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le comportement des oiseaux

 

Réponse de phiduvig , "Re: Corneille" , 14 Aug 2005

J'ai observé le même phénomène avec des pies que mes portes-fenêtres exaspèrent fortement, mais, à ma connaissance, il a été observé chez plusieurs espèces (mésanges, moineaux, et même fauvettes...).
Pour ce que j'ai pu constater personnellement, ce sont toujours des oiseaux jeunes dont la curiosité et "l'esprit d'entreprise" l'emportent souvent sur la prudence (j'ai 2 chiens Beaucerons que ce manège intrigue fort!). A mon avis, la transparence d'une vitre est un mystère qui dépasse complètement la capacité de compréhension de ces jeunes oiseaux, qui cherchent à "tester cette aberration" : "Pourquoi ne peut-on pas aller dans cet espace pourtant visible ?".
Ce qui me fait penser ça, c'est que quand la vitre a été bien salie par leurs assauts répétés (elle est donc rendue visible) les oiseaux s'en désintéressent.
Et puis il est également possible que leur reflet dans la vitre ajoute à la perplexité des oiseaux.

 

Question de arbois2005 , "Corneille" , 14 Aug 2005

Ce matin, dimanche 14 août 2005, à 0805, j'ai entendu frapper contre la vitre de la porte-fenêtre de ma maison. Pensant qu'il s'agissait d'une personne qui venait à la maison, j'ai regardé par une autre fenêtre et n'ai vu personne. Quelques minutes plus tard, le même processus s'est produit. J'ai décidé d'aller regarder par une autre fenêtre pour observer qui venait chez moi alors qu'il y a une sonnette sur la porte d'entrée. C'est alors que j'ai remarqué qu'il s'agissait d'une corneille qui frappait contre la vitre de la porte-fenêtre.
A ma vue, cet oiseau s'est aussitôt envolé. Je tiens à préciser que c'est la première fois qu'une telle situation se produit. Quelqu'un peut-t-il m'expliquer cette présence ou y a-t-il une explication rationnelle ? Je peux encore préciser que le temps était couvert et qu'il n'y avait aucun événement particulier extérieur.
Finalement, je me suis quand même rendue à l'extérieur, pensant que cette corneille venait chercher de l'aide pour un de ses petits qui aurait pu être blessé mais je n'ai rien remarqué de particulier. Merci d'avance pour la réponse.

 

Réponse de Bernard-Couturaud , "Re: les oiseaux se cachent- ils pour mourir ?" , 29 Oct 2004

Effectivement on ne trouve pas souvent de cadavres d'oiseaux dans la nature (à l'exception d'oiseaux écrasés sur le macadam), mais on ne trouve pas non plus tellement de cadavres de mammifères.
Etienne signale qu'ils tout à fait biodégradables, et je me rappelle avoir lu le compte-rendu d'une expérience dont j'ai oublié le but : des colverts morts avaient été dispersés dans la nature (garndes herbes, bords d'étang) et leur localisation avait été notée. En revenant quelques semaines plus tard, il ne restait presque rien, voire rien. Je suppose que la vitesse de disparition dépend de la saison et d'autres paramètres.
Contrairement au comportement bien connu pour les éléphants je ne pense pas que les cimetières d'oiseaux existent, de plus on n'y trouverait pas une montagne d'ivoire comme preuve irréfutable.

 

Réponse de Etienne Ix , "Re: les oiseaux se cachent- ils pour mourir ?" , 29 Oct 2004

Très bien passé ce message...
les oiseaux sont (heureusement) biodégradables, mais existent-ils des oiseaux nécrophages chez nous ? (le Vautour peut-être)
Etienne I.
http://www.famenne.tk http://users.swing.be/eix/Rochefort/rochefort.htm

 

Question de oiseaubreton , "les oiseaux se cachent- ils pour mourir ?" , 29 Oct 2004

en effet, sur la quantite de la gente ailee, nous ne voyons pas plus de cadavre d' oiseau ça et là .
Sont-ils devorés par d'autres predateurs ou ils se cachent pour mourir?
J'espere que mon message passera car jusque là je n'y parvenais pas et etant neophite dans la pratique de l'ordinateur c'est galere!
merci pour vos reponses et de votre indulgence

 

Contribution de Anne-Marie Chavaroche, "Dormir sur une seule patte... pourquoi?", 20 Jan 2004

Pouvez-vous me faire parvenir une observation sur le fait que si certains oiseaux dorment sur une patte, c'est parce qu'ils ne dorment que d'un hémisphère cérébral et si c'est pour qu'ils puissent s'envoler à la moindre alerte? Merci.
Anne-Marie Chavaroche.
19 rue du Breil.
24130. LA FORCE

 

Contribution de Bernard Couturaud, "briseurs de pompe", 5 Oct 2003

Je ne mets pas en doute l'observation citée, par contre l'effet aérodynamique donné comme explication me parait extrèmement douteux. En effet une "pompe" est une colonne d'air de largeur variable (quelques disaines de mètres ou plus) et de vitesse ascentionnelle variable aussi, qui peut atteindre couramment 2 ou 3 m/s, voire 8 à 10 m/s. Tout ceci représente une machine thermique qui mobilise une grande quantité d'énergie, elle n'est absolument pas perturbée quand un planeur y inscrit sa trajectoire et bénéficie d'un gain d'altitude de 1000m, voire souvent 3000m en plaine grâce aux super conditions de cet été. Lors de compétitions ou de rassemblements amicaux 10 ou 20 planeurs peuvent se concentrer dans la même ascendance, ce qui représente quelques tonnes de plastique, fibre de carbone, acier, humain ....(plus sandwichs, bidons...) et la colonne les emporte sans problème, l'arrivée de nouveaux planeurs ne ralentit pas la vitesse ascentionnelle de l'ensemble. Si les planeurs ne se frolent pas de trop près ce n'est pas pour éviter de "couper la pompe" mais simplement pour ne pas se percuter.

L'arrivée de groupes de pigeons dans une ascendance ne peut absolument pas modifier celle-ci, si le rapace abandonne la place, il faut à mon avis en attribuer la cause à la gène ou à l'énervement de ce dernier. Que les pigeons ne soient jamais pris parait très normal si le rapace est une buse dont la lenteur en vol est très notable, les crécerelles n'ont pas le gabarit, quand aux autours qui doivent capturer des pigeons j'ignore si leur réflexe de chasse est déclenché quand ils sont eux mêmes agacés par un groupe.

Voir des rapaces poursuivis est assez courant, par des corneilles isolées ou par des groupes d'oiseaux de petite taille, même des hirondelles.
Si le rapace redescend, c'est que dès qu'il s'écarte de sa pompe il traverse une zone descendante (que les vélivoles désignent du vilain mot de "dégueulante"), en général il accélère sa ligne droite pour en sortit au plus vite.

Je pense que tous les pilotes confirmeront mon observation, ceci n'enlève rien à l'intérêt de l'observation ni même à celui de l'explication et je remercie Michèle pour "l'ensemble de son oeuvre".
J'ai entendu d'autres "explications" hasardeuses sur les rapaces, par exemple certains pensent que les rapaces spiralent pour que la volaille qui les observe du sol finisse par "avoir le tourni" et s'écroule à terre étrourdie, le prédateur n'ayant plus qu'à la ramasser.

 

Contribution de Emmanuel Cappe, "RE: briseur de pompes", 5 Oct 2003

.. et d'idées reçues...pour vous dire que quand il vole, l'oiseau n'est pas posé sur l'air comme il le serait sur des "coussins d'air" mais maintenu en l'air par la dépression créée par l'aile ; il est donc aspiré vers le haut et non "porté par le bas".
Le fait de passer sous le rapace ne le gêne pas le moins du monde (aérologiquement parlant, parceque pour ce qui est de la concentration, c'est pas pareil j'imagine), ce qui ne serait pas le cas s'ils passaient au dessus.
Ceci dit, c'est très courageux de la part de ces petits piafs d'affronter à ces rapaces!!!

 

Contribution de P. Renard, "Re: briseur de pompes", 5 Oct 2003

Observation tout à fait intéressante en effet - mais dont l'interprétation me laisse un peu sceptique.

Généralement, un rapace en pompe (donc en montée lente et passive, et exposée à tous les regards) n'est pas (encore) en chasse, et surtout pas les espèces réellement dangereuses pour les pigeons (Faucon pélerin, autour, épervier éventuellement). Pour chasser, la première dégringole habituellement du haut du ciel, alors que les deux autres glissent à toute vitesse en rase-mottes entre les obstacles: si l'un ou l'autre s'intéressait aux pensionnaires de la basse-cour, il ne s'y exposerait pas ainsi bien à découvert - et a fortiori en s'en éloignant. D'ailleurs, tous trois ont un vol suffisamment puissant pour se passer de pompe et aller frotter les oreilles des importuns, qu'ils soient en groupe ou solitaires: ils sont tous capables de rattraper une proie à la course.

Enfin, cette interprétation suppose 2 postulats peu évidents selon moi:
1) Qu'un vol d'oiseaux traversant une pompe soit capable de la déstabiliser jusqu'à la rendre inutilisable: elle ne doit vraiment pas être puissante. -Et s'il suffisait de lever le nez pour voir et comprendre les mouvements atmosphériques, cela se saurait. On peut peut-être vérifier et modéliser une telle perturbation, mais la tenir pour acquise me paraît un peu hâtif.

2) En supposant que cet effet existe, cette interprétation revient à prêter aux pigeons un esprit sacrément doué pour le raisonnement à 3 bandes (s'en prendre à l'appui de l'ennemi plutôt qu'à l'ennemi lui-même), et en même temps fichtrement tordu (tous les autres oiseaux attaquent directement et avec succès le prédateur, pourquoi diable faire autrement?) Sérieusement, si vous étiez réincarné(e) en pigeon et que vous voyiez un autour s'élever dans une pompe, iriez-vous virevolter en-dessous de lui... pour l'empêcher de s'éloigner? Si j'étais l'autour, je redescendrais très vite vous expliquer la sélection naturelle, exemple à l'appui !!! Si on veut prêter une intelligence aux pigeons, attention à ne pas sous-estimer celle des rapaces (nettement mieux dotés côté cerveau d'ailleurs)!

Les espèces habituées de la défense anti-rapaces, grégaires ou non, (laridés, certains limicoles, corvidés, petits passereaux) les repoussent soit en les attaquant carrément (vanneau par exemple, qui pourtant ne doit pas être beaucoup plus dangereux qu'un pigeon), soit en leur piaillant dessus jusqu'à capitulation: c'est rapidement efficace en tout terrain et en tout temps, contrairement à cette apparente stratégie de "briseur de pompe" qui ne peut être utilisée que contre un rapace... qui n'est probablement pas en train de chasser.
Si cette dernière stratégie avait un réel intérêt évolutif, je pense qu'elle serait beaucoup plus répandue. Mais je soupçonne que la plus fréquente victime à se faire ainsi pigeonner est cette bonne vieille lourdaude de buse variable, pompeuse invétérée mais dont la dangerosité pour le pigeon moyen est tout de même très limitée. Et a contrario, les trois chasseurs d'oiseaux cités plus haut se font rarement enquiquiner de près: leur approche est plutôt saluée par des cris d'alarme et une fuite générale.

Voici donc ma contre-interprétation:
- L'approche d'un prédateur potentiel provoque un envol général préventif, chaque individu imitant l'autre, et la bande en alerte se met à tourner autour du pigeonnier (réaction d'alarme classique autour d'une colonie). Les pigeons domestiques n'ont pas besoin de rapace pour former des groupes serrés, surtout peu après l'envol (cf lâchers de pigeons voyageurs). Le vol en zigzag est également défensif et inné.
- Dérangé par cette agitation, le rapace (pas forcément en chasse) s'en va vers un coin plus calme: effet classique encore (et bien démontré celui-là) des espèces grégaires qui découragent les agresseurs incapables de se focaliser sur une proie précise (cf bancs de poissons, vols d'étourneaux ou de limicoles, etc...). Le fait que cela se passe dans une pompe est selon moi un hasard: ce scénario pourrait très bien se passer ailleurs sans qu'il soit nécessaire de faire appel à des turbulences atmosphériques.

