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la nidification des oiseaux

 

Contribution de JP PARIS, jpparis@mageos.com, "Re: S.O.S. canetons", 13 Apr 2001

J'ai eu l'occasion de voir un reportage TV, il me semble en Sibérie sur les cannetons de Bernaches à cou roux qui tombaient d'une falaise de plusieurs dizaines de mètres en percutant plusieurs fois les parois sans bobo... à condition de ne pas tomber dans un trou dans le pierrier du bas...
JP PARIS
Idf, Yvelines

 

Contribution de pierre terran, terranpi@club-internet.fr, "RE- S.O.S. canetons", 13 Apr 2001

J'habite dans un immeuble d'habitation, situé dans un centre ville en
banlieue parisienne, à proximité d'un lac artificiel où se sont sédentarisés
divers oiseaux, dont des canards.

Samedi 7 avril 2001, ma famille et moi avons eu la surprise de constater
qu'une cane, avait creusé un nid et pondu un oeuf, entre les fleurs et
plantes, dans la jardinière qui longe mon balcon. Nous avions remarqué
quelques temps auparavant que la cane était venue sur le rebord de la
jardinière sans doute pour choisir les lieux.

A ce jour, elle a pondu 4 splendides oeufs légèrement bleutés.
Elle vient toujours couver, et uniquement le matin, entre 07 H 30 et 08 H 00
puis disparaît vers 10 H 00.

Après avoir filmé et photographié sa ponte, à l'issue de son départ, notre
enthousiasme a laissé à présent la place à l'inquiétude.
En effet, s'il devait y avoir éclosion, nous craignons que les canetons
tombent et meurent car l'appartement est disposé au 4 ème étage.

Une voisine nous a dit qu'il fallait prendre les canetons avec la cane et
aller les poser au bord du lac, soit à environ 40 mètres de l'immeuble.

Je doute de pouvoir accomplir un tel geste car la cane (une femelle colvert)
est manifestement très sauvage.

Que puis-faire ?... Dois-je avertir les services municipaux de la commune
pour venir prendre en charge la couvée?... Dois-je prévenir un spécialiste
sur Paris et à quelle adresse ?...Dois-je prévenir un zoo ?... Dois-je la
nourrir sans qu'elle en prenne l'habitude ?...
Évidemment je préférerais les remettre en milieu naturel.

Merci de bien vouloir me conseiller sur le bon geste à effectuer.
vafa@club-internet.fr

Bonjour,
Chaque matin, la cane ne vient pas couver, mais seulement pondre son oeuf. Et justement, ce faisant, elle s'arrange pour ne pas chauffer les oeufs déjà en place, pour ne pas démarrer leur incubation. Cela bien sur pour éviter les naissances échelonnées.

Lorsqu'elle aura pondu sa grappe, soit entre 10 et 18 oeufs, elle s'arrachera du duvet et se mettra à couver. Dès lors elle ne quittera plus le nid, sauf une fois tous les 1 ou 2 jours pour aller se nourrir. Il faudra attendre 28 jours pour que les petits naissent.

C'est la que ça se complique. Quelques temps avant l'éclosion, il faudrait pouvoir fabriquer une sorte de mue, en grillage, qui recouvre le nid et un peu d'espace autour, en y mettant à boire et à manger. Les petits naîtraient sous la mère, et commenceraient à circuler et à manger sous la mue, guidés par leur mère. A ce moment, (24 à 48 h), il faudrait attraper tout ce petit monde, les mettre dans un carton, et les lacher tous ensemble au bord du lac artificiel, en espérant que les prédateurs du coin soient complaisants.

Autre solution plus radicale, enlever les oeufs et bloquer l'accès de ce nid à la cane. Comme la saison n'est pas terminée, elle ira faire une 2e ponte dans un endroit plus propice.

Remarque : Quelques espèces d'anatidés couvent en hauteur comme les carolins, les mandarins, les ansérelles, les garrots etc.. Comme cela se passe dans des troncs d'arbre creux, à la naissance, dès que les petits sont bien secs, la mère les incite à sauter, et comme ils sont ultra légers et que le sol n'est pas spécialement dur, ça se passe bien. Tout ce petit monde se regroupe en bas.
En Islande, j'ai vu des garrots d'Islande couver dans des greniers à la hauteur d'un 2e étage. A la naissance, les petits suivent la mère et tombent sur du béton, ils gagnent le lac à qq. centaines de mètres de là sans problème. Il est vrai qu'en Islande, il y a beaucoup moins de chiens et chats.

 

contribution de Hélène Bertholin-Petit, h.bertholin-petit@ac-nancy-metz.fr, "Re:autruche et anatidés", 16 Jan 2001

Dans l'encyclopédie du Monde animal, volVII p 258 (Bernard Grzimek 1975) on peut lire :
"Mâle pourvu d'un long organe copulateur (pénis) dirigé vers la gauche au moment de l'érection". (famille des anatidés par U et HG Klös).

