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Eider

Somateria sp.

 

Contribution de michèle corsange, "Eider à duvet", 12 Jul 2003

Eider à duvet, Somateria mollissima.

Il m'était déjà arrivé, en hiver, de pouvoir observer des Eiders à duvet dans les darses de Port-Saint-Louis, il m'a été aisé de reconnaître la forme si particulière de la tête de ce gros canard avec son "bec grec"- comprenez : "dans le prolongement du front"... Mais là, sur le lac Tjörnin à Reykjavik, c'est le ravissement, les Eiders sont en plumage nuptial ! Les mâles dans leur plumage noir et blanc, le vert pâle de la nuque, la calotte noire et la face blanche ont noble allure, il y a déjà des poussins qui naviguent près de leurs mères, des flottilles de six, dix petits, parfois plus.

Des Eiders, nous en avons vus beaucoup, peut être des milliers. Sur les îles Vestmann où André à photographié ce qu'il appelle "la grève aux Eiders" tant ils étaient nombreux ; dans tous les fjords de l'Ouest ; sur l'île de Flatey ; dans le Nord, dans le port de Dalvik à Akureyri ; sur l'île de Grimsey où Amilcar sauve un poussin égaré sur la route et le ramène à sa mère après une belle course ; dans l'Est en allant sur Höfn mais là, curieusement, les nichées se réduisent parfois à deux poussins seulement, les prédateurs sont actifs ; dans la péninsule de Reykjanes au phare de Grindavik où, sur un îlot, d'étranges piquets colorés signalent les nids d'herbes et d'algues des Eiders. Si la chasse à l'Eider est maintenant strictement réglementée, la récolte du duvet dont les femelles garnissent leur nid est toujours active et cela représente une production annuelle de quatre tonnes ! Si vous voulez vous émerveiller, il vous suffit de voir les photos d'André qui a dû photographier des dizaines d'Eider, celles qu'il a gardées sont splendides et rapportent des scènes vécues parfois émouvantes comme cette femelle vigilante dont les deux seuls petits encore en vie se laissent dériver sur une planche à côté d'elle.

michèle corsange -13200

 

Contribution de Frédéric LE GALLO, "Eider a duvet: Ou sont passé les pères?", 18 Jan 2003

Je suis parti observer les oiseaux du côté du Cap Gris Nez(Pas de Calais) et du Clippon (Dunkerque) aujourd'hui. La principale espèce présente sur ces deux sites sont les eiders à duvet.(Environ 50 ex. au Gris Nez et 100 ex. au Clippon).

En les observant, je me suis rendu compte que la quasi totalité des spécimens présentants était des femelles ou des individus d'1 an (tâche blanche sur la poitrine significative). Au total je n'ai dénombré que 10 à 15 mâle.

????????????D'où ma question: A cette époque de l'année, les mâles auraient-ils entamés leur migration vers le nord? Ou sont-ils allés simplement "travailler en mer" par ce beau samedi pour ramener la pitance à leur petite famille????????????

 

Contribution de daniel.ventard, daniel.ventard@libertysurf.fr, "Re: eider a duvet", 13 Apr 2001

Je ne répondrai pas au sujet des lacs de l'Aube, mais j'ai vu une troupe nombreuse d'eiders à duvet aux vacances de Pâques, plusieurs années de suite, sur les enrochements de la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue.
C'était juste avant qu'on n'y construise un port de plaisance, il y a plus de 15 ans !
Les années suivantes, ils avaient disparu...

 

Contribution de Jean Pierre GOULET, bigoule@club-internet.fr, "eider a duvet", 13 Apr 2001

Dimanche 8 avril 2001 j'ai pu observe un couple d'eiders à duvet (somateria mollissima) au lac d'Orient - Aube.
J'aurai voulu savoir si cette observation était courante à cette époque.
(mille excuses pour le message viral de ce matin)
Jean-pierre Goulet
Villeneuve le roi - val de marne

 

contribution de Cyrille Deliry, deliryc64@aol.com, "Re: Oiseau du mois : Eider à duvet (Somateria mollissima)", 4 Jan 2000

bodart_py@hotmail.com a écrit :
Sans être une rareté absolue, l'observation d'eiders à duvet sur nos côtes (voire à l'intérieur des terres après de fortes poussées dépressionaires -tempêtes- comme celles de décembre 99) est généralement limitée à la période hivernale (migration automnale vers octobre-novembre, retour printanier du côté d'avril). L'apparition de tels oiseaux en zone méditerranéenne est plutôt exceptionelle.

