archives du forum de discussion « Ornithologie »

Comportement et météo

 

contribution de Cyrille Deliry, Deliryc64@aol.com, "Re: Tempête en décembre, Avocette élégante en Isère.", 4 Jan 2000

Sois pas radin, Dis moi où ?
Pour l'Avocette j'en ai entendu déjà parlé...
"EN ISERE : 3 citations dont une ancienne. 2 le 2/4/1975 à St Maurice l'Exil (B.Pont). 4 individus le 23/4/1979 à Vénérieu (P.Vincent), une capture d'octobre sur le Rhône à Cordon, non loin d'Aoste citée par BAILLY (1853-54). Son passage était régulier au début du siècle, signalé presqu'exclusivement sur le Rhône (LAVAUDEN, 1911). Elle semble avoir régressé depuis."

Pour la Macreuse noire, est-ce sur l'Isle Crémieu... "EN ISERE : 2 citations des années 1990 à rechercher dans les archives (entendre par là que je connais les données, mais n'ai pas encore l'autorisation de les publier). Aucune donnée dans l'Isle Crémieu. Ces deux données concernent la Basse vallée de l'Isère et le barrage de St Egrève vers Grenoble. Il me semble qu'il y en a eu une nouvelle récemment vers Grenoble (à confirmer). Elle était rare, de passage régulier au début du siècle dans le Dauphiné (LAVAUDEN, 1911), même plus régulière que la Macreuse brune selon BAILLY (1853-54), connue en bandes surtout constituées de jeunes, sur tout le Haut-Rhône, le lac d'Aiguebellette, le lac du Bourget. PONCY (1934) la dit peu commune en hiver (1890-1933). Elle est récemment certes observée assez régulièrement sur le Léman, mais jamais plus de 5 individus et je ne trouve aucune trace de l'espèce ailleurs en Savoie hormis une troupe hivernale exceptionnelle de 20 individus le 19/1/1986 sur le lac du Bourget (C.Deliry). Alors, rien de probant pour le département de l'Isère vu les imprécisions des auteurs."

Pour info : un Pétrel tempête dans le VERCORS... Il y a eu une donnée du siècle dernier de Cul-Blanc sur le Lac de Paladru et je possède dans mes notes deux autres données pour la région Rhône-Alpes.

 

contribution de JUPPET Grégory, juppet@epi.roazhon.inra.fr, " Tempête en décembre, Avocette élégante en Isère.", 03 Jan 2000

Le mardi 28 décembre de l'année dernière (1999), j'ai eu la surprise d'observer une Avocette élégante sur un étang du Nord-Isère (à 50 kilomètres à l'est de Lyon). Sans doute "déportée" par la tempête. Le lendemain, cette élégante était repartie.
A signaler aussi une femelle de Macreuse noire sur le Rhône toujours dans le même coin(-coin) le 31 décembre.
Voilà, c'était juste pour la petite histoire.

 

contribution de J.MICHEL, J.MICHEL@wanadoo.fr, "découverte d'oiseaux après tempête", 31 Dec 1999

Le 28/12/99 au matin 6h un ouvrier des ets Greub à la Chaux de Fonds ( Suisse ) canton de Neuchâtel à 1000 m d'altitude retrouve posé dans 25 cm de neige fraîche. Un oiseau assez rare dans la région. Il a traversé au moins la largeur de la France dans les tourbillons de la tempête.

Océanite Tempête ( Hydrobates pelagicus)

Il est très beau, je le connaissais pataugeant au ras de l'écume mais là belle obs.
3 citation en suisse première en altitude.

Confié au soins du directeur du musée de la même ville M. JACQUAT. Il est vivant.

 

contribution de Florent Yvert, Pelodyte@aol.com, "Re: Neige", 20 Nov 1999

Dans un courrier daté du 20.11.99 , r.jordan@accesinternet.com a écrit :
Je reprends la question de Jean-Francois en la modifiant : les invasions de passeraux forestiers nordiques (Jaseurs, Beccroises...) ne sont-elles pas liees au manque de baies ou graines dans leurs zones d'hivernage habituelles, plutot qu'aux conditions meteo ?