 

contribution de pierre terran, terranpi@club-internet.fr, "Re: autruche et anatidés", 16 Jan 2001

qui a raison ? n'est-ce qu'en période d'excitation sexuelle que le cloaque se déforme et prend la forme d'un "pénis"? est-ce tout le temps chez les canards ?
Noemi MORGENSTERN

Tu pourras dire à ton ami bagueur qu'il a tout faux !
Les anatidés mâles ont un sexe pénétrant, qu'une manipulation simple rend nettement visible dès le premier jour de leur vie. Cette particularité permet même de les sexer facilement, sans passer par le concours d'un sexeur de métier, comme pour les gallinacés par exemple. (Quoique maintenant les souches de volailles industrielles soient pour la plupart autosexables)
Chez les anatidés, Il semble évident que l'on puisse parler de pénis, qui est d'ailleurs érectile. Une longueur de 15cm chez l'erismature me parait très éxagérée. J'ai personnellement sexé des Erismatures d'Amérique, d'Argentine et aussi à tête blanche, l'ordre de grandeur devrait être de qq. cm.
Pour en avoir le coeur net, je viens à l'instant d'aller vérifier sur un colvert, j'ai mesuré 4 à 5 cm. La particularité des pénis d'anatidé, est leur forme en tire bouchon. (Dans le sens contraire des aiguilles d'une montre en partant de l'oiseau) Je ne sais pourquoi la sélection a developpé cette forme particulière? (Comme chez le porc). Est-ce pour faciliter la pénétration ? C'est vrai que les copulations aquatiques sont éxigeantes en équilibre !

 

contribution de MORGENSTERN noémi, noemi.MORGENSTERN@mairie-paris.fr, "autruche et anatidés", 15 Jan 2001

pour lancer une question bien indiscrète sur la vie ou plutôt sur la physiologie des oiseaux, je prendrais une question sur le sexe des mâles des canards.
ayant vu une fois passer sur une liste le fait qu'une Erismature avait un "pénis" d'une quinzaine de centimètres, j'ai cherché à savoir si oui ou non les mâles d'anatidés, tout comme les autruches, avaient ou non un pénis. j'ai cherché dans les Handbooks des oiseaux du paléarctique occidental, ou rien n'est précisément détaillé, ou alors mon anglais laisse énormément à désirer. J'ai regardé également dans le handbook des oiseaux du monde, mais par manque de temps, je n'ai pas pu bien tout lire. mais un survol rapide ne m'a pas permis de trouver ma réponse.
dernièrement, j'ai demandé à un bagueur de mes amis ce qu'il en pensait et sa réponse a été la suivante : les oiseaux, et les canards n'échappent pas à la règle, se reproduisent par contact de cloaque à cloaque. Par contre, le cloaque du mâle se déforme au moment de l'excitation liée à la reproduction et s'allonge de manière à faciliter le contact des deux cloaques. Cela ressemble-t-il à un apendice spécifique tel qu'on pourrait le nommer "pénis"? C'est là l'objet de ma question.
Ayant déjà eu l'occasion de disséquer des oiseaux (mais pas d'anatidés), je n'ai jamais constaté que les mâles et les femelles étaient différents, si ce n'est loin en ouvrant l'oiseau, bien au dessus du cloaque, et je n'ai pas constaté de différence particulière au niveau du cloaque.
qui a raison ? n'est-ce qu'en période d'excitation sexuelle que le cloaque se déforme et prend la forme d'un "pénis"? est-ce tout le temps chez les canards ?

 

contribution de jauniaux, jortay.alain@village.uunet.be, "Re: mode de reconnaissance des tadorne de Belon entre eux", 12 Nov 2000

Dans les sites de Hesbaye liégeoise (Belgique) où le tadorne niche, les premières mentions de l'année sont toujours le fait de couples et non d'individus isolés (arrivée mi-février).

 

contribution de BARRE Julien, barre@inapg.inra.fr, "mode de reconnaissance des tadorne de Belon entre eux", 09 Nov 2000

Je voudrais connaître le mode de reconnaissance des tadornes de belons entre eux lorsqu'ils se constituent en couple.
En effet, on dit souvent que ces couples sont formés pour la vie, comment ce reconnaissent-ils puisqu'ils arrivent sur les aires de reproductiion à des dates différentes.
Barre Julien
78 850 THIVERVAL GRIGNON

 

contribution de mistralet1,J-Marc.Barbier@wanadoo.fr, "Mésange. Etourneau", 8 May 2000

J'avais installé un nichoir dans le jardin pour les mésanges charbonnières. Le nichoir n'était pas en place depuis dix minutes qu'il était déjà visité et agréé ! Nous assistons à l'édification du nid, puis au nourrissage des petits que nous entendons pépier. Entre temps, plusieurs incursions dans le jardin d'un rapace. Nous nous demandons s'il ne ferait pas son ordinaire de la famille mésange...(C'était un épervier d'Europe, je crois. Pour l'identification nous utilisons un "guide ornitho" d'auteurs suédois). La semaine dernière le couple de mésange et les petits ont subitement disparu. Quelques jours après nous ouvrons le nichoir pour regarder l'aménagement.