Je ne suis guère d'accord sur la non rareté, et tout est relatif : cette espèce est sur la Liste Rouge des oiseaux nicheurs de France dont la population était de l'ordre de 10 couples (info 1993-1994) avant la catastrophe pétrolière du siècle dernier.
Pour ce qui est des apparitions en méditerranée, notons qu'il est régulier en mer depuis au moins 1956 sur les côtes de Camargue, où il est désormais relativement aisé à observer toute l'année. J'ai fait diverses observations face aux Stes Maries de la Mer à diverses période. Le tout est souvent de bien chercher les oiseaux au milieu des vagues, ce qui est assez délicat lorsqu'on entend dans son dos des centaines d'espèces d'oiseaux toutes aussi intéressantes les unes que les autres qui appellent la curiosité de l'observateur sur les vasières, lagunes, étangs et marais du delta de la Camargue proprement dit.

Sweet dreams in your eider down (trad. littérale : "Doux rêves dans votre édredon").

 

contribution de Pierre-Yves Bodart, bodart_py@hotmail.com, " Oiseau du mois : Eider à duvet (Somateria mollissima)", 4 Jan 2000

Après un mois de décembre chargé en évènements divers, dont certains forts peu réjouissants pour la gent ailée, qui ne m'ont pas permis de boucler ma rédaction, le quatrième jour de l'an 2000 voit réapparaître la rubrique Oiseau du Mois. J'ai choisi très subjectivement, parce qu'il s'agit d'un des derniers oiseaux remarquables que j'ai aperçu avant de mettre un point final à l'an 99, de vous parler de l'Eider à duvet.

Ce canard marin grand (au delà de 60 cm) et massif (poids moyen au alentour de 2,5 kg) est un habitant traditionnel des côtes septentrionales d'Eurasie, dont les biotopes préférentiels sont les côtes et les estuaires, en eau salée. On le retrouve plus exceptionnellement comme nicheur à l'intérieur du continent européen, en Autriche par exemple. Son régime alimentaire se concentre sur mollusques et crustacés, préférentiellement du genre Mytilus (moules) et les estimations de consommation journalière tourne autour de 150 à 250 coquillages / jour. Il ingurgite les mollusques en entier et les broye ensuite au sein de son estomac musculaire. Parfois, sans doute lorsque les temps sont moins favorables, il ne dédaigne pas poissons ou végétaux.

Alors qu'en vol, sa taille trapue et bien charpentée pourrait induire quelque confusion avec les oies, lorsqu'il est posé sur l'eau ou sur les rives, il est clairement reconnaissable en raison de son front fort plat prolongé d'un bec relativement long. La livrée nuptiale du mâle adulte , mélange de noir, blanc, rose (en poitrine) et verdâtre (dans la nuque) exclut toute confusion avec d'autres, même les plus rares -pour ne pas dire totalement accidentels sur les côtes franco-belges- eider à tête grise (Somateria spectabilis) ou eider de Steller (Polystica stelleri), qui d'ailleurs ont une aire de répartition européenne limitée à la péninsule scandinave.

Sans être une rareté absolue, l'observation d'eiders à duvet sur nos côtes (voire à l'intérieur des terres après de fortes poussées dépressionaires -tempêtes- comme celles de décembre 99) est généralement limitée à la période hivernale (migration automnale vers octobre-novembre, retour printanier du côté d'avril). L'apparition de tels oiseaux en zone méditerranéenne est plutôt exceptionelle.

Les îles du Waddenzee (Nord de la Hollande) comptent par compte de nombreux individus qui tendent à la sédentarisation ou à un semi-nomadisme gouverné par les circonstances (alimentaires notamment).

La nidification, à mi-mai voire juin, voit la femelle couver seule pendant une petite trentaine de jours 4 à 6 oeufs de teinte vert-gris...A ce moment, elle supporte vaille que vaille l'approche de l'homme, ne s'éloignant pas de son nid plus que nécessaire. Après les naissances, femelles & jeunes nidifuges se rassemblent en bandes pouvant compter plus de 100 individus. La solution face à la pression de prédateurs commes labbes & goélands se trouve alors dans la plongée sous-marine...car pour les jeunes les plus vaillants, il faut encore compter une soixantaine de jours avant de pouvoir voler.

Comme dernière anecdote, il faut encore savoir que le ramassage de duvet d'eider à des fins isolantes (confection couvertures et sacs de couchage) peut se réveler assez vite une activité fastidieuse car il faut visiter plusieurs dizaines de nids pour obtenir un résultat probant, chaque cane fournissant au mieux une trentaine de grammes de duvet.

Vos réactions, vos témoignages, vos impressions partagez le tout avec nous sur la liste Ornitho.

PY.Bodart
Membre Aves & RNOB, Bruxelles.
Rédacteur occasionnel pour la liste Ornitho.

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