Toute personne qui possède des animaux domestiques a tendance à leur prêter quantités de qualités, à commencer par l'intelligence. Mais en l'occurence, je trouve cette intelligence bien tordue et le prédateur bien bête et bien peu vindicatif.
Philippe Renard

 

Précisions de michèle corsange , "briseur de pompes", 5 Oct 2003

Merci aus deux co-listiers qui m'ont permis de ne pas me laisser abuser ! Je pense que mon informateur était de bonne foi mais n'avait pas les connaissances suffisantes - comme moi d'ailleurs - pour comprendre que ce qu'il avançait n'était physiquement pas possible.
Une erreur de balayée... michèle corsange

 

Contribution de michèle corsange, "briseur de pompes", 5 Oct 2003

Hier, rencontre inopinée avec un agriculteur-colombophile. Je sais HS, mais ce qui m'a été dit a excité ma curiosité et ne me semble pas inintéressant pour comprendre le comportement des oiseaux.
Ce monsieur qui habite près de la Durance a observé le phénomène suivant : Lorsqu'un rapace (Buse, Autour ou Faucon) cercle au-dessus de ses oiseaux, les coqs de basse-cour s'empressent de rentrer au poulailler mais pas les pigeons voyageurs. Ces derniers décollent en escadrilles et passent en zigzaguant sous le rapace. Effet assuré paraît-il, le rapace dont la pompe ne fonctionne plus redescend et est obligé de s'en aller... bredouille. "Jamais je n'ai vu un pigeon pris" m'a affirmé mon interlocuteur.
Ma question : cette tactique pour échapper au prédateur a-t-elle été observée avec des oiseaux sauvages ?

michèle corsange -13200
Long. 04° 37' 46" Lat. 43° 40' 41"

 

Contribution de michele.corsange, "Banalités", 9 Nov 2002

On aurait pu en faire une fable, le titre aurait pu être celui-ci : Le Goéland et l'Etoile de mer.
Mais, je ne suis pas Jean de La Fontaine... je m'en tiendrai donc à une prose très prosaïque...

Il était un matin, près d'un port, un Goéland argenté affamé. Midi allait bientôt sonner au clocher de Chatelaillon, nous nous apprêtions à manger les huîtres et les crevettes du pays accompagnées d'un bon pain de seigle, de beurre et, bien sûr, d'un de ces bons petits muscadets que seul l'ami André sait débusquer.

Un Goéland, c'est très banal, même s'il est argenté, celui que Marylène a trouvé l'était beaucoup moins.
Ce dernier avait quelque parenté avec le Renard des fabulistes, Esope, Phèdre, La Fontaine et consor qui se sont tous joyeusement pillés après avoir pillé quelque fabuliste Persan, lequel avait ...
Laissons ces broutilles.

Notre Goéland fouillait rageusement le sable du bec, secouait énergiquement la tête, l'oeil mauvais. Vous avez-vu l'oeil de celui qui a faim ? Goéland ou humain, l'oeil est terrible. Vous riez ? On voit bien que vous n'avez jamais vu des pauvres, allez les voir de près, vous en rabattrez. Un enfant de trois ans qui a un bras "gros" comme votre pouce et qui vous regarde, ça vous glace le sang. C'est le prix à payer pour faire rouler les 4x4 sur l'asphalte des routes...

Revenons à notre Goéland, il tirait, tirait, extirpait enfin quelque chose de mou, une forme oblongue recouverte de sable qui se trémoussait, retombait. Et le Goéland recommençait avec une infinie patience. Cela aurait pu durer longtemps, et, c'est sûr, je commence à vous ennuyer avec cette histoire qui n'a ni queue ni tête.

Eh ! bien, c'est vrai, la proie de notre Goéland n'avait ni queue ni tête ! Quand il eut, à force de ténacité et d'énergie, extirpé la bête nous pûmes voir cinq bras couverts de sable s'agiter au bout du bec de l'oiseau, retomber, se trémousser. Cette scène recommença plusieurs fois.
Trop de fois, l'affamé tenta, par tous les diables, de dévorer sa proie en piquant du bec au coeur de l'étoile. Cela dura un bon moment, puis, lassé, le Goéland s'envola. Peut-on manger une étoile, fût-elle de mer ?

Moralité de la fable :
La beauté, les étoiles et les oiseaux ne nous sont donnés que pour être contemplés.

Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE
Lat : 43 41 N Long : 004 38 E

 

Contribution de Albert Demaret , "Re: Pie solidaire" , 17 septembre 2002

Lorsqu'il y a un "mobbing" envers un rapace (diurne ou nocturne), il est habituel que des oiseaux d'espèces différentes s'associent pour le harcèlement. Il n'est dès lors pas vraiment étonnant qu'une Pie s'associe à la défense des Oedicnèmes contre le Goéland. De toute façon, ces comportements ne sont sans doute pas guidés par une quelconque intentionnalité : ils sont plutôt de l'ordre d'une réaction "réflexe" mettant en action un programme comportemental tout préparé. Ce qui ne veut pas dire que les oiseaux n'éprouvent aucune émotion.

Je me souviens d'avoir été témoin d'un mobbing spectaculaire et prolongé envers un Coucou mâle qui avait rameuté dans l'épicéa où il chantait fauvettes, pinsons, roitelets, merles, grives et mésanges de plusieurs espèces, etc. Je me suis demandé, devant ce rassemblement de passereaux, si un tel entêtement à chanter, malgré le harcèlement, n'avait pas pour conséquence (càd pour fonction) d'amener des individus à cesser de couver et à quitter leur nid, ou à en réduire la surveillance, pour s'associer au mobbing, facilitant ainsi le parasitage par la femelle du lieu (sans doute fécondée par ce mâle).

 

Contribution de Michèle CORSANGE , "Pie solidaire" , 17 Sep 2002

Rencontre en Camargue, hier après-midi, d'un ornitho de Salon-de-Provence sur la digue de la Comtesse.
Près d'Eyguières (Lat : 43° 41' 47" N Long : 05° 01' 55" E), il y a un petit aérodrome bien connu des ornitho car c'est là que se trouve une petite population d'Oedicnèmes criards. Notre ornitho y a été témoin de cette scène que je trouve extraordinaire :

Acteurs :
un Goéland leucophée [ Larus cachinnans ], un couple d'Oedicnèmes criards [ Burhinus oedicnemus ] et leur nichée, une Pie bavarde [ Pica pica ] .

Acte I.
Le Goéland tourne au-dessus du nid, pique et atterrit près des Oedicnèmes.
Panique, cris, vociférations.

Acte II.
Attaque du Goéland leucophée qui semble vouloir s'emparer d'un petit.
Défense courageuse des deux adultes.

Acte III.
Une Pie bavarde témoin de la scène arrive à tire d'ailes, vole au secours des Oedicnèmes et tire le Goéland par la queue ! Une jeune vie, cela se protège...
Qui a dit que les Pies étaient d'épouvantables barbares ?

Las, mon ornitho ne m'a jamais donné l'épilogue. A vous de l'imaginer...
Cet ornitho me semble tout à fait crédible et n'avait rien d'un farfelu.

Avez-vous été témoin de semblables actes de solidarité chez les oiseaux ?
Michèle CORSANGE - 13200 - CAMARGUE

 

Contribution de P. Renard , "Re: prédation ?" , 15 May 2002

Le raisonnement se fait au niveau de la population et non du couple, car tous n'ont pas le même succès reproducteur (fonction du milieu, de l'âge, du génotype, etc... et du hasard), et seule une minorité d'entre eux laisse finalement une descendance.

Les mésanges se reproduisant chaque année et étant sexuellement matures à 1 an, tous les jeunes âgés d'un an font donc partie du pool de reproducteurs.
Or, dire que la population est stable signifie que le nombre de reproducteurs reste constant d'une saison de reproduction à l'autre (quel que soit leur âge et qu'ils soient fidèles - ou monogames - ou non). La population est donc stable si les jeunes survivants au bout d'un an compensent les adultes reproducteurs morts depuis la saison de reproduction précédente (sachant qu'un couple disparu sans descendance peut être remplacé celle d'un autre couple).

S'il y a moins de jeunes survivants que de parents morts, la population régresse. S'il y a plus de jeunes survivants que de parents morts, la population s'accroît. ...quelle que soit la classe d'âge où la mortalité est la plus forte.

Le fait que l'aigle royal ne soit sexuellement mature qu'à 6 ans en moyenne ne modifie pas la situation: il y a simplement une classe d'immatures non reproducteurs.

 

Contribution de Ollivier Daeye , "Re: prédation ?" , 15 May 2002

> Petite réflexion tout d'abord sur la mortalité: si la population des mésanges est stable, d'une
> famille de 2 adultes + 8 jeunes sortant du nid, il ne doit plus en rester que 2 vivants l'année
> suivante: une casse de 80% est normale, et ce sont les stades jeunes qui sont les plus vulnérables.

Cette modélisation est un peu fausse à mon avis. Je pense que chaque couple (en partant du principe qu'il est fidèle etc. ... au moins pour le modèle) doit mettre au monde 2 jeunes (en moyenne) qui arriverons eux même en position de se reproduire (et non à l'envole par an). Ce qui reviens à remplacer un adulte par un des ses jeunes (et uniquement un).
Je connais pas la longévité des mésanges (quelques années).
Prenons l'aigle Royal, un individu vivant 25 ans dont 20 de reproductivite, si le taux de jeune à l'envole est de 0,5 par an, un couple mettra donc 10 jeunes dans nos belles montagnes. On estime qu'un jeune sur 4 arrive à l'age adulte (c'est dur la vie de prédateur), ce qui donne 2,5 jeunes de ce couple qui se reproduiront et remplaceront leurs parents. L'erreur par rapport au 2 jeunes théoriques vient certainement de mes arrondis (20 de reproductivité en particulier ?).
En conclusion, les gentilles pie et autres bec crochus participent à cette terrible loi.
Ollivier Daeye
Isère

 

Réponse de P. Renard, "corneille noire pourchassée par une pie", 3 May 2002

"De la seule étude française portant sur la biologie et la reproduction de la pie bavarde [...] il ressort que la prédation qu'exerçaient principalement les corneilles noires était très forte, puisque 29,4% des nids étaient pillés au stade de la ponte et 21,6% au stade de l'élevage des jeunes" (Guy Jarry,

Atlas des oiseaux nicheurs de France

1985-1989)

La corneille noire semble effectivement le premier prédateur de la pie bavarde, principalement sur les couvées.

 

Contribution de Robert Hendrick, "corneille noire pourchassée par une pie", 3 May 2002

Aujourd'hui, j'ai observé une corneille noire pourchassée par une pie, la corneille tenait dans son bec un oeuf.(De pie ???)
Existe-t-il une prédation régulière entre ces corvidés?

 

Contribution de Cão , "Le héron et la corneille" , 2 Mar 2002

Derrière chez moi, 55 rue des vignes, il y a un clair verger,
régulièrement entretenu. Du lierre sur un mur,
l'herbe qui arrive à faire mûrir ses fruits;
un petit coin agréable, clos.

Ce matin descendant au marché, sous un ciel bas et pas très gai,
j'observe dans cet espace de verdure, un héron cendré posé
houspillé par une corneille noire solitaire.
J'observe la scène, et repars.

Le temps de le dire, je suis dans la rue Pierre Louvrier,
rejoint par le héron gris et la noire corvidée dévalant
la même rue que moi; semblant très agacé le héron
grogne brièvement, à fond les rémiges !

Au plus bas de la rue est une avenue très circulante.
Un feu tricolore doit impérativement être respecté;
ce qu'ardéidé ne fait pas, et, dans une gestuelle
fabuleuse, évite l'impact avec l'autobus 189.

Emotions...
jean-luc saint-marc
Clamart- Francilie

 

Contribution de François Sueur , "Re:ETHOLOGIE renseignements" , 3 Dec 2001

Au niveau éthologie :

un ouvrage "Sociétés animales" chez Delachaux & N

Les ouvrages des pionniers Tinbergen (comme "L'univers du Goéland argenté") et Lorenz

plus pointus "Measuring behaviour" Martin & Bateson - Cambridge University Press

& les ouvrages de Krebs sur l'éthologie alimentaire
voir aussi "Gulls & Plovers" Barnard & Thompson - Croom Helm consacré aux relations Laridés/vanneau huppé & Pluvier doré

 

Contribution de Martin Windels , "ETHOLOGIE renseignements" , 3 Dec 2001

Je suis à la recherche d'une documentation ou d'un site qu'il explique les notions d'éthologie. Qui peut me renseigner?
D'avance merci
WINDELS Martin,
COMINES (Belgique / Hainaut occidental)
ville frontalière avec le Nord de la France (LILLE / ARMENTIÈRES)

 

Contribution de David Beaudoin , "Escadrille pélicans" , 29 Nov 2001

L'actualité de la presse me fait revenir sur un sujet abordé il y a quelques temps, le vol en V.

