archives du forum de discussion « Ornithologie »

Epervier d'Europe

Accipiter nisus

 

Contribution de Mathieu KRAMMER, "Epervier d'Europe", 1 May 2002

Dimanche matin, je viens de voir mon premier épervier d'Europe ! Alors que j'observais mon nichoir occupé par un couple de mésanges charbonnières, à une dizaine de mètres de celui-çi, un épervier est arrivé à toute vitesse sur une des branches du bas de l'arbre. Il n'a pris aucun oiseau. Une dizaine de secondes plus tard, il s'est envolé.
Auparavant, je ne le connaissais qu'à travers les livres ornithologiques, mais je n'avais, jusque là, pas eu l'occasion de l'observer dans la nature. Cependant, son identité ne fait aucun doute. Il s'agit d'un épervier mâle : il était légèrement plus grand qu'une grive, mais plus petit qu'une tourterelle et il avait le dessus du corps gris et la gorge rousse.
L'observation, très rapide (une dizaine de secondes), m'a tout de même permis de voir son petit bec crochu et ses belles petites pattes jaunes.
Je reste encore émerveillé par cet oiseau et je ne comprends pas que certaines personnes de cette liste "râlent" du fait de la présence de ce prédateur dans leur jardin. Même si je me doute qu'il reviendra et qu'il attrapera des oiseaux, je suis vraiment très heureux de cette observation et j'espère qu'il reviendra.

Mathieu KRAMMER
La Valette du Var (83)

 

Contribution de Nelly Boutinot, "Re:Epervier" , 22 Feb 2002

Le "bien" et le "mal" dans la Nature et surtout à propos la vie et la mort n'est pas simple a déterminer. Pour classer ce genre de choses, j'utilise la règle suivante: si la mort est donnée pour se nourrir / survivre, elle est acceptable (mais je peux comprendre qu'elle soit "triste" et difficile à expliquer à des enfants par exemple),

Je partage complètement l'analyse ci-dessus.
La prédation dans la nature est un phénomène essentiel pour les équilibres naturels. On le comprend mieux en transposant à des mammifères: "Si le lapin s'ébat parmi le thym et la rosée et non dans un pays tout râpé et couvert de crottes, c'est au renard et surtout aux virus qu'il ledoit"
Robert Hainard

Nelly Boutinot: Conseillère de la Ligue pour
la préservation de la faune sauvage et la défense
des non-chasseurs, ROC. http://www.roc.asso.fr
Président: Hubert Reeves

 

Contribution de Jean-Marc Meessen , "RE: Epervier" , 22 Feb 2002

C'est une question de vision des choses et de nuances. Il faut admettre que la prédation fait partie de l'ordre des choses de la Nature. Le fait de nourrire des passereaux nourri indirectement les rapaces qui dépendent de ce type nourriture. Géroudet, dans l'introduction de son livre sur les Rapaces, a publié un très bon essai sur le sujet.

Le "bien" et le "mal" dans la Nature et surtout à propos la vie et la mort n'est pas simple a déterminer. Pour classer ce genre de choses, j'utilise la règle suivante: si la mort est donnée pour se nourrir / survivre, elle est acceptable (mais je peux comprendre qu'elle soit "triste" et difficile à expliquer à des enfants par exemple), par contre si la mort ou la destruction est gratuite ou pour le plaisir de tuer / dominer / posséder, je ne l'accepte plus.

On comprendra, en suivant cette règle, où je classe la chasse. Un cas particulier intéressant de cette règle est la prédation des chats domestiques sur les oiseaux. Autant je ne prendrai pas de mesures pour empêcher un rapace de se "servir" dans les environs de la mangeoire, autant je met beaucoup d'imagination pour compliquer la tâche des chats.

>>Par ailleurs j'ai calculé qu'ayant 8 mésanges bleues, 8 mésanges (...), je n'aurais plus un seul oiselet dans le jardin....

On serait surpris du nombre exact de passereaux qui viennent à la mangeoire.

Récemment, sur la liste AVES, l'information suivante, qui donne un éclairage intéressant à ce sujet, a été publiée. (voir ci-après)

Jean-Marc Meessen
AVES - Bruxelles

Il est bon de préciser que si les observations réalisées à un nourrissage peuvent être correctes en qualités(nombre d'espèces observées), elles peuvent être totalement sous-évaluées sur le plan de la quantité. Un exemple parmi d'autres:
durant le mois de janvier j'avais, uniquement par l'observation directe, l'impression qu'une bonne dizaine de Mésanges bleues venaient régulièrement à mon nourrissage (Chevron-Vallée de la Lienne-Ardennes).
Or le baguage a permis de comptabiliser un minimum de 35 individus (sans compter les autres déjà bagués et ceux qui ne l'ont pas été).

Le nombre d'individus de cette espèce ayant fréquenté mon nourrissage durant le mois de janvier peut être raisonnablement estimé à plus de 50 (à l'heure actuelle on peut ajouter, pour le mois de février, 30 Mésanges bleues de plus).
Autre exemple encore plus "spectaculaire": le nourrissage, qui chez moi est estival et hivernal (sujet de discussion pour le forum), m'a permis de baguer plus de 300 Verdiers entre les mois d'août et décembre 2001 alors que j'en observait une trentaine (au grand maximum) à la fois!
Les données de reprises devraient pouvoir mettre en lumière les déplacements, voire l'origine, des individus de cette espèce.