Certes oui.
Il est bien connu que les ornithos attendent avec impatience les premières vagues de froid qui ammènent généralement leur lot d'hivernants peu communs. Cependant, ces mouvements ponctuels concernent essentiellement les espèces directement sensibles au froid que sont les oiseaux d'eau, en ce sens que le gel les prive de nourriture. Paco Rabanne aurait été bien plus inspiré d'attendre décembre que les rives de la Baltique gèlent pour prédire un afflux d'Hareldes boréales la semaine suivante.

En ce qui concerne les passereaux, en particulier Jaseurs et Beccroisés, les invasions sont moins une réponse ponctuelle à une variation climatique qu'un phénomène cyclique. Bien qu'il soit possible qu'une période de gel prolongée provoque un déplacement de masse des populations (j'en sais rien à vrai dire), les invasions sont plutôt comparables à une sorte d'évacuation de trop plein.

En effet, lorsque la clémence des facteurs globaux du milieu (température, précipitations...= ensemble des facteurs dits : abiotiques) permet une production accrue de la ressource alimentaire, les acteurs en aval de la chaine alimentaire répondent par une augmentation de la reproduction ; une augmentation des effectifs qui leur permet d'exploiter au mieux la ressource. Suite à cette période d'euphorie et au fur et à mesure que la disponibilité des ressources diminue, les phénomènes de compétition inter- et intraspécifiques (facteurs dits : biotiques), vis à vis de l'exploitation des ressources, interviennent. Dans cette lutte pour la nourriture, les "perdants" n'y auront pas accès et n'auront plus que le choix, soit d'exploiter une autre source de nourriture pour laquelle la compétition est moins forte, soit d'émigrer vers des contrées plus clémentes (ce qui est plus facile pour des oiseaux que pour des animaux peu mobiles). Ces phénomènes de "pullulation-accroissement des populations-lutte compétitive-émigration des individus les moins compétitifs" sont cycliques sur plusieurs années.

Le cas du beccroisé mérite d'être souligné : l'espèce est inféodée aux épiceas (Picea sp.). Or, les fructifications des épiceas s'étalent sur 2 ou plusieurs années (jusqu'à 5 je crois). Les populations de beccroisés sont donc fondamentalement erratiques et suivent les fructifications. Comme les "fruits" sont plus accessibles à partir de la fin de l'automne (mâturité des cônes), la reproduction a lieu à cette période (cf Géroudet pour les détails). Si les conditions font que la fructification est mauvaise ou nulle à un endroit, les populations errent jusqu'à trouver une zone favorable où leur source de nourriture est abondante. C'est ainsi que certaines années, des afflux de beccroisés sont enregistrés en France, même en plaine. J'ai d'autre part entendu dire que l'espèce est potentiellement capable de nicher en toutes périodes si les ressources en nourriture sont suffisantes ;
qu'en est il ?

 

réponse de Thierry Fournet, thierry.fournet@detexis.thomson-csf.com, "Re: oiseaux et lune", 14 Oct 1999

Par exemple la lune permet-elle aux migrateurs de s'orienter ? Certains nocturnes sont-ils plus (ou moins) actifs à la pleine lune ? La prédation des nocturnes est-elle influencée par la lune ? Les chants sont-ils modifiés par la phase de la lune ? Etc.

A Ouessant en octobre, il n'y a rien de mieux pour vider l'ile des ses passereaux qu'une nuit calme de pleine lune. Si en plus le vent est de secteur ouest, ça fait mal, tres mal.

 

question de Yves Sciama , YSciama@aol.com, "oiseaux et lune", 14 Oct 1999

Je suis à la recherche d'informations ou éventuellement de choses publiées sur l'influence exercée par la lune sur les oiseaux. Par exemple la lune permet-elle aux migrateurs de s'orienter ?
Certains nocturnes sont-ils plus (ou moins) actifs à la pleine lune ?
La prédation des nocturnes est-elle influencée par la lune ?
Les chants sont-ils modifiés par la phase de la lune ?
Etc.
J'attend vos commentaires !