Dans le numéro spécial de décembre de "Pour la science" sur les nanosciences (n°290), il y a un article d'une page (avec photos et schémas) sur le vol en V des pélicans et sur l'expérimentation réalisée pour savoir si ce vol permet réellement à l'oiseau d'économiser de l'énergie.

Les chercheurs ont posé le problème dans les termes suivants : pour bénéficier des courants porteurs créés par l'oiseau devant lui, l'oiseau doit en permanence ajuster sa position par rapport au premier. D'où la question, l'énergie dépensée dans cet ajustement est-elle inférieure à l'énergie économisée grâce aux courants porteurs ?
Le gain mesuré est d'environ 14 pour cent. Les résultats ont été obtenus en mesurant la fréquence cardiaque des pélicans à l'aide de capteurs miniatures et en filmant les fréquences de battement d'ailes avec une caméra synchronisée sur les battements cardiaques.

Si vous voulez retrouver les pélicans utilisés pour ces expériences, allez voir "Le peuple migrateur" de Jacques Perrin !
David Beaudoin
Le Mée/Seine (77)

 

Contribution de Danielle Leleu , "Le bruit des oiseaux..." , 19 Nov 2001

Tendez l'oreille et approchez vous en souplesse, sans porter atteinte à la quiétude de l'animal, sans soulever la brume encore légère.
Ecoute...
...Extrait - de JLSM...

Quand le crépuscule tombe... Simplement, écouter une bande de moineaux ou d'étourneaux, qui bavardent jusqu'à plus soif, au ras de la casquette des humains, le soir, dès 16 H 00...et puis lentement, les querelles se font plus légères, les pépiements plus doux, les intervalles de silence se font plus longs, le temps passe, l'ombre rend flous les silhouettes et les sons...le babil est fatigué et bientôt on n'entend plus que des frôlements de plumes, des froissements... On s'attend presque à quelque léger ronflement.... mais non...
encore quelques petits cris aigus et agacés, quelque endormissement brisé par un mauvais rève, une angoisse, une peur...

est-ce que les oiseaux rèvent ?

Bien cordialement ! Danielle Leleu
La Chevrue - Refuge LPO - ROC (Buy- Morienval - 60 - F)
"Même quand l'oiseau marche, on sent qu'il a des ailes" Lemaître

 

Contribution de Bernard Couturaud , " Vol en V ........" , 26 Oct 2001

Je cite quelques uns de mes illustres prédécesseurs qui se sont exprimés sur le sujet, voir ci-dessous. Je partage la plupart de leurs avis, mais j'ajouterai quelques éléments :

Les oiseaux parcourant de longues distances pratiquent le vol battu, ou le vol à voile. Ces deux pratiques ne sont pas toujours exclusives l'une de l'autre. Lors de la remontée des grues il y a quelques printemps j'ai observé dans l'Indre un groupe de grues cendrées arrivant en formation en V et rencontrant une colonne ascendante. Aussitôt elles ont entamé un vol spiralé individuel et le groupe a réalisé son gain d'altitude en complet désordre, planant dans l'ascendance. Après avoir gagné environ 1000 mètres elles ont repris la ligne droite et progressivement ont retrouvé la belle ordonnance du V initial.

Il est certain que le vol en V n'apporte aucun avantage pour la spirale en ascendance, l'énergie est fournie gratuitement par le flux vertical. Pour le vol battu l'avantage est loin d'être évident à démontrer, le vortex cité dans l'article est bien connu comme effet marginal et plutôt nuisible pour les ailes d'aéronefs, dans le cas du vol battu le phénomène doit être plus complexe. L'effet "sillage de l'individu précédent" n'est pas forcément positif, l'air n'est pas seulement un obstacle à la progression (effet de traînée) mais surtout un élément indispensable à la sustentation. Il faut donc non pas un simple sillage, mais un effet vertical ascensionnel, qui doit certainement être compensé par un effet descendant dans une autre zone. La position relative des individus est donc sûrement primordiale.

Ce vol est surtout pratiqué par des individus de grande taille, aux battements d'ailes relativement lents et réguliers, ce qui doit stabiliser les effets. Le sillage d'un battement rapide et puissant, comme celui d'un ramier ne provoque probablement qu'un air très turbulent dont aucune composante ne peut être utile.
Le phénomène aérodynamique mis en cause est certainement complexe et nécessiterait des études en soufflerie, modélisations... qui n'ont probablement pas été réalisées. L'article de la presse n'est pas entièrement convainquant à ce sujet, il est vrai que je serais moi aussi plus intéressé par une série de mesures en vol au Sénégal que par une campagne de maquettes en soufflerie.
Le sujet est loin d'être clos.
Bernard Couturaud

 

Contribution de Renan Levaillant , "Contribution modeste, mais scientifique, à la question du vol en V" , 25 Oct 2001

J'ai suivi d'assez loin les échanges de la liste sur le sujet de l'explication du vol en V des oieaux migrateurs, veuillez excuser mon dilettantisme.

Comme il semble planer un doute sur la question, je confirme que l'avantage aérodynamique du vol en V est énorme (comme l'on fait remarquer les plus cyclistes d'entre nous). La position du V a 2 intérêts, à mon sens :

1) Elle permet très rapidement de changer d'individu "pare-vent" : en cyclisme par équipe, le premier coureur qui termine sont relais "décroche" en s'écartant un peu et laisse passer ses camarades jusqu'au dernier pour se placer en queue de peloton. C'est une manoeuvre un peu complexe. Les oiseaux font plus simple : si vous observez un vol en V, vous verrez que la pointe du V se déplace d'un individu à l'autre (jusqu'à avoir un V complètement assymétrique). C'est ainsi qu'ils se passent le relais.

2) Les oiseaux ayant une vue plus latérale que frontale, il est plus aisé de se positionner par rapport à son prédécesseur en l'ayant légèrement de biais.

Voilà. l'ingénieur qui habituellement sommeille en moi quand je quitte le bureau s'est brusquement manifesté.

Renan Levaillant
Auteur de La Plume
http://members.aol.com/rlevaillan

 

Contribution de P. Renard , "Re: vol en V" , 23 Oct 2001

Je pense que si un comportement aussi répandu et inné que le vol en V existe, c'est qu'il procure un avantage aux individus qui le pratiquent: dans le cas contraire, ils seraient éliminés et le comportement avec eux. S'agissant de la défense contre les prédateurs, on peut remarquer que les voiliers en V sont moyen à grands, plutôt lents, et manoeuvrent assez mal en vol: lors d'une attaque aérienne, voler en V ou en groupe désordonné ne doit pas changer grand-chose dans leur cas - d'autant qu'il est toujours possible de passer de l'un à l'autre.

Par contre, la disposition des individus est parfois interprétée comme une stratégie adaptative: chez les couples de canards par exemple, c'est très souvent la femelle qui ouvre la marche... ce qui expose le mâle (au demeurant plus voyant) aux attaques des rapaces, qui arrivent généralement par-derrière. La survie de la femelle est biologiquement plus importante.

Je pense plutôt que la raison pour laquelle une espèce sociable pratique ou non le vol en V est à chercher du côté des lois de l'aérodynamique et de l'énergétique: les quelques espèces que je connaisse qui pratiquent les deux types de vol (goélands et certains limicoles) sont les plus petites. Par contre, la majorité des grandes le pratiquent, et aucun petit passereau par exemple.

 

Contribution de Jean-Marie Frenoux , "vol en V" , 22 Oct 2001

J'interviens un peu tard dans la discussion mais j'étais en vacances (le veinard !!). Si j'ai bien compris ce qui a été dit, le vol en V ne serait utile que pour des oiseaux volant en groupe et utilisant le vol battu ?
Celà me fait poser une question subsidiaire : n'y aurait-il pas en plus une question de taille de l'espèce ?
En effet si la formation en V facilite effectivement le vol, pourquoi les pigeons qui migrent en groupes (allant de qqs 10aines à qqes 1000ers d'individus) n'adoptent jamais de telles formations ? Serait-ce parce qu'en dessous d'une certaine taille cette formation perd de son efficacité ?

 

Contribution de P. Renard , "Mais pourquoi le vol en V ?" , 20 Oct 2001

Je n'ai pas de données précises sur la question, mais je pense que la formation en V ne peut concerner que des espèces relativement sociables, et surtout pratiquant intensivement le vol battu:

-Les grues, anatidés, hérons, cormorans, goélandstrès majoritairement, et uniquement, le vol battu. Dans ce cas, ils doivent lutter activement pour mieux pénétrer dans l'air et ainsi réduire leur effort. La formation en V, qui permet de profiter du sillage de l'individu précédent, réduit cet effort et est donc avantageuse: il s'agit donc d'un comportement qui a été l'objet d'une sélection naturelle positive.

-Les espèces comme les cigognes et les vautours, qui ne font guère que planer et glisser d'un thermique à l'autre, se laissent porter par l'air sans lutter contre lui, et n'ont donc pas intérêt à adopter une formation améliorant l'aérodynaique de l'ensemble. Les petits trajets qu'ils effectuent en vol battu (et souvent solitairement) ne représentent pas une grande perte d'énergie. Lorsqu'en plus il s'agit d'espèces assez territoriales et agressives, exploitant individuellement de grands territoires (grands aigles par exemple), l'apparition d'un comportement de coopération sociale est assez improbable.

Question subsidiaire: Les grands ptérosauriens de l'ère secondaire (jusqu'à 12 ou 15 mètres d'envergure) volaient-ils en V?

 

Contribution de Danielle , "De l'intelligence des mésanges..." , 23 Oct 2001

Jamais on ne prendra assez de temps pour observer, analyser et comprendre les oiseaux...

La situation : une mangeoire sur pied, dans le jardin, que j'alimente par temps de pluie, graines et miettes diverses...je n'ai ni poules ni cochons alors autant que ça profite à quelqu'un..

Ayant constaté que les moineaux atterrissaient dans la mangeoire par dizaines, pillaient et s'empiffraient comme des malpropres, agressifs et teigneux avec les autres espèces, j'ai donc rajouté une petite coupelle de graines de tournesol que je pose sur le rebord de la fenêtre de la cuisine...comme ça je surveille...seules les mésanges charbonnières et bleues, et les deux sittelles osent y venir pour faire leurs provisions...les moineaux sont plus froussards et se méfient de mes claquements de mains...

Il suffit cependant que je change de pièce, que je m'installe devant le PC par exemple, localisé devant la fenêtre de la salle à manger, illico les moineaux arrivent et pillent la coupelle à son tour...

mais les mésanges ont compris depuis bien longtemps que lorsque je suis présente, les moineaux fuient...
Lorsque que LEUR coupelle est prise d'assaut par les moineaux, elles viennent littéralement me chercher...c'est à dire qu'elles se manifestent sur le rebord de la fenêtre de la salle à manger où je peux les voir se remuer, se tortiller (!), sautiller et s'agiter, bref attirent mon attention par toute une gestuelle pépiante...
sitôt vues, je me lève, je file vers la cuisine, fais fuir la volée de moineaux effectivement présents dans la coupelle des mésanges....et hop, elles arrivent à leur tour...je dirais même qu'elles frétillent des caudales de contentement...

Lorsque je suis à long terme devant l'écran, je ramène la coupelle sur la fenêtre de la salle à manger et là je profite allègrement et longuement des mésanges et sittelles qui ne me craignent pas plus que ça...

Serait-on devenues copines ?

J'ai remarqué également que le rougegorge attire mon attention lorsque le chat est en balade sur son territoire...je fais donc fuir le chat...chais pas si le rougegorge est satisfait..mais bon, moi je le suis !
Bien cordialement !
Danielle

 

Nouvelle contribution, "vol en V des migrateurs", 02 Feb 2001

Nouvelle question qui demande réflexion : "Pourquoi les oiseaux migrateurs volent-ils en V ?"

Sans doute pour une raison de facilité : comme en cyclisme ou en ski de fond, celui qui est devant "tire" celui qui suit.
Mais alors pourquoi y volent pas en ligne, les oiseaux ? Je suppose que les mouvements d'aspiration dus aux remous dans l'air sont plus forts quand on est un peu décalé latéralement ( du côté droit ou du gauche ?? )...