André Lambotte
Neuville 55
4987 CHEVRON

 

Contribution de Danielle Leleu , "Epervier" , 22 Feb 2002

L'épervier était encore là ce matin...il n'a d'ailleurs pas quitté le jardin sans emporter violemment une petite proie ailée... berk !
Le voyant tous les jours, quasiment 2 fois par jour, matin et après midi, puis je en conclure qu'il loge dans le coin ? et comment trouver et observer son lieu d'habitat ?
niche t'il déjà ?
Quand même, c'est pas marrant de, à la fois nourrir et protéger les petits oiseaux, et savoir qu'ils servent à leur tour de nourriture à l'épervier...et qui viendra gober l'épervier ?
Moi tout ça me met en grand émoi...

Par ailleurs j'ai calculé qu'ayant 8 mésanges bleues, 8 mésanges charbonnières, deux mésanges nonettes, une douzaine de pinsons, une douzaines de verdiers, un rouge gorge, deux sittelles, et quelques moineaux, à raison d'un oiseau par demi journée, en un peu plus d'un mois, je n'aurais plus un seul oiselet dans le jardin....
Alors, moi j'aimerais bien que le bel épervier se choisisse une autre cantine, surtout s'il est dans ses intentions de se mettre en ménage dans quelques jours....!

Bien cordialement ! Danielle Leleu
La Chevrue - Refuge LPO - ROC (Buy- Morienval - 60 - F)
"Même quand l'oiseau marche, on sent qu'il a des ailes" Lemaître

 

Contribution de Stéphane BOITEL, stephane.boitel@worldonline.fr, "Re: Deuxième attaque de l'épervier", 9 Apr 2001

J'ai rencontré un ornitho lors d'une sortie au bois de Vincennes, qui me racontait qu'il avait déjà vu plusieurs fois un mâle d'épervier qui venait chasser dans sa rue, ou posé sur le balcon d'en face ! Et tout ceci en pleine ville de Vincennes, presque à Paris !
Stéphane BOITEL
Paris 11ème

 

Contribution de Catherine Laplagne, catherine.laplagne@free.fr, "Deuxième attaque de l'épervier", 09 Apr 2001

Juste avant les vacances de février, un épervier femelle était venu dans mon jardin tuer un merle sous la mangeoire. J'avais retrouvé la plumée avec des tâches de sang et, en début d'après-midi, j'avais bien pu observer (depuis l'intérieur de la maison) l'épervier aux aguets sur une branche basse d'un sapin.

Je pensais que c'était un incident plutôt exceptionnel vu que j'habite une résidence en région parisienne, pas très loin (à vol d'oiseau !) de la forêt mais où les éperviers ne courent pas les rues quand même.

Mais voilà qu'hier, en fin d'après-midi, l'épervière est revenue tuer sur ma pelouse, et cette fois une tourterelle. Cela m'étonne car je ne pensais pas qu'elle s'attaquait à des proies aussi grosses mais d'un autre côté, cette fois, pas de doute possible car je l'ai vue à l'oeuvre. Quand j'ai voulu sortir de la maison, elle s'est envolée. La tourterelle frémissait encore mais elle était proprement saignée à la gorge et il n'y avait plus rien à faire.

Je l'ai laissée sur place jusqu'au matin. Au matin, elle était un peu déchiquetée mais pas beaucoup. Je ne sais pas si c'est l'épervière qui est revenue dans la nuit (je n'ai pas de chat et il n'y en a pas qui vienne traîner dans mon jardin).

Tout ça m'étonne quand même bien car s'il y a beaucoup de petits passereaux dans les jardins de la résidence, il y a aussi beaucoup de fréquentation humaine (surtout hier après-midi où tout le monde profitait du rayon de soleil pour jardiner !) et je n'aurais pas imaginé qu'un épervier vienne y chasser un dimanche après-midi !

Catherine
78320 Le Mesnil St Denis

 

contribution de Georges Olioso, Georges.Olioso@wanadoo.fr, "quel spectacle", 28 Jan 2001

dimanche, 15 h... pour changer un peu, il pleut... un coup d'oeil de la fenêtre de la chambre pour observer la mangeoire... tiens, pas un oiseau ! curieux, il y avait bien 130 chardonnerets, une dizaine de pinsons et quelques verdiers tout à l'heure... A si, un pigeon sur la tonnelle...
allez ouvre les yeux, il a un bec crochu ton pigeon !
un magnifique mâle d'épervier est installé sur la tonnelle, une femelle de pinson des arbres dans les serres ! il est là, à moins de 2 m de nous, très occupé à plumer et à manger sa proie ! nous nous déplaçons lentement et en silence et passons de longues minutes à observer le prédateur dégustant son gibier. Le dépeçage a duré près d'une heure, interrompu de temps en temps par des périodes de repos de 3 à 4 minutes (ce doit être fatiguant de tirer comme ça sur des chairs fraîches !). Même le passage d'un voisin dans son jardin n'a pas perturbé l'Épervier, il devait être sacrément affamé !

tiens, on en a même oublié qu'il pleuvait !

Georges OLIOSO, le Mail,
26230 GRIGNAN (44°25 N - 4°54 E) France

 

contribution de Hugues Martin, Hugues.Martin@sig-ge.ch, "Epervier d'europe", 28 Jul 2000

Je mène depuis 1994 une étude à long terme (env. 10 ans) sur l'épervier d'Europe (accipiter nisus) sur une dizaine de sites en Suisse (pied du Jura vaudois). Il s'agit d'étudier en détail le comportement nuptial, les relations inter et intra spécifiques de l'espèce dans son territoire, l'élevage des jeunes et leur émancipation.

Une partie des premiers résultats a déjà été publiée.

Mes références bibliographiques sont évidemment le Français, pardon, le Breton G. Joncour (L'épervier d'Europe) et le Britannique J. Newton (The Sparrowhawk).

Cependant, je suis à la recherche de tout document, livre ou article spécifique sur la biologie de cet oiseau, peu importe la langue.

Merci à tout ceux qui voudront bien m'aider.
Hugues Martin
Genève (Suisse)

 

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