Question : les mésanges reviendront-elles l'an prochain au même endroit ? Vaut-il mieux laisser en place l'ancien nid, ou faire place nette pour qu'elles en construisent un autre ? Bêtement, nous n'avons pas noté la durée des différentes phases de la nidification : construction, couvée, nourrissage... Mais par ailleurs nous avons fait de passionnantes observations sur les moeurs de ces mésanges : stratégies pour la sécurité, composition des repas, entretien du nid...

Une anecdote sur les étourneaux : Fin de l'été. Tout près de Marseille. Sur une petite place en ville, un énorme platane. A la tombée du jour des centaines (des milliers ?) d'étourneaux s'installent pour la nuit. Va et vient incessants. Vacarme indescriptible. Soudain une pluie, un déluge ! Fuite des quelques personnes qui admirent le spectacle. Mais que ce passe-t-il ? les déjections rebondissent au sol ! Je m'approche : ce sont des olives ! Il pleut de minuscules olives ! Pendant plusieurs minutes, sans cesser leur vacarme ni leurs allées venues, les étourneaux régurgitent (?) ces fruits. A tel point que la place en est jonchée.

 

réponse de Daniel Guillaumet <dguillau@club-internet.fr>, "Utilisation des plumes dans les nids", 6 mai 1999

La mésange à longue utilise essentiellement des plumes pour construire son nid. jusqu'à 2 ou 3000. Elle a même été vue essayant d'attraper des plumes sur.. un oiseau vivant !

 

contribution de WAGNER Denis <d.wagner@cofinoga.fr>, "Oeufs et nids : torcol ", 6 mai 1999

Je profite de la question posée par Catherine, je cite "est-ce qu'il est possible qu'un oiseau utilise les plumes d'un autre oiseau pour faire son nid ?" pour vous relater l'expérience traumatisante vécue par le couple de charbonnière qui nichait encore ce week end chez moi

Installés depuis Janvier, mes nichoirs ont eu du succès : mésanges bleues dans le premier (diamètre 3 cm), charbo dans le deuxième (4cm).

Les nourrissages ont commencé.

Reste cependant que le nichoir que j'ai conçu pour les huppes (diamètre 6 cm) de mon quartier de campagne reste désert (je crois d'ailleurs que je l'ai accroché trop haut dans le vieux chêne de mon jardin).

Bref.

Dimanche matin, le torcol qui traîne habutuellement chez nous a proprement viré les charbo, avec pertes et fracas ! Tout est passé dehors, par le trou du nichoir : j'ai retrouvé au pied du peuplier la garniture du nid, et les restes d'oeufs frais. Pas de traces d'oisillons, qui je le crains, ont du servir d'amuse-gueule aux carnivores du coin, voir à la couleuvre verte & jaune qui nous rend visite qq fois.

Ccl : certains oiseaux font plus que de récupérer des matériaux, des plumes : ils peuvent leur piquer leur nid ; les torcols sont coutumiers de ce genre de scène : le "comble", c'est qu'un couple de torcol teste plusieurs sites en général, et peut donc très bien abandonner ce nichoir qui faisait le "bonheur" des meéanges. Les couples de torcol peuvent même quitter leur "nid" en abondonner leurs oeufs, dixit Paul Géroudet.

 

réponse de "Philippe Dumas" <phdumas@club-internet.fr>, " Re: Oeufs et nids ", 3 mai 1999

J'ai chez moi un poulailler et quelques poules. Les moineaux, rouge gorge, etc... se servent copieusement pour leurs constructions, et ce ne sont pas des nids de poule !!!

A bientôt

 

question de Catherine Laplagne <claplagne@calva.net>, " Oeufs et nids", 3 mai 1999

Pendant que j'y suis, est-ce qu'il est possible qu'un oiseau utilise les plumes d'un autre oiseau pour faire son nid ?

Je m'explique. Dans mon jardin, il y a une espèce de cèdre où vit un couple de roitelets huppés. L'autre jour, quand il y a eu beaucoup de vent, une partie d'un nid avec des oeufs (petits, blanc terne) est tombée de cet arbre. En regardant au-dessus, nous avons vu le reste du nid qui était très distinctement un nid en forme de "poire" en plumes, suspendu à une branche assez basse. Cela correspond à la description que donne mon guide du nid des roitelets.