Trouvé dans le traité de zoologie de PP Grassé :

" Tout le monde connaît ce que l'on appelle assez improprement les "triangles de canards", alors que la troupe dessine en réalité dans le cile une sorte de V majuscule plus ou moins ouvert, aux branches plus ou moins égales et progressant la pointe en avant.
D'autre fois, la figure a l'aspect d'une simple ligne, quelquefois droite et le plus souvent sinueuse. Dans certains cas, le vol de groupe est plus compact, moins aisément définissable, tout en laissant une impression de régularité dans les espacements des oiseaux, qui sont alors répartis entre eux comme le sont les noeuds des mailles d'un filet.
Il existe certainement, à ces diverses manières de faire, une économie de puissance pour les individus du groupe qui marchent dans le sillage des autres et certains observateurs affirment que, dans la marche en V des canards, l'oiseau de tête qui sert en quelque sorte d'entraineur à la bande, et qui par conséquent peine le plus, se trouve relayé à intervalles réguliers par un de ses congénères.
[...]
Appelé assez justement "Resonanz-flug" par les observateurs allemands, ce genre de vol conduit à admettre une reprise de l'énergie des courants de remous, non pas, comme dans le vol ascendant vertical, par l'animal qui les a engendrés, mais par son successeur dans la file."

Peut être que selon les espèces et donc la taille, le poids, le forme des ailes ou je ne sais quoi, les courants d'apiration varient et donc la forme du vol aussi...

N'empêche, un grand Z dans le ciel, ça risquerait de rendre parano le bon sergent Garcia. Le V c'est plus anonyme.

 

contribution de Jean-Philippe PAUL, paul_jph@hotmail.com, "Re: vol en V des migrateurs", 02 Feb 2001

Mais alors pourquoi y volent pas en ligne, les oiseaux ?

Ils le font aussi. Je pense qu'à partir d'un certain effectif, il devient efficace de faire un V. En effet, chaque oiseau suit son prédécesseur avec une certaine inefficacité, qui s'amplifie avec le nombre. Ainsi, une ligne de 1000 oiseaux ondulerait fortement par l'accumulation des petits décalages de chaque individu. Un "V" divise par deux cet effet, puis quand le nombre augmente, des ramifications se forment dans tous les coins. Ceci est sûrement valable pour les gros oiseaux au vol régulier et assez direct (grues, oies, cygnes).
Quand le grand nombre d'individus est associé à un type de vol plus irrégulier ou plus énergique (ex : un vol de 5000 pigeons) serait ingérable en linéaire, je pense que la forme en "boule" ou en goutte d'eau est une bonne solution car l'effet d'"abri" est efficace pour les oiseaux du centre du groupe.

Suppositions personnelles...
Jean-Philippe PAUL
Aix-en-Provence

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "vol en V des migrateurs", 2 Feb 2001

Nouvelle question qui demande réflexion : "Pourquoi les oiseaux migrateurs volent-ils en V ?"

Ce qui me gêne est le caractère globalisant de la question. Il me semble en effet que toutes les espèces n'utilisent pas le vol en formation en V lors de leur migration ! Si cela est vrai pour les grues, encore qu'en petit nombre elles optent pour la formation en l ou en J, cela ne me semble être le cas ni des pigeons ramiers -pendant le rush notamment - ni des pinsons ou alors, il faut que je change de lunettes (celles avec branches).
Que vous en semble ? d'accord ça fait pédant... ;-)
Michèle CORSANGE - 13 Arles - Camargue

 

contribution de Anne-Lise Koehler, Lourdelet@aol.com, "Latéralité chez les oiseaux", 30 Jan 2001

Lundi 29, j'étais en train de sculpter un groupe devanneaux huppésendormis. Je me suis aperçue que machinalement je les avait faits se reposer tous sur la même patte.
Et puis, je me suis étonnée moi-même de ne m'être jamais posée une question aussi simple que celle-là.
Pour ceux (s'ils existent!) que ce genre de question interressent, je sais quePhilippe Comar, professeur de morphologie à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, grand passionné de morphologie animale; qui travaille régulièrement pour la cité des sciences de la Villette, et qui a organisé de nombreuses expositions et publications sur les rapports entre science et art s'est penché sur ce genre de question idiote.
Je me souviens (hélas, c'est un peu lointain) d'un cours sur ce propos.
Dans ce cours, il évoquait différentes espèces animales, s'interrogeant sur latéralisation et adaptation au milieu; et il y a vraiment matière à étonnement et à recherches, autant qu'à blagues!

 

contribution de Jean-Philippe PAUL, paul_jph@hotmail.com, "Re: question pour un million...", 29 Jan 2001

Ca dépend.
Les espèces à particule (Gravelot de Leschenault, Mouette de Bonaparte, Goéland de Hemprich, Pygargue de Pallas etc..) se reposent plutôt sur la patte droite.
Les espèces sociales et/ou communes ou travailleuses (Sturnus vulgaris, Sylvia communis, Pic mineur, Vanneau sociable et autre Moineau « domestique ») se reposent sur leur patte gauche.
Certains se tâtent et finalement restent sur deux pattes (Dendrocopops medius, Aigrette intermédiaire, Goéland brun intermedius, Chlidonias hybridus etc).
Les roitelets, les cardinaux, aigles impériaux et manchots royaux ne se retrouvent pas dans ce choix et voient les choses autrement.
Les martinets, de plus en plus anarchistes, vont bientôt ne plus avoir de pattes pour ne pas avoir à choisir.
JPP
Aix-en-Provence

 

contribution de Anne-Lise Koehler, Lourdelet@aol.com, "question pour un million...", 29 Jan 2001

....de graines de tournesol virtuelles!!
Est ce que quelqu'un peut me dire, et dans quelle proportion, si les oiseaux se reposent en appui sur leur patte droite ou gauche ?

 

Contribution de LEPOLD Zoltan , lezoli@matavnet.hu, " services aéroportés", 23 Dec 2000

Je ne vois pas ces services aéroportés, mais un ami m'a écrit que quelqu'un a déjà observé le Bécasse des bois (Scolopax rusticola) qui a transporté en volant les jeunes.
Un autre ami a écrit, qui depuis des années observé les avocettes: les bécasses peuvent transporter ses jeunes en volant. (Dans le bec.) Il n'a vu jamais l'avocette en transportant ses jeunes, mais les jeunes de l'avocette vont à pied. Le plus long voyage était 5.5 kms pendant 3 jours, à travers une route, des roseaux, des labours et deux ruisseaux. Beaucoup de jeune meurt pendant les longues pérégrinations.
Bonnes obs.
Zoltan LEPOLD
Koszeg, Hongrie

 

contribution de michele.corsange, michele.corsange@wanadoo.fr, "Re: Relations oiseaux - autres animaux", 13 Aug 2000

Autre type de cohabitation :
Pendant mon séjour sur le Causse Méjean j'ai pu voir un matin 5 bergeronnettes grises qui évoluaient le plus tranquillement du monde entre les pieds d'un cheval de Przewalski sans crainte aucune, tandis que sur le dos d'un autre, un rouge-queue noir s'était installé sans doute à la recherche de quelque parasite à se mettre dans le bec...
En Camargue, il est banal, en hiver, de voir des garde-boeufs ou des choucas juchés sur le dos d'un mouton. Pas fous, les pattes au sec et au chaud, le steak à portée de bec et pas même besoin de se déplacer... Pas idiots nos oiseaux !
Michèle Corsange
Arles

 

contribution de PV Duchemin, cvdw@cybercable.tm.fr, "Relations oiseaux - autres animaux", 12 août 2000

Qu'y a-t-il comme autres exemples de cohabitation, de surprises ou de liens ?

 

contribution de Lucette et Gérard, luge@globetrotter.net, " Re: Konrad Lorenz et le concept d'empreinte...", 9 Jul 2000

Au sujet de l'imprégnation nous venons apporter nos observations. Ayant élevé de nombreux oiseaux ( poules, canards domestiques, colverts sauvages, cailles, perdrix choucars . . .) au sortir de l'oeuf nous n'avons jamais remarqué d'imprégnation à la mode de Lorenz. Les petits ne nous suivaient pas et ne copiaient pas du tout nos comportements. Il n'a pas fallu gratter le sol à la recherche de nourriture ou se percher pour qu'ils le fassent. Les jeunes restaient même farouches.
Devenus adultes nos pensionnaires se sont bien reproduits . . .

 

contribution de pierre terran, terranpi@club-internet.fr, "Re: Konrad Lorenz et le concept d'empreinte...", 09 Jul 2000

Ainsi, K.Lorenz avait constaté que des oies imprégnées dès leur naissance à une personne humaine, une fois devenues adultes, ignoraient les avances des membres de leur espèce et préféraient faire la cour à la personne elle-même...

Personnellement, je ne suis pas sur du tout de cette irréversibilité. Etant éleveur amateur d'anatidés, il m'est arrivé une fois d'imprégner une oie empereur, c'était une femelle. Lorsqu'elle est devenue sexuellement mature, (3ème année) elle s'est trouvé un conjoint sans problème, et a mené à bien incubation et élevage.
Elle m'est cependant restée très attachée. J'avais notamment le droit de prendre ses oeufs pendant qu'elle couvait, de les mesurer, les peser, et de les lui rendre sans la moindre tentative de coup de bec.
Par ailleurs, des éleveurs ont quelquefois recours à des poules meneuses pour élever par exemple des bernaches, et il arrive en effet que devenues adultes, ces bernaches (mâle) courtisent les poules !
Il me semble que "l'imprégnabilité", dépend beaucoup de l'espèce, et même de la souche : J'ai actuellement un mâle d'oie empereur que je n'ai pas imprégné, (il n'est pas né chez moi). Il est cependant très familier, au point de venir quémander des miettes de pain en me tirant le pantalon lorsque je suis à table.
J'ai remarqué que les petits de ce mâle, bien qu'élevés dans les même conditions que les autres petits oisons, sont nettement plus familiers. Ils seraient vraisemblablement plus faciles à imprégner que d'autres.
Il y a aussi un problème sur lequel K.Lorenz ne s'est pas attardé et que je constate souvent, ce sont les tentatives des couples n'ayant pas eu de progéniture, d'adopter des petits (même d'une autre espèce) qui n'ont pas de parents.
Est-ce de l'éthologie ?
Excusez cet aparté, car ce n'est peut-être pas non plus de l'ornithologie.

 

contribution de bodart_py@hotmail.com, bodart_py@hotmail.com, "Konrad Lorenz et le concept d'empreinte...", 6 Jul 2000

Pour prolonger le commentaire de Pierre quant au rôle des parents, je voudrais faire état ci-après de quelques élements (de nature scientifique, ce qui ne manquera pas de faire plaisir à certains...) lus assez récemment à propos des travaux deKonrad Lorenz.


L'éthologie(qu'on pourrait renommer plus simplement en "analyse des comportements" ) est une discipline scientifique relativement récente, pleinement reconnue comme telle en 1973 avec le prix Nobel de la médecine décerné conjointement à Konrad Lorenz (1903-1989), Niko Tinbergen (1907-1990) et Karl Von Frisch (1886-1983).

L'éthologie classique (dont les trois Nobelisés sont les représentants majeurs) a surtout contribué à l'élucidation partielle des comportements dits «instinctifs». Bien que ne maitrisant pas alors tout ce qui a été appris depuis concernant les aspects génétiques et structure neurale, Lorenz et Tinbergen ont formulé des schémas biologiques relatifs à la «coordination héréditaire».
Dans les dizaines d'années qui ont suivi, de nombreuses études éthologiques ont été entreprises au départ des hypothèses de Lorenz-Tinbergen.

L'éthologie couvre des champs exploratoires aussi vastes que les modèles de la motivation ou l'organisation de l'instinct.
Je ne vais pas faire ici de plus longs commentaires sur celà sous peine de dériver loin de la thématique ornitho (et de me faire taper sur les doigts par notre modérateur bien-aimé).


Je souhaite juste répercuter quelques mots au sujet de cette forme d'attachement précoce au parent de l'espèce qu'on dénomme l'empreinte.

Lorenz (1935) a eu le mérite de formaliser & faire connaître ce concept d'empreinte (recensé comme comportement instinctif modifiable par l'expérience) bien que le phénomène était observé & recensé depuis plusieurs siècles.

L'empreinte est un processus de socialisation au cours duquel le jeune développe de l' attachement à son ou à ses parents.
Il a surtout été étudié chez les oiseaux nidifuges, particulièrement les oies, canards (et poules...mais attention les oiseaux domestiques, c'est hors-sujet...).

Le processus d'empreinte comprend des aspects instinctifs --- un attachement qui se traduit chez certaines espèces par une réponse de "poursuite" --- et des aspects appris qui concernent l'objet pour lequel l'empreinte s'établira.

Ainsi, un jeune caneton tentera de suivre le premier objet assez gros qui bouge dans son environnement immédiat. A l'état naturel, ce rôle sera rempli par la mère. Cependant, dans certaines conditions artificielles ou de recherche, d'autres animaux (ex : poule couvant des oeufs de canne) ou des leurres pourront servir de substituts.

