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Butor étoilé

Botaurus stellaris

 

Contribution de P. Renard , "Re: butor étoilé" , 7 Jan 2002

J'ai moi-même sauté brillamment d'une année à l'autre grâce au butor, sur mes sites d'oiseaubservation (en français: birdwatching) favoris: le 31 décembre, trois individus ensemble (!) observés une vingtaine de minutes, dont deux face à face (peut-on seulement l'imaginer??) sur une roselière d'à peine un hectare, avec une grande aigrette et un harle piette pour faire un compte rond- et le 3 janvier, encore un et deux harles piettes.

Je pense que c'est le gel des plans d'eau qui a provoqué cette concentration, et qui de surcroît les rend plus visibles: en marchant sur la glace, ils sont beaucoup plus à découvert, et émergent même au milieu des roseaux. Par contre, j'ai été frappé par... leur rapidité: le butor qui a une idée en tête file droit devant lui (par exemple lorsqu'il traverse une plaque de glace dénudée), bien plus vite qu'un héron cendré.

 

Contribution de Yves GROSS , "butor étoilé" , 6 Jan 2002

Amis ornithonautes, bonne année !
Nouvellement admis parmi vous, un message concernant le suivi de deux butors étoilés en Petite Camargue, réserve naturelle alsacienne depuis 1982, sur les communes de Saint-Louis, Rosenau, Village-Neuf dans le département du Haut-Rhin (environ 120 ha, en deux parties de 90 et 30 ha); cette zone humide, autrefois site caractéristique du milieu naturel rhénan, remodelé à chaque crue du fleuve, se maintient grâce à la proximité de la nappe phréatique et représente, de par le fait d'une juxtaposition de milieux humides et secs, un site exceptionnellement riche en espèces animales et végétales.

Cet hiver nous réserve d'heureuses surprises : un couple de Grande Aigrette semble vouloir passer la mauvaise saison sous nos latitudes - malgré un froid persistant -, tandis que deux hôtes inhabituels ont fait leur apparition voici environ 3 semaines, probablement affamés, se cantonnant dans la seule zone d'eau libre, préférant affronter la détresse des gels prolongés plutôt que de fuir vers le sud; ainsi deux butors étoilés (Butaurus stellaris) s'offrent aux regards de tous ceux qui sont sensibles à la subtile marquetterie de leur plumage, et l'on s'aperçoit que GEROUDET a tout dit, tant il est rare de pouvoir observer le comportement de cet oiseau d'habitude si discret: "L'occasion très rare d'étudier son comportement, m'a (...) permis de le contempler (...): à l'affût au bord de l'eau ouverte, c'est une masse presque informe de plumes gonflées, à demi accroupie, le dos bossu et le bec pointé en avant, presque horizontal. Non pas tout à fait immobile, car en réglant la flexion de ses pattes, le Butor se soulève et s'abaisse, avance et recule la tête avec une lenteur infinie"... Et je vous assure que cette "lenteur infinie" frigorifie singulièrement l'observateur statique que je fus mais qui, clichés pris ou non, se souviendra longtemps de ces moments de grâce avant que, "tel un fantôme, il n'(ait) disparu", lui, l'oiseau taureau, l'oiseau invisible.

Pour plus d'infos, suivi de 6 jours, du 29/12/2001 au 4/01/2002 de 10h à 15 h chaque fois, auprès de y.gross...wanadoo.fr

Encore un mot : j'aime beaucoup le style très personnel des communications de "Saint-Marc", la dernière en date étant celle concernant les Perdrix grises...

 

Contribution de michele.corsange, "Butor étoilé" , 14 Dec 2001

Arles - Etang de la Gravière 12-12-2001 - 16 heures. Aujourd'hui, 14 décembre, la Provence est sous la neige, je comble le retard.

Mercredi, je n'avais pas une grande envie de marcher, comme souvent dans ces cas-là, j'installe ma lunette sur le siège passager à ma droite et je vais miroiser à la façon des rois fainéants (dixit une de mes amies). Pas grand chose.

Des Etourneaux sansonnets à l'embranchement de la route d'Arles à Fontvieille et de la route de Barbegal. Ils sont huit, posés sur un fil électrique, pour la première fois peut-être, je prends le temps de les observer attentivement et je découvre que ce n'est pas si laid que cela un étourneau ! Des Pies, un Pinson des arbres...

Je décide d'aller vers Barbegal, prends la petite route sans issue qui s' enfonce dans les terres en direction des marais de l'Ilon. Dans une terre fraîchement labourée, six Vanneaux huppés splendides, dans le vent, la huppe bien dressée sur la tête leur donne un petit air de professeur Nimbus. A la réflexion, la comparaison est bien mauvaise, elle sied mal à l'allure altière de nos oiseaux dont la démarche mesurée, un peu compassée tout de même, et le port de tête ont quelque chose de très noble. D'autres Pies, des Choucas des tours, des Moineaux par dizaines.

Direction Pont-de-Crau par une petite route qui passe au-dessous d'une costière et longe l'étang de la Gravière. J'essaie d'arracher quelques belles observations d'oiseaux d'eau à travers le grillage de la propriété. Difficile. Un vieux Héron cendré, de dos, la tête entre les épaules, ses belles plumes grises lui font comme une grande capeline qui recouvre son dos uniformément gris, les plumes sont par moments légèrement soulevées par le vent mais l'oiseau reste immobile, imperturbable. Des Flamants roses, décidés à passer l'hiver ici, fouillent du bec au fond de la vase, d'autres en ligne, perchés sur une seule patte, dorment la tête sous l'aile. Des Canards colverts, des Foulques, d'autres Hérons cendrés dont l'un à l'affût. D'autres Foulques par centaines, retirés dans un coin plus isolé.