 

réponse de Renan Levaillant, RLevaillan@aol.com, 21 Jul 1999

Toujours dans le même ouvrage "les oiseaux et la météo", Norman Elkins décrit effectivement des formations en ligne, en arc de cercle ou en V. C'est effectivement un comportement alimentaire, qui semble être dicté par des conditions météorologiques très spécifiques. Je veux dire par là que dans un air calme (type : tiède soirée d'été), les insectes "en suspension" dans l'air (appelés plancton aérien) se répartissent uniformément à peu près partout dans l'air et sont donc chassés par la martinets sans ordre particulier, au petit bonheur la chance, alors que certains phénomènes météo (brises de mer, fronts orageux, dépressions occluses...) créent des concentrations d'insectes denses mais éphèmères, nécessitant une organisation plus rigoureuse.

Je préviens que cette interprétation est assez personnelle et simplement tirée de ce que j'ai compris des mécanismes décrits dans le fameux bouquin.

 

question de Pierre-Yves Bodart, bodart_py@hotmail.com, 19 Jul 1999

toujours dans le registre des martinets, j'ai eu l'occasion d'observer longuement un groupe de martinets volant 'en escadrille', càd avec un chef de groupe et deux ailiers sur chaque côté, l'ensemble formant un V du plus bel effet (nous n'étions pourtant pas le 14 juillet).
De temps à autre, un des individus (le chef ? ) poussait un sifflement strident et l'ensemble virait de bord avec un synchronisme impeccable.

Quelqu'un peut-il me dire s'il s'agit là d'une attitude courante chez les martinets, ayant pour objectif probable d'améliorer l'efficacité de la chasse ou plutôt d'un simple effet de circonstances ?

 

réponse de Laval Roy, lavar@videotron.ca, 17 Jul 1999

C'est drôle que tu mentionnes ce fait, car ici, au Québec, on a un dicton qui dit " Les hirondelles volent bas, il va pleuvoir.". Et voilà que dernièrement, ma compagne Alice me faisait remarquer que les hirondelles chassaient très activement et haut dans les airs, alors qu'un violent orage s'annonçait dans les minutes suivantes. Cependant, elles ont disparu aussitôt qu'il a commencé à pleuvoir. Dans les environs de chez moi, il doit y avoir au moins 15 couples nicheurs d'Hirondelle bicolore (Tree Swallow)(Tachycineta bicolor) et les parents avaient des becs à remplir. Les explications données par Renan Levaillant et Jean-François Noulin sont donc très pertinentes. Le seul martinet présent au Québec, le Martinet ramoneur (Chimney Swift)(Chaetura pelagica) est assez localisé et je ne l'observe que très rarement de chez moi.

J'ai vécu une expérience inoubliable avec des Martinet à collier blanc (White-collared Swift)(Streptoprocne zonaris). J'étais en Amérique Centrale, au Costa Rica. On était en fin d'après-midi et une nuée d'oiseaux , semblable à celle d'insectes, a attiré notre attention. Une bonne centaine de ces oiseaux virevoltaient très haut dans le ciel. Ils étaient à peine visible à l'oeil nu. Un front nuageux s'approchait très vite, nous promettant une pluie assez forte. Ces oiseaux tourbillonnaient littéralement devant ce front et semblaient s'amuser comme des p'tits fous. Et voilà que le groupe descend très bas et vient vers nous, comme s'il nous avait aperçus et venait nous saluer. Comment ces oiseaux font-ils pour que leur organisme s'acclimate si vite au changement de pression occasionné par le passage de la haute à la basse altitude et, ceci, en quelques secondes seulement ? Ce sont vraiment les maitres du ciel.

 

réponse de CHARTRON Nathalie, nathalie.chartron@francetelecom.fr, 15 Jul 1999

Merci à Renan Levaillant et Jean-François Noulin pour leurs reponses tres precises et complete.

Je vais essayer de me procurer ce livre à la bibliotheque meme si comme le dit Renan il est un peu ardu pour les non météorologue.