L'étude expérimentale de l'empreinte à l'aide de leurres et de substituts a permis à Lorenz d'en décrire les caractéristiques majeures.

(a) Le processus d'attachement du petit pour un objet se produit au cours d'une période assez courte (nommée période critique).

(b) Deuxièmement, l'attachement initial résultat de l'empreinte apparait permanent et irréversible.

Ainsi, K.Lorenz avait constaté que des oies imprégnées dès leur naissance à une personne humaine, une fois devenues adultes, ignoraient les avances des membres de leur espèce et préféraient faire la cour à la personne elle-même...

(c) La troisième caractéristique attribuée par Lorenz à l'empreinte est son indépendance de l'apprentissage. L'empreinte semblait en effet s'établir brusquement, au lieu de progressivement, par essais et erreurs (absence d'effet de conditionnement).

Pierre-Yves Bodart
Bruxelles, Belgique.

 

contribution de Jean-Marie ESPUCHE, Jean-Marie.ESPUCHE@wanadoo.fr, "L'adaptabilite du heron", 03 Jul 2000

Et que dire des capacités d' adaptation du héron garde-boeufs! Apparu en Camargue en 53, s' y reproduisant depuis 69, dans les années 70 il suit les tracteurs qui labourent et occupe divers espaces camarguais et environnants.
De préférence avec taureaux et chevaux (même dans les lotissements), il glane néanmoins sa pitance dans les vignes, mon gazon (!), les bords de routes et également les rizières, n' hésitant pas à se mouiller les pieds. Et que dire également de son adaptation outre atlantique.

 

contribution de terran pierre, terranpi@club-internet.fr, "Re: L'adaptabilite du heron", 01 Jul 2000

Une étude très classique sur l'adaptabilité des oiseaux à un milieu qui évolue, c'est le travail de Darwin sur les pinsons des Galapagos. (de mémoire ?)

 

contribution de Edith Armange, armange_@_club-internet.fr, "Re: L'adaptabilite du heron", 01 Jul 2000

Si je me rappelle bien La Fontaine parlait d'un héron au long cou qui faute de belle carpe se contentait d'un limaçon.
Et l'occasion faisant le larron, nous avons pu voir vendredi dernier, sur l'étang Foucault(Brenne - 36) (tout à fait riche en poissons et adapté à la pêche héronnière), un héron cendré capturant un poussin de foulque macroule.

 

réponse de Georges Olioso, Georges.Olioso@wanadoo.fr, "Re: L'adaptabilite du heron", 1 Jul 2000

le héron avait pu survivre à la raréfaction de ses ressources alimentaires (le poisson) : son bec long et robuste lui permet de capturer des campagnols, alors que d'autres espèces, qui n'ont pu changer de régime alimentaire sont en danger.

je ne suis pas si certain que ça que le héron cendré ait changé de régime alimentaire par manque de poissons ! il a (très probablement) toujours eu un régime varié (poissons, amphibiens, petits mammifères, reptiles et même oiseaux...

 

contribution de Khadija DUPLEIX, kdupleix@free.fr, "L'adaptabilite du heron", 01 Jul 2000

Etudiante en organisation du travail, je suis peu familiarisée avec l'ornithologie.
J'ai été toutefois très intéressée par la visite du parc de Marquenterre, et séduite par la qualité des intervenants.
Cette visite m'a inspiré un parallèle pour la rédaction de mon mémoire sur l'adaptabilité des entreprises à leur environnement :
Certains oiseaux ont montré d'étonnantes capacités d'adaptation. Les guides m'ont expliqué que le héron avait pu survivre à la raréfaction de ses ressources alimentaires (le poisson) : son bec long et robuste lui permet de capturer des campagnols, alors que d'autres espèces, qui n'ont pu changer de régime alimentaire sont en danger.
Je recherche des informations plus détaillées et plus précises concernant cette adaptation alimentaire du héron et concernant également les autres espèces qui n'y sont pas parvenues et pourquoi. Y a-t-il d'autres exemples? Khadija DUPLEIX
PARIS

 

contribution de Marie Goeyens, m.goeyens@worldonline.be, "Comportement étrange d'une Pie bavarde", 26 Jun 2000

Tous les matins, entre 6h et 6h30 très précises, une Pie bavarde tape contre une porte-fenêtre de notre salon. Elle se colle au carreau, comme pour essayer d'entrer et prend de l'élan pour se cogner ensuite, avec une certaine force...

C'est bizarre mais nous avons eu la même aventure avec un merle il y a une quinzaine d'années, mais en pleine journée. C'était chez mes parents à la campagne, et au bout de quelque temps ma mère était devenue très angoissée par ce merle frappeur, et avait raconté son histoire à une femme du village qui était un peu rebouteuse, chèvrière et... étalagiste...

bref, cette dame est venue parler au merle et lui a expliqué longuement et gentiment qu'il embêtait le monde et qu'il devait cesser ce manège....

et à partir de ce moment le merle est reparti à des occupations de merle...

Je ne sais qu'en penser, mais je l'ai vécu!

Actuellement chez moi il y a chaque automne des pies et des corneilles qui lachent des marrons du faîte du toit, les faisant rouler jusque dans la gouttière. Ca fait un boucan du diable et nous réveille régulièrement. Pourquoi font-elles ça?
Pensent-elles que les marrons vont se casser et qu'il y a qqch à manger dedans?
Allez savoir!

Les oiseaux savent bien des choses que nous ne savons pas

si on fait passer une grossière silhouette d'oiseau de proie en carton découpé au desssus de tous jeunes poussins, ils se terrent les uns contre les autres et font silence.
Si vous faites passer la même sihouette la queue la première (ce qui ressemble plus à un canard) ils pépient et regardent en l'air...

C'est dans les gènes!

 

contribution de Marie Goeyens, m.goeyens@worldonline.be, "Re: Pies & corneilles", 28 May 2000

il y a plusieurs familles (3?) de corneilles dans les environs de mon jardin, qui font deux nichées par an.. je dois régulièrement sauver les petits corvillons (? ) corneillauds (?) en fin les bébés qui vont manger avec les poules et qui ne savent plus décoller car les clôtures du poulailler font 2M de hauteur. Ils sont tellement drôles quand ils sont petits: ils se battent et roulent par terre les pattes en l'air comme des enfants, en hurlant et se piquant du bec

Un jour j'ai dû couper la clôture pour libérer un bébé pie qui s'était emberlificoté dans les mailles.... toutes les pies et corneilles du quartier (une bonne vingtaine, alignées sur les fils électriques) m'ont alertée par leurs cris... les parents par des cris d'angoisses et les corneilles jubilant d'avance de manger ce pauvre petit. Ca faisait un tel charivari à 7H du matin que j'ai rampé en pyjama sous la haie, armée d'une grande tenaille... sous l'oeil éberlué des gens qui passent dans la rue pour aller au boulot

les corneilles imitent aussi des bruits bizarres: j'en ai une depuis plusieurs années qui fait craaaaa............craaaaa.........craaaaa.craaaaa (normal) puis elle fait fffting...fffting......fffffffting, comme un enfant qui tirerait sur les cordes d'une guitare... elle fait ça régulièrement, pendant quelques minutes, haut perchée dans un vieux chêne

Il y a aussi au moins deux couples de pies, quand tous les petits sont dans le jardin, ça fait du bruit!

 

contribution de Rafael , "Re: Chants de nuit", 1 May 2000

Par ailleurs, j'ai une question de candide : j'entends la nuit tombée, un chant d'oiseau. Je pense à un rossignol. Y a-t-il beaucoup d'oiseaux chanteurs qui s'expriment la nuit ?

Voici ce qu'il y a chez moi:
Le soir, le matin et en pleine nuit et en milieu éclairé artificiellement, c'est le Rougegorge.
Le soir jusqu'à ce qu'il fasse vraiment complètement noir et même 20/30 minutes après, Grive musicienne (la plus courante des milieux habités)
Le matin quand il fait encore complètement noir, Grive musicienne, Merle noir, Rougequeue noir s'il y en a. Dès la plus petite lueur, Mésange charbonnière.

La Grive musicienne est aujourd'hui presque aussi commune que le Merle noir en milieu habité (mais pas encore tout-à-fait). Donc s'il y a des merles, il y a au moins une grive.

Les Rossignols et Rousserolles se trouvent en milieu plutôt bien rural et moyennement boisé ou bocager, mais comme tu ne précises pas la densité de l'habitat et le type de milieu autour de chez toi...

 

contribution de Lucien GUES, lgues@nordnet.fr, "Re: Rougegorge granivore", 13 Feb 2000

De : pica pica@wanadoo.fr
Durant l'hiver (très froid) 1986-87, j'ai eu malheureusement l'occasion de voir se succéder sur un croissant négligemment jeté dans une allée d'un parc public de Tours la théorie des êtres affamés que voici :
- 1 mésange bleue (qui arrache de petites miettes du croissant)
- 1 rougegorge (qui chasse la mésange et arrache de petites miettes du croissant)
- 1 petit chien noir (qui chasse le rougegorge et s'empare du croissant)
- 1 pauvre femme, la maîtresse du chien, qui lui arrache la viennoiserie
et l'avale ! Elle restitue toutefois à son animal un petit bout, sans doute
celui qui avait été mâchonné par le canidé.

Les dures conditions de l'hiver frappent toutes les espèces et vous savez quoi ? Chaque fois que je prépare mes mangeoires pour l'hiver je repense à ce triste épisode et je suis mal à l'aise ...

Très émouvant et réaliste, ton témoignage sur cette triste scène. Cela aurait pu sembler drôle si au bout de la chaîne des affamés il n'y avait eu un être humain : une femme qui retourne quand même un restant de son misérable dîner à son petit chien.

 

contribution de pierre terran, terranpi@club-internet.fr, "Re: poules et prédateurs ailés .", 25 Jan 2000

C'est toujours l'homme qui n'a pas vu le prédateur et qui ne voit plus ses poules et souvent l'homme qui a vu l'homme (un ami, une amie) qui n'a pas vu le prédateur (vraisemblablement un suspect : un Autour c'est difficile à identifier, mais alors un Autour prédateur vraisemblable c'est très très dur à confirmer) et qui ne voit plus ses poules.

Cet ami est un scientifique pur et dur ( Il est limnologiste). Je n'ai aucune raison de mettre sa parole en doute.

Une basse cours devient un groupe homogène et hiérarchisé, interspécifique. Il ne faut pas spécialiser sa basse cours à une seule espèce, surtout si elle est petite et sans défense. Un gros chat ou mieux un chien peut en être un bon gardien... un groupe d'Oie peut contribuer à la bonne défense du groupe,

Un groupe d'oies n'est pas défensif, c'est quelquefois un système d'alarme. J'élève des poules, des oies, des canards, des chiens,des chats, des poissons... depuis une trentaine d'années.
Tes propos sont pleins de bonne volonté théorique, mais ne semblent pas être ceux d'un praticien. Me trompe-je ?
Facheuse suffisance qu'une suffisance purement livresque.. (M)

Bon je propose maintenant que nous ouvrions une nouvelle liste de discussion spéciale volaille, avec une première question, mais comment font les poules sauvages de l'Himalaya pour se prémunir contre les prédateurs...

Entre les poules de l'Himalaya, (Sonnerat, Java, Bankiva, Lafayette...) et nos Leghorn, Wyandotte, La Flèche, Sussex ... il y a des milliers de générations.
Les premières fuient l'homme, savent se déjouer des prédateurs, mais ne pondent que les quelques oeufs de la nichée annuelle.
Parmi les autres il en existe qui pondent 365 oeufs en 365 jours !
On ne peut pas, en plus leur demander de tenir les Autours en échec !

Les éleveurs industriels l'ont bien compris, qui les enferment dans des cages genre Louis onze.
Mais c'est sans doute un autre débat.