Je repars et... la chance est avec moi ! L'ami Rob arrive en voiture en sens inverse du mien, s'arrête à ma hauteur. Nous baissons notre vitre et - c'est cela la vie en province - un bonjour amical et la question classique : " Qu' as-tu vu de beau ? - Pas grand chose d'extraordinaire. - Ah ! tu sais, il y a un Grand Butor sur l'étang ! - Oui, mais comment faire pour le voir ? tout est grillagé... - No problem ! (Rob est anglais) tu vas au Mas Barracan, tu te gares et au bout de la vigne tu surplombes l'étang. - OK ! See you soon !" Et me voilà repartie. Premier virage à gauche, parking du Mas Barracan. Stop. Achat de quelques bonnes bouteilles pour payer mon stationnement, cela se fait, on boira les bouteilles un jour entre amis. Lunette sur l'épaule, me voici partie à travers les rangées de vigne. Au bout du vignoble, exactement ce qu'il me fallait : une sorte de plate-forme au pied d'un pin et de là, quelle vue ! Toute l'étendue d'eau de l'étang de la Gravière ! En fait, il faudrait dire des étangs car comme partout en Camargue, tout a été conçu pour la chasse et ce sont en réalité des îlots, des étangs, des chenaux, des digues presque à perte de vue. Les roselières ont acquis leurs belles couleurs d'automne, les eaux des étangs sont presque bleues tant le ciel qui s'y reflète est pur. C'est tout simplement beau, presque insolite ici ce plan d'eau vu en altitude (hum ! quelques mètres...). Au bord des roseaux je découvre une trouée au ras de l'eau. Tout est couleur paille, couleur de rouille mais cela m'intrigue, il y a comme une ombre sur le fût des cannes vers la droite. Un coup de zoom, c'est quand même loin et je grommelle contre ces propriétaires qui grillagent tout ! Mise au point de plus en plus fine, j'essuie mes lunettes, la lentille de la lunette, il faut bien mettre tous les atouts de son côté ! Pourquoi est-ce que je suis myope aussi ! Et quelle idée de faire de l'ornitho quand on n'y voit rien !

Eh bien ! cela en vaut la peine ! Au ras de l'eau, statique, entièrement con fondu avec la végétation environnante, le Butor est là. Ce n'est que lorsqu' il tourne légèrement la tête - quelques degrés, à peine - que je vois la lame de son bec dressée vers le ciel et que je parviens à voir son oil au regard acéré, vif. Le cou semble sortir du corps qui reste ramassé et me fait penser à un ouf. Ainsi vu, le Butor ne dépareillerait pas une toile de Jérôme Bosch ! Je parviens à voir les taches noires sur le dos qui ont donné au Butor ce beau qualificatif : étoilé. Le temps s'est arrêté. Il n'y a plus qu'un petit paradis sur terre puisque c'est mercredi et que les fusils - ceux des chasseurs et les autres - sont où ils devraient toujours rester : au râtelier.

Rob, pour un cadeau, c'était un cadeau royal ! Lots of thanks !
Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE

 

question d'Alain Fossé <alfosse@bigfoot.com>, "Butor étoilé/hiver 95-96", 4 février 1999

Suite à l'« invasion » angevine de Butor étoilé lors de l'hiver 1995-1996, nous souhaiterions savoir si d'autres régions françaises (Bretagne et Normandie notamment), voire étrangères, ont constaté un afflux remarquable cet hiver-là (chiffres aussi précis que possible).

Nos voisins belges ont recueilli également, d'après les chroniques d'Aves, un nombre remarquable de données cet hiver-là (une vingtaine je crois).

Je remercie encore les personnes qui nous ont fourni des données normandes.

Je poste ce message à diverses listes et vous prie de m'excuser pour la redondance éventuelle dans vos boîtes aux lettres.

Amitiés.

question d'Alain Fossé <alfosse@bigfoot.com>, "Grand Butor", 27 janvier 1999

Suite à un grand nombre de données angevines de Butor étoilé _Botaurus stellaris_ durant l'automne-hiver 1995-1996 (28 au moins, en cours de traitement pour notre prochain bulletin Crex n° 4 qui paraîtra ce printemps), nous sommes à la recherche de renseignements concernant les aires de reproduction/hivernage de cette espèce.

La Normandie doit être concernée par les 2 cas (surtout l'hivernage sans doute).

Nous posons 2 questions précises :

1. Y a-t-il une extension actuelle de l'aire de reproduction de l'espèce en Normandie et/ou du nombre de données de reproduction ?

2. Le chant sur site d'hivernage exclusif (site sans contact en période de reproduction) est-il fréquent ? Et ce, pour essayer de se faire une idée sur la signification des chants entendus en décembre 95-janvier 96 chez nous : était-ce des candidats à la reproduction ou le chant est-il simplement courant en hivernage/migration ? Les chants commencent semble-t-il dès la fin de janvier ou le début de février sur les sites de reproduction.

Bien sûr, si d'autres régions « interceptent » ce message, leurs commentaires sont les bienvenus...

Amitiés.

question de "Alain FOSSE" <AlFosse@chu-angers.fr>, "Chant du Butor étoilé en janvier", 25 septembre 1998

Bonjour,

Nous avons eu un Butor étoilé _Botaurus stellaris_ chanteur en Maine-et-Loireen janvier 1996.

La question est la suivante :

Le Butor chante-t-il sur ses quartiers d'hivernage ou en migration ? Autrement dit, ces manifestations vocales signent-elles un cantonnement ou non ?

Amicalement.

 

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