Mais curieusement, ce nid comportait beaucoup de plumes de pinson (très reconnaissables par leur couleur bleu-gris et rose).

Il y a aussi beaucoup de pinsons dans mon jardin. Mais la description que donne mon guide du nid de pinson est très différente (près du tronc, avec des mousses...)

Alors, à votre avis, était-ce le nid des pinsons ou celui des roitelets qui est tombé ?

Merci de vos réponses

Catherine Laplagne

 

question de Serge Crebassa <serge@polisoft.fr>, 17 Juillet 1997

Il semblerait que de nombreux oiseaux fassent deux nichées consécutives. La seconde nichée, c'est systématique ou c'est simplement lorsque la première à échoué ? Toutes les espèces font plusieurs nichées par an ?

 

réponse de Gilles Vannier <vannier@apro.fr>, 17Juillet 1997

En général les oiseaux ne sont pas aussi prolifiques que les souris. Ils font une nichée par an, en cas d'échec suffisamment précoce de cette nichée (jusque juillet par exemple) ils font une deuxième nichée. Les produits de cette deuxième nichée arrivant un peu jeunes pour le départ en migration ou l'arrivée de l'hiver, leurs chances de survie sont réduites.

En particulier, la règle édictée ci-dessus souffre de nombreuses exceptions:

La seconde nichée (et les autres) dépendent donc de l'espèce, de la réussite de la nichée précédente et des conditions de climat et de nourriture. Si l'on veut connaître plus précisément le comportement de chaque espèce, le simple guide d'identification ne suffit plus. Il faut se tourner vers des ouvrages plus complets, par exemple les ouvrages de Paul Géroudet ou les monographies plus récentes.

 

réponse de "Gregory Brouilliard" <gregou@club-internet.fr>, 18 Juillet 1997

En réponse à Serge Crebassa, il y a plusieurs espèces qui font plusieurs couvées par an. Manque de chance, ni le Peterson ni le Lars Jonsson n'en parlent. A titre d'exemple je peux citer la Grive Draine et la Grive musicienne qui font 2 couvées par an (certaines grives mais je ne sais lesquelles vont jusqu'à 5 couvées!!!), le Merle noir et le Moineau domestique, 3 couvées. C'est pour cela que je pense que les nichées suivantes ne sont pas forcément liées à l'échec de la première.

 

question de Serge Crebassa <serge@polisoft.fr>, 18 Juillet 1997

C'est justement ce que je reproche aux guides, c'est de ne pas renseigner plus que ça sur les comportements. Par exemple sur l'emplacement des nids, le type de milieu.... D'une manière générale, il manque une rubrique "ou et comment l'observer". Ca existe ? Ceci dit, un guide d'identification doit rester un livre de terrain et non pas une bible de 14 Kg !!... Tu parles de Paul GÉROUDET ou d'autres publications: peux-tu m'indiquer les éditeurs et éventuellement les titres.

 

réponse de Nicolas.Wienders@ifremer.fr, 18 Juillet 1997

Si si ça existe. Regarde par exemple Le guide des Oiseaux d'Europe par Perrins et Cuisin, Nouvelle Génération des Guides Delachaux et Niestle. Tu y trouveras tout ce genre d'infos accompagnées de planches très correctes.

Voir aussi

Paul GÉROUDET; Delachaux et Niestlé encore et toujours.....

 

question de jeanpierre.roze@hol.fr, 05 Juillet 1997

Je me permets, à propos de la mésange charbonnière (Parus major), de vous soumettre u'e interrogation.Cela fait la seconde année qu'un couple de ces familières mésanges adopte un nichoir que j'ai confectionné à leurs intention sous un avant-toit.Tout me laisse à penser qu'il s'agit toujours des mêmes individus.

Pontes et couvaisons me paraissent normales, mais aucune naissance n'est intervenue.

L'hypothèse qui me vient à l'esprit, est que le mâle serait stérile ? Est-elle probable parmi d'autres raisons que vous pourriez m'indiquer ?

Si cette hypothèse (de stérilité) se confirme, cela laisserait penser que ce couple est (pratiquement) fidèle, du moins la femelle ? Un tel comportement, à l'opposé de l'hirondelle, a-t-il été démontré chez certains oiseaux, par des études génétiques notamment ?

 

réponse de Beaugrand Jacques <beaugrand.jacques@uqam.ca>, 06 Juillet 1997

>Tout me laisse à penser qu'il s'agit toujours des mêmes individus.

(elles sont baguées ?)

>Pontes et couvaisons me paraissent normales, mais aucune naissance n'est intervenue.