 

contribution de Cyrille Deliry, Deliryc64@aol.com, "Re: poules et prédateur", 24 Jan 2000

Dans un courrier daté du 24/01/00 01:07:13 Paris, Madrid, terranpi@club-internet.fr a écrit :
Cet ami me signale que dans sa région, il y a quelques Autours qui se sont fait une spécialité de se nourrir de volailles ou d'oiseaux captifs. Ce sont vraisemblablement des rapaces

C'est fou çà !!!
C'est toujours l'homme qui n'a pas vu le prédateur et qui ne voit plus ses poules et souvent l'homme qui a vu l'homme (un ami, une amie) qui n'a pas vu le prédateur (vraisemblablement un suspect : un Autour c'est difficile à identifier, mais alors un Autour prédateur vraisemblable c'est très très dur à confirmer) et qui ne voit plus ses poules.
Au début du néolithique, l'homme a inventé l'élevage... il a alors eu des déboires avec les prédateurs car s'il parquait trop ses bêtes, il les laissait démunies devant les prédateurs infiltrés, s'il les lâchait elles s'ensauvageaient. Diverses solutions ont été inventées : la lutte contre les prédateurs avec de véritables génocides au risque de déséquilibre écologique (hors des parcs), la protection en s'alliant chiens, barrières, poulaillers biens fermés et gardiens de troupeau (même pour les Oies ou les Poules : à l'époque, il y a avait moins de chômage)... et la désinformation.
Aucun naturaliste sait l'importance des prédateurs dans nos écosystèmes sans quoi les prédatés pulluleraient. Une bonne Buse est une Buse morte pourrait-on dire. Mais les centaines de Rats et compagnie disent merci et dévastent les cultures. L'agrosystème est un système subventionné par l'Homme qui doit savoir en gérer l'équilibre et tolérer les prédateurs en prenant des dispositions rationnelles pour s'en protéger. Enfermez vos poules la nuit et surveillez les le jour.
Alors le commando de Tadorne n'est pas une mauvaise idée. Mais il faut bien choisir les "Tadorne". Une basse cours devient un groupe homogène et hiérarchisé, interspécifique. Il ne faut pas spécialiser sa basse cours à une seule espèce, surtout si elle est petite et sans défense. Un gros chat ou mieux un chien peut en être un bon gardien... un groupe d'Oie peut contribuer à la bonne défense du groupe, un peu comme les Grèbes à cou noir qui profitent de la défense par une colonie de Mouette rieuse au sein de laquelle ils nichent. par ailleurs certaines variétés de volailles crient fort bien à la silhouette des Rapaces (relire Konrad Lorenz : "Il parlait avec les oiseaux, les mammifères..." ou un titre à peu près comme çà) et tout le groupe sait se réfugier. Encore faut-il prévoir des refuges divers et variés. Dans un aquarium les alevins sont souvent mangés par les adultes et il y a même cannibalisme, on met les petits dans une "couveuse" à part (élevage subventionné). Toutefois du temps où j'avais encore un aquarium, j'avais multiplié les cachettes, si bien que je ne constatais guère les naissances, mais avais souvent la surprise de voir sortir des cachettes de gros petits poissons descendants des poissons adultes en place. Donc choisissez bien vos "Tadornes" et offrez des cachettes à vos volailles, enfin diversifiez votre basse cours et stabilisez les équilibres éthologiques entre vos volailles en ne fichant pas trop souvent la pagaille dans leur organisation (donc moins de poule au pot, ou choisissez les dominées ou les inattentives - mangez les avant qu'on ne vous les mange - et laissez vieillir les bonnes volailles, celles sachant bien alarmer et ayant de l'expérience même si elles semblent bien moelleuses et juteuses).
Bon je propose maintenant que nous ouvrions une nouvelle liste de discussion spéciale volaille, avec une première question, mais comment font les poules sauvages de l'Himalaya pour se prémunir contre les prédateurs...
Au fait, vous connaissez l'histoire du Coq du Poitou, amoureux d'une pendule (voir C.Nougaro) ?

 

contribution de pierre terran, terranpi@club-internet.fr, "Re: poules et prédateurs ailés.", 24 Jan 2000

Géroudet (Les rapaces) donne un poids max de 1330 g pour une (grosse!) femelle de Buse V. et écrit " c 'est par exception qu'elle attaque des poules adultes..."
Etienne I.

Bien sur, il y a poule et poule.
J'élève des poules de La Flèche, dont certaines dépassent 3.5Kg, certains coqs arrivent presque à 5 Kg. Mais j'ai aussi des Nègre Soie et des canards qui pèsent moins de 1Kg, et qui sont des proies possibles. Tout ce petit monde est en semi liberté et élève une nichée de temps en temps. Il y a eu des disparitions nocturnes (renard) et même un massacre (aussi nocturne,12 poules tuées dans la même nuit par une fouine), auxquelles j'ai partiellement remédié en installant une clôture électrique. Mais je n'ai jamais constaté de disparitions du faît de prédateurs ailés. Pourtant je vois journellement tourner des buses tourner au dessus de l'élevage. Peut-être parce qu'il y a une pompe ascendante?
Un collègue éleveur (qui demeure dans les vosges) m'a dit avoir avoir assisté à l'attaque d'une de ses oies Empereur (environ 4Kg) par un Autour. L'oie se baignait, l'Autour s'est posé dessus et l'a tuée sur l'eau. Il est resté perché dessus pour commencer son repas puis s'est envolé lorsque le maître des lieux s'est approché. Cet éleveur a également assisté à l'attaque d'un Tadorne de Belon toujours par un Autour. Le Tadorne s'est débattu et a fini par se retourner. L'Autour s'est retrouvé sous l'eau, ses plumes étant mouillables il s'est noyé très rapidement. Le Tadorne avait le dos ensanglanté mais s'en est tiré.
Cet ami me signale que dans sa région, il y a quelques Autours qui se sont fait une spécialité de se nourrir de volailles ou d'oiseaux captifs. Ce sont vraisemblablement des rapaces qui prennent une première volaille un peu par hasard, et qui, trouvant que c'est une solution facile finissent par désapprendre à chasser les proies sauvages.
Une solution serait d'enfermer poules et canards, mais alors fini le plaisir de les voir évoluer librement.

Cet ami abandonne l'élevage.
Si vous avez des solutions ?
- Peut-être une brigade deTadornes commando d'intervention ?

 

contribution de Marie Goeyens, m.goeyens@worldonline.be, "Re: asile pour oiseaux", 22 Jan 2000

Le 21/01/00 21:24, Etienne I. (eix@swing.be) a écrit :
Une question tout de même: que fait un asile (quel asile?) pour oiseaux avec des couples de Grands ducs?...c 'est le "des" qui me surprend.

Ce sont des gens qui recueillent les oiseaux blessés à La Hulpe et les remettent sur "pattes"... j'ai sans doute été un peu légère en disant 'des': ils ont un couple de grands ducs, m'a-t-on dit.

> cette histoire sent le mammifère...

à deux ou à 4 pattes???

et il y a en effet un autour qui vit dans le bois qui est au fond de mon jardin, je l'ai déjà vu plusieurs fois attrapper des tourterelles en plein vol et les étouffer au sol avec ses serres (idem que le message 'autour piétineur') puis les emporter.

 

contribution de Marie Goeyens, m.goeyens@worldonline.be, "Re : deux poules manquantes", 22 Jan 2000

Comment ça "entrer" ? pour moi, c'est louche. C'est quel genre de poulailler ?
c'est un enclos grillagé + cabanon avec une petite porte pour les poules (comme une chattière, donc une poulière???) qui n'avait pas été fermée cette nuit là... par négligence

Ou bien est-ce un enclos de poules bio non stressées élevées en plein air (AOC) ? en Belgique...?

mais oui il y a des poules sans dioxine en Belgique!!! mais je ne suis pas éleveur! j'ai juste 6 poules au fond de mon jardin qui jouxte un bois! et c'est là l'erreur de l'ex-citadine que je suis: il faudrait mettre ce poulailler contre la maison, les prédateurs seraient moins tentés d'approcher peut-être

Avez-vous recueilli des indices ? pris des empreintes sur le sol ?

non rien, pas une plume! c'est peut-être un humain en effet, le prédateur... mais il restait un cadavre que je n'ai pas eu le c¦ur de ramasser ce jour là, et le lendemain il avait disparu... c'est ce qui ferait pencher pour la thèse du renard.
En tous cas, merci à tous pour vos réponses, c'est décidément très amusant de converser avec des tas d'inconnus passionnés du même sujet!

 

contribution de G Perello, gperello@wanadoo.fr, "Re : deux poules manquantes", 22 Jan 2000

Marie Goeyens a écrit :
voilà une semaine que je me suis inscrite dans ce groupe et que j'ai posé une question... pas encore l'ombre d'une réponse par contre j'ai plein de messages répondant aux questions des autres c'est très amusant!

C'est justement le but. Essayez de répondre aux questions des autres (au hasard) et vous verrez arriver vos réponses (par hasard).

Existe-t-il en Belgique un oiseau de proie nocturne capable d'entrer dans un poulailler et d'emporter 2 poules adultes?

Comment ça "entrer" ? pour moi, c'est louche. C'est quel genre de poulailler ? fermé comment ? y-a-t-il un cadenas ? (dans ce cas, ces hiboux seraient-ils des houdins ?) Je ne vois qu'un seul animal capable d'ouvrir une telle chose.

Ou bien est-ce un enclos de poules bio non stressées élevées en plein air (AOC)?
en Belgique...?

Avez-vous recueilli des indices ? pris des empreintes sur le sol ?
découvert alentour des traces susceptibles d'aider à la résolution de ce total et angoissant mystère ?
Sans ces éléments, peu de chance que vos obs soient homologuées.
Ils sont drôlement sévères ici.

 

contribution de Etienne I., eix@swing.be, "Re : deux poules manquantes", 22 Jan 2000

question de Marie Goeyens:
Existe-t-il en Belgique un oiseau de proie nocturne capable d'entrer dans un poulailler et d'emporter 2 poules adultes?

Oui, il y en a un, ici, qui m 'a aussi enlevé deux poules..mais j 'ignore si il est nocturne.(après une première attaque ratée en plein jour d'un ....Autour )

...Une Effraie femelle de 310 à 370g, ou une Hulotte (qui peut dépasser les 600 g lors de la ponte ou de l'incubation ) aurait quelques problèmes pour emporter une poule....alors deux!
Par contre le Grand duc peut "embarquer" un jeune lapin (mais pas plus de 1.5kg , d 'après Baudvin,Genot et Muller dans "les rapaces nocturnes")
contrairement a ce tu écrits:
Il existe près de chez moi (banlieue bruxelloise) un asile pour oiseaux blessés et ces gens ont des couples de Grands Ducs en semi captivité... je leur ai téléphoné mais ils ont juré leurs grands dieux que leurs oiseaux ne s'étaient pas échappés... et que de toute manière, ils étaient incapable de partir avec une poule..., il serait tout fait capable de prélever une poule.

Une question tout de même: que fait un asile (quel asile?) pour oiseaux avec des couples de Grands ducs?...c 'est le "des" qui me surprend.

cette histoire sent le mammifère...

 

contribution de Didier Godreau, didier.godreau@free.fr, "Re : deux poules manquantes", 21 Jan 2000

qu'entend tu par "cris d'oiseaux de nuit" ? Cela signifie t'il de rapaces nocturnes ?
De plus, je doute que les rapaces nocturnes emettent la nuit des cris, lorsqu'ils attaquent une proie . Cela doit même être tout le contraire. A part l'homme, je ne vois aucun prédateur qui crie en approchant de sa victime !
car c'est une perte d'énergie dommageable ! Et puis le grand-duc est trop habile pour laisser une seule chance à ses proies , surtout si elles sont domestiques .
Je partage l'hypothèse de Jean-Luc sur une présence humaine dans ce poulailler .

 

contribution de jean-luc saint-marc, jlsm_A_club-internet.fr, "Re : deux poules manquantes", 21 Jan 2000

Au sujet de tes deux poules manquantes et du rapprochement avec l'asile pour oiseaux blessés.
Je ne suis pas du tout spécialiste en grand-duc, mais j'ai mis le nez dansGéroudetet, je te lis :

" en Norvège (d'après Hagen):

sur 780 proies, 432 mammifères de 14 espèces:
332 petits rongeurs, 25 écureuils, 55 lièvres, 3 musaraignes, 6 hérissons, 5 mustélidés, 2 renardeaux, 4 indéterminés;

184 oiseaux (29 espèces):
56 lagopèdes, 12 tétras lyres, 7 grands tétras (dont 1 mâle), 2 poules domestiques et 3 autres gallinacés, 24 anatidés (dont 15 sarcelles d'hiver), 20 limicoles, 1 jeune goéland, 3 hérons cendrés, 9 rapaces diurnes (dont 2 buses pattues), 9 nocturnes (dont 1 harfang), 28 passereaux (dont 1 grand corbeau et 7 corneilles), 9 indéterminés; 159 batraciens, 5 poissons. "

Etonnant ces deux poules domestiques, non ?

Mais, cette capture, d'après toi ne peut-elle être que le fait d'un animal sauvage ?
Pourquoi pas un acte humain ?

