tester la méthode par chez lui.

 

contribution de romain Julliard, julliard@cimrs1.mnhn.fr, "et les moineaux ?", 18 Oct 1999

Je voudrais rebondir sur une série de messages de ce week-end pour vous démontrer (?) l'interet d'un échantillonnage aléatoire (cf le message STOC, circulaire 2). Quelles sont les espèces les plus communes ?

il est établi un classement des espèces les plus fréquemment citées par continent : ainsi en 1998, venaient en tête et dans l'ordre pour l'Europe et la Russie (10 premières espèces), la Mésange charbonnière, la Pie bavarde, la Corneille noire, l'Étourneau sansonnet, le Merle noir, le Pigeon ramier, la Mouette rieuse, le Rougegorge familier, le Canard colvert et la Mésange bleue

Cela m'a intriguée. Je suis allée voir et, effectivement, ni en 1998 ni en 1997 le moineau n'arrive dans le "top 10" des oiseaux d'Europe. Or il me semble que, même là où je suis, où il y a BEAUCOUP de mésanges, il y a quand même plus de moineaux. Que faut-il en déduire ? ...que les ornithos ne voient plus les moineaux tant ils sont focalisés sur d'autres espèces ?

Personnellement, pendant ces 15 premiers jours d'octobre sur Angers-49 et sa région, je n'ai noté le Moineau domestique que 8 jours : je fais actuellement attention à tout ce qui vole et cette espèce est loin d'être fréquente par chez moi.

Il apparait au travers de ces échanges que la fréquence d'une espèce dépend étroitement de la manière dont chacun fait du terrain. Ce qui fait que la notion même de fréquence est toute relative... D'ailleurs, je me souviens avoir lu (dans le HBW ?) qu'à certains endroits il etait plus probable de voir un condor des andes qu'un moineau domestique. On reste donc sur la notion un peu frustrante d'espèces les plus fréquemment "citées" (personne ne prétend le contraire d'ailleurs).

La seule facon de répondre de manière un peu objective à la question sus-posée serait de faire ... un échantillonnage aléatoire (CQFD). Je peux vous livrer le classement des espèces les plus fréquentes en Grande-Bretagne (en terme de % de sites occupés en période de reproduction) : pinson des arbres (87%), pigeon ramier (87%), merle noir (86%), troglodyte (86%), corneille noire (83%), rougegorge (82%) et mésange bleue (79%). Le moineau domestique arrive en 15eme position avec des contacts dans 60% des sites.

Peut-être pourra-t-on établir un jour la même liste en France. A moins que la seule notion importante ne soit ce que voit les ornithos et pas necessairement la réalité...

 

contribution de Romain Julliard, julliard@cimrs1.mnhn.fr, "S.T.O.C. Circulaire 2", 18 Oct 1999

Une 10zaine d'entre vous se sont montrés intéressés par un débat autour de la mise en place d'un réseau de suivie des populations nicheuses d'oiseaux communs en France. C'est peu. J'imagine que c'est lié au caractère un peu trop abstrait de mon premier courrier. Aussi, j'ai décidé d'envoyer ce deuxième courrier nettement plus concret à l'ensemble des associations. Je pris ceux d'entre vous qui recevrait ce courrier par plusieurs voies de m'excuser.
J'espère que ce courrier suscitera un plus grand nombre de réponse. Parmi ceux qui n'ont pas répondu, il me serait utile de connaître la proportion de ceux qui sont hostiles au projet, de ceux qui sont seulement indifférents, et de ceux qui préfèrent ne pas se mouiller et attendent de voir ! Donc, répondez-moi SVP même si vous n'avez rien à dire !

Parmi les premières réponses, j'ai eu quelques bonnes surprises : contrairement à ce que je croyais, le STOC-EPS version 89 n'est pas mort mais a persisté dans 3 régions, l'Auvergne, le Nord-Pas-de-Calais et la Normandie. Je copie ci-dessous les trois messages m'annonçant ces bonnes nouvelles.

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Message de Bruno Lang, responsable pour la Normandie du réseau STOC

Le réseau STOC-EPS ne s'est pas effondré quand Vansteenwegen a quitté le CRBPO et normalement au Colloque Francophone de mars 2000 à Caen, une communication doit avoir lieu sur les résultats de ces comptages dans le nord-ouest de la France. A titre indicatif, 300 points environ sont faits en Normandie et beaucoup plus en Nord - Pas-de-Calais. Je trouve dommage que le CRBPO n'ait pas assuré le suivi après 1995 mais il me semble peu habile de relancer sur un autre protocole sans exploiter les données déjà arrivées : les amateurs apprécient peu d'être ballottés de protocole en protocole au gré des remplacements des responsables professionnels.