(vous avez constaté qu'il y avait des oeufs ? les oeufs sont-ils brisés, le nid abandonné ? y-a-t-il des embryons dans les oeufs abandonnés ?)

>L'hypothèse qui me vient à l'esprit, est que le mâle serait stérile ?

Oui c'est possible que l'un des partenaires soit stérile ou qu'ils soient incompatibles (pourquoi pas, chez l'humain cela existe aussi).

>Est-elle probable parmi d'autres raisons que vous pourriez m'indiquer ?

Il est possible aussi que le même facteur vienne détruire les oeufs année après année, ayant «appris» que ce lieu particulier (cette maisonnette d'oiseau, à cet endroit) contenait de la nourriture, ou encore y résidant en permanence. Facteurs/Compétiteurs/prédateurs possibles: autre espèce (ici au Québec, Passer domesticus et Sturnus vulgaris importés d'Europe jouent ce rôle ravageur), souris, insectes (guêpes et frelons), parasites du nid. Examiner aussi des facteurs climatiques ou environnementaux qui se reproduisent année après année: coup de froid ou d'eau, bruit (tondeuse), dérangements dû à la présence humaine répétée, épandage d'insecticides, etc...

Chez certaines espèces l'échec d'un couple primipare est presque dans les normes. Par ex. il est bien connu chez l'Hirondelle bicolore (où la femelle primipare est facilement identifiable), que le succès reproducteur vient avec la maturité et l'expérience (ce succès se stabilise par la suite). Idem pour la Bernache du Canada (je crois) où les individus d'un an font uniquement des «tentatives» de nidification.

Chez d'autres espèces, l'échec d'une première couvaison ou l'échec d'une couvaison déclenche des mécanismes de remaniement du couple et d'abandon du lieu de nidification. Chacun cherche un nouveau conjoint, ou un nouveau site de nidification. C'est (bio-)«logique» dans le sens où ce comportement sert d'abord les intérêts des individus qui est de mettre toutes les chances de leur côté pour transmettre leurs gènes. La vie est courte chez les oiseaux. Alors les «niaiseux» sont systématiquement éliminés de la population.

Je ne connais pas assez Parus major pour pouvoir vous donner des hypothèses plus précises basées sur leur histoire naturelle. Il faudrait référer aux travaux des éthologistes britaniques qui ont part. étudié cette espèce. Je pense à Krebs, Davis et col., dont les travaux sont «parus major»itairement dans la revue Animal Behaviour et aussi dans Auk dans les années 80. Je vais chercher plus avant et vous ferai un autre rapport.

Pragmatique: bien nettoyer votre nichoir (fumiger au souffre pour enlever les parasites), en construire d'autres (bien suivre les critères en ce qui regarde le diamètre de l'ouverture et la profondeur qui doivent empêcher les compétiteurs d'y pénétrer et éventuellement d'y nicher ); et les placer assez distants les uns des autres (cette espèce est très territoriale). Ne pas trop les visiter souvent (prendre des jumelles). Pas de chat et «chat-assez» ceux du voisin.

>Si cette hypothèse (de stérilité) se confirme, cela laisserait penser que ce couple est (pratiquement) fidèle, du moins la femelle ?

>Un tel comportement, à l'opposé de l'hirondelle, a-t-il été démontré chez certains oiseaux, par des études génétiques notamment ?

Oui. La fidélité de couple est bien connue chez certaines espèces, par ex. chez les Albatros.

Je ne me souviens pas d'étude génétique démontrant la fidélité hors de tout doute.

On peut penser que la fidélité va apparaître lorsque l'investissement parental est très important et que le succès reproducteur requiert un synchronisme important et une coopération importante entre les deux partenaires. Le synchronisme est modulé par des facteurs hormonaux mais s'établit en rétroaction au comportement où à l'état de l'autre partenaire. Des facteurs d'apprentissage sont sûrement impliqués dans cet ajustement entre les conjoints en ce qui concerne leurs rôles respectifs dans le couple.

La fidélité dépendra donc de cette capacité d'ajustement l'un à l'autre et du succès reproducteur momentané (qui est aussi fonction en grande partie de ce «tuning» entre partenaires). Inutile de rester en couple si cela ne résulte pas en petits qui quittent le nid pour se reproduire à leur tour.. Par contre, si le couple donne de bons résultats, inutile de chercher un autre conjoint avec lequel il faudrait faire de grands efforts (énergétiques, pertes de temps) pour se synchroniser.

 

réponse de Beaugrand Jacques <beaugrand.jacques@uqam.ca>, 30 Juin 1997

Plusieurs explications sont possibles et elles ne sont pas nécessairement indépendantes les unes des autres:

  1. compétition ayant pour fonction le contrôle des populations
  2. compétition ayant pour fonction d'éliminer les gènes des autres pour les remplacer éventuellement par ses propres gènes (égoïsme génétique)
  3. peur des étrangers (xénophobie) déclenchant (2)
  4. folie, ou maladie mentale (pourquoi pas chez les oiseaux aussi!).