 

contribution de Marie Goeyens, m.goeyens@worldonline.be, "gelinotte de Norvège?", 21 Jan 2000

voilà une semaine que je me suis inscrite dans ce groupe et que j'ai posé une question... pas encore l'ombre d'une réponse par contre j'ai plein de messages répondant aux questions des autres c'est très amusant!

à propos de la gelinotte des bois, moi je pencherais plus pour le casse-noix moucheté, d'après la description... mais comme tous les autres ont l'air d'accord...

voici ma question que je réitère:

Il y a des mois que je pose la question à diverses personne autorisées... sans succès:
Existe-t-il en Belgique un oiseau de proie nocturne capable d'entrer dans un poulailler et d'emporter 2 poules adultes?

J'ai distinctement entendu vers 4 heures du matin au printemps des cris d'oiseaux de nuit, une bagarre, des chocs contre les parois du poulailler, et bizarrement: pas un cri de poule... quand c'est un renard, les poules crient très fort.
Le lendemain il manquait 2 poules..

Il existe près de chez moi (banlieue bruxelloise) un asile pour oiseaux blessés et ces gens ont des couples de Grands Ducs en semi captivité... je leur ai téléphoné mais ils ont juré leurs grands dieux que leurs oiseaux ne s'étaient pas échappés... et que de toute manière, ils étaient incapable de partir avec une poule...

qu'en pensez-vous?

 

contribution de jean-luc saint-marc, jlsm_A_club-internet.fr, " Re: tres anglais...", 18 Jan 2000

Le siècle dernier, Bruce Bagemhil, naturaliste amerlot, recense

.../... les manifestations d'une tendresse excessive entre deux individus du même sexe, à poil ou à plume, chez près de cinq cents espèces (1). Un long travail d'observation éthologique et de recherche dans l'ancienne littérature zoologique.../...

.../...Les détracteurs se réfugient dans des interprétations sociologiques "moralement correctes", tels le jeu ou l'agression des individus dominants.../...

.../...D'autres chercheurs suggèrent même que l'homosexualité peut-être une stratégie à part entière chez les populations où les mâles sont sous représentés:
chez les hirondelles des mers, après une rapide fécondation, les femelles élèvent leur jeune avec une autre femelle dont elles ne semblent vouloir se séparer.
On retrouve d'ailleurs ce comportement chez les ours.../...

(1)" Biological exhuberance: Animal homosexuality and natural diversity",
St-Martin Press, New York (1999).
Et:
"Queers creatures",
New Scientist, août 1999.

(extrait d'un article de Frédéric Laudet et Sébastien Steyer, dans un "Charlie" de 1999...)

Alors pédé or not pédé, à poil ou à plume,
vertébré ou pas, particulier ou très anglais,
il y a de la place pour tout le monde !

 

contribution de G Perello, gperello@wanadoo.fr, "Re: effet pollution lumineuse?", 30 Nov 1999

Même constat.
Ce matin en ville, 6h 45, nuit noir et 2°, un rouge gorge s'égosillant près d'un lampadaire, perché sur une de ces choses qu'ils plantent sur les trottoirs : genre arbre.
Le soir, 18h30, nuit aussi noire, pas 10°, un autre, plus loin, sur une antenne (même genre que arbre en plus minimaliste). Cette fois, pas de lampadaire, mais de vagues lumières par les fenêtres des immeubles, et les néons de quelques magasins.
Ce n'est pas la première fois que je les entends de nuit. Leur nouveau rythme biologique peut-t-il perturber aussi à terme la descendance ? Et si les oiseaux des villes sont plus tranquilles la nuit, ont-ils la possibilité de faire ce choix ? Y-a-t-il des lunettes ornithos à infra-rouge ?
A bientôt sur les antennes.

 

contribution de Benoit Paepegaey, benpaepegaey@yahoo.com, "Re: effet pollution lumineuse?", 29 Nov 1999

-- Bram Piot bpiot@infomail.ch wrote:
Humble expérience nocturne avec un Rougegorge

J'ai moi aussi pu constater il y a 2 ans un phenomene similaire chez le rouge-gorge en region parisienne (Sceaux).
L'individu en question etait en train de chanter par une douce nuit d'octobre sur une branche basse a a peine 3 metres d'une borne d'eclairage, environ 2 heures apres le coucher de soleil.
Toujours agreable avant d'aller se coucher, l'observation a ete d'autant plus aisee que l'oiseau n'etait pas farouche pour un sou et se laissait admirer sans s'interrompre, encore un "urbain desoriente"?.

 

contribution de Jean-Philippe SIBLET, j.p.siblet@ile-de-france.environnement.gouv.fr, "Re: effet pollution lumineuse?", 29 Nov 1999

...la "pollution lumineuse" sur les comportements d'oiseaux, tels que des activités nocturnes pour des oiseaux...

Oui, il y a beaucoup d'infos sur le sujet. J'ai connaissance, notamment, de chants nocturnes d'oiseaux (Rougegorge, merles...) générés par un éclairage nocturne. Il y a également le cas célébère des moineaux qui nichent toute l'année dans des réverbères et qui nourrissent leurs jeunes de nuit grâce aux insectes qui tournent autour des lampes !

 

contribution de luge, luge@globetrotter.net, "Re: effet pollution lumineuse?", 28 Nov 1999

J'ai vu en pleine nuit, des corneilles se nourrissant d'hannetons tombes au pied des lampadaires.

 

contribution de Franck Noël et Alain FOSSE, alfosse@bigfoot.com, "crecerelle et chasse nuit/eclairage artificiel", Message du 28 novembre 1999 (et du 2 sept 99)

J'ai observé hier soir (23h15-00h00) un comportement alimentaire peu banal :
alors que j'allais me coucher, j'observe une tache blanche qui survole le clocher en face de ma fenêtre, qui s'avère être un crécerelle. Parcourant les édifices éclairés aux jumelles, j'en repère un autre au-dessus de la cathédrale [Angers]. Les deux oiseaux chassent activement les insectes (apparement des papillons nocturnes) qui sont attirés par les lampes. Je vais essayer de préciser la période d'activité dans les semaines à venir....
As-tu connaissance de faits similaires en France ou ailleurs?. Il est mentionné dans le BWP que le crécerelle peut chasser par "full moon", mais ne cite pas d'observations autour de sites éclairés artificiellement. Merci de me renseigner.

 

contribution de Christophe Hosten, ChristopheHosten@wanadoo.fr, "effet pollution lumineuse?", 27 Nov 1999

Est-ce que quelqu'un aurai connaissance d'effets de la "pollution lumineuse" sur les comportements d'oiseaux, tels que des activités nocturnes pour des oiseaux réputés strictement diurnes ou crépusculaires. Par exemple, chasse nocturne de Faucon crécerelle.

 

contribution de Etienne I., inbreckx.e@euronet.be, "Avis de deces... silhouettes LPO?", 24 Oct 1999

j 'ai remarqué , chez moi , que ce genre d 'accident n 'arrivait que lorsque le ciel ou le paysage se reflétait dans une fenêtre. Les oiseaux "voient" un passage et foncent...
n 'importe quoi accroché sur la vitre devrait faire affaire.

 

commentaire de Cyrille DELIRY , Deliryc64@aol.com, 6 Oct 1999

pain donne aux oiseaux

Attention à cette pratique qui certes sympathique et partant d'un bon sentiment peut être désastreuse pour certains oiseaux nourris en excès par ce moyen. Le pain gonflé avec de l'eau peu provoquer des troubles digestifs très importants selon certaines informations obtenues.

 

contribution de Georges Olioso, Georges.Olioso@wanadoo.fr, "attaque", 6 Oct 1999

parmi toutes les attaques que j'ai dû subir (sternes arctiques, labbes divers, cygne tuberculé...) la plus surprenante est sans aucun doute celle d'une femelle de Pouillot de Bonelli ! Il y a (déjà !) une vingtaine d'années, j'ai étudié une petite population de cette espèce dans la région d'Apt (Vaucluse). Mâles et femelles étaient bagués de blanc pour les premiers, de noir pour les secondes. A plat ventre à moins de deux mètres du nid, je suivais depuis plusieurs jours le comportement d'une femelle qui couvait et qui avait accepté ma présence sans la moindre hésitation... Que lui a-t-il pris ce jour-là ? me suis-je installé un tout petit peu plus près que d'habitude, n'avais-je pas mis les mêmes vêtements ? toujours est-il que brutalement elle a quitté ses oeufs et m'a foncé dessus, ne se détournant qu'à quelques centimètres de mon visage puis est retournée sur son nid avant de recommencer une seconde fois sa manoeuvre d'intimidation... manoeuvre qu'elle n'a pas reprise le lendemain...

Une autre fois, c'était en 1974, sur le Varangerfjord, à Ekkeroy, une Grive litorne couvait sur un nid posé au coin d'une fenêtre d'une maison habitée (je me suis toujours demandé quelle devait être la réaction de ces oiseaux si confiants lorsque, en hiver, ils arrivaient dans nos régions méditerranéennes où ils sont attendus avec l'impatience que l'on sait par certains...). Je me suis approché, mais pas trop près car je n'en ai pas eu le temps. L'oiseau a foncé dans ma direction et, tout en m'évitant, m'a fienté en pleine figure. C'est un chaud souvenir...

 

contribution de Jean Baptiste Martineau, jibehem@cybercable.tm.fr, "Histoire_d'oiseau_façon_Hitchcock_", 06 Oct 1999

Et allons y pour la surenchère:
En Islande, traverser une colonies de sternes arctiques est réèllement impressionant:
elles s' y prennent par dizaine pour faire fuir l'importun. D'abord par des piaillements et des cris, puis par des vols en rase motte au dessus du prmoneur imprudent, des attaques en piqué, voire des coups de bec sur le crâne. Elles arrivent de partout, et ne vous lachent pas tant que vous n'êtes pas sorti de la colonie !!
Pourquoi diantre traverser une colonie alors ?
Parceque les sternes semblent prendre un malin plaisr à nicher de chaque coté d'un chemin, d'un pont, ou d'une route nationale...
La première fois j'ai fui, ensuite je me suis habitué, je ne faisais qur persser le pas...

 

contribution de terran pierre, terranpi@club-internet.fr, "le pain aux hivernants", 06 Oct 1999

Fuligules milouins, grebes huppes et herons cendres restent eux a distance. En ce qui concerne les harles bievres, est-ce que ce n'est pas un debut de domestication ? (a la difference des morillons, ils restent toute l'annee)

Le mot "domestication" est difficile à définir. Pour rester vague, je dirais "interaction entre Homme et Animal". Certaines espèces domestiques retournent à l'état sauvage et des espèces sauvages vivent parfaitement en captivité!
Il semblerait que certaines espèces, en milieu sécurisé, craignent moins l'homme que d'autres, les Harles, les Garrots et les Eiders notamment.
Je suis passé à Reykjavik début juin, il y a en ville un lac où les enfants distribuent du pain à toutes sortes d'anatidés. Les Eiders y sont parmi les plus familiers. Surtout les femelles, qui à cette époque ont entre 2 et 6 petits de quelques jours!
Les Colverts aussi, y sont familiers. Ils ont d'ailleurs une drôle d'allure les Colverts de Reykjavik! Plutôt gros, quelques femelles avec des plumes marrons uni (sans liserés noirs)!
Je crois me souvenir que sur cette liste, un intervenant a cité le Colvert du grand nord comme référence en matière de pureté génétique. Si quelqu'un a une réponse ?

 

contribution de Geneviève Perello, gperello@wanadoo.fr, "Histoire_d'oiseau façon Hitchcock", 5 Oct 1999

pas d'histoires à faire peur, mais une triste rencontre : l'an dernier vers le mois d'avril, mai (?), nous avons découvert en arrivant le matin au collège, à l'intérieur du bâtiment, un hibou -ordre des strigiformes ?- mort à force d'avoir passé sa nuit à chercher en vain une sortie ou s'être fracassé contre les vitres. Les ornitho-profs qui étaient présents m'ont dit qu'il s'agissait d'un jeune grand duc ( bubo bubo ); en fait je crois bien que c'était un moyen duc (asio otus), vu la taille (moins de 40 cm), la couleur des plumes plutôt claire dessous et les aigrettes pas très visibles. Par contre l'habitat lui correspondrait-il : bocage bourbonnais avec quelques forêts de plaine entre Cher et Allier ou bien les combrailles voisines de même type ? J'ai été fasciné (littéralement) par ses yeux rouge-orange, si grands ouverts dans ce visage de lune et qui nous regardaient encore à travers leur pâte de verre toute flétrie déjà. L'animal n'était pas encore raide. On ne pouvait pas croire qu'une si belle bête était morte. Je ne sais pas ce qu'ils en on fait.
Vu comme ces oiseaux se planquent, je crois que je ne reverrai pas de si tôt des yeux pareils; et quand bien même, rencontrer de nuit le volatile qui va avec ces yeux-là ferait peut-être peur. On sait ce qu'il advint d'Alice croisant la route du chat du "Sheishire (?)", (gàto rayus).