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Message de Daniel HAUBREUX

Bonne nouvelle.
En Nord-Pas-de-Calais et Normandie, le STOC EPS continue toujours. Avec nos amis Wallons, nous travaillons à un regroupement des données belges, normandes , NPdC et Ardenne afin de parvenir à une analyse globale. Nous communiquerons sur ce thème au prochain CFO. Le protocole formulé par Christian Vansteenwegen en 1989 me semble être toujours d'actualité. Il ne me paraît pas nécessaire d'en élaborer un autre. Il suffirait de le réutiliser en l'actualisant et en le mettant au diapason des autres méthodos européennes.

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Message de François GUELIN, RESPONSABLE STOC EPS Auvergne

Il est vrai que Vansteenwegen ayant arrêté la coordination, l'enquête nationale s'est trouvée bloquée. Cependant un petit d'irréductibles auvergnats a continué de pratiquer les points STOC jusqu'à maintenant. Le STOC a connu en Auvergne un réel succès pour les EPS , mais pas pour le baguage. Nous avons atteint rapidement un nombre d'EPS suffisamment importants (300 à 350 / ans) pour effectuer un suivi régional, qui a été riche d'enseignements.

Côté organisation / traitement des données, tout s'est fait en interne. Le premier réseau STOC avait un défaut, c'est qu'il s'adressait nominativement aux observateurs, sans passer par les structures associatives pour relayer. Cela n'a pas permis de motiver toutes les régions. En Auvergne, le succès est dû à l'existence d'un groupe de travail LPO Auvergne qui s'est réuni fréquemment, et aussi à des bilans régionaux très motivants, ce qui n'était pas le cas des synthèses Muséum d'alors Cela pourra peut-être être remédié ?

Le problème c'est qu'en Auvergne nous avons décidé voici deux mois de changer de méthodo, d'abandonner le STOC, pour partir sur des suivis intermittents (5 ans d'arrêts, 2 ou 3 ans d'EPS etc). La relance du STOC tombe assez mal chez nous. De plus, si la méthode change, cela nous met au rebut les 11 années d'enquêtes précédentes (??).

En fait, pour tout dire, c'est surtout le centralisateur (c'est-à-dire moi) qui a craqué au bout de 10 ans: entre la mise au point du test d'analyse, la saisie des fiches des observateurs (30 000 données en 10 ans) et l'exploitation régionale, tout çà reste très lourd.

C'est pourquoi je proposerais bien quelque chose: avant le lancement de l'enquête, il faudrait mettre au point un masque de saisie SIMPLE (pas sur minitel comme il avait été fait !) type masque sur EXCEL, diffusable à tous les ornithos qui saisiraient eux-mêmes. Le centralisateur régional serait alors chargé de constituer le fichier régional, de le vérifier, et d'effectuer le bilan régional (donc un test préprogrammé simple). Le transfert des fichiers régionaux est ensuite fait vers le MNHN. Ce serait un net progrès.

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Mes commentaires:

Tout d'abords, même si l'on peut se réjouir de la survie du réseau dans trois régions, celles-ci apparaissent bien isolées (il y a 21 régions en France...). Il semblerait même qu'elles ne soient pas toutes au courant de l'existence l'une de l'autre. Il est donc peu probable qu'un réseau puisse essaimer à partir des régions sans coordination nationale. Je voudrais également réagir à la suggestion d'un suivi intermittent : le type de suivi STOC n'est efficace que pour la détection de tendance à cours terme, d'une année sur l'autre. La comparaison entre points espacés de plusieurs années risquerait d'être plus influencée par des changements d'habitats que par des tendances réelles sur les effectifs.

Le point le plus important de ces trois messages reste le souhait récurent de conserver le protocole de 1989. Ce pourrait effectivement être une solution de facilité.

Néanmoins, avant de prendre cette décision, j'aimerais vous soumettre le protocole mis en place en Grande-Bretagne à la suite d'une longue réflexion et qui tend à se répandre en Europe (Espagne, Hongrie, Pologne) sous l'impulsion de l'"European Bird Census Concil". J'ai également joint quelques éléments de base du protocole STOC-EPS et d'autres protocoles de suivi.