Il y a des précédents.

(Ma lectrice et mon lecteur sont priés de pardonner les fautes de français: j'ai écrit ce texte très rapidement ce matin. J'ai aussi travaillé de mémoire l'histoire naturelle de cette espèce, n'ayant pas sous la main les ouvrages de référence fondamentaux. Donc, au lieu de considérer la présente explication comme étant exacte dans ses moindres détails, l'admettre plutôt comme une heuristique pouvant s'adapter et s'appliquer à de nombreuses espèces animales)

Les points (1) à (3) peuvent être traités dans le cadre plus général de la compétition.

Il faut d'abord rappeler que l'Hirondelle de cheminée/rustique/des granges (Hirundo rustica) niche tantôt en solitaire, tantôt en petite colonie. Un couple fondateur s'établira dans un lieu qu'il juge propice pour élever ses petits et si la caverne, le dessous de pont, ou la grange est suffisamment vaste, les descendants s'y établiront aussi, formant ainsi au fil des ans une petite colonie d'individus hautement apparentés.

Il est bien connu maintenant que chez de nombreuses espèces animales (y compris Homo sapiens aelectronicus) la «compétition» passe souvent par la destruction des biens des compétiteurs et parfois des rivaux eux-mêmes. Il y a essentiellement 2 façons de compétitionner: a- en faire plus que les autres, faire davantage de petits, ramasser encore plus de nourriture, produire davantage de biens et de services, etc. b- empêcher directement les autres de faire leur maximum, leur nuire, voire les chasser, les éliminer ou détruire leur descendance.

Parmi les ressources qui peuvent et purent au cours de l'évolution avoir été des agents de sélection pour l'Hirondelle rustique, pensons en premier lieu aux sites de nidification qui sont parfois limités, aux matériaux pour construire le nid (une marre de boue), et surtout aux ressources alimentaires. Ces dernières peuvent sous certaines conditions devenir limitées dans un secteur donné par ex. lors d'une sécheresse, d'un période pluvieuse ou froide. La rareté des ressources déclenche des comportements adaptatifs particuliers (changements de stratégies alimentaires), y compris l'apparition de nouveaux comportements «sociaux» (antisociaux). Par ex. il pourra y avoir raid sur le territoire alimentaire des voisins, le vol des ressources alimentaires qui s'y trouvent, la destruction des nids et de leur contenu. Les voisins pourront être mis en fuite, voire tués et, chez d'autres espèces, dévorés avec leurs petits (cannibalisme). Il s'en trouvera alors moins de bouches à nourrir et l'individu qui survivra profitera alors avec ses petits

des ressources jusque là trop limitées pour que tous de la communauté eussent pu survivre de toute façon. Un tel comportement assure à l'individu qui l'émet de voir ses gènes présents dans une descendance, et que cette descendance soit encore plus nombreuse que celle de ses compétiteurs. Le problème c'est lorsque ce comportement se généralise dans la population... une situation qui a été étudiée théoriquement par les évolutionnistes du comportement (e.g. Maynard-Smith, 1980) dant le cadre des stratégies évolutives stables (ESS) et de la théorie des jeux appliquée aux conflits animaux. Mais c'est là une autre histoire.

Dans certains cas il pourra exister une compétition pour les partenaires reproducteurs. Par ex. si les femelles sont peu nombreuses, les mâles se battront pour les femelles et certains mâles devront rester célibataires ou se contenter d'usurper furtivement quelques copulations avec des femelles appariées. Mais, même s'il y apparemment suffisamment de partenaires reproducteurs dans une communauté, il existe toujours une compétition pour les «meilleurs» partenaires reproducteurs qu'ils soient mâles ou femelles.

En effet, les ornithologues découvrent de plus en plus que les oiseaux et en particulier nos Tachycinètes/Hirondelles bicolores (Tachycineta bicolor: une espèce américaine qui ressemblable à l'Hirondelle de fenêtre, européenne (Delichon urbica) mais qui niche dans les troncs d'arbres et les maisonnettes d'oiseaux au lieu de faire un nid de boue) et notre Hirondelle rustique (H. rustica; la même sur les 2 continents) sont particulièrement infidèles. Elles pratiquent de plus la polygamie quand c'est possible. Un mâle Hirondelle pourra avoir 2 femelles qui, chacune, occupera un nid, et élèvera elle-même ses petits avec l'aide occasionnelle du mâle. La polygamie se produit quand les ressources (alimentaires) sont en surplus, que les «bons» mâles sont rares (du point de vue des femelles) et, évidemment que les femelles acceptent cette polygamie... (non, je ne ferai pas ici d'analogie avec le comportement humain; mais, elle est facile à faire).