 

contribution de Benoit Paepegaey, benpaepegaey@yahoo.com, "Histoire_d'oiseau_façon_Hitchcock:sternes suite", 5 Oct 1999

J'ai personnellement vecu une autre experience avec une sterne et bien que je ne sois pas persuade qu'il faille generaliser ce comportement (quelqu'un peut-il confirmer?), la methode d'intimidation semble differente chez la sterne naine . Celle que j'ai rencontre en allant chercher un eider qui semblait mal en point en bordure d'une colonie aux Pays-Bas (il etait en fait mourrant) s'est elevee et est restee a ma verticale en poussant des petits cris, plongeant parfois en ma direction tout en restant a distance raisonnable. En clair, elle parait plus timide que les comics et plus proche dans son comportement de la pierregarin. Toutefois, bien(?) protege par ma casquette, je n'ai pas pu observer tous les details de son comportement alors si quelqu'un en sait plus sur ce comportement ainsi que sur ceux d'autres especes (quid des caugeks?), qu'il n'hesite pas!

 

contribution de jeanpaulg.moulin, JeanPaulG.Moulin@wanadoo.fr, "Re : Histoire d'oiseau façon Hitchcock",

Expérience vécue : un critère sûr pour reconnaître, au voisinage du nid, les sternes "comic". La sterne pierregarin fait semblant d'attaquer, se met dans le soleil et vous fonce dessus en poussant un cri vigoureux. L'arctique, quant à elle, attaque pour de bon et ma femme a eu le cuir chevelu entamé par un coup de bec aux Farne Islands (Northumberland). Malgré cela, visitez les Farne, c'est magnifique, les sternes nichent jusque sur les sentiers "réservés" aux visiteurs.
Ceux qui veulent vraiment se faire peur peuvent tenter les colonies de labbes aux Orcades et aux Shetland : il est prudent d'emmener une vieille antenne-radio de voiture et de la planter dans le sac à dos (à défaut un tripode à l'envers avec un pied étendu). Cela les retient de vous distribuer coup d'ailes, de pattes et de bec.

 

contribution de jean-luc saint-marc, jlsm_A_club-internet.fr, "Histoire d'oiseau façon Hitchcock ?", 5 Oct 1999

Nous n'avons pu distinguer le coupable, de cet acte caractérisé de malveillance...il vole toujours.

C'est effectivement effarant ces comportements animaux dans nos milieux urbains. Allons nous devoir nous liguer ?

Il y a quelques mois, à l'ombre de quelques micocouliers (Celtis australis) d'alignement s'égosillait un Troglodyte mignon ( Troglodytes troglodytes ), à la sommité d'une haie taillée de Buis (Buxus). Ma présence à cinq mètres l'a tant insupporté, que l'oiseau m'a chargé. Par de vieux mauvais souvenirs de Bergers-allemands (Canis D.), mon réflexe fut de me protéger le bas-ventre.

 

contribution de Benoit Paepegaey, benpaepegaey@yahoo.com, "Histoire_d'oiseau_façon_Hitchcock_", 5 Oct 1999

ce genre d'histoire, je suis sur que ca a du arriver a plus d'un ornitho. Pour ma part, ma plus grosse frayeur a eu lieu en Seine&Marne quand venant d'ouvrir la porte de l'observatoire de Marolles s/Seine, je fus pris pour cible par un jeune traquet motteux panique car enferme dedans depuis apparement trop longtemps pour ses nerfs. Juste le temps de me baisser et l'oiseau a fini sa course en s'ecrasant contre la paroi de l'observatoire dans un grand fracas. Il ne fut pas bien difficile ensuite de recuperer l'oiseau assomme pour le rendre a son milieu naturel et il resta pendant 15 minutes la ou il avait ete depose, incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de se tenir sur ses jambes. Il finit par disparaitre, mais vu la violence du choc, je me demande toujours jusqu'ou il a pu aller et ce qu'il resterait de mes yeux si je n'avais pas eu le temps de me baisser... Faites nous part de vos experiences, ca en vaut toujours le coup.

 

contribution de pierre-yves.bodart, bodart_py@hotmail.com, "Histoire d'oiseau façon Hitchcock ?", 5 Oct 1999

Le week-end dernier, lors du retour à la maison après une sortie familiale type 'oiseaux urbains' (aller donner du pain aux canards & aux cygnes, les enfants adorent), il nous est arrivé une drôle d'aventure...

Mon épouse s'apprêtait à glisser la clé dans la serrure, quand un projectile venu d'en haut - que nous avons identifié plus tard comme une noix - a failli lui tomber sur la tête, passant tout près quand même.

Nous n'avons pu distinguer le coupable, pie bavarde (Pica pica) ou corneille noire (Corvus corone) de cet acte caractérisé de malveillance...il vole toujours.

 

contribution de DAVID ROUSSEAU, David.Rousseau_A_cern.ch, "le pain aux hivernants", 5 Oct 1999

Jean Baptiste Martineau parlait du pain donne aux oiseaux du lac du Bourget en fevrier dernier.

J'ai pratique cet activite sur le Lac Leman en hiver (surtout a Versoix). J'ai constate que les cygnes, colverts, foulques et harles bievres etaient tres demandeurs. Les harles bievres (assez communs par ici) sont les plus rapides (ils arrivent a "dejauger" en pedalant rapidement, c.a.d a ne plus flotter mais glisser sur l'eau) et en imposent meme aux cygnes. Une tadorne casarca et une nette rousse (toujours les memes pendant deux hivers consecutifs) n'etaient pas non plus les dernieres. Par contre, les fuligules morillons, tres nombreux, restaient parfaitement indifferents. (sauf en une occasion, un invidu a l'aile cassee, probablement pousse par la faim). Fuligules milouins, grebes huppes et herons cendres restent eux a distance. En ce qui concerne les harles bievres, est-ce que ce n'est pas un debut de domestication ? (a la difference des morillons, ils restent toute l'annee)

 

contribution de Serge Dumont dumontse@ere.umontreal.ca, 14 Jul 1999

La chouette se fait des illusions

Si l'on demandait `a quelqu'un de definir le "triangle de Kanisza", il y a fort `a parier que la reponse serait : un triangle blanc cachant trois disques. Et pourtant, ce triangle n'existe pas. C'est une image subjective reconstruite par le cerveau `a partir des trois coins qui, seuls, sont bien reels. Jusqu'`a present, on considerait le processus cognitif mis en jeu dans la perception des illusions comme l'apanage de l'etre humain ou de ses cousins les singes. Mais voici que deux chercheurs de l'Institut fu:r Biologie II (Aachen, Allemagne) ont reussi `a montrer que les chouettes sont, elles aussi, capables de "s'illusionner". Une petite revolution dans le monde des sciences cognitives...

Pour arriver `a cette conclusion, Andreas Nieder et Hermann Wagner ont du realiser un veritable tour de force experimental. "Ce qu'ils ont accompli est une performance extraordinaire, tant au niveau du resultat que de la manipulation", s'enthousiasme Franc,ois Vital-Durand, directeur de recherche `a l'Inserm U371 "Cerveau et vision" (Lyon, France).

Jugez plutot. Tout d'abord, il leur a fallu apprendre aux animaux `a distinguer un triangle d'un carre. Technique : on montre `a la chouette une image representant l'une de ces figures geometriques sur un fond noir raye de blanc. L'oiseau designe alors avec son bec une cle qui, si elle se revele etre la bonne, lui permet de recevoir une recompense.

Apres cette phase de conditionnement, les chercheurs ont integre, entre les images "classiques", des images cette fois subjectives. Il s'agissait des memes fonds rayes noir et blanc dont une partie (en forme de carre ou de triangle) avait ete decalee de maniere `a generer des discontinuites. Chez l'homme, les neurones assemblent les extremites de ces discontinuites pour en faire une ligne qui constitue la bordure de l'illusion ; c'est le mecanisme de colinearite, presume fort complexe. Mais les chouettes entrainees par les scientifiques allemands ont tout de suite ete capables de reconnaitre les formes subjectives. "On realise maintenant que la colinearite ne serait qu'un calcul neuronal relativement elementaire, constate Franc,ois Vital-Durand. Meme si le cerveau d'un oiseau est tout de meme plus developpe que celui d'une grenouille..."

Apres quoi, Andreas Nieder et Hermann Wagner se sont interesses aux aspects neurophysiologiques du phenomene. Ce qui leur a demande l`a encore des tresors de patience. Pour enregistrer l'activite neuronale des chouettes au moment d'une illusion, il est en effet imperatif que les images projetees restent fixes dans l'oe il de l'animal. L'experience se faisant sur des chouettes eveillees, il a fallu leur apprendre `a ne pas bouger la tete le plus longtemps possible - un exploit en soi ! Et durant ce court laps de temps (par comparaison, un singe eveille peut fixer son attention environ 30 s), une electrode implantee dans le crane etait chargee de debusquer les neurones manifestant une reponse optimale aux figures subjectives visionnees par l'oiseau. Les scientifiques allemands ont ainsi pu constater que, pour un neurone traitant par exemple l'information correspondant `a une barre verticale, la decharge electrique fournie etait la meme avec une image subjective (fig. 3b, 3c) qu'avec une image objective. Tandis qu'un motif uniquement horizontal ne provoquait aucune decharge. Voil`a qui confirmait de maniere irrefutable les resultats de l'etude comportementale menee precedemment.

Mais n'allez pas croire que tout est clair pour autant... En effet, le Wulst - l'equivalent chez les oiseaux du cortex des mammiferes - reste un mystere pour la science. A cote de l'organisation stricte en couches et en colonnes du cortex des primates, le Wulst fait meme office de veritable botte de foin. Alors, comment expliquer que l'on retrouve le meme mecanisme chez deux types de cerveaux aussi differents ? Si les chercheurs l'ignorent encore, Franc,ois Vital-Durand le predit : "les resultats obtenus par Nieder et Wagner devraient tres bientot relancer les etudes anatomiques sur le Wulst". Gageons que cela, ce n'est pas une illusion...

 

réponse de Rafael , "Re: comportement bizare rougegorge", 27 avril 1999

 

J'ai jamais essayé mais il paraît que pour le Rougegorge familier, Erithacus rubecula, il est très aisé de le faire foncer contre un miroir ou même un vulgaire bout de bois pas trop gros avec une tache rouge. En particulier à cette saison. Le Rougegorge est très proche du Merle noir (famille des Turdidés) et je suis presque sûr que c'est par rivalité que ton Merle fonçait sur la vitre.

Le fait que la vitre renvoie son image dépend des conditions lumineuses (soleil tamisé par nuages, ou rasant sur la fenêtre, ou en plein en face. En particulier s'il fait clair dehors et sombre dedans, encore plus si le soleil ne frappe pas directement la vitre en face venant de l'extérieur, la vitre se comporte presque comme un miroir.)

D'autant que, ayant relu ton mail, comme c'est un garage, il doit faire sombre à l'intérieur et donc, vu de l'extérieur, l'image est renvoyée.

C'est l'inverse qui se passe quand il fait nuit (hiver par ex.) et qu'on allume à l'intérieur (ext.:sombre, int.:clair): si on regarde vers la vitre depuis l'intérieur sans lui faire d'ombre, celle-ci se comporte exactement comme un miroir.

 

réponse de Rio <yvon.rio@wanadoo.fr>, "Re: comportement bizarre", 24 avril 1999

TYPOL wrote:

> Je soumet à la liste le comportement étrange d'un merle noir:
> il attaquait violemment la fenêtre d'un garage au point de s'étourdir
> plusieurs fois alors est ce son reflet dans la vitre qui lui faisait
> croire à un rival ?
> Qui a déja observé un tel comportement?
> Typol@club-internet.fr

 

J'ai observe le meme comportement de la part d'une corneille (ou un freux, je ne suis pas expert...). Sur une grande baie vitree, dont les glaces sont munies d'un film isolant partiellement reflechissant, ce qui constitue un assez bon miroir. Il a passe de longues minutes a attaquer son reflet, s'eloignant par moments avant de revenir a la charge.

Les attaques n'etaient pas violentes, il s'agissait plutot d'intimidations

Yvon Rio 

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