Renan ecrit

Par contre, Norman Elkins est assez catégorique : les martinets évitent les précipitations. Peut-être que l'explication à l'observation de Nathalie est que ces martinets avaient une progéniture trop jeune pour s'éloigner trop du nid...

En effet le nombre de martinet que j'ai obseve pendant l'orage etait tres inferieur à la population que j'observe habituellement. Si ,c'est en effet pour ne pas s'eloigner de leur progéniture, pourquoi ne se sont il pas abrités comme d'autres, dans leurs nids.

En outre , vos remarques a propos des masses d'airs où se rassemble les martinets avant l'orage m'ont rappelle un détail que j'ai homis de vous signaler. Une fois la pluie calmer, les individus en question se sont mis a tournoyer dans un masse d'air et ont ete rejoint par d'autres.

 

réponse de Renan Levaillant, RLevaillan@aol.com, 14 Jul 1999

Ce message répond à Nathalie Chartron, de Lyon, et vient compléter la réponse de Jean-François Noulin (Montréal) au sujet du comportement des martinets par temps d'orage.

Le livre auquel Jean-François fait allusion est probablement Les oiseaux et la météo, de Norman Elkins, aux Editions Delachaux & Niestlé. Effectivement, l'auteur y décrit comment les martinets profitent des convergences et ascendances d'air pour aller chasser le plancton aérien, composé de minuscules insectes tels les pucerons, qui se retrouvent en forte concentration du fait de ces mouvements d'air.

Dans le cas des orages, à l'avant des précipitations, des masses d'air froid descendent au ras du sol, repoussant vers le haut l'air chaud... et les insectes qui s'y trouvent. L'auteur avance l'hypothèse que les martinets anticipent ces phénomènes à la vue, identifiant les circonstances favorables comme l'Homo Sapiens Sapiens le fait lorsqu'il déclare, le nez au vent :
"v'là un orage...".

Par contre, Norman Elkins est assez catégorique : les martinets évitent les précipitations. Peut-être que l'explication à l'observation de Nathalie est que ces martinets avaient une progéniture trop jeune pour s'éloigner trop du nid...

Depuis un certains temps, je promets aux habitués de mon site ornithologique, La Plume, un article sur ce sujet, mais il est encore en gestation : il me faut pour cela relire le fameux bouquin (qui, si je puis me permettre, n'est pas toujours limpide pour les non-météorologistes) et interviewer un ingénieur météo que je connais bien. Sortie dudit article à prévoir en Septembre-Octobre.

réponse de Jean-François Noulin, JFN@softhome.net, 13 Jul 1999

Je viens de lire un bouquin sur la météo et les oiseaux dont je donnerais les références dans un autre mail car je ne les ai pas à ma disposition pour l'instant.

Or, justement, il est question des martinets et des orages.

Je ne voudrais pas déformer les propos de l'auteur mais je crois avoir lu que les martinets se regroupe à l'avant des fronts orageux car à cet endroit, les courants aériens regroupent les petits insectes volants. Les martinets peuvent être tellement nombreux qu'il a même été enregistre des échos radars de leur présence.

Si tu veux plus de précisions, il faudra que je me replonge dans le bouquin.

 

contribution de Nathalie Chartron, nathalie.chartron@francetelecom.fr , 13 Jul 1999

La semaine derniere, il y a eu un gros orage sur Lyon ( departement du Rhone en France). Alors que j'observais les eclaires de ma fenetre, j 'ai constate la presence d'une 15ne de martinets dans les airs. Meme au plus ford de la pluie et alors que la foudre est tombée à 1 ou 2 Km , ils etaient toujours present dans les airs. Par ailleurs, j'ai vu d'autres individus entrer dans leurs nids.

J'ai toujours cru que les hirondelles et les martinets en "sentant" l'approche de l'orage partaient pour l'éviter. Est-ce une legende, comme il y en existe beaucoup a propos de ces especes ? Sinon comment expliquer ce comprtement. Les indivius ne s'habritant pas pourraient ils etre des juvenils n'ayant pas trouve d'habrit.

Merci pour vos reponses

 

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