Or dans le cas qui nous intéresse, celui d'Hirundo rustica, quoi de plus intéressant que de faire élever ses petits par un voisin qui croit que ce sont ses propres petits qu'il nourrit !

Un peu comme un vacher (Molothrus ater) ou un coucou gris (Cuculus canorus). Faire élever ses gènes par l'autre sans que ce dernier ne détecte la supercherie et ne découvre (éventuellement) des stratégies pour éviter cette forme de parasitisme.

L'infidélité (en anglais on est plus direct et on dit cockholdry, litt. tenir le «cock»; un autre exemple de la finesse de l'esprit français ?) serait donc une forme plus économique que la polygamie puisqu'elle consiste à faire élever ses petits à un moindre coût par un tiers qui collabore sans le savoir.

Peu importe ici si ce sont les femelles ou les mâles qui ont la cuisse légère (il faut être 2, mais l'un-e prend nécessairement l'initiative de faire du pied le premier!). Le résultat est le même: La voisine élève des petits qui sont bien à elle (elle n'a pas de problème existentiel à ce niveau), mais dont le papa risque d'être le superbe mâle d'à côté. Ainsi par ce comportement le beau mec voit ses gènes occuper relativement plus de place dans la soupe génétique de sa communauté. Les femelles y tirent aussi avantage, c'est certain. Mais c'est une histoire assez complexe que je ne peux pas développer ici. Déjà à ce point, je mérite assurément les foudres des féministes.

Mais quel lien y-a-t-il entre l'infidélité et le fait de détruire le contenu du nid ? Pourquoi détruire le contenu d'un nid qui peut, c'est possible, contenir les gènes du destructeur lui-même ?

La tragédie de l'Hirondelle rustique se joue en trois actes.

ACTE I.

Tous les couples travaillent de façon ardue à la construction de leur nid de boue tapissé de fins duvets. On défend le lieu de nidification contre les compétiteurs de la même espèce, même s'ils sont parents, on harcèle et houspille les prédateurs potentiels (chats, moineaux, humains), on patrouille l'aire d'alimentation et on la défend contre les intrus venant des tribues voisines. Celà demande donc énormément d'énergies que de mettre en route la couvaison. Et, par surcroît, il faut copuler 30-40 fois par jour à travers tout ça! Mais dès que les 4 oeufs moustachés de «chiures» couleur marron sont pondus, la couvaison débute. Il y a alors relâche et plus de temps libres, surtout pour les mâles. Ils en profitent pour re-évaluer leur domaine vital en fonction des ressources qui sont ou seront vraisemblablement disponibles pour nourrir les petits. Éventuellement, il pourra se produire des réajustements comme ceux mentionnés plus haut à propos des ressources alimentaires et de la défence d'un périmètre autour du site de nidification.

Au cours de toutes ces activités, les hirondelles qui se voisinent apprennent donc à se reconnaître individuellement, à s'apprécier (oh! beau mec! belle voisine!).

Les individus établissent rapidement des liens de dominance entre eux s'ils se côtoient souvent. La dominance s'établit suite à des parades agonistiques et à des combats plus ou moins ritualisés, plus ou moins dangereux. Suite à un conflit agonistique, l'un des individus de la paire en sort «dominant» et l'autre «subordonné». Chacun apprend donc vite son rôle, sa «place» face à chacun des autres individus de la colonie. Il est bien connu aujourd'hui que le dominant d'une paire de mâles possède certains privilèges sur son subordonné, comme celui d'accéder au meilleur emplacement de nidification, de pouvoir chanter, et de former couple avec la «meilleure» femelle. Chez de très nombreuses espèces, un dominant peut copuler avec la conjointe du subordonné malgré les protestations de ce(s) dernier(s) ... Oui, le viol existe aussi chez les oiseaux.

Les femelles qui assistent à toutes ces parades et chicanes entre mâles vont préférer copuler éventuellement avec les mâles qui en dominent de nombreux autres dans la colonie, et qui occupent (pour nous les observateurs) le sommet de la hiérarchie. Il y a attraction vers le sommet de la hiérarchie. C'est donc avec le ou avec les mâles du sommet de la hiérarchie que les femelles accepteront de tromper leur mari lorsqu'elles seront sollicitées par ces beaux mâles de statuts élevés qui ont maintenant plus de loisirs...

État à la fin de l'ACTE I: dans la très grande majorité des nids de la colonie reposent les oeufs de chacun des partenaire du couple "légitime". Je dis "dans la très grande majorité des cas" puisque les femelles ont surtout été fécondées par leur légitime et à un moindre degré par d'autres mâles de la colonie. Je ne sais pas s'il y attraction pour les étrangers chez cette espèce. Il est par ailleurs possible que des femelles inexpérimentées ou encore très futées (sur le plan évolutif il va sans dire!) soient parvenues à pondre dans le nid d'une mère porteuse. Je ne sais pas si ce comportement à été décrit pour H. rustica; il l'a été pour de nombreuses autres espèces d'oiseaux, y compris chez Tachycineta bicolor.