Tout les réseaux sont basés sur le même principe fondamentale : un site est prospecté de la même façon (date, heure et observateur) d'année en année. Il existe 3 méthodes principales d'échantillonnage : la cartographie des territoires, les points d'écoute et les transects.

*STOC-EPS (Suivi Temporel d'Oiseau Commun - Echantillonnage Ponctuel Simple) établie par C. Vansteenwegen (merci à François Guelin de la LPO Auvergne de m'avoir communiqué ces renseignements) :

*" Common Bird Cencus " (anglais) (depuis le début des années 60 ; 200 sites en activité ces dernières années, mais le protocole est en passe d'être abandonné) :

Cartographie des territoires à l'aide d'une dizaine de visites par an.

*" Breeding Bird Survey " (américain) (initié dans les années 60 ; >3000 routes parcourues chaque année) :

" Route " de 50 points d'écoute ; s'apparente assez au STOC-EPS.

*" Breeding Bird Survey " (anglais) (le standard européen) (depuis 1994 en GB, 2300 sites échantillonnés en 1998) :

Echantillonnage aléatoire pour le choix des sites. " C'est un avantage considérable puisque c'est le seul moyen de produire des résultats indiscutablement non biaisés et donc représentatifs " (Gregory et al. 1996). Les sites sont des carrés d'1 km². Le pays est découpée en parcelles (par exemple les départements) pour lesquelles la densité d'observateurs est connues. Le nombre de carrés à échantillonner est proportionnel à la densité des observateurs. En Angleterre, il est prévu que des professionnels participent à la collecte des données dans les zones peu ou pas prospectées.
Les carrés de chaque zone sont ensuite communiqués à des coordinateurs départementaux. Les carrés sont classés par ordre de priorité. Les coordinateurs attribuent les carrés aux observateurs selon l'ordre de priorité afin de garantir le caractère aléatoire de l'échantillonnage.

Chaque carré reçoit trois visites par an.
Une 1ère visite permet de décrire l'habitat et de déterminer l'itinéraire pour le recensement qui aura lieu au cours des 2 visites suivantes. Idéalement, l'itinéraire consiste en deux lignes parallèles chacune de 1 km et distante de 500 m l'une de l'autre. En pratique, l'itinéraire s'adapte au terrain local (chemins, obstacles, etc.) et peut être un peu coudé et ne pas constitué de lignes strictement parallèles. Chaque ligne est divisée en 5 sections de 200m de long (soit un total de 10 sections). L'habitat est décrit pour chacune des sections de l'itinéraire choisi ainsi que pour l'itinéraire idéal (toutes ces descriptions sont codées). La description de l'habitat se fait chaque année (les pratiques culturales peuvent changées assez rapidement !).

Le recensement se fait au cours de 2 visites, programmée de part et d'autre de la mi-mai à au moins 4 semaines d'intervalle. Le début du recensement doit avoir lieu entre 6 et 7 h le matin soit au moment du maximum de l'activité mais après le chorus de l'aube. L'observateur note tout ce qu'il entend ou voie pendant qu'il marche. Typiquement, la prospection d'un site dure 1h30 (pour 2 km de marche). La distance approximative des oiseaux par rapport à l'itinéraire choisi est notée en trois classes (25m, 25-100m, 100m). Ce classement peut permettre une estimation des densités (au moins relatives). Les données sont saisies de manière systématique (codage) pour les 10 sections, ainsi que le temps, et la durée de la visite (forte pluie, fort vent et brouillard sont à éviter bien sur).

Les coordinateurs régionaux vérifient la pertinence des informations collectées sur le terrain et envoient le tout au coordinateur national (donc aucun transfert direct entre l'observateur et le coordinateur national). En Angleterre, la saisie se fait par une entreprise indépendante.

*Comparaison des méthodes :

- La cartographie des territoires est une technique 2 fois plus précise que les EPS mais demande 7 fois plus de temps (estimation issue d'une étude scientifique).
- Transects vs. points d'écoute : les résultats et précisions des résultats sont similaires. Il semblerait cependant que : (1) les amateurs préfèrent les transects aux points d'écoute ; (2) les transects soient légèrement plus rapides (temps pour parcourir 2x1 km vs. 10 points d'écoute espacés de 200 m) et (3) plus rentables (nombre d'oiseaux / unité de temps) que les points d'écoute.

Quelque soit la méthode, l'échantillonnage aléatoire des sites à prospecter augmente considérablement la qualité des informations collectées.

J'espère que ce message suscitera un réel débat au sein de la communauté d'ornithos amateurs.

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