ACTE II.

Destruction des oeufs --voire des petits--- par les mâles despotes du sommet de la hiérarchie.

Rien de mieux en effet pour s'assurer la paternité complète que de détruire tous les petits des voisines, et de leur en faire soi-même de nouveaux en les fécondant (ce qui est déjà commencé de toute façon!). C'est l'équivalent de l'effet "Bruce", mais chez l'Hirondelle. L'effet Bruce, c'est l'avortement spontané chez la souris suite à la présence (des phérormones) d'un nouveau mâle dominant dans son lieu de nidification (et la disparition de son ancien partenaire mâle). Elle devient alors très rapidement féconde et porte les petits du nouveau mâle. Des comportements semblables ont été décrits pour de nombreuses espèces animales (le cas le plus célèbre est celui des lions) dont des oiseaux (entre autres, les Jacanas qui pratiquent une forme particulière de polyandrie où les femelles détruisent les oeufs/petits des mâles pour ensuite leur en donner des frais à couver).

ACTE III.

La paix est revenue dans la colonie. Les voisines ont remplacé les oeufs détruits par de nouveaux. L'acte se termine par une scène idyllique de fin d'été, avec son chapelet de petites hirondelles qui s'étale sur le fil électrique qui va vers la grange. Chacune est nourrie par une soeur de l'année précédente qui pourrait de plus être sa mère, ou par un oncle, ou par un papa (nouricier), .... Elles sont fort apparentées entre elles, partagent les mêmes gènes, ceux de leur mère bien sûr et majoritairement ceux d'un ou de quelques mâles de haut rang de la petite colonie.

Ce fort degré de parenté entre les membres d'une colonie complique encore plus les choses. En effet, comment expliquer qu'un père détruise les oeufs de son fils ou de sa fille... Cela demande réflexion. On devrait s'attendre à ce que ce comportement s'exprime fortement lorsque les voisins n'ont pas de lien de parenté. Par contre, il devrait être à son minimum lorsque le degré de parenté est très élevé entre les membres de la colonie.

Mais, quelle est la valeur adaptative d'un tel comportement ?

Les mâles géniteurs le sont devenus à cause de leur haut rang et s'ils occupent ce haut rang c'est probablement parce qu'ils sont en pleine forme et bien adaptés.

La survie du mieux adapté sert indirectement non seulement ceux qui sont mieux adaptés (en favorisant la propagation de leurs propres gènes) mais aussi la communauté, puis l'espèce. Ici, certains seront sûrement en désaccord avec moi sur l'adaptation de «groupe». Peu importe, l'idée à retenir c'est que les meilleurs individus se reproduisent plus que d'autres à cause justement du fait qu'ils sont bien ajustés, en santé, et compétents dans leur milieu comparativement aux autres. Bien sûr, ce raisonnement paraîtra circulaire. En effet, l'adaptation s'entretient elle-même: puisque cette adéquation de compétence est partiellement ou entièrement déterminée par un ou plusieurs gènes, ces gènes devenant plus fréquemment présents dans le génome des descendants, ces derniers hériteront d'une plus grande propension à eux-mêmes être compétents, et à faire à leur tour des petits compétents.... et ainsi de suite.

Prescription: laissons faire la nature dans ce cas de cruauté uniquement apparente chez les Hirondelles. Observons sans intervenir en se disant que «la nature fait bien les choses de toute façon». Cherchons des hypothèses explicatives comme nous avons tenté de le faire ici. Comprendre c'est déjà mieux accepter cet ordre des choses naturelles, ordre que nous ne pouvons plus nous permettre de perturber à notre seule fin.

Par ailleurs, encourageons la recherche scientifique sur les oiseaux avant qu'ils ne disparaissent tous. Nous avons encore beaucoup de choses à apprendre d'eux, à notre sujet.

question de jeanpierre.roze@hol.fr, Juin 1997

Bonsoir, Nous avons après installation de nids de notre fabrication réussi à fixer deux couples d'hirondelles de cheminée. Alors qu'au total 9 petits étaient nés, ces 2 nids ont été systématiquement attaqués par une autre hirondelle qui n'a eu de cesse de détruire ces deux couvées.

Nous sommes désolés de cette destruction et cherchons à comprendre la ou les raisons d'une telle agressivité.

Quelqu'un saura-t-il nous éclairer et nous suggérer une idée pour éviter que ceci se reproduise sur la prochaine couvée qui devrait intervenir?

 

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